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9 septembre 2013 1 09 /09 /septembre /2013 21:30

Au départ du refuge du Petit Montcenis             

Sur les traces d’Annibal !

                                     

                           Le col du Petit Montcenis, celui du Clapier son voisin, restent des légendes sans fin concernant les itinéraires que cet intrépide conquérant aurait emprunté…..A ce sujet, je note qu’il reste de nombreux points à éclaircir !

 

  Au-refuge-du-petit-Moncenis.-Trait-d-histoire-a-propos-d-A.jpg

 

 Au refuge du Petit Montcenis....... Clin d'oeil     

 

           D’abondantes autres traces ou hypothèses de ses possibles passages pour franchir les Alpes se retrouvent dans des traités que d’autres historiens prennent pour des foutaises.

       Ses marques retrouvées en Italie, son armée et ses éléphants sont quant à eux des faits avérés.

          Qui un jour arrivera à percer ce qui représente encore de nos jours un vrai mystère ?.

                                 ___________________

 

              Vanoise.-004.jpg

 

  Le lac du Montcenis et la chapelle

 

                         Le lac du Montcenis, dont nous empruntons une partie de son contour est bas en eau. Ses berges déchaussées nous privent de son spectacle habituel, celui dont j’avais l’image les années passées.

            Il est maigre le lac, il fait malade !…Je suis déçu.

 

 Il est maigre le lac....

 

            Heureusement, passé le refuge il ne se voit plus. La montagne, qui elle n’a pas changée, m’entraine à nouveau vers des rappels. Ceux que je suis venus chercher, ceux qui ravivent la flamme de souvenirs heureux. Combien de fois suis-je venu dans ce coin ?

           Beaucoup, sans doute une dizaine si je compte mes ‘’hivernales’’ faites dans le cadre de mes accompagnements à ski. Elles sont liées à cette piste de la station de Val-Cenis qui descend jusqu’aux abords du lac. Là, durant des années j’y ai conduit le groupe des ‘’grands’’ des écoles Cassini de Morières avec Gilbert, Robert et bien d’autres moniteurs. Cela remonte à..……,mais les représentations que j’en garde n’ont rien perdu de leur fraicheur.

             Le sentier que nous nous choisissons est tracé pour nous conduire vers le lac Perrin.

 

               carte perrin

 

 

          perrin01

                                 Le lac Perrin ( photo internet )   

 

            Nous sommes sur des terrains qui ont vu s’affronter les armées françaises et italiennes lors de la seconde guerre mondiale. Des restes d’éclats d’obus révèlent de l’âpreté des combats. Par endroits, tels des fantômes du passé, de grands croisillons métalliques se dressent encore en remparts contre d’hypothétiques envahisseurs. Ils sont les restes d’anciennes lignes de défense soutenant des fils de fer barbelés. Ils sont les ombres de notre histoire, les spectres d’une évocation que je me cache à voir.

             Le temps que ma volonté ne les chasse, cette vision me ramène à cette damnée guerre d’Algérie. Il y a chez moi des regards dont le renvoi remet en route un processus qui a la peau dure.

             Je mets, là, fin à cette parenthèse. Je suis sur ce terrain pour randonner et non pour parler de mon histoire. Pardon.

         La neige qui fond sur le sentier pierreux rend la marche difficile. Il faut assurer chaque pas. Parmi les membres du groupe, les récalcitrants aux bâtons de marche se rendent aujourd’hui à l’évidence de leur utilité.

            La descente vers les ruines de quelques maisons et chalets d’alpages est un véritable casse-tête pour les personnes sensibles au vertige. Il faut dire qu’elle est limite ‘’escalade’’ et plus précisément désescalade pour ce qui nous concerne.    

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                

 Passage-en-dessous-du-lac-Perrin.JPG

 

             Plus loin il y a le lac de Savines, le col du Clapier. Notre ambition se limitera à vouloir remonter en direction du Petit Montcenis. Le pique-nique est prévu sur ce trajet qui offre un panorama d’un transport visuel sans limite. C’est beau ce que propose la montagne en ce début d’été. C’est enivrant.

 

 

 Le pique nique avant le col du petit Moncenis

 

               La-valee-d-Ambin.jpg

 

 De l'aire du pique-nique: La vallée d'Ambin

 

           Des cailloux de toutes les couleurs scintillent sur le sable que l’eau des ruisseaux fait danser. Mille espèces de fleurs décorent des recoins étonnants. Lovés dans le rocher apparaissent ci et là, pour qui sait les trouver, des gentianes printanières, la pensée du Montcenis, des mignonettes d’œillets.

 

 Gentiane printanières

 

 

                                                              La gentiane printanière

 

                                                                                                                                                         fleurs des montagnes 339

 

 Pensées du Montcenis

 

         La fleur, dans ce milieu hostile se cache des vents violents qui descendent de La Lombardie. Elle se veut également discrète pour échapper aux regards envieux des ramasseurs de bouquets, dont le sort est de venir mourir dans leur sac à dos ou lâchement jetés au sol par lassitude ou encore par un désintéressement subit.

         Le choix de l’aire ‘’casse-croute’’, comme à toutes les sorties, ne se fait pas sans moultes hésitations quant à son emplacement. Il y a toujours quelqu’un qui pense avoir trouvé l’endroit idéal, le mieux abrité et celui offrant la plus belle vue sur les paysages environnants. C’est ainsi, qu’à répétition et par petites vagues l’on voit se lever celles et ceux qui pensaient le choix précédent arrêté comme étant enfin le bon……..

 

 

  Après le casse-croute !!

Aprés le casse-croute!

                                 _________________________

 

             De vieilles bornes montrent l’emplacement de la frontière avant le conflit. Suite à la victoire des Alliés et des accords entre les deux pays, la ligne territoriale a changé. Nous sommes là, aujourd’hui, sur des terres revenues à nos couleurs.

 

 Col du Petit Moncenis. Borne marquant l'ancienne frontière

 

 Photos perso Vanoise 2013 083

 

 

 Photos perso Vanoise 2013 087

 

         En fonction d’arrangements locaux, les alpages situés sur ces hauteurs restent toutefois en communauté. Les riverains de ces zones sont tous bilingues ce qui facilite la communication. Les fêtes franco-italiennes organisées conjointement autour du lac par les maires de Lanslebourg et de Suse ont largement contribué au rapprochement des populations.

          Il faut rappeler que les ressentiments entre les riverains de ces deux contrées furent durables. L’initiative de ces deux élus qui remonte seulement à deux ou trois décennies a permis de nouvelles approches relationnelles dont………quelques unions devant les bourgmestres de ces deux villages qu’un temps la guerre, puis les rancœurs séparèrent durement.

                                 ____________________________

 

 Au-depart-du-refuge-du-petit-Moncenis.JPG

 

 

          Les différents sentiers pris pour le retour nous promenèrent parmi les fleurs et les chapelles.

 

 Eglise St Jean-Baptiste près du refuge du Petit Moncenis

 

         À ce propos, avec pour seule intention de prendre la photo de l’une d’entre elles, alors que j’en cherchais le bon angle, qu’elle ne fut pas ma surprise d’avoir été, à mon insu et à mon corps défendant, le témoin dérangeant de l’une de ces associations se voulant sans doute conforter l’entente franco-italienne !…….

          Ils étaient là, nus comme des vers plein cadre dans mon Lumix que par réflexe je me surpris à éteindre.

          Que croyez vous que je fis ?:

          J’étais venu pour la chapelle et non dans une démarche de voyeur alors….la photo je lai faite……… Certes, j’ai du changer l’angle de ma prise de vue, mettant ainsi fin et sur le champ à mon involontaire indiscrétion.

          Pour assurer les deux amoureux de mon départ, c’est les pieds trainants que je quittais les lieux. Embarrassé, mais non coupable, je me surpris alors à devoir étouffer un fou-rire.

      

 Aven près du refuge du Petit Moncenis

Sur le sentier du retour: Aven près du refuge du Petit Montcenis

 

 

  Note: Si quelquefois j'utilise des photos empruntées sur le net.....c'est que j'ai raté les miennes.....

                                          Je remercie leurs auteurs pour l'aide qu'ils m'apportent.

 

                                           Récit à venir: Le refuge de La Dent Parrachée

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19 août 2013 1 19 /08 /août /2013 19:23

Vanoise...suite:

 

Sur le sentier des Oratoires: 

 

 

              Oratoire dédiée à Ste Marie-Madeleine.

 

Au départ des Vincendières

 

En direction du refuge d’Avérole

                                        

           Le temps se veut estival. Enfin, et malgré quelques brumes matinales, aujourd'hui le soleil a le bon œil.

         La sélection de notre randonnée quotidienne est soumise aux conditions climatiques du moment, mais également à celui de la forme de la troupe. Pour ce mardi 25 juin, j’annonce qu’elle ne sera pas difficile et pourtant certains… (es ) hésitent à vouloir chausser.

           Je sais les paysages d’Avérole beaux à voir…… mais ils demandent quelques efforts à fournir pour en mériter la découverte. Ce circuit, je le connais bien. J’en ai fait le trajet par tous les sentiers possibles.

         Il peut se faire presque à plat, si l’on se contente de suivre la route sur la moitié de sa distance, mais je n’en vois pas l’intérêt. Mon choix s’oriente donc pour une boucle de difficultés moyennes que je vais devoir justifier auprès de mes camarades.

          Il va me falloir les convaincre. Il est venu le moment d’en flatter l’intérêt au risque de perdre une partie de l’effectif.

         Sachant, comme le font les camelots de foire, faire l’article pour vanter la marchandise, je m’applique à discourir. Je m’emploie à décrire des esquisses de panoramas de nature à séduire mon auditoire. Au fil des arguments que j’avance, les hésitations se marquent de moins en moins pour céder tour à tour aux :

         <<C’est bon, on y va. On verra bien.>>

         Oui, parfois, pour convaincre, je me dois d’allonger la liste des curiosités, utilisant pour cela des évocations au style racoleur………et ça marche.

        Si la conduite d’un groupe exige de son meneur une bonne connaissance du terrain sur lequel il va guider sa section, il faut qu’il sache aussi en faire la  bonne description de son intérêt. La fatigue, le manque de motivation peuvent être ainsi ramenées à une autre raison que celle de la démission.

____________________

      

 

 Eglise du hameau des Vincendières.

La chapelle des Vincendières vouée à Ste Marie-Madeleine

 

 

          Au départ de Lanslebourg, en direction de Bonneval sur Arc, nous prenons à droite, à l’angle de la Bessanaise vers le village des Vincendières. Quelques fermes et maisons en peuplent une vallée étroite. Un parking est aménagé en bordure du torrent d’Avérole. À l'exception des propriétaires d'un chalet d'alpage et aux habitants de quelques hameaux, les véhicules à moteur doivent s'y garrer.

          Deux options s’offrent alors à nous pour rejoindre le refuge : La rive droite ou la rive gauche du torrent.

          Monter par la gauche du cours d’eau me ramènera à des années en arrière, où avec Bernard, Gilbert et Christian du C.I.S,* nous l’avions emprunté pour une halte au refuge avant l’ascension du glacier de l’Albaron.                                                

       Ce matin, nous sommes tôt à pied d’œuvre. Raison de plus pour arrêter ce choix. En effet, par sécurité, il vaut mieux prendre la précaution de passer sous le sérac du glacier du Charbonnel avant dix heures, la chaleur risquant d’en faire se détacher des blocs de glace et de rochers. Cet itinéraire n’est pas conseillé pour un retour l’après midi, cela se comprend pour les raisons qui viennent d’être précisées

 

 Le sérac du glacier du Charbonnel.

 

 Le sérac du Charbonnel : 25 juin 2013 

 

 

         Surprise. Après quelques centaines de mètres parcourus en direction du pont qui permet de franchir le cours d’eau, la construction se trouve dépourvue de son tablier. Il s’agit d’un équipement mobile dont on retire les éléments en fin de saison. Evitant ainsi que les crues de printemps ne l’emporte comme cela était le cas auparavant. Il est généralement remis pour la montée en estive des troupeaux qui cette année, n’a pas encore eu lieu à cause de l’enneigement tardif des pâturages. Franchir le cours d’eau en équilibre sur les poutres métalliques de la passerelle n’est pas du goût de tous, d’où la décision de faire marche arrière.

    

               Le pont sans son tablier...

 

 Le pont sans son tablier......

 

 Concilliabule sur la marche arrière......

Concilliabule sur la marche arrière.......

 

           Après avoir rebroussé chemin pour prendre rive droite, quelques longueurs sur le goudron et le sentier se présentent alors à nous. Elles suscitent déjà des regrets de la part des incertains du matin. De ce côté, emprunté par défaut, le profil n'est pas franchement plat, mais rien ne presse et les retardataires bénéficient des rassemblements fréquents que provoquent les ‘’reporters photos’’.

 

 

 globulaire à feuilles en coeur

 

Globulaire à feuilles en coeur

                                                                         

 

          Il s’agit là de l'un des itinéraires conduisant à des alpages. Les fleurs y sont nombreuses et très diverses. Il est jalonné d’oratoires voués aux cultes des Saints, dont l'histoire ou la légende, en ont fait les bienfaiteurs de la vallée.

        En montagne et particulièrement dans les régions où la vie était autrefois très difficile, la religion se vivait comme ultime recours face aux malédictions de tous ordres. Ces monuments, construits sur des lieux parfois surprenants, témoignent des craintes qui hantaient les habitants de ces contrées. Ils venaient honorer, dans ces sanctuaires, toute une litanie de Bienheureux, implorant leur protection en direction de leur famille, leurs récoltes et leurs troupeaux. À réaliser leurs projets et concrétiser leurs intentions. Ils signalent également des faits que l’analyse rationnelle n’a pu expliquer. Ils sont là au nom d’une famille, en remerciements d’une imploration pour un souhait, pour un vœux qui s’est réalisé à leur bénéfice.

 

N.D-de-l-Arcelette.jpg

 

         La file s’étale. Chacun avance à son rythme, à son pas. De plus, qui rajoute une peau ou en enlève une, en fonction de sa sensibilité aux variations de la température. Elle change nettement selon que l’on se trouve tout près ou éloigné du torrent ou de l'altitude vers laquelle monte le sentier.

        Je ne vais pas m’étaler sur les pauses pipi de ces dames, lesquelles cela se comprend, éprouvent ce besoin en ordre dispersé, rajoutant des arrêts aux arrêts  !.

        À ce propos, combien de fois me suis-je entendu dire :

        --- C’est sur, pour vous les hommes c’est plus facile. 

   À cela s’ajoute généralement des propos dont je vous fais grâce !

 

       Comme pour les randonnées précédentes, l’eau dégouline de toute part. La montagne chante de ses cascades. Des embruns s’en échappent par vagues, faisant croire à des voiles de mariées. Ca bouge, ça flotte au gré des courants thermiques qui montent de la vallée.

 

 

 Aux alentours du refuge d'Avérole.

 

         Aucune photo ne peut en restituer fidélement la délicatesse. L’œil, seul, peut saisir l’instant du phénomène s’exerçant entre la lumière et les myriades de gouttelettes que les courants d’air promènent dans une étrange chorégraphie. L’attraction d’un tel spectacle reste saisissant. S’il se répète sans cesse, il apparaît dans des configurations qui elles, évoluent au gré des vents.

 

 

 Eglise du hameau d'Avérole.

 

 La chapelle St Pierre d'Avérole 

   

                                                

        Les maisons du village d’Avérole s’aperçoivent. Une magnifique chapelle qui vient d’être restaurée en honore sa sortie. Elle semble avoir été construite là pour permettre aux voyageurs des temps anciens, de pouvoir recommander leur Ame à Dieu avant de s’engager pour une aventure qui était souvent périlleuse. Elle marque le dernier signe d’humanité avant l’entrée dans la grande montagne, où le passage d’une vallée à l’autre demandait aux marchands ambulants de gravir des cols avoisinants les trois milles mètres d'altitude.

          Nous quittons un grand chemin, un nouvel oratoire marque notre changement de direction. Il est posé sur un promontoire, avant-garde du verrou glacière que nous allons devoir écheler. Il monte raide le bougre. Taillé par endroit dans le rocher, le sentier serpente de droite à gauche sur une partie de la butte, randant ainsi sa pente plus facilement accessible.

 

 Oratoire sur le sentier en direction du refuge d'Avérole.

 À la mémoire des ..............

 

 

              Du torrent, dont on distingue le lit, dégringole des masses d'eau qui jouent à saute-moutons sur les rochers.  Sur son trajet, taillé à même ses berges, apparait par endroit un tunnel dans lequel s'engouffre une partie de son débit. Son eau  ainsi ponctionnée, est acheminée sous la montagne jusqu'à Modane pour alimenter les turbines d'une centrale hydro-électrique.

 

 

 Avérole. Prise d'eau sur le torrent.

 

 Avérole.Prise d'eau pour alimenter la centrale hydrolique

 

      Au bout de l’effort apparaît enfin le refuge. Les sacs à dos s’ouvrent sur un pique-nique, que chacun a eu le loisir de se concocter dans une annexe des cuisines du C.I.S*. Qu’il est doux ce moment de pose. Il est également riche en anecdotes. C'est alors que la terrasse du lieu, entre la poire et le dessert, s'improvise en scéne de théatre champêtre. 

 

 Refuge d'Avérole.

Le refuge d'Avérole

  

        Les estomacs sont à présent rassasiés. Les muscles endoloris retrouvent leur souplesse. Le moment est venu de rêver à une sieste. Aujourd’hui elle fera partie du programme. Le temps, celui dont nous fait bénéficier le ciel et celui que nous accorde la montre, nous en permettent le luxe.

      Réunions improvisées sur la suite de la journée, les itinéraires du retour devant faire l'objet d'un choix. Si le passage obligé par Le hameau d’Avérole s’impose à nouveau, à partir de ce dernier, la route et deux sentiers permettent de rejoindre Les Vincendières, notre point de départ.

      Le chemin haut sera le notre. Il passe tout près des chalets d’alpages de la Mottuaz d'Amont.

 

En direction du refuge d'Avérole.

 

 

             Là encore, comme un chapelet égrène ses dizaines, tout au long du chemin des sanctuaires construits ou restaurés, indiquent notre progression vers le terme de notre randonnée. Ils sont là, marquant un chemin de Croix devant lesquels, peut être encore de nos jours, des pélerins y font station pour y réciter des prières.

      Aujourd'hui ils recoivent les bouquets des randonneurs. Les enfants, pour lesquels la mission représente un challenge, ils les conduisent à devoir avancer pour  la surprise d'en espérer les suivants.

 

 N.D de l'Arcelette

 

N.D de L'Arcelle

 

 

 

*C.I.S: Centre international de séjour .

 

À suivre pour une prochaine randonnée......

 

    

 

 

 

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2 août 2013 5 02 /08 /août /2013 21:40

                                                        Et une de plus……

 

            L'équipe en photo souvenir

 

                   Une semaine en Vanoise. Une de plus à ajouter à celles effectuées depuis 1984 dans cette région.

            Mon bonheur, cette année encore, se voit décuplé par le plaisir que j’éprouve à faire visiter ‘’ mon coin de Vanoise’’ à un groupe d’amis randonneurs. J’y suis à l’aise depuis que j’en arpente ses chemins. Cela remonte à près de trente ans où en famille nous partions accompagné d’un guide sur les sentiers du Montcenis, des Evettes, du lac d’Ambin visiter tout ce que la région avait à nous faire découvrir. J’en ai retenu les leçons que m’a appris la montagne et mémorisé les sentiers qui en parcourent ses flancs et ses vallées.

            Je suis cette semaine, pour l’occasion, le maillon qui veut contribuer à faire naître chez les Galéjaïres de Barbentane la passion que je garde pour les paysages perchés et particulièrement pour ceux de cet exceptionnel terroir.  

 

                         Une partie de Lanslebourg et la Dent Parrachée fin juin 2013.

  

                La Dent Parachée prise du C.I.S de lanslebourg

 

                       ___________________________________________________

 

 

            Je suis un séjournant chronique du parc. J’en contrôle les effets de manque en y retournant régulièrement. Je viens m'en recharger de ses images qui au fil des ans deviennent moins précises à mes souvenirs. C’est ainsi, bien que cet hiver et ce printemps les aient fourni d’un épais manteau blanc, je peux attester du recul des glaciers qui garnissent le cirque des Evettes, celui de la Dent Parrachée et de nombreux autres encore qui de près ou de loin bordent la haute vallée de l’Arc.

             Ce qui ne change pas et qu’il m’est toujours agréable à partager, c’est la rencontre avec Christophe, Françoise, Annie, Marie-Christine, Malika et autres personnels du centre international de séjour de Lanslebourg. Village de Haute Maurienne-Vanoise logé au pied du col du Montcenis qui devient pour un temps mon espace de vie.

             Je peux également dire combien il m’est plaisant de revoir mes copains de la station voisine. J’évoque là le souvenir de certains moniteurs de ski que j’escortais dans le cadre des cours qu’ils donnaient aux élèves des écoles primaires de Morières qu’alors j’accompagnais sur les pistes. Je les rencontre aujourd’hui au cours de mes randonnées. Chargés pour la saison d’estive de leur mission de fermier, ils restent ces gens affables qu’il m’est permis depuis longtemps de tutoyer. Dans son chalet d’alpage au col du Petit Montcenis pour Bernard ou sur le sentier conduisant au refuge de La Femma pour jacques et Robert, nos retrouvailles que le hasard pilote restent des moments forts.          

 

                                         ________________________________________

 

                 Sans tenir compte de la chronologie du programme de la semaine, je vais vous conduire pour la journée à La Femma.          

 

           Refuge de la femma

 

 

                 Sa visite est l’une de mes incontournables programmations lorsque je suis à Lanslebourg. Je n'ai jamais séjourné en Vanoise l’été sans passer par le refuge de La Femma.

                 Il est gardé par Claire depuis que la montagne lui a pris son mari guide. Femme courage qui m’a confié combien parfois l’attente est longue avant que la bonne saison lui amène les clients dont elle a besoin pour vivre. Le refuge, dont elle a la gérance, est ouvert à partir du premier mars pour accueillir les trekkeurs à ski et cette saison 2013 fut particulièrement difficile. Les mauvaises conditions climatiques du printemps ont largement contribué à décourager nombre de passionnés de cette activité exigeante en qualités physiques et pointue sur la maîtrise de l’orientation.

          Sa saison se terminera fin septembre où sa clientèle, à partir du mois de juin, devient alors celle des randonneurs pour une halte en famille autour d’un chocolat chaud et d’une tarte aux myrtilles. D’autres y séjournent le temps d’un repos avant de repartir pour un circuit en itinérance vers d’autres abris. En direction de Val d’Isère pour certains ou, à l’opposé, vers le col de la Vanoise pour rejoindre le refuge Félix Faure.           

                                                 _______________________

 

          

 

           Lac de Bellecombe.

 

 Lac de Bellecombe. La Grande Casse ( 3855 m ). Photo du net.

 

 

                  À partir du parking de Bellecombe, gravir un verrou glacière qui retient le lac du même nom. Laisser à main gauche le refuge de Plan du Lac pour prendre un layon taillé à mi flanc de montagne. Ce sentier panoramique est l’exemple d’un tracé réfléchi. A l’aplomb des chapelles de La Lanserlia, dans un cadre de composition rocheuse qui leur sert d’abri, chaque printemps niche un couple de Lagopèdes. J’ai cette année encore eu le privilège de voir s’envoler le mâle dont le caquètement particulier à cette espèce me signifiait son mécontentement pour l’avoir dérangé.

             Plus loin, au niveau d’une grande fondrière* dont l’entonnoir compte plusieurs dizaines de mètres de circonférence et une profondeur impressionnante, en contrebas, se situe le refuge de Plume-Fine.

 

                                                                                   1986 Le refuge de Plume-Fine

 

Le refuge de Plume-Fine.      

 

      

             Plus loin, au niveau d’une grande fondrière* dont l’entonnoir compte plusieurs dizaines de mètres de circonférence et une profondeur impressionnante, en contrebas, se situe le refuge de Plume-Fine.        

 Il fut lors de séjours précédents un lieu de nuitées qui reste parmi mes meilleurs souvenirs en matière d’originalité. Je me dois, toujours dans un cas de figure identique, y ajouter celui de Bramanette qui se trouve sur un autre circuit.

 

            En cette fin de juin 2013 de grands névés dont la langue recouvre encore le sentier nous oblige à inventer un itinéraire de fortune. En forte déclinaison, ils présentent un danger pour qui ne sait pas y imposer sa trace du talon. Quelques glissades, bien que sans conséquence nous ont contraints à devoir les contourner par l’amont.

 

 Vanoise. On le contourne ou on se l'affronte!!

 

 On se le contourne ce névé ou alors on se l'affronte!

 

            Il est beau, mais il est long ce chemin qui conduit à La Femma. Nous traversons à présent un très grand pierrier qui impose un regard précis et constant quant à la pose de nos pieds. Des blocs en bascule sont autant de pièges qui font nous trouver au sol sans avoir eu le temps d’en anticiper les risques de chute.

            Cet univers minéral reste la marque d’un bouleversement gigantesque. Lointaine époque où notre terre s’est façonnée afin d’offrir à nos yeux les scènes d’un spectacle en  continuelle renaissance. Les quatre saisons y sont riches de changement. Chacune d’elle y est habitée par des locataires différents et fleuries par des espèces végétales aux particularités et nuances distinctes.

           Ce milieu a pour caractère de me fasciner, de m’éblouir, de m’interroger. J’imagine son armée de soldats de pierres détentrice du souvenir de la naissance du monde. Tels des sentinelles à l’allure parfois humaines, les rochers qui bordent le chemin ont sans doute vu naitre, puis disparaître les unes après les autres ces espèces d’animaux qui font aujourd’hui la richesse des films de fiction. Ils ont également vu passer les tribus des premiers hommes en quête de cette nourriture animale dont ils suivaient les migrations. Ils ont entendu des propos d’alliance, puis de trahison qui se tramaient au sein des longues files composées d’envahisseurs venus du fin fond de la Rome ancienne et de toute l’Europe. Ils sont les témoins du déroulement de la vie sous toutes ses formes et ce depuis des millénaires. Au delà de ce que j’en pense, je crois que cela ne peut pas être contesté.

          Chez moi, vous l’aurez compris, la montagne met en route un imaginaire que mon conscient s’interdit à réprimer. Marcher pour marcher ne me suffit pas. Il me faut en illustrer l’effort par toutes les images concrètes que mon œil peut saisir.

         J’aime également penser que la montagne a des histoires à me raconter auxquelles viennent se superposer celles dont il me plait à croire.

 

         Le fort enneigement de l’hiver et plus récemment celui des mois de mars et d’avril font éclore sous la chaleur de midi des cascades au dessus des moindres corniches ou ressauts de terrain. Selon l’angle qu’elles présentent au soleil, de mini arcs-en-ciel les illuminent de faisceaux colorés.

         Nous laissons sur la droite le sentier qui rejoint Lanslebourg. Je me souviens avoir fait le circuit avec Christian Lapierre il y a…. .... 

 

           Nous avions pris notre casse-croute aux bords des petits lacs glacières qui sont nichés au pied de Lanserlia. C’est là que je l’ai vu se baigner dans une eau qui ne devait pas atteindre les dix degrés. Soixante et dix ans passés, il avait le pied leste et un esprit de jeune homme dont l’expression m’entrainait vers des voyages surprenants. J’ai encore en mémoire la descente sur le refuge du Cuchet où comme un cabri il progressait par bonds. A quelques encablures du sentier broutait un impressionnant rassemblement de chamois. La montagne, les rencontres m'ont parfois amené à vivre des images surréalistes.

          Bonjour, Adieu, comme il te plait d’entendre Christian. Cette croisée des chemins vient de nous réunir à nouveau par les pensées que je t'adresse. J'apprécie ce temps précieux du souvenir  qui aujourd'hui vient d'en produire le miracle.

 

 Cristian dans le Grand Vallon

 

                                                               L'Ami Chistian

 

            Un abri, des plaques commémoratives, une porte spécialement aménagée pour réguler le flux des troupeaux de génisses marquent l’entrée du long et étroit bout de terre qui conduit à La Femma par le vallon de La Rocheure.

 

 Photos perso Vanoise 2013 et divers 064

 

           Lieu merveilleux que celui du vallon de la Rocheure dans lequel cohabitent marmottes en nombres et vaches de race Tarine et abondance, ces laitières dont le lait produit le fromage de Beaufort.

 

Vanoise. Veaux avec l'anneau du sevrage.

 

 Anneau posé pour sevrer les veaux du lait de leur mère

 

Anneau de sevrage posé au museau des génisses pour les empécher de téter leur mère.

  

               

 

Station de traite ambulante

 

 

       Le Gypaète barbue y a trouvé refuge depuis sa réintroduction dans les années 1970. Les fleurs y poussent à foison et le bruit du torrent accompagne le randonneur d’une musique en cascade.

 

 

Aster des Alpes

 

 Vanoise. Aster.

 

 

Le refuge de La Femma s'aperçoit au fond à gauche du cliché.

 

               Après être passé au pied d’une grande croix en bois, au bout du sentier l’espace s’élargit. Un pacage se dessine pour offrir aux ruminants une luxuriante aire de repos. Sous leur regard curieux, vaches, génisses et veaux sont tellement nombreux que nous devons nous tracer un passage entre leurs cornes et leurs fessiers rebondis. Il est treize heures et rien ne semble pouvoir troubler leur ultime digestion.

 

Le repos des laitières de la Femma.-copie-1

 

      La demi-étape est atteinte, le refuge de La Femma se présente enfin à nos yeux. 

 

 

 Trois des Mousquetaires du groupe des Galéjaïres de Barbe

  Sur le retour: "Les chevaliers servants" d'Aline!

 

* Fondrière.  Plus précisément pour celle dont je cite l'emplacement :

                       Il s'agit là d'un phénomène géologique qui se traduit par un affaissement de terrain suite à la dissolution de certaines roches composant le sous-sol.

 

                                  La suite de nos randonnées.......prochainement.....

 

                                       ________________________________

 

 

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 17:31

 

                                

 

                                  Randonnée au départ du Groseau.

 

                                                                                                                                                  2014.La source du Groseau à Malaucéne

 

 

                                    2014.Le Groseau.

 

 

                   2014.Le groseau à Malaucéne.

 

                                                                La source du Groseau.

 

            Le circuit des trois chapelles.

 

                   Situé à deux kilomètres de Malaucène en direction du Mont-Ventoux, le Groseau est un lieu dont l’histoire remonte au néolithique. Le silex y était exploité dans des carrières situées aux alentours du site et notamment dans les combes de Vaux. Des sources abondantes représentaient un intérêt de nature à y voir se sédentariser le genre humain. 

               Niché au sein des derniers ressauts de la montagne, dont le nom est associé à la violence du vent qui balaie son sommet, le Groseau et son écrin de verdure semblent avoir été posés là, comme une excuse à la rudesse de la pente qui attend les cyclistes. Il est idéalement placé pour les milliers de forçats de la route qui, durant les mois d’été ont à cœur d’épingler à leur palmarès le géant de Provence. Ils y prennent l’eau pour le trajet. Ce versant ne possède plus aucune autre source pour leur venir en secours sur les 18 kilomètres d’ascension qui restent avant d’atteindre leur Graal. D’autres s’y arrêtent au terme de leur exploit pour venir y fêter le résultat d’un pari, d’un challenge .

 

 

            Chapelle du Groseau

 

                                La chapelle du Groseau.

 

                   De style roman, sa construction est datée de 1150. Elle est bâtie sur l’emplacement d’un ancien monastère édifié quant à lui en 684 par Pétronus alors évêque de Vaison la Romaine.

   L’été, Réputé pour sa fraicheur, le Groseau fut l’un des lieux de prédilection du pape Clément V.

 

                                                 ________________________________

 

                        La randonnée                    

 

               C’est dans le but de peaufiner notre préparation de crapahute dans la Vanoise, que ce 9 juin je conduis les Galéjaïares de Barbentane pour leur ‘’  dernier test ‘’ avant le Lac d’Ambin et La Croix D’Aussois, entre autres objectifs visés pour notre semaine en haute montagne.

                J’ai choisi de démarrer notre journée au pied de la source par un sentier qui part à droite de la falaise. Ce dernier évite de marcher sur le goudron le temps de rejoindre l’itinéraire du chemin de Croix sensé partir de la chapelle. Aujourd’hui, faute d’être entretenu, l’itinéraire initial n’est plus praticable. La nature a repris ses droits sur ce que l’homme lui imposait comme contrainte.

             Toujours dans l’objectif de fuir le macadam, nous restons sur cette variante qui toutefois nous prive du phénomène géologique que représente le portail de Saint Jean.

                                                                                                                                                                      Porte Saint Jean       

 

                                                      Le Portail de Saint Jean.

 

                 Il s’agit d’une curiosité architecturale semblant vouloir fermer l’entrée d’une grotte. L’histoire raconte qu’un animal fantastique en est depuis des siècles le gardien incorruptible. Elle contiendrait un trésor seulement perceptible le jour de Noël, où malicieusement, son surveillant en entrebâillerait la porte………… juste le temps nécessaire pour attirer la convoitise des curieux. Mais pas suffisamment longtemps pour que quiconque ne puisse en franchir le seuil !.

           Le sentier se fait raide. Les respirations se font bruyantes au point de devoir programmer des haltes en vue de calmer ‘’les ventilateurs’’. Nous sommes toujours sur ma  fameuse variante  qui passe au nord du G.R. La jonction avec le chemin de Croix se fait au niveau 620 en direction de la chapelle Piaud.

           Il est, pour ma part, regrettable de constater que les édifices en bois sont pour la plupart couchés ou désarticulés. Le temps, le manque d’entretien ont sans doute et pour partie eu raison de ces symboles. Pour le reste, la bêtise ou l’irrespect paraissent avoir également cheminés en ces lieux.            

 

                                                        Aphyllante de Montpellier.

 

               Aphyllanthes de Montpellier

                                               

          L’aphyllante de Montpellier, les fleurs de lin, le thym, les lys de St Bruno, la chicorée et la laitue sauvage nous accompagnent. Leurs nuances colorées et pour certaines espèces, leurs senteurs vivifiantes, sont là pour nous encourager à vouloir en découvrir d’autres…….plus haut, encore plus loin. 

 

 

           graine-lin-bleu-fleur-vivace-919727016 ML                                                                    

                                                                    Fleur de lin bleu.

 

          Jusqu’à présent le calendrier n’a pas été favorable aux randonneurs et les pentes du Mont-Ventoux ne sont correctement praticables que tout récemment. Le groupe de Galèjaïres ne boude pas le plaisir qu’il ressent à redécouvrir les sensations du montagnard que l’hiver et un printemps paresseux privent depuis des mois.

         Comme certains marins crièrent un jour ‘’Terre ‘’, alors qu’ils se croyaient à jamais perdus, Annie, le souffle court, balbutia discrètement ‘’Chapelle’’. Annie n’était pas dans un bon jour.

 

                Chapelle Piaud

 

                                 La chapelle Piaud.

 

                Le G.R traverse la départementale qui conduit au Mont-Serein. Pour nous ce sera vers la combe de Bramafan. Nous laissons à main droite la Combe obscure qui permet de passer de la face nord du Mont-Ventoux à la face sud, c'est à dire du côté Bedoin.

           Arrivés au niveau du Seuil, nous rattrapons une route forestière qui chemine alors sans grande rupture de pente en direction de l'Est. Un panneau, qui a résisté aux casseurs, indique Saint Sixte deux Kilomètres. Etonnant en ce lieu de voir une indication métrique en lieu et place ce celle qui se chiffre habituellement en temps ! 

                Afin d’ajouter quelques centaines de mètres de dénivelés au compteur pour celles et ceux qui partent en Vanoise, cette variante tombe à point pour garantir leur passeport et se rassurer sur leur propre condition. Au terme de l’ascension du sentier qui conduit au Mont-Serein, plongée sur la chapelle Saint Sixte avec la vue sur les Alazards, Sainte Marguerite et avec un peu d’imagination le village de Beaumont du Ventoux.

 

                Chapelle Saint Sixte

 

                          La chapelle Saint Sixte. (Photo du Net) 

 

           Le retour se fera en repassant par le Seuil, puis par le sentier qui arrive à l’ancienne tuilerie du Groseau.

500 mètres positifs pour les uns et près de 900 mètres pour les Autres.

 

                  Le Mont-Ventoux reste une référence pour les cyclistes grimpeurs et un calvaire pour ceux qui ont du mal en montagne.

 Le monter à pied à partir de sa base demande également un bon entrainement. Le départ, et d'où qu'il soit pris, est rapidement exigeant.

                              _____________________________

 

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 18:02

    Rando’ autour des ruines du Temple de Diane. 

                                                               

 

                                                                 Diane de Versailles.

                                                               Diane la chasseresse ( Versailles)

 

                                                                                                      

                                                                      Diane, patronne des chasseurs

 

                                            Diane la "Divine" : Incarnation féminine de la lumière du jour.

 

 

                                              Au départ de Vernègues

  

         Situé à une trentaine de kilomètres d’Aix en Provence, le village de Vernègues fut en grande partie rasé par le tremblement de terre qui en 1909 détruisit plusieurs localités du sud de la France dont Lambesc. Il s’agissait là du plus violent séisme jamais enregistré en métropole.

 

                    Vernègues. Abris sous roche

 

                                   Vernègues et ses alentours. Ses vestiges celto-ligures.

 

        Vernégues: Son histoire. Elle remonterait à 5000 ans avant J.C. Des abris sous roche en bon état de conservation indiquent une occupation humaine. Plus tard, une communauté Celto-Ligure s’installe sur la partie Est du grand plateau du Puech qui culmine à 394 mètres. Son regard porte sur la vallée de la Durance, de Lauris à Cavaillon pour ce qui en concerne le nord et sur la Sainte Victoire jusqu’à l’étang de Berre au sud.

 

                                                 Les ligures.    

 

      Ils en existaient de nombreuses tribus. Elles seraient descendantes des Chasséens mêlées de Mégalithiques. Venues des côtes atlantiques, la plus puissante était celle des Durfortiens dont la branche d’Arles et celle d’Ardèche a peuplé les sols que nous foulons. Nous sommes aux alentours de 2600 ans avant J.C. Ces civilisations se démarquaient de la plupart des autres peuples en donnant une sépulture à leurs morts.

 

                           Tombes de la Nécropole Paléochrétienne

 

         Selon leur évolution et l’origine de la région dont ils étaient issus, les Ligures, puis les Celto-ligures se distinguaient, entre autres particularités, par leur vaisselle et les gobelets dans lesquels ils buvaient. On peut parler de raffinement pour ce qui concerne leurs mœurs de la table.

       La contrée y étant plus fertile, plus tard encore, le développement romain s’opèrera en contrebas du plateau où se trouve actuellement Cazan. Les restes d’une petite agglomération antique à Château le Bas le prouvent. C’est à l’arrière de ce domaine que se situent les ruines du Temple romain de Diane daté quant à lui de la fin du premier siècle avant notre ère. Il s’agissait là d’un important ensemble de constructions qui possédaient, entre autres installations ses propres thermes.

 

Le Temple de Diane et l'église St Césaire

 

         Seulement trois emplacements de temples de Diane subsisteraient en France. Celui de Vernègues qui se trouve aujourd’hui en campagne est unique de part sa position.

        L’époque médiévale et les nombreuses invasions font remonter les populations sur le plateau. L’on y trouve une nécropole rupestre paléochrétienne autour d’un site qui s’appelait l’Alvernicum qui donnera plus tard Vernègues. Un château fortifié protégera le village pendant des siècles jusqu’à ce que le tremblement de terre le détruise dans sa presque totalité. Les pillages et l’érosion du temps l’ont aujourd’hui rendu en l’état de ruines.

 

Ruines du chateau de Vernègues

 

                        ___________________________

 

 

  Préparation pour le départ

 

            Ce matin le temps est frisquet. Pour la première fois de la saison pré-hivernale les flaques d’eau sont recouvertes d’une pellicule de glace. Le départ se fait de la chapelle Saint Symphorien, édifice du XIIe siècle. Les anoraks, les gants et tout le sanfrusquin * ne sont pas en trop pour se protéger. D’autant que le mistral en aggrave le froid ressenti à raison d’un degré centigrade par 10 kilomètres de vent soufflé par heure. J’ai entendu cette précision par la madame météo qui officie sur antenne 2……

 

 P1040687.JPG

 

        Le circuit est parsemé de crucifix, d’oratoires et d’édifices religieux. Ce n’est en rien gênant pour moi, cela faisant partie de ce qui fut et reste ma culture. J’y suis attaché et puis après tout à chacun son chemin. Cependant tout en marchant ma réflexion s’est mise à vagabonder sans chercher, je le confesse, à en chasser le cheminement. Me voila donc parti à penser aux rencontres coquines faites récemment par mon ami Francis le bourguignon** au point de l’avoir dernièrement interpelé sur son fournisseur de cartes Michelin afin de prévoir quelques variantes à nos sorties. En dehors du dimanche et de l’horaire des offices cela va de soi ! 

 

 

Vue aerienne chateau de Vernegues.

 

       Perché au sommet de la colline apparaissent les vestiges du château de Vernègues. A voir le volume des pierres étalées tout autour de ce qui fut sa construction, il est aisé d’imaginer l’importance de l’édifice alors qu’il était en son temps encore debout.

 

       Une large terrasse naturelle et un vieux moulin à vent réhabilité en table d’orientation en coiffent sa partie haute. Le squelette d’un amandier sans doute multi-centenaire fait là office de hussard.            Préférant se mettre à l’abri et au soleil en attendant l’ouverture du sac à biasse***, le gros de la troupe décide de camper sur l’aire du casse croute. Seule une partie du groupe s'engage dans la visite du site supérieur.

      Le rassemblement pique-nique s’opère à l’église Saint Jacques. Le vent reste froid et perturbe ce moment convivial de partage et des échanges qui se font spontanément d’un randonneur à l’autre.

 

Eglise St Jacques

 

       Les hommes, comme à leur habitude, tout en en prônant la modération, font circuler leur bouteille de Côtes du Rhône. Chacun y allant de sa gouaille et à la manière d’un théâtreux, flatte les mérites du contenu de son flacon. En fin de repas, les dames du groupe font à leur tour proposition de sucreries qui mettent, à notre corps défendant, nos papilles en excitation.

        C’est près de Château le Bas où se situait jadis la cité romaine que ce fit la rencontre avec ce qui reste d’un temple voué à Diane.

Déesse de la chasse et de la lune chez les Romains est Artémis chez les Grecs. Son nom aurait pour origine ‘’La Divine ‘’ et serait l’incarnation féminine de la lumière du jour.

 

Sur les ruines du Temple de Diane

 

       Ses Vestiges sont laissés à l’abandon, alors qu’à proximité fleurissent châteaux et vignobles des coteaux d’Aix. Tout en comprenant l’intérêt de la chose, j’en suis à regretter qu’une telle œuvre ne suscite pas plus de considération de la part de son propriétaire.

 

Eglise de N.D de Lourdes de Vernègues. Hytme à la créati

 

        Le retour permet de nouvelles visites dont celle de l’église N.D Lourdes de Vernègues, édifice reconstruit en 1911. Son cœur présente une œuvre originale de Peter Erkel intitulée : ‘’Hymne à la création’’ réalisée en l’an 2000.

 

P1040701

 

        Dans un large enclos situé à l’entrée de la ville,  comme si cela devait tomber sous le sens, deux dromadaires s’adonnent paisiblement à la pâture entres oliviers et pins parasols. Aucune trace d’installation de cirque n’étant visible aux alentours, il peut s’imaginer là qu’il s’agit de la propriété d’un nostalgique d’un désert jadis traversé et qui pour en garder le souvenir sous les yeux en aurait ramené ses montures !

       Le parking s’aperçoit. Discrètement, mais sans que cela m’échappe, une comparaison suscite ma curiosité. Des coups d’œil sont échangés en direction d’engins de mesure que deux camarades viennent de retirer de leur ceinture. Deux podomètres affichent une somme de déplacements qui fluctue entre 23080 et 24332 pas. Réglés à 0,65 mètre pour l’un et 0,70 pour l’autre, après un calcul savant, les enregistreurs de foulées nous apprennent notre distance parcourue, soit 16 kilomètres et 155 mètres ! Vous remarquerez que nos comptables sont précis, ceci dit je n’ai pas vérifié leur calcul!

       Y aurait t’il de la part de certains randonneurs de ce groupe, à travers ce souci de la mesure, une cause à effet avec leur passé d’infirmier en psychiatrie ! À chacun son grain de folie me direz vous. Ce détail m’a amusé. Cepandant, pour tranquilliser ceux qui seraient amenés à les rencontrer sur un G.R, je vous rassure, ils ne sont nullement dangereux.

 

        Ce récit devant en principe clore le premier tiers de la saison, j’en profite pour vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année.

     Marcel

                   Notes :

 

                    *Sanfrusquin : Et encore tout le reste de l’équipement qui n’est pas répertorié dans l’énumération de la liste.

                    ** Francis ''le Bourguignon" écrit dans un blog dont vous trouverez le lien en bas de la colonne de droite qui présente le contenu du mien. Vous pourrez y lire, entre autres articles, des récits de randonnées. Le tout écrit d’une plume originale et illustré de magnifiques photos. Vous pouvez également y accéder directement par un clic sur les lettres de couleurs du texte qui parle de la carte Michelin.....

                   *** Biasse : Musette du chasseur dans laquelle il mettait son manger. Différente du carnier réservé lui, au logement du gibier.

 

                                ______________________

 

 

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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 13:14

                                                     Au Pays de la Norbertine*

 

                                                   frigolet norbertine

 

                            Pour cette journée avec les Esclops, alors que nous sommes réunis pour notre assemblée générale,  je ne vais pas faire un compte rendu de randonnée ou vous relater quelques anecdotes au sujet de l'un des marcheurs du groupe.

                           Le coin dont il est question ayant déjà fait l'objet de l'un de mes commentaires***, je vais vous résumer succinctement l'historique de l'abbaye où est né ce breuvage dont certains disent qu'il permettrait de "côtoyer les Dieux " !!!

                                                    __________________________

 

                            Je suis certain que nombre de lecteurs de cet article, même proches de ce lieu, se demandent où peut se trouver ce pays au nom mystérieux. En fait il ne s’agit pas d’un pays à proprement parler mais d’un ressac de vallons entourés de petites collines, enfantées sans doute il y a quelques millions d’années par les Alpilles toutes proches.

       Située au nord de Tarascon sur Rhône, ayant les villages de Barbentane et de Graveson pour frontaliers c’est là que lié à la Norbertine se joua, d’après l’histoire, le sort de cette Abbaye au nom ancien de Farigouléto. De farigoule en occitan et autrement dit du thym.

      Il est écrit en effet, que sans la découverte de la Norbertine en 1858 par le frère Callixte Gastinel, la faillite de cet ensemble religieux aurait été prononcée !!!!!

      Renommée dès son arrivée dans les chaumières et l’ayant goûtée en qualité d’invité par le curé de Graveson en 1866, Alphonse Daudet, écrit à son sujet dans  ‘’Les Lettres de mon Moulin’’ :

                      Extrait des « Lettres de mon Moulin » d'Alphonse Daudet

- Buvez ceci, mon voisin ; vous m'en direz des nouvelles.
Et, goutte à goutte, avec le soin minutieux d'un lapidaire comptant des
perles, le Curé de Graveson me versa deux doigts d'une liqueur verte, dorée,
chaude, étincelante, exquise. J'en eus l'estomac tout ensoleillé.
- C'est l'élixir d’un moine, la joie et la santé de notre Provence, me
fit le brave homme d'un air triomphant ; on le fabrique au couvent des
Prémontrés, à deux lieues de votre moulin. N'est-ce pas que cela vaut bien
toutes les chartreuses du monde ?. Et si vous saviez comme elle est amusante
l'histoire de cet Élixir ! Écoutez plutôt.

Cette distillerie, où personne, pas même le prieur n'avait le droit de
pénétrer, était une ancienne chapelle abandonnée, tout au bout du jardin des
chanoines. La simplicité des bons Pères en avait fait quelque chose de
mystérieux et de formidable ;.

Le Père Gaucher, avec sa barbe de nécromant, penché sur ses fourneaux, le
pèse-liqueur à la main ; puis, tout au tour, des cornues de grès rose, des
alambics gigantesques, des serpentins de cristal, tout un encombrement
bizarre qui flamboyait ensorcelé dans la lueur rouge des vitraux.

Il fallait voir quel accueil quand il traversait le monastère ! Les frères
faisaient la haie sur son passage. On disait : « chut!. il a le secret. »

Il préparait ses réchauds, ses alambics, triait soigneusement ses herbes,
toutes herbes de Provence, fines, grises, dentelées, brûlées de parfums et
de soleil
..............

lettres-de-mon-moulin

 ***Les Lettres de mon Moulin d'Alphonse Daudet. Editions Ouest-France. 

  Fin de citation

                                          _________________________

                                                    

                     C’est ainsi que Daudet fit la réputation de cet Élixir. Il donna à l’inventeur de la liqueur le nom de Père Gaucher. Il en écrivit l’histoire avec la fantaisie qu'on lui connaît, allant jusqu'à faire chanter des airs paillards à ce brave religieux, lui accolant au passage le péché d’ivresse.

      En revanche, l’histoire, celle qui se veut exacte relate bien la fabrication et la commercialisation de cette liqueur comme étant la source de revenus qui sauva l’abbaye d’une sentence d’expulsion des ses moines.

                                           _______________________

 

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                 Saint Michel de Frigolet : De la Norbertine à la Farigoulette.

 

                    frigolet-liqueur  

 

                  Historique :Le nom du prieuré est mentionné pour la première fois en 1133. C’est en 1155 que le pape Adrien IV en confirme son installation. Prieuré puis abbaye en 1869, le lieu sera occupé successivement par les Augustins, les Hiéronymites ou Pères de Saint Jérôme.

       1858 : Allant d’expropriations en vicissitudes, les lieux seront rachetés par le diocèse d’Aix en Provence et la vie monastique y sera restaurée par le Père Edmond Boulbon, trappiste devenu Prémontré pour la cause. Auparavant, entre 1831 et 1841 les locaux servirent de collège. Frédéric Mistral y fut élève.

 

Frigolet: Chapelle Saint Michel.

 

       Rendus à ce jour en leur état d’origine, les bâtiments les plus anciens sont d’architecture romane pour ce qui est de la chapelle Saint Michel et de son cloître. Ils datent du XII siècle.

 

                                                  En fond, la chaine des Alpilles

 

L'abbatiale de Frigolet

 

                                                                  

       La basilique de l’Immaculée Conception de style néogothique a été consacrée en 1866. L’intérieur de la grande nef est entièrement recouvert  de peintures murales à l’huile sur le modèle de la Sainte Chapelle de Paris.

 

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           Aujourd’hui, la communauté religieuse de Saint Michel de Frigolet qui y est installée appartient à l’ordre des chanoines de Prémontré et suit la règle de Saint Augustin.

        Le site est un lieu de pèlerinage et de prière. Il est également un centre d’accueil pour les visiteurs, les hôtes de passage, jeunes et retraitants.......... et vieux retraités !!!! 

 

                    Quant à nos préoccupations du jour, et plus présisement  pour ce qui concernait le centre de nos réflexions, c'est le restaurant du site qui accueillit pour son assemblée générale annuelle  la confrérie "di Esclops".

  

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                           Quand le groupe planche sur le calendrier des rencontres à venir.

 

                                                       _________________________________

 

                                                                                

P1040461

 

                                                    À l'écoute religieuse du trésorier.

                                     

                                              __________________________________

                                                   

        P1040448

 

 

                          Le président à la lecture annuelle de la bible.... de l'association.

 

 

 

 Versets au style particulier des statuts de l'association qui encore aujourd'hui font office de guide pour ce qui est de l'esprit dans lequel le groupe fonctionne

 

                                                          Préambule

 

La marche est le mode de locomotion de l’Homme. Elle qui lui permet de se déplacer en mettant un pied devant l’autre sans jamais perdre le contact avec le sol ( important de ne pas perdre contact !!!!!). Elle est une activité essentielle dans notre vie grâce à laquelle il est possible de se rendre d’un point géographique à un autre. Elle permet de se rencontrer dans des lieux et occasions les plus divers.

BUTS ET COMPOSITION

Article 1 – le Groupe de Marche « LI ESCLOPS » se donne pour objectif de ne pas en avoir. Toutefois, marcher reste à envisager pour que notre activité puisse vivre et faire vivre nos corps meurtris par les coups d’une vie impitoyable. Marcher vers la quête d’aventures devrait motiver nos futurs adhérents (tes) .

Cette activité sera mensuelle et s’organisera sous forme de randonnées qui auront lieu le 1er dimanche de chaque mois.

Article 2 –S’aérer les poumons, se changer les idées, tels seront les principes de base de notre mise en marche. Les idées qui devront rythmer nos pas sur les sentiers que nous allons parcourir devront répondre à celles inhérentes aux buts que nous nous sommes fixées  en respectant les princes de la vie en groupe......ouf

Article 3 -  En conséquence de l’article 2, les sacs à dos ne devront être chargés que de nourriture, de boissons anti-morosité, de vêtements et autres matériels nécessaires à la marche. En aucun cas, ils se devront d’être remplis de problèmes de la vie quotidienne, qu’ils soient professionnels, religieux, syndicaux, philosophiques ou politiques.

Article 4 – Durant les pauses ou pendant les marches tout regroupement d’adhérents ou toutes discussions prenant le caractère de réunions parallèles au sens de notre marche, feront l’objet de sévères réprimandes. Idem pour tout ce qui se trouverait sur la tangente du cercle que nous formons et tendant à contrevenir au sens des articles 2 et 3 sera soumis à un jugement complètement subjectif.

Article 5 -  Tous les membres seront :

-         Les membres fondateurs,

-         Les membres bienfaiteurs,

-         Les membres honoraires,

-         Les membres actifs.

Tous acquis au fonctionnement dans le bon sens du Groupe de Marche, grâce à leurs membres inférieurs.

ADMINISTRATION

Article 6-  Toutefois, tout comme l’Arche a eu son Noé, tout comme le berger a eu son étoile, tout comme la cordée à son premier ou sa première, le Groupe aura son guide qui fera fonction de Président.

 

Article 7 –Pour gérer les ressources définies à l’article 10, le Groupe de Marche se dotera d’un trésorier (ère) qui fera en sorte, entre autre, que le Groupe ne marche pas au-dessus de ses moyens.

Article 8 – Le Groupe de Marche se retrouvera une fois par an en Assemblée Générale. Les marcheurs, le Conseil d’Administration fraîchement élu se réuniront pour une Bouffe Fraternelle dont le menu sera considéré comme ordre du jour.

Le lieu de la. B.F qui ne sera pas forcément sur un G.R sera défini en commun.

Article 9 – Le Groupe de Marche avancera dans ses randonnées avec un esprit de camaraderie. Il sera interdit de s’adresser aux collègues en difficulté en leur disant : « Marche ou crève ! ».

Les parcours seront proposés à tour de rôle par les adhérents. Retenu comme responsable d’un jour, l’élu deviendra le guide du groupe. En conséquence ce dernier devra veiller à ce qu’aucun adhérent ne marche à côté de ses pompes, auquel cas il sera chargé de le ramener sur le droit chemin dans l’intérêt de la bonne marche du Groupe.

 

TRESORERIE

Article 10 –Les ressources du Groupe de Marche seront composées exclusivement des cotisations annuelles dont le montant pourra être revu chaque année.

Elles seront pour l’année 1992 de 25 F. par paires de chaussures et de 50 F. par couple de paires de chaussures. Charge aux adhérents de définir les conditions de mise en couple.

Ces cotisations seront versées au trésorier (trésorière).

 

Article 11 –Pour ne pas confondre marcherdans la colline et marcher dans la combine, aucune ressource publicitaire ou sponsoring ne seront admis comme ressources….légales

Article 12 – En prévision du prochain changement de la monnaie qui se voudra unitairementeuropéenne et dans le cadre de ses responsabilités, il faudra entendre de la part des adhérents que le trésorier (trésorière) puisse les interpelleren leur disant :"MONTREZ-MOI L’ECU" : Cette information vise à ne pas interpréter ses propos comme déplacés ou obscènes !!!!!

 

MODIFICATION – DISSOLUTION

 

Article 13 – Si certains adhérents veulent modifier les statuts, ils pourront en faire la demande à la condition que cela ne change pas le sens de la marche.

Article 14 -  Le Groupe pourra se dissoudre facilement. Fort de cette information, il lui sera conseillé de ne pas rester trop longtemps dans l’eau !!!!!. La dissolution pourra s’opérer conformément aux principes physiques et chimiques qui régissent la nature, dès lors que le Groupe se mettra à marcher de travers.

Article 15 – Les présents statuts sont adoptés le 4 Janvier 1992. La Préfecture du vaucluse s’en saura jamais rien, car il ne seront jamais déposés dans ses services conformément au sens de notre démarche. Cependant ils serviront de repère à quiconque viendrait à perdre la boussole

 

                  

*Norbertine : Du nom de Norbert de Xanten, rénovateur au XII siècle de l'ordre des prémontrés, appelé alors : Ordre des Norbertins.

 

** Li Esclops : Chaussures en bois. Sabots

 

*** D'un moulin à l'autre

 

                                                          ------------------------------------------------

 

                          

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 16:12

                                                                            

                             Au départ de Cabrières d’Aigues

 

 

  Cabrieres-d'Aigues

 

                      A 1125 mètres, le Mourre Négre est le point culminant du Grand Luberon. N’ayant pas pour ambition de le grimper en ce jour d’octobre, c’est au départ de Cabrières d’Aigues que se fit le départ. Pour cette randonnée, notre ambition s'arretera à seulement vouloir lui chatouiller le pied!

 

         Pour note : Le départ le plus court pour atteindre le sommet du Mourre Nègre démarre d’Auribeau.. 

                                                                               

 

Le Mourre Nègre

 

 

         Cabrières d’Aigues : Est un ancien village Vaudois situé à une cinquantaine de kilomètres d’Avignon. Suite à des persécutions, à partir de 1399, il vit arriver une population migratoire en provenance d’Italie et plus précisément du Piémont. Devenus indésirables à propos d’un conflit religieux, ils peuplèrent une partie de la Provence située dans le Luberon pour ce qui concerne le Vaucluse. Il s’agissait d’hommes et de femmes, opposants à la doctrine catholique, dont ils jugeaient les membres de sa hiérarchie corrompus et infidèles à leur mission. Ils se rapprocheront dans un second temps de celle de Calvin. Grand nombre de ces populations embrassera plus tard une variante du protestantisme.

         Il s’agissait essentiellement de paysans, de solides travailleurs réputés comme étant intègres et d’une grande pureté de mœurs. Ils contribuèrent à rendre prospères des terres jusqu’alors incultes, au point d’attirer la convoitise de religieux âpres aux gains. C’est ainsi qu’à partir 1530, ils subirent les pires persécutions sous prétexte d’être des hérétiques.

         Persécutions qui dans un premier temps furent ordonnées par le dominicain Jean de Roma, qui dressa contre eux une troupe de brigands, avec pour mission de les chasser du territoire sur lequel ils vivaient. Ensuite l’an 1545 vit s’organiser un massacre sans précédent conduit par Paulin de la Garde et Joseph d'Agoult, au cours duquel en cinq jours, plus de 3000 Vaudois furent massacrés et près de 700 prisonniers envoyés aux galères pour la seule région du Luberon. Les rescapés moururent pour grande partie à cause de la famine causée par la destruction des récoltes qui furent brulées par les pillards.

          Mon propos n’étant pas de vous raconter toute l’histoire des Vaudois en Vaucluse, mais de vous narrer en quelques lignes une nouvelle aventure de l’association des Esclots, je vous renvoie, si vous le voulez bien à une lecture édifiante sur le sujet.*

                                     ________________________

 

  Fontaine à Cabrières d'Aigues

 

 

                           Cabrières d'Aigues compte de nombreuses fontaines, Aigues faisant référence à l’eau, rien d’étonnant d’en trouver sur les places et aux coins des rues.

Cabrières d'Aigues. L'une de ses fontaines

  Cabières d'Aigues

 

 De part son passé ancien, des traces remontant aux Romains ont été trouvées dans les décombres de ce qui fut jadis un château. L’une des pièces montrant le négoce du vin est significative du commerce fluvial qui se pratiquait sur le Rhône, mais également sur la Durance qui longe tout près d’ici le massif du Luberon.

 

Panneau Gallo-Romain trouvé à Cabrières

 

                Automne 017

 

         La sortie du village se fait par un large chemin qui petit à petit nous fait prendre de l’altitude. Rien n’est ici comparable à la haute montagne, mais il faut tout de même en avaler sa dénivelée. Bien à l’écart de tout lieu d’habitation, une cheminée et les ruines d’un petit bâtiment témoignent d’un ancien four à chaux. Des aboiements se rapprochant nous inqiquent l'activité d'une battue aux sangliers.

 

Rando de Cabrières d'Aigues.Sur le retour

       

        En cette saison, la cohabitation randonneurs-chasseurs n’est pas toujours évidente malgré les efforts sur la pédagogie du partage qui est conduite depuis quelques années par les responsables des comités régionaux concernés. Je me dois de souligner que grâce à cette démarche, le climat s’est grandement apaisé. L’époque où nous étions face à des comportements humains agressifs et à des panneaux aux informations menaçantes est  depuis à classer au rang de quelques mauvais souvenirs.

 

                                              Rando au départ de Cabrières d'Aigues 017

 

 

          De notre perchoir, près de la bergerie où s’ouvrent les sacs du pique nique, nous apercevons la vallée et ses belles propriétés viticoles dont le feuillage colore la nature de tons allant du vert-jaune au rouge feu.

           Je me plais à penser qu’il s’agit là de la pérennisation du travail de ces valeureux Vaudois dont je suis pris de compassion, sachant ce qu’ils ont subit de l’hypocrisie d’hommes censés devoir prêcher le respect de la vie et du bien d’autrui.(Dixième  commandement de Dieu)

         La randonnée n’est pas difficile, elle est mise au profit de sujets culturels puisque nous sommes, vous l’aurez compris, au centre d’une région dont l’histoire me tient à cœur.  

 

                                Vaugines:Entre les deux platanes de gauche....Le banc

 

Vaugines. Le banc de Jean de Florette

 

        Pour le retour vers chez nous, et pour une évocation cinématographique, il est décidé de s’arrêter à Vaugines pour aller s’asseoir sur le banc où Montand et Auteuil tournèrent en 2007 des scènes de Jean de Florette. Depuis le village a bénéficié de nombreuses restaurations dont celle d’un vieux cimetière protestant qui était jusqu’alors recouvert d’une végétation sauvage. L’ensemble, composé de l’ancienne église et de ses environs méritent le détour.

 

                                                        Vaugines: La vieille église

 

Chapelle-a-Vaugines.JPG

 

 

         Randonnée d’évasion. Randonnée de réflexion pour certains. Randonnée plaisir pour tous.

            Aux Esclots chacun reste libre de donner à sa randonnée le sens qui lui convient.

  

 

                                                        Interrogation?

 

La forme et le volume de cette tombe interroge!!!

 

 

 * L’épopée Vaudoise en 3 volumes de Hubert Leconte aux éditions Millepertuis

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 20:42

                        Semaine de montagne pour les Galéjaïres  

   

                                                                                            Vue sur Le Mont-Blanc                                                                                           

           La semaine de randos des Galéjaïres* de Barbentane s’est prise d’ambition au point de vouloir côtoyer la montagne des grands. C’est à Crest-Voland, tout près de Megève que fut fixé le lieu de nos retrouvailles. Comme il est d’usage, alors que le reste de la saison ses adhérents arpentent les massifs des Alpilles et du Luberon en particulier, le clou de l’année se veut être planté en dehors des sentiers battus.

       Denise et Daniel, membres et animateurs de l’association, résidents saisonniers sur place nous avaient préparé le terrain en nous réservant, entre autre services mis à notre disposition, le lieu d’hébergement et de restauration ‘’Chez Régine ‘’. Ce choix a fait l’unanimité tant par ses qualités d’accueil et de confort, qu'à celui de sa cuisine locale derrière laquelle se cache Robert, tant il fait preuve de discrétion.                                                                                                                                                                    

             Pour une mise en jambes et afin de prendre pied sur le terrain après quatre heures de voiture, Daniel nous amène dans le col des Saisies. Il y a là un sentier aménagé de rondins de bois et de passerelles qui permet de visiter une immense tourbière. Surprenant ce paysage humide entouré de neige et habité par une foule de libellules, de papillons, d’insectes aquacoles, de lézards et autres batraciens. 

       Auparavant, un pique-nique tiré du sac sur les bords de la retenue du lac de Lachat, mouillé par quelques rasades de la boisson de Bacchus qu’un vent d’altitude avait mis à température ont donné l’ambiance à ce départ de vacances. N’allez pas croire pour autant que les Galéjaïres sont des buveurs sans soif. Ils boivent certes, mais toujours avec raison et celle de notre réunion annuelle valait bien quelle soit fêtée dignement !!!. 

      C’est ainsi que débuta notre séjour dans le 73 où, pour certains, ils y découvraient à quoi ressemble le toit de l’Europe avec ses 4810 mètres aujourd’hui, alors qu’il était de mon temps noté à 4807 mètres sur mon livre de géographies.

                                       

      Que dire de toutes ces randonnées proposées par Daniel et Jean, son ami, qui de leurs pas de montagnards avertis nous ont fait marcher sur quelques sommets du Beaufortin et des Aravis. Modestes, certes ces faîtes au regard du géant qui nous toisait, mais ils se voulaient être nos Everests à nous gens de la plaine que nous sommes. 

 

      Tous les soirs, autour d’une table garnie de rafraîchissements divers et relevés d'arômes célestes, Denise et Daniel nous ont accueilli dans leur chalet. Nous y avons parfois refait le chemin de la journée avec les anecdotes des uns et des autres. Le monde, dans sa diversité, à fait l’objet de nos remises en question. Les pauvres, les riches, les chanteurs d’avant, les politiques, les menteurs, les faux culs, les opportunistes ont été passés en revue avec l’accent propre à la sensibilité de chacun, sans jamais toutefois se prendre au sérieux.

       Après le repas du soir, après le café ou le pousse tisane de l’ami Michel, les parties de coinches, parfois endiablées, venaient clôturer la soirée pour les mordus du carton. D’autres choisissaient une flânerie sous la lumière des lampions du village qui donnent aux façade des maisons et aux fleurs des jardins des couleurs bizarres. 

 

                                                      Le repos " montagnard"

 

  Repos mérité!!

 

       Chacune de nos randonnées a apporté son lot de surprises. Je me répète volontiers et sans réserve quand il s’agit de parler de la montagne tellement je m’en sens habité. J’ai aimé les grands espaces des vallées alpines de cette région qui offrent au regard un formidable décor. L’harmonie entre les éléments que l’homme a intégré au milieu naturel, apparaît de bon goût et sans tâche. Pas d’immeuble en béton, pas de tour agressive comme il peut s’en voir d’en nombres de stations. En forêt, les zones aménagées pour le ski dessinent de gracieuses arabesques au milieu des mélèzes et des sapins. Les ravinements provoqués en saison hivernale par le passage répétitif des engins et des hommes, sont remis en herbe dès le printemps afin d’en réparer les blessures.

 

Pique-nique au dessus du col des Aravis

 

 

      En cette fin de mois de juin, avant la fenaison, les près sont teintés de dizaines d’espèces de fleurs dont la palette s’étale d’une nuancier finement composé. Merveille que cette nature sauvage aux senteurs enivrantes sur laquelle butine les abeilles qui n’ont, ici, pas à craindre des pesticides et autres produits phytosanitaires. 

 

 Les sentiers traversent l’habitat des bergers laissant à la vue des chalets d’alpages magnifiquement entretenus. Tout près d’eux, des fontaines coulent d’une eau cristalline. Des panneaux recommandant le respect dû à la nature sont associés à d’autres expliquant la spécificité d’un lieu chargé d’une histoire particulière. 

 

 

Jardin floral au pied d'un chaletPanneau de la

 

 

      Un temps clair et ensoleillé nous permet de ne jamais perdre de vue le Mont-Blanc. Cette masse immobile, image de légendes et d’exploits, symbolise pour certains d’entre nous la caresse d’un espoir de pouvoir un jour le gravir. L’Aiguille du Midi dresse sur notre gauche son pic où, furtivement, il est possible d’y apercevoir la cabine qui monte de Chamonix. Bizarrerie géologique qui parait avoir été posée là en sentinelle, en faction pour surveiller ceux qui ont pris le pari de grimper sur le dos de son illustre voisin.  

 

                                  L'Aiguille du Midi se devine sur la gauche de la photo 

 

 

  Vue sur Le Mont-Blanc

 

     Sans tenir compte de la chronologie de leur déroulement, je vais citer la randonnée du Mont d’Arbois au départ des chalets de la Princesse et de son retour quelque peu chaotique où il nous fallut enjamber plusieurs clôtures électriques afin de retrouver la bonne piste.

      A ce sujet, sans trop de délicatesse et d’élégance je le confesse, ce qui amena quelques plaisanteries auxquelles j’avais prêté le flanc, je me permis de rappeler à mes camarades que la marche rendait certaines zones de notre corps particulièrement humides !!!. Je conseillai donc qu’a leurs passages qui se devaient être aérien, de faire en sorte que rien ne leur appartenant de cette région intime ne touche au fil conducteur. Facile à présent d’imaginer la suite quand l’une de ces dames, par maladresse ou oubli, fut subitement prise de la danse de Saint Guy. Sans que l’incident eut de suite fâcheuse, la dame resta tout de même scotchée quelques secondes au conducteur avant de pouvoir sortir d’une situation pour le moins inconfortable. Divers sons et murmures à la résonance prêtant à rire accompagnèrent la scène à laquelle assistaient des témoins hilares !!!.

      Ma mise en garde me rappelait alors à un souvenir personnel. Quand jeune moniteur de colonie de vacances dans la vallée de la Blanche, près de Seyne les Alpes, je fus la risée de mes colons pour avoir commis l’imprudence de laisser traîner ce qu’il est convenu d’appeler pudiquement son service trois pièces sur l’un de ces fils aux fonctions dissuasives à bien d’égards !

 

                                                  Pierre le kiné,  au lac de Reselend

 

  Pierre m'attendait au lac de Roselend

      Ce matin, Pierre et moi quittons les randonneurs pour une journée vélo. Il est d’usage de convenir entre les amateurs de cyclisme du groupe de faire l’impasse sur une sortie pédestre pour épingler à notre répertoire un ou des cols jamais encore gravis.  Le choix est fait pour le Cormet de Roselend au départ de Beaufort. Le ciel ne nous annonce rien de bon. Cependant l’occasion de nous retrouver dans le coin pouvant ne pas se représenter de si tôt au diable la rincée et nous voila partis à la conquête d’une cime qui viendra étoffer notre palmarès. 

 

 

                                           Ciel! mon vélo

 

                                                    Ma randonneuse à guidon plat ! 

 

      Sachant ne pas pouvoir tenir leurs roues et d’un commun accord, Pierre engraine celle d’un jeune cyclotouriste chargé d’une ribambelle de sacoches qui est sur la route d’un Thonon-Nice. Rando cyclo-montagnarde sous l’égide de la fédération Française de cyclotourisme initiée en 1888 par le Sieur Paul de Vivie, alias Vélocio. Entre deux respirations, fièrement, je saisis la bonne condition pour lui dire, en passant, que dans un esprit identique au sien, j’ai fait un Thonon-Trieste !!!( à lire dans ce blog.)

        De longues pentes à 8% de moyenne m’obligent à mouliner. Quelle bonne idée m’a pris de faire équiper mon vélo spécial montagne d’un pédalier v.t.t, compte tenu qu’aujourd’hui je ne peux plus monter en puissance !                        

     Je suis doublé par de fringants pédaleurs parmi lesquels se trouve une dame qui me dit chercher son mari. Il s’agit en fait du raideur aux sacoches que Pierre accompagne et qui lui sert de…sherpa . Elle aussi est engagée dans ce périple mais sur un vélo allégé au maximum !!!

      Un brouillard épais et chargée d’humidité semble vouloir mouiller davantage que la pluie fine qui s’est mise à tomber. Les pneus collent au sol. Fort heureusement, les courants thermiques montant l’air chaud de la vallée vers les hauteurs me sont favorables. Pierre m’attend au barrage de Roselend qui se situe à 4 kilomètres du sommet. Le moment est choisi pour récupérer, pour la prise d’une petite collation en vue d’en terminer sans risque de fringale.

 

Le Cormet de Roselend.

 

      Le sommet est bouché et très froid au point de ne pas pouvoir prendre le temps de faire la photo ( celle que je présente a été prise lors d’un retour en voiture !!!!)

      Un de plus. Pour rien disent les uns qui n’en connaissent pas l’intérêt. Pour l’effort gratuit et pour tout ce qu’il nous apporte. Pour le fun, pour le plaisir d’exister en cherchant à faire corps avec les éléments qui nous entourent. Pour garder le plus longtemps possible le sentiment d’avoir un corps vivant je veux continuer vers ce type de conquête que certains juge inutile .

 

                                                  En route vers le Mont-Joly

 

    joly arete

 

      Je reviens à la randonnée pour vous parler du Mont-Joly au départ du Planay ( j’ai pu lire également Planey ). Elle avait été annoncée costaude par Daniel et Jean. Aujourd’hui deux accompagnateurs pour nous. Un luxe que nous avons apprécié tant leurs informations et leurs conseils nous furent utiles pour éviter de se griller avant que l’objectif ne soit atteint. Dès les premières foulées, dès que le sentier eut pénétré dans la forêt mon souffle s’accéléra ( j’étais ce jour là le doyen de la troupe). Muscles, cœur et poumons étaient à la tache pour faire avancer ma vieille carcasse qu’il fallait que je ménage, sachant que sur le final, deux coups de culs rester à passer !!!.

 

                                                 Le Mont Joly

 

Le Mont Joly

 

       C’est lors de cette randonnée que Michel le Parisien, prit le pari de ne pas faire d’arrêt, pour, pensions nous, vouloir nous couillonner et nous faire marron au sommet !!!.( Nous saurons plus tard qu’il avait un problème au tendon d'Achille et que redémarrer après les arrêts le faisait souffrir )

 

                                      Michel le Parisien

 

                                                          Michel ...le Parisien

 

     Des fleurs, encore des fleurs. Sauvages pour la plupart et puis celles plantées autour des fontaines et des chalets d’Hermance (écrit parfois Hermence) foisonnement dans leurs diversités. Géraniums primaires où zonales, marguerites blanches, trèfles des Alpes, pensées et tant d’autres espèces tapissent les prairies pour le plaisir des yeux.

       Les arrêts de récupération et de rassemblements sont orchestrés par nos guides afin de préserver le plus longtemps possible une homogénéité au groupe. Il est en effet impossible d’imposer à 20 personnes de marcher au même pas, à moins d’en calquer l’allure sur celui ou celle qui serait le ou la moins rapide. Dans le cas présent il fut laissé la liberté à chacun d’avancer selon sa cadence et d’attendre au point fixé afin que soit reformé l’ensemble pour un nouveau départ.   

 

                                                               Les lupins 

 

  Les Lupins

 

      A présent, face à nous, se dresse un long pilier sur lequel un sentier s’accroche au prix de multiples lacets. Deux options sont alors proposées, une autre voie permettant d’atténuer la dénivelée du terrain grâce à une piste plus longue. Après une entente avec Daniel, Jean décide de passer par cette fameuse épaule qui part sur la gauche entraînant avec lui Christiane et……moi, qui sans trop me faire prier accepta de les suivre !!!.                                                             

      Un mur à gravir dans les rochers, où la pente est raide au point de devoir monter les genoux au niveau du menton pour en franchir les obstacles, nous tiendra 50 minutes en haleine. Les batons raccourcis à leur minimum sont là indispensables pour économiser ses forces. Montagnard s’il en est, Jean nous tire d’un pas régulier vers un sommet que l’on voit enfin se rapprocher. Un long faux plat montant nous amène au pied de l’ultime raidard dont la pointe sonnera pour nous l’aubade de la délivrance.

      Avec une finesse qui en dit long sur sa galanterie, discrètement Jean s’écarte du sentier pour offrir à Christiane la primeur de l’ascension. Une table d’orientation nous situe par rapport à l’environnement. Plus original, une boite aux lettres protège un carnet qui appelle aux commentaires des grimpeurs. Par l’autre voie, par petites grappes l’on peut y voir monter celles et ceux que Daniel a bousté pour les amener à ce qui représentera pour nous et pour aujourd'hui....le toit du monde. 

       L’air est vivifiant. L’altimètre me précise que nous sommes à 2525 mètres.

                               

       La montagne se gagne en y mettant le prix qui permet  d'en atteindre l'objectif visé. J’en modifie consciemment le slogan publicitaire qui voudrait laisser croire quelle s’offre sans contrepartie. La montagne se mérite, elle n’est pas Dame facile mais je l’aime comme elle est.  

                                                                                                                                            

      Une autre petite. Là je blague un peu, j’ironise, car pour nos guides elles sont toutes présentées faciles les randonnées et pourtant même celle au départ du col des Saisies, donnée comme une promenade de santé par nos accompagnants, n’était pas si aisée qu’ils ont bien voulu nous le dire. Preuve est faite par les deux Croix que l’on rencontre sur le circuit et qui, sans en connaître l’histoire, m’interpellent quant à leur signification en ces lieux !!!.  

 

                               Chez Annie                                                                                                       

     Enfin je ne peux pas terminer la conclusion de mon récit sans faire état de la tartiflette mangée chez Annie à l’alpage de La Bellastat ( qui signifierait placé en bonne situation pour un point de vue exceptionnel sur son environnement! ) 

    Journée mémorable qui est venue conclure notre séjour dans le pays du reblochon et du Beaufort. Pas donné non plus le chemin pour y arriver. Remarquez il fallait ça pour nous creuser l’estomac afin de pouvoir y accueillir l’assiettée monumentale de ce plat oh combien honni par les diététiciens !!!. Je passe sur le vin blanc servi à l’apéro et sur la bouteille de gniole que chacun avait loisir de se servir en guise de trou Savoyard. Je passe également sur l’entrée, le fromage et le dessert au risque d’être victime d’une indigestion rétroactive !!! 

     Au diable le régime quand on crapahute journellement, et puis l’exception n’est elle pas le meilleur chemin pour prendre conscience des débordements et nous ramener à la règle ?

 

                                                              Chez Annie

 

Halte rafraichîssements en rentrant du Mont-Joly...suite

 

                           Bien d’autres choses étaient à raconter, mais je me suis limité à faire le tour de ce qui à retenu prioritairement mon attention.

 

      Je tenais, au nom du groupe, à remercier Denise et Daniel pour leurs attentions et pour leur travail de préparation à notre séjour. Ils ont été les artisans de sa réussite à laquelle a bien voulu se joindre une clémente météo.

  

                         L’équipe des Galèjaïres de Barbentane remercie également Jean pour son aide en rando et Jackie, son épouse, qui a tenu à nous accompagner alors qu’elle est encore en convalescence. Nous lui souhaitons de retrouver rapidement son pas de randonneuse au long court. 

                             A l’an prochain pour un nouveau séjour et …………...............

                                sé sian pas maï, qué ségen pa men

 

                                                       Qui a dit facile..........

  

* Galéjaïres: Raconteurs d'histoires que le narrateur arrange à sa façon. Plaisantins

 

     

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 21:29

 

                        Dans mes pas anciens (suite et fin. )

                                                                   

                                                                

                                                           Notre Dame des Neiges

 

  N.D des Neiges. Briançon 

               Durant ce séjour dans le Briançonnais nous n’avons pas eu de disponibilité pour le farniente. Pas une occasion de relâche, les conditions climatiques du moment étant favorables il n’y eut pas de place pour les grâces matinées……..et puis.... c’est bien connu, les retraités n’ont pas le temps….

        L’idée première de cette semaine à la montagne était de skier au Montgenèvre, mais la motivation d’une partie de la troupe se trouvant défaillante, c’est la randonnée qui en prit le relais. Cette décision vécue comme étant discrétionnaire, et tenant à soigner leur frustration, un groupe osa, pour une journée, l’audace de faire scission prenant pour prétexte le devoir….de faire prendre l’air aux spatules.

 

       Après la visite des forts autour de Briançon, celle du hameau des Combes via Puy Chalvin et la chapelle Saint Laurent, après notre épopée au départ de Cervières, il est décidé d’aller voir du coté de Puy Saint Vincent, d’Ailefroide avec, pour moi, le secret espoir de rallier le Pré de Madame Carle.

 

 

                                           Briançon et alentours.2012 006

 

 

       Vallouise : Un marché paysan nous accueille avec ses senteurs de fromages, de charcuteries locales et diverses dont les aromes seraient capables de faire saliver et tomber en fringale tout déficient en appétit.

                                              

         La visite du village nous met face au contraste d’une évolution, laquelle au fil du temps a conduit l'ensemble à la  cohabitation d’un passé de plusieurs siècles à celui de constructions de l’ère moderne. Au centre de tout cela, monumentale, une l’église romane comme il s’en trouve ordinairement en montagne dresse fièrement son clocher. Lieu de culte impressionnant fait de pierres et de bois

 

                       P1010151P1010149

pierres et de bois. Sans doute construit pour répondre à un besoin d’accueil d’une population plus importante qu’aujourd’hui et à une pratique religieuse plus fervente que celle rencontrée de nos jours. L’autel et le baptistaire, en particulier, relèvent d’un art riche en sculptures et ornements de style flamboyant.

 

                                            P1010158

 

       Après la découverte de quelques curiosités qui semblent attendre patiemment l’été et les touristes, après les séances photos qui se voudraient spontanées mais sur lesquelles chacun y prend une pose parfois curieuse, le cheminement nous conduit à Pelvoux les clos.

 

                                           A Pelvoux les Clots

 

 

      C’est au pied d’une conduite forcée destinée à alimenter en eau une centrale hydraulique voisine que se prendra le départ effectif de notre randonnée. Via le petit tunnel, la route qui conduit au Pré de Madame Carle est fermée. Un éboulement en serait la cause. Cet incident ne porte en rien préjudice à notre objectif qui est de rejoindre le site convoité par un sentier.

 

                                             Briançon et alentours.2012 002

 

       Il est bien tracé. Empierré depuis des siècles, entretenu sans doute par les bénévoles d’une association locale, il serpente entre les rochers et les espaces herbeux. Loin de toute civilisation urbaine l’on y rencontre des chalets faits de bois et dont le style embrasse, sans lui faire blessure, un environnement agreste à souhait. 

 

                                    Sur le sentier conduisant à Ailefroide

 

       Ce début de saison, et en dehors des vacances scolaires, la montagne nous est acquise sans restriction. Elle n’est pas surchargée de son aréopage estival. Elle est propre. Les pluies d’automne, puis la neige en ont lavé les salissures laissées par quelques promeneurs peu scrupuleux ou irréfléchis qui l’été précédent l’ont pratiquée en dehors de toute considération .

 

                                             Pelvoux.Cascade de l'Eychauda. Photo internet

 

          Timidement, crocus et anémones pulsatiles font leur apparition. Le bruit des cascades se fait de plus en plus précis à la mesure de notre progression en altitude. Les gros névés alimentent leur débit dès que le soleil en caresse la surface puis deviennent muettes la nuit et le froid revenus.

       Un torrent sur lequel devait exister une passerelle stoppe le groupe. Pour le franchir il faut descendre à même son lit ce qui rebute quelques membres de l’équipe. Abandon de circonstance ou de guerre lasse seront les prétextes revendiqués par les copains alors que je décide les plus courageux ou les plus fous, comme diront certains, à me suivre en direction d’Ailefroide.

       Un peu avant le cœur du village, des parois équipées pour l’escalade rappelle que nous entrons dans l’un des hauts lieux de l’aventure en montagne. A partir de 1840, les plus grands alpinistes du monde ont planté dans ses falaises leurs ‘’clous’’ à la tête frappée de leurs initiales quand il s’agissait pour eux de faire ’’une première’’. Ce signe particulier authentifiera leur exploit et explique que leur nom en désigne la voie sur les topos-guides.

 

                                          La fissure d'Ailefroide froide

 

          Lionel Terray ouvrit quant à lui ‘’La fissure d’Aile froide’’ ( 6 longueurs ) au cours des années 1941-43. Jean Michel Cambon réalisa de nombreux travaux sur les sites alentours. Plus tard et pour une pratique spécifique à la varappe, Patrick Edlinger sécurisa l’une des premières longueurs de cotation 8 A plus.

 

 

                                        Patick Edlinger. Photo internet

 

                                      Patrick Edlinger, précurseur de l'escalade moderne.

                       

 

       Ceux qui ont été nommés les conquérants de l’inutile continuent à attirer sur Ailefroide et plus largement sur tout le massif des Ecrins, des centaines et des centaines de passionnés pour, modestement, pouvoir mettre leurs pas dans ceux de ces hommes de l’extrême.

       Le jour commence à décliner et contrairement à la randonnée de Cervières où j’ai pu aller au ‘’bout’’, le Pré de Madame Carle ne sera pas atteint.

       Je me console comme je le peux en abondant dans le sens de ceux qui pensent que les frustrations sont nécessaires pour réveiller les ambitions, pour alimenter nos projets à venir. Le rappel de ce fragment de philosophie me rend optimiste quant au désir d’une prochaine visite des Alpes briançonnaises

 

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       Pour le retour sur Morières nous décidons, pour la pose pique nique, de faire la visite du site de l’abbaye de Boscodon.

 

                                         Boscodon-abb

 

      J’ai un faible pour ces édifices qui ont abrité et abritent encore de nos jours, au-delà des religieux, des hommes qui ont valorisé des territoires jusqu’alors incultes et dont personne n’aurait osé parier sur leur réussite. Ils ont défriché, désempierré des hectares de terrains, monté des murs et conduit les étapes jusqu’à de la fructification de leur entreprise. Outre Boscodon, a voir le monastère sur l’ile de Saint Honorat, celui d’Aiguebelle, de la Grande Chartreuse et tout près de chez nous celui de Saint Michel de Frigolet qui vivent essentiellement des revenus de leurs recettes dans le domaine de la distillation, de la fabrication de sirops, de l’élaboration de leurs vins, de leurs fromages et de leur artisanat. 

 

                                         Boscodon-egliseN

 

      Située sur la communes des Crots, près d’Embrun dans les Hautes Alpes, Boscodon a été édifiée à partir des années 1142 par les moines de l’Ordre monastique de Chalais. D’architecture romane, sa restauration qui aujourd’hui touche à sa fin, se présente, au travers de la simplicité de ses lignes comme une œuvre digne des plus belles réalisations du type Cistercien primitif .

 

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  St Michel. Savines 

       La semaine auparavant, à l’aller vers Briançon, nous avions repéré le niveau bas du lac de Serre-Ponçon au point de pouvoir rallier à pied sec la chapelle Saint Michel. Juchée sur un ilot, elle n’est qu’exceptionnellement accessible depuis les berges et l’accoster en bateau est formellement interdit. L’opportunité de pouvoir y aller nous amena à faire un second arrêt.

  

Savines-le-Lac

 

        En temps de remplissage maximum, l’eau qui affleure ses murs la rend fragile au point de la voir soumise aux caprices des vagues. Construite un peu à l’écart, elle reste le seul vestige du village ancien qui fut noyé avant que ne furent détruites toute ses maisons et son église.

       Ainsi se termine, pour cette saison hivernale, notre semaine en montagne……en attendant celle qui devrait, fin juin, nous conduire près de Megéve et non en Vanoise comme cela était prévu….mais après tout…..pourquoi pas Megéve.......

 

                                                    A plus tard.....pour un prochain article sur.....?

 

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 16:06

 

                                     Marches dans mes pas anciens : troisième chapitre.

 

                                    Au départ de Puy Chalvin

 

 

                               Briancon-et-alentours.2012-065.jpg

 

 

                 De Villard Saint Pancrace où nous sommes logés, une route est à prendre au pied de Briançon, face à la gare de la remontée mécanique du Prorel. Un trajet de dix kilomètres en voiture et nous voila rendu à Puy Chalvin. Plus exactement à la chapelle Saint Laurent après avoir emprunté, faute d’en avoir vu le panneau, une piste interdite aux véhicules à moteur !!!!!

 

                                        Saint Laurent…..pour l’histoire !

 

 

                                                          St-Laurent.jpg

 

                 Au temps du pontificat de Sixte II, Laurent qui était l’un des Diacres de l'Eglise romaine connut, parmi d’autres martyres, une fin peu ordinaire.

      Les Diacres étaient à cette époque les gardiens des trésors de l’église. Ingenuus, empereur sanguinaire, tortionnaire des chrétiens, ordonna à Dacien son préfet, de quérir Laurent afin d’obtenir de lui qu’il donne à Rome tout ce que son église était sensée détenir comme biens.

      Laurent demanda pour cela du temps à l’empereur afin de réunir, ce qui à ses yeux, représentait le mieux la richesse. Au bout de quelques jours il revint vers lui et lui présenta une foule de jeunes enfants que ses guerres, ses massacres avaient rendus orphelins et que son église prenait en charge.

      -Voici à vos pieds la richesse de mon église dit Laurent à l’empereur. Je n’ai en effet plus que sa générosité, celle du cœur à vous offrir. Le reste, le trésor que vous convoitez n’est plus. Il sert depuis longtemps à soulager la misère d’un peuple que vous affamez.

       Fou de rage, humilié publiquement, l’empereur le fit supplicier par le feu en le condamnant à périr sur un gril le 10 août en l’an 218 de notre ère.

      Reconnu comme martyre, Saint Laurent a été canonisé de fait par le culte que lui voue depuis des siècles les chrétiens du monde.

       Il est le patron des pauvres, des malheureux et des orphelins.

 

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                               Briancon-et-alentours.2012-068.jpg

 

                 Il fait un temps superbe. Un sentier au long duquel sont installés des fontaines taillées dans du bois de mélèze coulent à profusion d’une eau cristalline. Si à l’Ubac la neige marque sa détermination à vouloir prolonger l’hiver, l’Adret dégouline en ruisselets. Le soleil jouant de ses rayons en fait scintiller les cascades. Au gré du mouvement de leurs eaux, des reflets d’argent donnent à la montagne l’impression de nous faire des clins  d'oeil.

 

                                  Briançon et alentours.2012 069

 

            A la regarder, à l’écouter son univers est magique. La vie y grouille à tous les étages. Nous savons que sous nos pas des marmottes dorment encore dans l’attente des jours qui marqueront le retour vers la saison nouvelle. Sur la surface de la terre, les boursouflures de galeries attestent du réveil des mulots. Alors que je pensais leur habitat plus bas dans la vallée, le sol fraîchement remué signe le passage récent d’un ou de plusieurs sangliers. Les chamois quant à eux ont commencé à se regrouper sur les hauteurs. Ils se repèrent à l’œil sur les névés où ils folâtrent, courent et sautent par jeu.

      Le ciel n’est pas en reste d’animations en tout genre. Les oiseaux, des bergeronnettes, les choucas et autres corvidés s’en donnent de leurs ailes pour reconquérir l’espace aérien propre à leur territoire. Plus haut, bien plus haut, sans doute, un couple d’aigles tournoient à la recherche des courants ascendants pour une quête dont j'ignore le but.

 

                                  Briancon-et-alentours.2012-077.jpg

                                         

 

 

       Un panneau de fabrication locale nous indique l’entrée du hameau des Combes. A part un petit groupe de marcheurs installés autour d’un pique-nique, les lieux semblent désertés de tout habitant sédentaire. Toutefois, des chalets récemment rénovés sont le signe d’un investissement saisonnier, d’un renouveau quant à l’intérêt que parait lui porter une population aspirant à un retour aux sources.

 

                                  P1010140.jpeg

 

 

       Pour rentrer, le trajet se fait le long d’un ruisseau au débit grossissant au fil des rus qui déversent en continue leur eau que la fonte des neiges approvisionne. Il s’y entend, telle une douce musique, un ronronnement de clapotis incessants. Cet accompagnement, certes sonore, ne nuit en rien à une ambiance qui reste calme, feutrée et d’un ton fort agréable.

      Belle rando, qui sans être d’un gros dénivelé n’en à pas pour autant bien remplie notre journée.

 

                                     ______________________________

 

                                           De Cervières au Chenaillet

 

                                                                         

                                        Cervieres-copie-1.jpg

                                                                                                            

           Cervières se trouve sur la route de l’Izoard à une dizaine de kilomètres de Briançon. La randonnée imaginée doit nous conduire au refuge des Fonds par la piste. Le hasard faisant parfois bien les choses aux vues de ce que sont mes préférences, un sentier, de ceux que j’apprécie, étroit, bien tracé, suffisamment pentu pour faire montagne se montre alors à main gauche.

 

                                      P1010179.jpeg

 

            Sérieux, le propos se voulant convainquant, je décide mes camarades à croire qu'il doit, sans doute, plus haut, rejoindre notre objectif de départ. Je le pensais également, mais ce ne fut pas le cas. Quoique une trace, pas balisée il est vrai, doit, mon intuition me le chuchotait, récupérer la route gravillonnée au niveau de petits bâtiments militaires, vestiges du réseau de défense pensé par Vauban.

      Mais après tout, pourquoi quitter un itinéraire confortable pour une sente qui n’inspirait personne à part moi. Alors soyons fous, continuons le sentier et voyons jusqu’où nous pourront aller, compte tenu qu'il indique le col du Chenaillet par la cabane des douaniers. Je précise que la randonnée prévue étant habituelle à nos accompagnateurs, le groupe, ce jour là, est parti sans carte.

       Au fil du temps et des incertitudes sur le but à atteindre, je craignais des remarques qui m’auraient mis mal à l’aise. Comme il se dit en pareille situation, j’étais dans des petits souliers et pour parer à toute éventualité……je marchais loin devant. Il est vrai que ce choix que j’avais plus où moins imposé commençait à me faire culpabiliser.

       Malgré une difficulté tout autre que celle que présentait la piste, que par ailleurs l’on voyait s’étirer paresseusement tout en bas, mon initiative ne me valut aucune remarque notable. Le sentiment lié la découverte donnait à la troupe l’envie d’avancer, d’aller voir plus loin. Je me dois de l’évoquer pour leur rendre grâce, certaines dames peinaient, mais elles eurent la bonté de souffrir en silence.

 

                                             

 

      

       Cela fait partie de mes travers et je le confesse volontiers, pourquoi faire ordinaire si l’on peut faire mieux. Ma satisfaction aura été d’entendre de leur part, que sans mon entourloupe, ils n’auraient pas osés s’engager en dehors de ce boulevard que personnellement je trouvais ennuyeux. Sans pour autant prendre leurs propos pour un éloge, je fus rassuré. L’union restait intacte…..

 

         

                                     En montant au Chenaillet

 

                                                   En montant vers le Chenaillet.

 

                                              Au-Chenaillet.jpg

 

      Des lacets de plus en plus serrés, un sentier rongé par l’érosion et la ravine font se soulever des murmures de crainte. Le souffle devient court. Nous sommes il est vrai à plus de 2000 mètres d’altitude. A cela s’ajoute le manque d'entrainement de certains éléments de la troupe. Je signale qu'il s’agit d’un groupe de huit personnes, toutes largement septuagénaires à l’exception de Josyane, mon épouse. La somme de ces éléments conjugués vont signer pour eux la fin des efforts qu'ils voulaient ou pouvaient consentir.

              En pareil cas se pose toujours le dilemme de la décision à prendre. Comment choisir entre celle devant obéir à la discipline du collectif et le désir raisonné d’aller au bout du chemin pour ceux qui le souhaitent.

 

       Mon regard était attiré par le sentier qui devant moi m’invitait vers sa cime. Un passage évalué à moins d’une demi heure de marche semblant indiquer un col, m’incita à une ultime relance à l’adresse de ceux qui luttaient encore contre leur hésitation. Parmi les hommes et à moins qu'il ne fut cuit sans vouloir le montrer, Jean, par dévouement sans doute, fut l’ange gardien de ces dames qui venaient de décider d’en rester là.

      C’est après un assentiment accordé du bout des lèvres par celles se considérant comme étant des sages, que Pierrot, Léo et moi reprîmes notre ascension sur cette sente, dont il est juste de dire que son sol était instable! 

 

                                              Briancon-et-alentours.2012-091.jpg

 

                                                            Avec l'ami Léo.

 

             C’est le cœur délesté de toute inquiétude quant aux reproches qui auraient pu m’être faits que nous reprîmes, le pas en avant, l’ambition de conclure la balade grâce ou à cause d’un sentier rencontré…. par hasard….. à main gauche.  

 

       Au loin, en contrebas, il y eut d’abord la cabane des Douaniers. Puis encore plus loin devant nous, sur une hauteur, à la limite ou la montagne bascule sur ce que j’imagine être le Queyras, une pancarte s’aperçoit…… Elle marquera la limite de ''notre aventure''.

       Il était alors le temps de retourner sur nos pas pour rejoindre le reste du groupe qui patiemment nous attendait.

                                                                  

 

                                      Cervieres. Chalet au hameau du Laus

 

                          Sur la route de L'Izoard: Cervières: Chalet du hameau du Laus

                                                                                                                      

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