Randonnée au départ du Groseau.
La source du Groseau.
Le circuit des trois chapelles.
Situé à deux kilomètres de Malaucène en direction du Mont-Ventoux, le Groseau est un lieu dont l’histoire remonte au néolithique. Le silex y était exploité dans des carrières situées aux alentours du site et notamment dans les combes de Vaux. Des sources abondantes représentaient un intérêt de nature à y voir se sédentariser le genre humain.
Niché au sein des derniers ressauts de la montagne, dont le nom est associé à la violence du vent qui balaie son sommet, le Groseau et son écrin de verdure semblent avoir été posés là, comme une excuse à la rudesse de la pente qui attend les cyclistes. Il est idéalement placé pour les milliers de forçats de la route qui, durant les mois d’été ont à cœur d’épingler à leur palmarès le géant de Provence. Ils y prennent l’eau pour le trajet. Ce versant ne possède plus aucune autre source pour leur venir en secours sur les 18 kilomètres d’ascension qui restent avant d’atteindre leur Graal. D’autres s’y arrêtent au terme de leur exploit pour venir y fêter le résultat d’un pari, d’un challenge .
La chapelle du Groseau.
De style roman, sa construction est datée de 1150. Elle est bâtie sur l’emplacement d’un ancien monastère édifié quant à lui en 684 par Pétronus alors évêque de Vaison la Romaine.
L’été, Réputé pour sa fraicheur, le Groseau fut l’un des lieux de prédilection du pape Clément V.
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La randonnée
C’est dans le but de peaufiner notre préparation de crapahute dans la Vanoise, que ce 9 juin je conduis les Galéjaïares de Barbentane pour leur ‘’ dernier test ‘’ avant le Lac d’Ambin et La Croix D’Aussois, entre autres objectifs visés pour notre semaine en haute montagne.
J’ai choisi de démarrer notre journée au pied de la source par un sentier qui part à droite de la falaise. Ce dernier évite de marcher sur le goudron le temps de rejoindre l’itinéraire du chemin de Croix sensé partir de la chapelle. Aujourd’hui, faute d’être entretenu, l’itinéraire initial n’est plus praticable. La nature a repris ses droits sur ce que l’homme lui imposait comme contrainte.
Toujours dans l’objectif de fuir le macadam, nous restons sur cette variante qui toutefois nous prive du phénomène géologique que représente le portail de Saint Jean.
Le Portail de Saint Jean.
Il s’agit d’une curiosité architecturale semblant vouloir fermer l’entrée d’une grotte. L’histoire raconte qu’un animal fantastique en est depuis des siècles le gardien incorruptible. Elle contiendrait un trésor seulement perceptible le jour de Noël, où malicieusement, son surveillant en entrebâillerait la porte………… juste le temps nécessaire pour attirer la convoitise des curieux. Mais pas suffisamment longtemps pour que quiconque ne puisse en franchir le seuil !.
Le sentier se fait raide. Les respirations se font bruyantes au point de devoir programmer des haltes en vue de calmer ‘’les ventilateurs’’. Nous sommes toujours sur ma fameuse variante qui passe au nord du G.R. La jonction avec le chemin de Croix se fait au niveau 620 en direction de la chapelle Piaud.
Il est, pour ma part, regrettable de constater que les édifices en bois sont pour la plupart couchés ou désarticulés. Le temps, le manque d’entretien ont sans doute et pour partie eu raison de ces symboles. Pour le reste, la bêtise ou l’irrespect paraissent avoir également cheminés en ces lieux.
Aphyllante de Montpellier.
L’aphyllante de Montpellier, les fleurs de lin, le thym, les lys de St Bruno, la chicorée et la laitue sauvage nous accompagnent. Leurs nuances colorées et pour certaines espèces, leurs senteurs vivifiantes, sont là pour nous encourager à vouloir en découvrir d’autres…….plus haut, encore plus loin.
Fleur de lin bleu.
Jusqu’à présent le calendrier n’a pas été favorable aux randonneurs et les pentes du Mont-Ventoux ne sont correctement praticables que tout récemment. Le groupe de Galèjaïres ne boude pas le plaisir qu’il ressent à redécouvrir les sensations du montagnard que l’hiver et un printemps paresseux privent depuis des mois.
Comme certains marins crièrent un jour ‘’Terre ‘’, alors qu’ils se croyaient à jamais perdus, Annie, le souffle court, balbutia discrètement ‘’Chapelle’’. Annie n’était pas dans un bon jour.
La chapelle Piaud.
Le G.R traverse la départementale qui conduit au Mont-Serein. Pour nous ce sera vers la combe de Bramafan. Nous laissons à main droite la Combe obscure qui permet de passer de la face nord du Mont-Ventoux à la face sud, c'est à dire du côté Bedoin.
Arrivés au niveau du Seuil, nous rattrapons une route forestière qui chemine alors sans grande rupture de pente en direction de l'Est. Un panneau, qui a résisté aux casseurs, indique Saint Sixte deux Kilomètres. Etonnant en ce lieu de voir une indication métrique en lieu et place ce celle qui se chiffre habituellement en temps !
Afin d’ajouter quelques centaines de mètres de dénivelés au compteur pour celles et ceux qui partent en Vanoise, cette variante tombe à point pour garantir leur passeport et se rassurer sur leur propre condition. Au terme de l’ascension du sentier qui conduit au Mont-Serein, plongée sur la chapelle Saint Sixte avec la vue sur les Alazards, Sainte Marguerite et avec un peu d’imagination le village de Beaumont du Ventoux.
La chapelle Saint Sixte. (Photo du Net)
Le retour se fera en repassant par le Seuil, puis par le sentier qui arrive à l’ancienne tuilerie du Groseau.
500 mètres positifs pour les uns et près de 900 mètres pour les Autres.
Le Mont-Ventoux reste une référence pour les cyclistes grimpeurs et un calvaire pour ceux qui ont du mal en montagne.
Le monter à pied à partir de sa base demande également un bon entrainement. Le départ, et d'où qu'il soit pris, est rapidement exigeant.
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