Au départ du refuge du Petit Montcenis
Sur les traces d’Annibal !
Le col du Petit Montcenis, celui du Clapier son voisin, restent des légendes sans fin concernant les itinéraires que cet intrépide conquérant aurait emprunté…..A ce sujet, je note qu’il reste de nombreux points à éclaircir !
Au refuge du Petit Montcenis....... Clin d'oeil
D’abondantes autres traces ou hypothèses de ses possibles passages pour franchir les Alpes se retrouvent dans des traités que d’autres historiens prennent pour des foutaises.
Ses marques retrouvées en Italie, son armée et ses éléphants sont quant à eux des faits avérés.
Qui un jour arrivera à percer ce qui représente encore de nos jours un vrai mystère ?.
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Le lac du Montcenis et la chapelle
Le lac du Montcenis, dont nous empruntons une partie de son contour est bas en eau. Ses berges déchaussées nous privent de son spectacle habituel, celui dont j’avais l’image les années passées.
Il est maigre le lac, il fait malade !…Je suis déçu.
Heureusement, passé le refuge il ne se voit plus. La montagne, qui elle n’a pas changée, m’entraine à nouveau vers des rappels. Ceux que je suis venus chercher, ceux qui ravivent la flamme de souvenirs heureux. Combien de fois suis-je venu dans ce coin ?
Beaucoup, sans doute une dizaine si je compte mes ‘’hivernales’’ faites dans le cadre de mes accompagnements à ski. Elles sont liées à cette piste de la station de Val-Cenis qui descend jusqu’aux abords du lac. Là, durant des années j’y ai conduit le groupe des ‘’grands’’ des écoles Cassini de Morières avec Gilbert, Robert et bien d’autres moniteurs. Cela remonte à..……,mais les représentations que j’en garde n’ont rien perdu de leur fraicheur.
Le sentier que nous nous choisissons est tracé pour nous conduire vers le lac Perrin.
Le lac Perrin ( photo internet )
Nous sommes sur des terrains qui ont vu s’affronter les armées françaises et italiennes lors de la seconde guerre mondiale. Des restes d’éclats d’obus révèlent de l’âpreté des combats. Par endroits, tels des fantômes du passé, de grands croisillons métalliques se dressent encore en remparts contre d’hypothétiques envahisseurs. Ils sont les restes d’anciennes lignes de défense soutenant des fils de fer barbelés. Ils sont les ombres de notre histoire, les spectres d’une évocation que je me cache à voir.
Le temps que ma volonté ne les chasse, cette vision me ramène à cette damnée guerre d’Algérie. Il y a chez moi des regards dont le renvoi remet en route un processus qui a la peau dure.
Je mets, là, fin à cette parenthèse. Je suis sur ce terrain pour randonner et non pour parler de mon histoire. Pardon.
La neige qui fond sur le sentier pierreux rend la marche difficile. Il faut assurer chaque pas. Parmi les membres du groupe, les récalcitrants aux bâtons de marche se rendent aujourd’hui à l’évidence de leur utilité.
La descente vers les ruines de quelques maisons et chalets d’alpages est un véritable casse-tête pour les personnes sensibles au vertige. Il faut dire qu’elle est limite ‘’escalade’’ et plus précisément désescalade pour ce qui nous concerne.
Plus loin il y a le lac de Savines, le col du Clapier. Notre ambition se limitera à vouloir remonter en direction du Petit Montcenis. Le pique-nique est prévu sur ce trajet qui offre un panorama d’un transport visuel sans limite. C’est beau ce que propose la montagne en ce début d’été. C’est enivrant.
De l'aire du pique-nique: La vallée d'Ambin
Des cailloux de toutes les couleurs scintillent sur le sable que l’eau des ruisseaux fait danser. Mille espèces de fleurs décorent des recoins étonnants. Lovés dans le rocher apparaissent ci et là, pour qui sait les trouver, des gentianes printanières, la pensée du Montcenis, des mignonettes d’œillets.
La gentiane printanière
Pensées du Montcenis
La fleur, dans ce milieu hostile se cache des vents violents qui descendent de La Lombardie. Elle se veut également discrète pour échapper aux regards envieux des ramasseurs de bouquets, dont le sort est de venir mourir dans leur sac à dos ou lâchement jetés au sol par lassitude ou encore par un désintéressement subit.
Le choix de l’aire ‘’casse-croute’’, comme à toutes les sorties, ne se fait pas sans moultes hésitations quant à son emplacement. Il y a toujours quelqu’un qui pense avoir trouvé l’endroit idéal, le mieux abrité et celui offrant la plus belle vue sur les paysages environnants. C’est ainsi, qu’à répétition et par petites vagues l’on voit se lever celles et ceux qui pensaient le choix précédent arrêté comme étant enfin le bon……..
Aprés le casse-croute!
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De vieilles bornes montrent l’emplacement de la frontière avant le conflit. Suite à la victoire des Alliés et des accords entre les deux pays, la ligne territoriale a changé. Nous sommes là, aujourd’hui, sur des terres revenues à nos couleurs.
En fonction d’arrangements locaux, les alpages situés sur ces hauteurs restent toutefois en communauté. Les riverains de ces zones sont tous bilingues ce qui facilite la communication. Les fêtes franco-italiennes organisées conjointement autour du lac par les maires de Lanslebourg et de Suse ont largement contribué au rapprochement des populations.
Il faut rappeler que les ressentiments entre les riverains de ces deux contrées furent durables. L’initiative de ces deux élus qui remonte seulement à deux ou trois décennies a permis de nouvelles approches relationnelles dont………quelques unions devant les bourgmestres de ces deux villages qu’un temps la guerre, puis les rancœurs séparèrent durement.
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Les différents sentiers pris pour le retour nous promenèrent parmi les fleurs et les chapelles.
À ce propos, avec pour seule intention de prendre la photo de l’une d’entre elles, alors que j’en cherchais le bon angle, qu’elle ne fut pas ma surprise d’avoir été, à mon insu et à mon corps défendant, le témoin dérangeant de l’une de ces associations se voulant sans doute conforter l’entente franco-italienne !…….
Ils étaient là, nus comme des vers plein cadre dans mon Lumix que par réflexe je me surpris à éteindre.
Que croyez vous que je fis ?:
J’étais venu pour la chapelle et non dans une démarche de voyeur alors….la photo je lai faite……… Certes, j’ai du changer l’angle de ma prise de vue, mettant ainsi fin et sur le champ à mon involontaire indiscrétion.
Pour assurer les deux amoureux de mon départ, c’est les pieds trainants que je quittais les lieux. Embarrassé, mais non coupable, je me surpris alors à devoir étouffer un fou-rire.
Sur le sentier du retour: Aven près du refuge du Petit Montcenis
Note: Si quelquefois j'utilise des photos empruntées sur le net.....c'est que j'ai raté les miennes.....
Je remercie leurs auteurs pour l'aide qu'ils m'apportent.
Récit à venir: Le refuge de La Dent Parrachée