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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 16:42

                                Balade autour de Briançon

                                                                                                  

                                                    Fort de la Croix de Bretagne

 

                                      Croix00DeBretagneXL.jpg

                         

 

                     Anémone pulsatile. À peine la neige fondue que sa fleur apparait.

 

 

                            P1010124-copie-1.jpeg

 

 

                    C’est dans le chalet de Jackie et Léo,  à Vllard St Pancrace que nous sommes accueillis pour cette semaine dans le Briançonnais.

 

                                          Chalet-des-Dion.Villard-St-Pancrace.jpg

                                          

       Il n’est pas nécessaire de beaucoup s’éloigner de la grande ville pour trouver chemins ou sentiers qui conduisent à l’écart de la circulation. La randonnée des forts en est une illustration. A noter que pour accéder à certains d’entre eux, comme par exemple à celui de Janus, il faut tout de même se ‘’coltiner’’ plus de mille mètres de dénivelé……( Briançon : 1346 m …Le Janus 2530 m )

 

                                                       clocher-a318a

 

                                                    Le clocher de l'église de St Pancrace.

 

                                            Briançon et alentours.2012 098

 

                                                     Dans Villard : L'art du recyclage  

                                                                                                     

      Le village jouxte la ville de Briançon. Dominé par les pics de Peyre Eyraute à 2900 mètres, par le Mèlèzin et le fort de la Croix de Bretagne, il s’étire à l’ubac de part et d’autre du torrent des Ayes. Autrefois agricole et minier, il conserve son caractère rural. Les mines de charbon sont encore visibles. Les chalets d’alpages, ses anciens fours à Chaux sont les témoins du passé, de la vie qui s'y déroulait il y a encore peu sur l'échelle du temps.

 

 

                               2009 - QUEYRAS ET BRIANCON 042

  

                                 Les chalets du Mélézin: En fond d'image: Briançon.  

                               

      De nombreux sentiers balisés sont à la disposition des randonneurs et des vététistes. La commune dispose de deux écoles d’escalade avec des voies équipées. L’hiver, fringuant neuf, un site pour la pratique du ski nordique accueille des sportifs, des stagiaires et des compétiteurs de tous les niveaux.

       Il a été construit sur le territoire communal, un centre européen médical bioclimatique de recherche et d’enseignement universitaire. D’autre part, des maisons pour enfants atteints de maladies respiratoires sont la pour compléter les activités dont le village se prévaut. Voila pour ce qui est la présentation sommaire de cette bourgade que nos amis ont choisi pour havre de paix.

                                                                     

      Au départ de la Chapelle située sur les hauts de Villard Saint Pancrace, chapelle dédiée au Saint patron du village. notre première sortie fut l’ascension vers la Croix de Bretagne et son fort.

 

       Si le début de la randonnée se déroula sans encombre, rapidement le chemin se trouva recouvert d’une surface glacée.

       Et les raquettes me direz vous ?, ça sert à quoi ? Les ‘’goda-prothèses’’ comme il me plaît de les appeler, étaient restées dans le coffre de l’auto. Les gros malins que nous sommes ne pensant pas en avoir la nécessité !

       Pourtant tous bien chaussés, l’expédition devint rapidement difficile et mal aisée. Le pas n’étant jamais bien assuré, la marche s’en trouva parfois acrobatique et rapidement épuisante. Sans les bâtons, l’abandon aurait été inévitable.

       A la sortie de la forêt le chemin redevient humainement praticable. Un soleil charitable s’étant mis à fondre la neige que la nuit avait raffermie.

 

                                          Briancon.En-direction-de-la-Croix-de-Bretagne.jpg

 

 

                               Briançon en direction de la Croix de Bretagne

 

 

       Nous sommes en 1876, parlons en du chemin !. Quel travail de Titan ont du déployer les hommes pour tailler dans la roche et sur des kilomètres, une voie permettant l’acheminement du matériel de construction de ce colosse de pierres perché à 2016 mètres. Il était, par sa capacité de feux, l’un des plus importants du dispositif pensé par Vauban. Il pouvait abriter près de 500 soldats et 40 chevaux. Au total, 28 pièces d’artilleries de tout calibre occupaient les tours et les remparts d’enceintes. Quelques têtes de lits métalliques encore présentes dans un dortoir, qui sans doute sont la pour avoir résisté aux pillards, montrent une organisation privilégiant le remplissage des pièces de repos.

 

                                         Briancon-et-alentours.2012-053.jpg

 

       L’on peut, tout comme pour la ville haute de Briançon, voir les vestiges d’un puits qui alimentait en eau potable l’ensemble de la population du fort. Creusé à l’intérieur de l’enceinte, il garantissait ainsi l’approvisionnement sans risque d’en voir la réserve empoisonnée par d’éventuels assiégeants.

 

                                      Briancon-et-alentours.2012-057.jpg

 

       Ce fort est laissé à l’abandon. La grande porte permettant d’y pénétrer étant ouverte, c’est à nos risques et périls que nous en effectuons la visite. L’ensemble est gigantesque et comme j’ai pu l’écrire pour d’autres bâtiments dont l’histoire s'est écrite avec le sang des hommes qui les ont construits, puis qui  les ont défendus contre l'envahisseur,  je suis immensément triste à regarder cet édifice abandonné à ce pitoyable  sort.

 

                                          Briançon et alentours.2012 059

      

    Pour la suite, j'évoquerai notre balade au départ de Puy Chalvin...vers le hameau des Combes, puis celle au départ de Vallouise.......Ailfroide et de.... Cervières au Chenaillet par la cabane des douaniers....

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 19:01

                        Randonnée avec les Esclops            Randonnée avec les Esclots

 

                           De St Maximin à Uzès

 

                  Si vous êtes l’une ou l’un des lecteurs fidèles de mon blog, vous l’aurez compris, je me balade entre deux associations de marcheurs. Les Galéjaïres*, club de Barbentane, superbe village des Bouches du Rhône au passé très ancien et les Esclops*, rassemblement qui regroupe pour partie, du personnel hospitalier à la retraite d'un établissement de Montfavet, dans le Vaucluse.

 

                               Rando-du-4-Mars.St-Maximin---Uzes-025.jpg

 

Ce dimanche 4 Mars, c’est le printemps qui nous accueille à St Maximin, petite bourgade du Gard. Sur le bord du chemin un amandier en fleurs en atteste la venue malgré la rigueur du climat de ces dernières semaines.

 

                              Rando-du-4-Mars.St-Maximin---Uzes-009.jpg

 

À peine quelques centaines de mètres parcourus, une Capitelle vient rappeler que nous sommes aux portes des Cévennes. Comme j’ai eu l’occasion de le développer dans un texte précédent, les Capitelles sont les jumelles des Bories construites aux alentours de Gordes en particulier, et plus largement, éparpillées dans les Monts de Vaucluse

 

                           Rando-du-4-Mars.St-Maximin---Uzes-011.jpg

 

Le chemin est bordé de murs montés en pierres sèches, coiffés de lauzes empilées avec méthode. Il s’agit d’un procédé de construction destiné à lier l’ensemble et qui en outre, présente un semblant d’obstacle aux animaux qui voudraient le franchir.

 

Au sol, une grande dalle calcaire présente une multitude de coquillages et animaux marins fossilisés.  Alors que certains membres du groupe s’arrêtent pour en identifier les espèces, des exclamations se font entendre. 

 

                                 P1030476

 

-C'est pas possible s'écrie E...., la mer à cette hauteur, mais c'était quand?

-Mais non E....., c'est suite au Big-bang....quand la terre a explosé, que la couche terrestre s'est soulevée..... Cet endroit marque l'emplacement de ce qui fut un océan. Ce que l'on voit aujourd'hui, c'est le fond avec une représentation de poissons et de crustacés qui vivaient dans ses eaux. Il y eut un tel remue-ménage que ce qui se trouvait en surface s'est retrouvé sous la terre et vice-versa........

Après avoir quitté le site, les commentaires se prolongèrent encore sur quelques dizaines de mètres, E…. voulant encore obtenir d'un savoir que paraissait détenir son interlocuteur.

La campagne que nous traversons renaît des cendres d’un hiver qui fut en ces lieux, particulièrement dur pour la région. Cependant toute la végétation ne se relèvera pas malgré les beaux jours annoncés. Les plantes grasses du type cactée ou les Aloès, qui poussent à l’état libre au milieu de la garrigue se retrouvent terrassés au sol. L’espoir de les voir à nouveau arborer, tout au moins pour cet été, leurs grandes hampes de fleurs blanches me parait fort compromis. Les oliviers, pour la plupart, ont souffert suite à des températures qui sont descendues en dessous de moins quinze degrés. Par la suite et pendant des semaines, le Mistral lancé à des vitesses folles, a déchiqueté ou grillé ce qui restait de leur feuillage.

Les drailles se font tantôt larges, tantôt étroites selon la nature du terrain. Le groupe se faufile à travers les chênes verts et des rochers vieux de plusieurs milliers d’années. Exposés à toutes les intempéries, ils ont prit des formes particulières et bizarroïdes

 

 

Rando-du-4-Mars.St-Maximin---Uzes-014.jpg.             P1030499.JPG

 

Alors qu'il s’agit d’une sente, donc non carrossable, un portillon annonce l’entrée qui ouvre sur un cabanon autour duquel apparaissent des signes de vie. Je me réjouis à l’idée que des personnes habitent manifestement là, n’hésitant pas à parcourir à pied la distance qui les sépare des lieux où se ravitailler. Un artiste peut être ? Où bien l’un de ceux qui veulent encore croire possible un retour vers ce qui était la vie d'avant! 

 

                           P1030502.JPG

 

Encore plus loin, pour ce que sont des vestiges du temps, nous croisons un bloc rocheux singulier. Naturellement creux pour une partie de son volume, il présente une fente en forme de meurtrière, laquelle est le résultat de la main de l’homme. Positionné au carrefour de plusieurs chemins permettant d’accéder à la ville voisine, il a sans doute dû, par le passé, servir de tour de garde.

Uzès, de loin, pointe déjà ses monuments, dont le château Ducal, construit sur un ancien camp romain. 

 

                               P1030505

 

D'anciennes carrières de pierres font état d'une très vieille activité. À n'en pas douter, ces lieux ont été exploités par les Romains pour y extraire les matériaux nécéssaires à la construction de la première ville. Surprise fort agréable est de constater, contrairement à l'usage habituel qui en est fait, que ce site désaffecté ne fait pas office de décharge sauvage. Des artistes sculpteurs viennent s'y essayer, alors que d'autres y expriment un vrai talent.

 

                                 P1030506

 

 

                                           ****************************************** 

 

                                                À propos d'histoire.....                                      

 

 

                                   P1030534

 

                                                                   

            La Vicomté d’Uzès a été érigée en Duché en 1565 par Charles IX. Le Comte de Crussol, Prince de Soyons a, à la cour, préséance sur toutes les maisons nobles de France. Sa puissance était alors grande. Par la suite, durant des siècles, divers revers de fortunes, mais également pour des raisons de disgrâce, le château Ducal changera de propriétaires à maintes reprises. C’est à partir de 1951 que la Marquise de Crussol récupère le Duché avec l’aide du ministère des Beaux Arts. Au cours des années 1964/1965 la famille obtient, d’André Malraux, la possibilité de racheter la propriété de ses ascendants. Depuis, de nombreux travaux et le rachat de mobiliers d’époque ont redonné au château sa noblesse d’antan.

Aujourd’hui, c’est Jacques de Crussol d’Uzès qui est le 17e Duc de ce qui reste l'un des  derniers Duchés de France dont les propriètaires portent le nom de leurs ancètres batisseurs.

                                                      *************************

 

L’histoire d’Uzès, évoquée succinctement à travers son Duché, aussi noble soit il, ne sera pas pour moi le clou de la randonnée. Le Panthéon du jour se trouve à l’extrémité de l’espace de plein air situé en contrebas de la ville. Il peut paraître modeste au regard du passé que je viens d’évoquer et dont chacun peut y trouver matière à épiloguer.

Il faut avoir envie de le voir ce lieu, de faire cette découverte, qui voici deux mille ans permit aux Romains de mettre en évidence l’un des éléments de leur génie. Je veux parler de celui concernant leur méthode de calcul, celui des mesures. Calcul des pourcentages en l’occurrence. 

 

                          Pont du Gard

                                                                                                                                                                                  P1030527.JPG

 

                                          P1030525.JPG

 

 En effet, c’est de cet endroit baptisé La Fontaine d’Eure que démarre la conduite d’eau construite par les Romains en direction de Nemaussus, Nîmes aujourd’hui. Cette entreprise reste célèbre, en particulier, grâce au Pont du Gard qui permettait à la conduite de franchir le Gardon. Mais il y a une autre raison qui fait de l'ensemble de cet ouvrage une parfaite réussite.  Grâce en particulier à un pourcentage de pente minorée à l’extrême finesse, jugez en donc !

 

                       P1030516.JPG

 

-Cinquante kilomètres de distance avec pour pari d’amener à destination de l’eau sur une dénivelée totale de seulement 12 mètres,183. Soit une pente moyenne de moins de 25 centimètres pour 1000 mètres. Voilà résumé ce qui constitue, encore de nos jours, une performance hors du commun.

 

Je reste, suite à cette révélation technique, comme un enfant qui vient de réussir sa première soustraction. Car si je connaissais l’histoire de cet adduction d’eau comme étant une entreprise d’envergure sans pareille, j’en ignorais le détail qui surclasse ce que sont les ouvrages d’arts qui la jalonne.

 

                                  P1030515.JPG

 

Ils étaient fous ces Romains, mais là pour le coup, c’est du génie. ! Mais comment ont-ils fait pour atteindre une telle précision ? Comment ont-ils fait pour visionner le terrain sur l’ensemble de la distance à parcourir afin d’en prévoir les ressauts à passer, alors que l’ouvrage ne comprend pas de siphon 

Des vestiges relativement bien conservés attestent encore du départ de l’ouvrage. Sur une longue partie de son parcours, des traces, outre le Pont du Gard, peuvent se suivre jusqu’à Nîmes.

 

Le pique-nique traditionnel a lieu dans ce magnifique parc, tout près de cet endroit qui ce matin me rappelle au bonheur de la balade, quand au-delà de faire fonctionner ses jambes, elle apporte en bonus matière à s’enrichir de connaissances ou de rappels à ce que nous pensions savoir.

 

                             P1030528.JPG

 

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 Merci à Pierre et à René pour leur initiative. Merci pour nous avoir conduit vers ce lieu qui, pour ma part, a donné, au delà de la rencontre et de la convivialité, un sens additionnel à ma journée.

Comme le dit mon amie Aimée devant quelque chose qui l’émeut d’étonnement :

"À veire de tant bello cause, sièu esbalausi* "

                                     

Notes

 

*Galéjaïres : Personne réputée comme blagueuse.

*Esclots      : Sabots.

* À veire de tant bello cause, sièu esbalausi :  A regarder des choses aussi belles m'inondent de sentiments diffus parmi lesquels: l'émerveillement.

Pour la pronociation: ''A veïrè dé tant béllo caouse, siou esbalaousi''.

 

Les photos sont de Simone.O

 

Merci pour le service rendu. Mon appareil est tombé en panne de batterie ! 

 

                                 P1030519.JPG         

 

                                 P1030520                                                                                                            

 

 Belle façon de redonner une vie à des arbres morts

 

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 09:32

      De Lamanon au Castellas de Roquemartine

 

                                                                                                                                                                                  De-Lamanon-a-Roquemartine-028.jpg                                                  

 

                      Ce dimanche 26 février 2012, ‘’Li galèjaïres’’* de Barbentane ont programmé leur rando bi-mensuelle dans les Alpilles. Il s’agit d’un crapahut sur les derniers ressauts sud de la chaîne.

 

                        DSC09537.JPG

 

Un mistral à décorner les bœufs balaie les crêtes au point de nous bousculer, de nous laisser sur place quand une rafale nous arrive de front.

- Elle était programmée la balade nous a dit Paulette, la responsable du groupe. Et d’ajouter…

-On ne va tout de même pas se laisser dicter le calendrier de nos sorties par le vent, qui soit dit en passant, précise t’-elle, est fort salutaire pour notre santé. "

Effectivement son souffle nous débarrasse d’une pollution générée par les industries restantes du coin et de celle produite par les centrales nucléaires dont la concentration sur la vallée Rhône depuis le bas de Lyon, est l’une des plus forte recensée au monde.

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Lamanon se situe au nord de Salon de Provence, aux portes des Alpilles. Sur les hauts de ce village provençal, on peut y visiter les vestiges de maisons troglodytes autour desquelles, déjà, s’organisaient une vie sociale au VII et VI siècle AV JC. Les grottes de Calès en constituent l’essentiel. Depuis des millénaires, ce site exceptionnel, composé de falaises ocres, a été façonné par L'homme. 

 

                       De-Lamanon-a-Roquemartine-010.jpg                                                                 . De-Lamanon-a-Roquemartine-006.jpg

 

Le castrum se structure avec ses rues et ses maisons adossées. Ses premiers habitants furent sans doute les Ligures. Plus tard, l’arrivée des Romains mettra un terme à ce type d’organisation.

Au moyen âge, à l’apogée de son développement, deux cents Ames vivaient dans ces niches creusée dans la safre.

Le site est composé d’une série d’anfractuosités excavées à l’aide d’outils rudimentaires.

 

                                   De-Lamanon-a-Roquemartine-005.jpg

 

Cinquante huit cavités ont été comptées à l’intérieur du cirque. D’autres habitats, semblables aux premiers, se retrouvent parsemés à l’extérieur d’une place forte que les falaises environnantes protègent. Deux porches, maçonnés de façon à rejoindre la roche en permettent l’entrée. L’un côté nord et l’autre côté sud.

 

                      DSC09561.JPG

 

D’autre part, Lamanon se distingue par ses nombreux platanes parmi lesquels figurent un spécimen géant, réputé pour être le plus grand et le plus volumineux d’Europe. 

Sa circonférence est de huit mètres et son branchage vêtu de son feuillage couvre……1500 mètres carrés.

Le platane fut réintroduit en France par Pierre Belon en 1550. Ce grand voyageur devenu naturaliste en ramena des graines du Liban. Nous lui devons également le lilas, la rose de Noël et quelques autres plantes, qui utilisées comme herbes à fumer, permettaient de côtoyer les Dieux. Il est noté que le commerce qu’il en fit plus tard lui couta la vie. En effet il mourut assassiné en 1564 pour des raisons liées à un trafic illicite de drogues!

 

                          De Lamanon à Roquemartine 048

 

Pour revenir au platane, celui qui fait l’admiration des touristes, il aurait été planté par Catherine de Médicis lors de sa visite à Nostradamus!

 

 

                              DSC09521.JPG

 

Une calade, un chemin empierré par l’homme et dont le départ de situe place de l’église, monte en pente douce à travers une végétation dense où poussent des pins et des chênes verts. C’est au sommet de la colline qu’apparaît, légèrement enfoncée, l’esplanade autour de laquelle, dans cette roche tendre, les hommes ont creusé leur habitat. Au centre du terre-plein on peut y voir les restes d’une enceinte à ciel ouvert. Il s’agissait d’un espace de réunions, de tribunal également. 

 

 

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A présent, une multitude de sentiers nous mettent en difficulté quant au choix concernant celui qui doit nous conduire vers le Castelas de Roquemartine. Un conciliabule réunissant Paulette, Daniel et auquel je fus invité parut nécessaire pour mettre au point la meilleure des stratégies afin ne pas rater notre objectif. Je dois préciser, à leur décharge, que nos guides du jour ont du reprendre au pied levé la direction de la rando. Michel le parisien, qui en était le titulaire, est resté ce matin cloué au lit par une bronchite. C’est sans doute pour lui faire un clin d’œil que nous nous sommes retrouvés à bartasser grave* au milieu des genets épineux et autres végétations agressives. Itinéraires fantaisistes dont parfois le dit Michel nous gratifie donnant à ces occasions le champ libre aux roumégaîres* 

-Encore heureux que l’on soit en hiver et que l’on ne soit pas en short sont des propos qu'une oreille indiscrète et  fine peut parfois entendre !!!

L’honneur de nos guides est sauf, à quelques encablures nous apparaissent enfin les ruines du château. Reste à trouver pour le pique-nique un endroit à l’abri d’un vent qui souffle ici 180 jours par an, dont 100 avec force.

 

                             De-Lamanon-a-Roquemartine-022.jpg

 

Depuis un bout de temps déjà nous marchons sur un chemin. Celui qui par le passé devait rallier le château aux localités environnantes dont celle d’Eyguières, commune sur laquelle se trouve cette immense propriété. Il présente au regard, les vestiges d’une succession de bâtiments qui en font un édifice colossal. 

         Le Castellas de Roquemartine, appelé également le Château de la Reine Jeanne date des XII et XIII siècle. Il appartenait à la famille d’Albe. A l’époque, plus de cent personnes vivaient au château et dans les bâtiments adjacents. Des serviteurs, des hommes d’armes, des paysans. Chacun d'entre eux, appliqué à leur tâche, était au service d'un maître de plusieurs centaines d’hectares de forêt, de terre arable sur laquelle poussait l’olivier, la vigne et toute une variété de céréales.

Le point de vue permet de voir à des dizaines de kilomètres à la ronde et tout autour du château, des constructions de dimensions plus modestes qui étaient les dépendances dans lesquelles vivaient le personnel agricole.

Un pigeonnier comportant près de 500 cents loges, donne l’importance de l'élevage qui se pratiquait en ce lieu.

 

                                    De Lamanon à Roquemartine 044

 

                               De-Lamanon-a-Roquemartine-043.jpg

 

Face à ce gâchis, à ce spectacle de désolation, et pourtant Dieu sait mon opinion sur ce que fut le temps des seigneurs, je regrette, ne serait-ce que pour la mémoire des serfs qui l’on construit, celui là et bien d’autres. Je regrette que l’on ait laissé se détruire de tels trésors d’architecture qui, réhabilités, pourraient être utilisés à des fins louables.

Tant d’argent nous appartenant et qui aurait pu être mis à profit pour cela et à d’autres missions, est distribué sans contrôle de son utilisation. Je pense à certains rois d’un continent voisin par exemple qui ont détourné à leur profit des milliards d’Euros destinés au peuple de leur pays pour acquérir en leur nom propre des empires immobiliers chez nous, en Suisse et ailleurs.

 

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                                    Le pigeonnier. Ses ruines extérieures

 

Je pense… je pense, mais j’en réserve le reliquat pour un prochain coup de gueule.

Je ferme la parenthèse. Mais en de pareils moments, et j’en suis peiné pour vous qui n’êtes pas tenus de partager mes états d’Ame, la rando, un climat particulier propre à ce type de lieu, l’atmosphère de liberté qui me baignent alors, m’entrainent, parfois et malgré moi, sur des terrains dont les sujets seraient à traiter ailleurs....Mais.......

                                                                                                           

Cinq heures de marche effective nous permettent de rallier Lamanon que Éole continue de venter à outrance.

 

Notes

 

 

*Galèjaïres: Se dit des personnes pratiquant la plaisanterie

 

*Bartasser: Terme voulant signifier : marcher hors des sentiers, tracer son chemin au milieu de la végétation. Autrement dit : C’est quant on est perdu et que l’on cherche à retrouver le bon itinéraire !!!!

 

*Roumégaîres : Mot du patois local du verbe rouméguer : râler en sourdine, parler dans sa barbe.

 

Les photos sont celles d’Hervé, le nouveau venu chez les Galéjaîres et à qui nous souhaitons la bienvenue.

 

                             Certaines informations concernant ce récit ont été recueillies sur le net

 

De-Lamanon-a-Roquemartine-030.jpgDe-Lamanon-a-Roquemartine-036.jpg                                                                                                                                       

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 17:32

    Randonnée au départ de Beaumes de Venise  

 

               

                  DIVERS-004-copie-1.jpg       

 

                                     Un peu d'historique:

 

          L’origine du nom de ce village vauclusien (2400 Âmes à l’année pour 4500 en saison touristique) n’a rien à voir avec la célèbre citée italienne. Plus modestement, Beaumes, anciennement balmes, fait référence aux grottes dans lesquelles ont vécu ses habitants durant des siècles et Venise, rattachement plus récent quant à lui à son appellation, rappelle son annexion au Comtat Venaissin (Vénesse). Ses habitants sont des Balméens.

 

                      Photos-a-peindre.jpg

 

Situé au pied des Dentelles de Montmirail, bien abritées du Mistral, ses terres sont essentiellement plantées de vignes produisant un raisin muscat dont il est fait un vin liquoreux réputé. C’est aux alentours de 600 Av J-C que les grecs ont implanté cette culture répartie sur des domaines dont l’entretien se pérennise depuis près de trois millénaires. Des oliviers multi-centenaires, leur positionnement à flan de colline les ayant, pour la plupart, protégés du gel ravageur de 1956, viennent peupler les terrains moins propices à la viticulture. 

 

                                                                                        

                                 Les Dentelles de Montmirail

 

                       Rando-sur-les-pas-des-Ligures--des-Romains--des---030.jpg

 

                    Les ligures: Le peuple des statues-menhirs.

 

Ligures, signifie haut perché en raison de leur habitat creusé dans la roche calcaire et principalement situé au sommet des collines ou, selon leur emplacement, dans un conglomérat de sable jaune mollassique de type helvétien.

Il s’agit d’un peuple dont les traces sur le territoire provençal remonte à la fin du néolithique, soit 2700 Av J-C, c’est à dire avant les Grecs, les Celtes et les Romains. Ils seraient les descendants des tribus Chasséennes et auraient pénétrés notre territoire à partir des côtes atlantiques.

Ils pratiquaient l’élevage et une forme de culture. Ils étaient sédentaires. Il reste sur la commune des traces de leur existence, dont des sarcophages.

 

                             ______________________  

 

                                          La randonnée:          

 

 

                  DIVERS 009

 

       Il s’agit du groupe des Galéjaïres* de Barbentane, conduit ce 15 janvier 2012 par Michel-le-Parisien. Celui qui lit les cartes à l’envers et qui a failli nous perdre un lendemain de jour de l’an dans la colline de Saint-Michel de Frigolet lors de la randonnée des moulins. A sa décharge, il est vrai que cela ne s’est plus répété…encore que….Il lui arrive de nous faire bartasser ( lire pour ce mot barbare : marcher sur un terrain de découverte ) dont, par définition, nul ne sait où il conduit….. Je rappelle que c’était le lendemain d’un jour ‘’d’arrosage copieux’’, ce qui lui valu notre indulgence….en échange de… deux bouteilles de punch qu'il nous amena à la rando suivante. Ceci dit le Michel, "joueur" de cartes s’il en est un, pour faire sérieux, laisse dépasser de la poche de sa tenue de campagne, bien à la vue de sa troupe, une carte au 25 millième, mais…. ce n’est pas forcement celle de la rando du jour. J’en ai eu la preuve il y a quelque temps de cela. En effet, le bord de couverture laissait apparaître des Bories alors que nous étions........ en Camargue.

-Sois gentil me dit il, ne dit rien, Je sais que pour certaines de nos ouailles voir la carte les rassure, il n’est pas nécessaire de les angoisser à l’idée que ce n’est pas la bonne. Personne n’y verra rien et la rando je la connais sur le bout des godasses. Ce qui s’avéra juste…ce jour là. 

 

                           Rando sur les pas des Ligures, des Romains, des...-copie-1

 

                                     Notre Dame d'Aubune

 

     La première étape nous conduit à la Chapelle de Notre Dame d’Aubune datant du XIIe siècle. Elle fut construite en l’honneur de Charlemagne pour une victoire contre les Sarrasins. Un sentier, comme je les aime, monte en lacets au milieu d’une garrigue peuplée de cistes, de romarins et de genets épineux, généreusement fleuris pour la saison. Le plateau, naturellement arboré de chênes-verts et de pins méditerranéens, recèle des fouilles et des ruines de monuments anciens. Le manque de précision quant à leur localisation nous fait les ignorer alors que d'après la carte, nous savons les longer. 

 

                     diverses-214.jpg

 

           À même le falaise, emplacement montrant l'extraction d'une meule.

 

Une curiosité, déjà connue pour certains d’entre nous, justifie une halte photos. Il s’agit d’une falaise ayant servie, voici plusieurs siècles, de carrière pour l’extraction de meules pour moulins à blé et à huile. Par commodité, mais également en fonction de la grandeur de la pièce à extraire, le maître d’œuvre pouvait choisir de travailler sur sa partie verticale, ou à l’horizontale selon la nature et la composition de la roche.

 

 

                             Rando-sur-les-pas-des-Ligures--des-Romains--des---012.jpg

 

                                   Meule laissée sur place, à cause de.....

 

      À présent, la chaîne des dentelles de Montmirail, terrain d’excellence pour les grimpeurs, se dresse devant nous, faisant barrage aux regards qui voudraient survoler la plaine du Rhône dont on aperçoit la brume qui surnage au dessus de son lit.                  

Le paysage environnant est riche de ses massifs. Le Luberon, les Monts de Vaucluse en sont des représentants fournis en chemins de randonnées forts agréables à arpenter. Le Mont-Ventoux, notre géant de Provence qui s’élève de 1912 mètres  au dessus de la plaine de Carpentras(1910 ou 1908) sur certains relevés géodésiques, fait office de vigie bienveillante sur les 3567 kilomètres carrés que comptent le Vaucluse,  l’un des plus petits départements de France. 

La halte repas est choisie avec discernement. La recherche d’un coin à la calle ( lire à l’abri du vent ) demande à aller au delà de l’heure prévue pour la restauration. Il fait bougrement frisquet ce 15 janvier. Toutes les précautions sont donc bonnes à prendre et c’est en prévision des risques de refroidissement que plusieurs bouteilles d’antigel font irruption des sacs dés le cul posé sur des souches qui nous serviront de siège .    

                                                                                                                                                          Le chemin se fait plus large. Il est là pour desservir les propriétés viticoles, permettant ainsi le passage des tracteurs et autres machines outils indispensables pour une culture moderne.

Sur sa gauche, des cavités indiquent la présence d’anciennes mines artisanales de gypse et d’ocre. Le gypse, minerai de couleur blanchâtre sert à la fabrication du ciment et du plâtre. Il est également intégré à certains engrais en vue d’assolements spécifiques.

Si ces points d’extraction sont aujourd’hui abandonnés faute de rentabilité, la commune de Mazan, petite localité voisine, compte sur son territoire l’un des plus grands gisements de gypse au monde et le plus important d’Europe pour ce qui est de son traitement à ciel ouvert.

 

   Entrée d'une ancienne mine de gypse                              Qui a dit bizarre !

 

  Rando-sur-les-pas-des-Ligures--des-Romains--des---022.jpg  Rando-sur-les-pas-des-Ligures--des-Romains--des---024.jpg

 

Bizarre, une succession de rochers empilés se pose en sentinelle pour nous indiquer que nous sommes sur le circuit. Aujourd’hui, le Parisien tient bon la route !!!! 

Les Dentelles de Montmirail, des secteurs équipés pour la varappe qui, il y a peu de temps je pratiquais encore, sont à portée de mes mains. Que de souvenirs je garde de mes cordées sur ses falaises.

La Grève de Cent Ans, Le Dièdre, La Cheminée de Tobey, La Dulférineuse, La Dalle en Pente, La fastoche, La Niquedouille, La Garce sont autant de noms de voies dont la consonnance se veut originale et qui tintent à mes oreilles comme le font les mousquetons s’entrechoquant sur le baudrier à l’amorce un pas. Je rêve de pouvoir, en second de cordée maintenant, me confronter à nouveau à cet exercice qui m’a donné tant de satisfaction et de plaisir. Les soins dont je bénéficie devraient réduire le handicap que me provoque une capsulite rétractile sur l’articulation de mon épaule gauche et comme par hasard je suis gaucher……

  

                               Site du grand Montmirail 

                                                                                                                                                                                  dentelles-montmirail-13 

 

Fini mes jérémiades, je reprends pour vous la randonnée qui traverse des champs de vignes à perte de vue. Chacune des parcelles, ou presque, possède son cabanon dont certains ont déjà fait l’objet d’un sujet sur mes toiles. En mauvais état pour la plupart, il faut espérer pour eux une restauration imminente au risque de voir s’effondrer ce qui reste un patrimoine. Ils sont les vestiges d’un passé où, surpris par son travail,  la nuit ou le mauvais temps, le laboureur d’autrefois, trop éloigné de sa maison pour rentrer, dormait là dans la paille avec son cheval dans l’attente du jour nouveau.

Certaines de ces constructions, de petites fermes, sont victimes de l’abandon de leurs locataires, qui aujourd’hui habitent le cœur des villages par commodité. Certains, pour répondre à une mode qui les différencierait du monde des paysans d'autrfois dont ils auraient honte !

La viticulture reste une activité à part des autres métiers de la terre.

 

                                                                                                                                               2009 photos diverses 265 

 

Note * : Galéjaïres : En langue provençale, personnes pratiquant la plaisanterie.

 

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 10:03

 

                 

 

                       Vers la Croix d’Aussois

 

                             La Croix d'Aussois

                       

                            La Croix d’Aussois, puis la pointe de l’Observatoire qui vous élèvera à 3017 mètres sur ma carte, altitude notée à 3015 mètres par ailleurs,  va être la troisième randonnée que je vous propose de découvrir.

Je vous passe la préparation du sac à dos de Rémi devenu depuis quelques jours un petit montagnard averti et qui, à chaque sortie, n’arrête pas de rajouter vêtements et nourriture comme si nous partions pour une expédition à durée indéterminée.

Le départ effectif de la randonnée se fait à partir du pied du barrage de Plan d’Amont situé au dessus du village d’Aussois. Deux retenues se succèdent formant deux lacs dont le plus haut se déverse dans le second. L'ensemble compose une réserve d’eau importante contribuant à alimenter la centrale hydraulique de Modane.

Pour démarrer, une piste borde sur son flanc gauche la berge du bassin supérieur.  

 Tout au long de ce début de parcours, de petites cascades traversent le chemin pour venir se jeter dans ses immenses réservoirs.

 

                                Plan d'Amont (1)

 

Les Rhododendrons, les violettes, les primevères et nombre de fleurs que je ne connais pas ornent les abords de ce début d’itinéraire. Une demi-heure de marche nous conduit à la croisée du sentier qui, sur notre gauche, monte au col de la Masse. Nous quittons là ce qui était un chemin carrossable pour prendre le pont de bois de la Sétéria au bout duquel un panneau indique à la fois : refuge de la Dent Parrachée et celui du Fond d’Aussois.

Ce changement de direction nous ouvre au sentiment d’être au coeur du sujet pour lequel nous marchons. Celui où l’ambiance est celle des grands espaces, celle du monde minéral que j’affectionne particulièrement. Le franchissement d’une première moraine nous fait déboucher sur une tourbière, plaine humide qui fut autrefois sans doute le lit d’un lac. L’emplacement d’un abri pour les premiers conquérants des cimes environnantes a laissé, à proximité du chemin, les traces encore visibles de l’endroit où il fut aménagé. Une chapelle se trouve également au milieu de ce monde, dont on peut imaginer l’existence humaine qui peut être en occupait les lieux une partie de l’année, à défaut d’y avoir été sédentarisée.

 

 

                            Vestige vers le refuge de Fond d'Aussois

 

                   L'emplacement de ce qui fut sans doute  un premier abri.....

 

Caché par une haute végétation herbeuse, le refuge du Fond d’Aussois, discret, ne se dévoile qu'au dernier moment. Une statue en bois de mélèze inspirée du Mannequin-Pisse abreuve une marre dans laquelle vivent des truites et des ombles des fontaines. L’eau qui descend du torrent  actionne une roue à aubes produisant l’électricité destinée à la charge des batteries qui offrent l’éclairage de la salle à manger ainsi que celle du dortoir de l'édifice, dont l'existence remonte à des lustres.                                                                             

J’évoque là l’ancien chalet aujourd’hui promis en musée. Quant au nouveau, il se présente comme un abcès au milieu d’un environnement que mon esprit chagrin refuse à mes yeux. Pour ce cas de figure au moins et ne voulant pas généraliser sur le sujet, les nouvelles normes auxquelles a été soumis ce nouveau bâtiment ne paraissent pas avoir été pensées par des modèles de l’esthétisme local. D’autre part, élevées côte à côte, les deux constructions se trouvent confrontées malgré elles à une cruelle dualité conduisant au rejet de l’une des deux. Pour ma part, vous l’aurez compris, celle de mon cœur reste l’ancienne batisse. 

 

 

                           Le refuge du Fond 'Aussois

 

L’ascension vers La Croix démarre dès sorti des vestiges du bon refuge d’antan sacrifié à l’autel d’une modernité inconvenante au sein d’un cadre qui se veut authentique. Je veux garder l’image et le souvenir de celui qui accueillait dans la simplicité les personnes de passage pour un moment de repos. Halte d’une heure ou plus, jusqu’au lever du jour, le temps de permettre aux randonneurs de récupérer des efforts de la veille et pouvoir continuer leur progression vers les sommets ou les glaciers qui restent l’objectif du monticole.

 

                              Les refuges d'Ausois

 

                                        Le nouveau et l'ancien chalet.

 

Je regrette, vous l’aurez compris, ces asiles comme j’en ai connu dans le Mercantour, les pyrénéens ou en Vanoise dans les années 70 ou, sans luxe, avec l’accent local, la gardienne ou le gardien vous régalait d’une soupe d’orties et d’un ragoût de mouton. Le dortoir auquel l’on accédait par une échelle en bois, à défaut d’être confortable, regroupait des personnes habitées par un même état d’esprit.

Pour clore sur le sujet et à la manière d’un coup de gueule, je regrette enfin que l’on appelle refuge de haute montagne de véritables hôtels étoilés flanqués au bout d’une piste que l’on a bitumée pour la cause. Je précise, et malgré le jugement que je lui porte, que ce n’est pas le cas du nouveau refuge du fond d’Aussois où pour y accéder il faut tout de même consentir une bonne heure de marche.

Je vise là ceux dont l’accès permet d’y voir arriver dans leur 4x4, endimanchés comme pour la parade, des touristes en chaussures de ville voulant se convaincre, pour être montés à 2000 ou 2500 mètres d’altitude, qu'ils en sont pour autant devenus des montagnards. Je n’ai pas aimé, pour l’une de ces rencontres, leurs attentions compatissantes et leur regard apitoyé comme si nous étions des indigents alors que c’était leurs accoutrements, leurs attitudes et leurs comportements qui faisaient d’eux les décalés de la situation.

Il me plaît à sourire à l’idée d’imaginer leur tête si nous nous pointions en tenue de randonneur avec nos brodequins crottés à l’un de leur cocktail. Nous y serions ridicules comme ils le sont dans ce monde qu'ils appréhendent sans respect pour se vouloir dégagés de toute convention.

 

                            En direction de la Croix d'Aussois

 

Je reprends avec vous la randonnée en direction de notre objectif en remontant encore pour quelque temps cette zone humide où tout un réseau de petits rus vient alimenter en eau un matelas végétal. Sur ce type de sol à la portée instable, il faut y savoir choisir le bon chemin au risque de s’y tremper les pieds. Une passerelle que les responsables du parc doivent réaménager en début de saison à cause des intempéries hivernales, nous permet de traverser une rivière que la fonte des neige abreuve abondamment. Le sentier prend rapidement de la hauteur pour escalader l’un des verrous qui attestent d’un passé où les glaciers descendaient à des altitudes bien plus basses que celles où ils s’accrochent aujourd’hui. La puissance et la poussée de l’érosion ont dispersé dans la montagne des champs de rochers de toutes les grosseurs. Il s’agit là d’un milieu particulier, un monde où le silence n’est interrompu que par le cri des choucas.

 

 

                          Choucas

 

Sans être une véritablement surprise, François notre guide l’ayant laissé entendre, un groupe de bouquetins mâles se prélassent au soleil. Pour la plupart couchés, ils sont là en nombre à quelques dizaines de mètres du sentier pour leur sieste quotidienne. Rémi, intrépide et curieux comme à son habitude manifeste spontanément le souhait de vouloir s’avancer de l’un des spécimens positionnés sur un gros bloc. Conseillé par François qui connaît bien la nature de ces animaux, confiant, il s’approche à pas de Sioux de cette bête dont la réputation de pacifique ne s’est pas fort heureusement ce jour là démentie.

 

                                    Un travail d'approche à pas de Sioux....

 

                         Bouquetin mâle en allant vers la Croix d'Aussois1

 

              Je le suivais de près à la fois par précaution et pour la photo souvenir. J’ai vu l’animal regarder mon fils, puis, sans doute pour lui manifester son agacement, il s’est mis à produire par ses naseaux des sons se voulant menaçants. Il me reste en mémoire la vision surréaliste du regard de ces deux êtres qui se découvraient l’un à l’autre dans une méfiance retenue, chacun dans la maîtrise intuitive de ce qu'il pouvait consentir comme marge de sécurité.

Expérience unique que j’ai pu immortaliser grâce un modeste appareil photo, sans zoom je le précise. 

Pour pouvoir ainsi les approcher d’aussi près, c’est dire combien les bouquetins restent vulnérables face aux braconniers   

Nous progressons dans un monde minéral, chaotique comme je les aime. L’ambiance qui y règne décuple en moi une foule de sentiments et d’émotions dont les raisons m’échappent. Contrairement à d’autres qui s’y sentent oppressés, je suis à l’aise dans ce type de milieu. Il me rappelle au souvenir de Christian, celui qui pour moi et pour le temps auquel je fais référence, était une personne âgée dont le dynamisme m’impressionnait. Il ne tarissait pas d’éloges les bienfaits que lui apportaient des terrains tels que ceux là. Il me parlait des générosités bioénergétiques qui sont stockées, emmagasinées dans ces masses minérales et dont, selon lui, il était possible d’en récupérer les vertus au contact de certains blocs granitiques en particulier. J’ai pu l’observer dans ses quêtes alors que nous nous étions laissés distancer du groupe par besoin de nous retrouver ensemble et pour celui de m’expliquer l’approche de sa philosophie.

 

                              Cristian dans le Grand Vallon

 

                      Christian, L'homme qui communiait avec les rochers.

 

C’était au petit matin alors que nous rentrions sur Lanslebourg par la pointe de Lanséria et après une nuitée passée en groupe au refuge de Plume-Fine qu'il me dévoila son adhésion à cette pratique à laquelle il accordait de vrais pouvoir.

 

                              1986 Le refuge de Plume-Fine

 

                Le refuge de Plume-Fine en 1986. Un refuge comme je les aime.

 

Je l’ai vu s’approcher d’un rocher qu'il avait choisi parmi une multitude d’autres qui s’entre-chevauchaient, et coller son corps, bras écartés contre la paroi de l’immense caillou en vue d’en présenter le maximum de surface au contact de la matière rocheuse.

-Depuis des millénaires, me disait-il, ces rochers sont là à recevoir les lumières et les influences du soleil. Ils sont des batteries qui rayonnent de vitalité pour qui sait en capter les substances nourricières dont ils sont habités.

Christian était adepte d’une raison dont le concept me dépassait. Si je n’ai pas encore à ce jour trouvé de raison objective à l’explication du bien être que j’éprouve dans un désert de pierres, cette ignorance a le mérite de me rappeler à la mémoire de cet homme avec lequel j’ai partagé, le temps de quelques randonnées, un parcours initiatique peu commun. Ce passé me ramène à des moments d’échange, de découverte qui ont excité ma curiosité.

 

 

                             Regard sur un monde minèral que j'affectionne

 

                             Si je n'ai pas encore trouvé de raison objective.....

 

Une conséquente épaisseur de neige couvrant l’itinéraire classique fait à présent barrage à notre progression. La solution apparaît alors comme une évidence. Nous devrons contourner la difficulté par la crête que les vents ont balayé de tout obstacle. Cependant, et malgré notre subterfuge, une combe abritée des turbulences nous obligera à marcher dans de la neige molle jusqu’au promontoire sur lequel est plantée la Croix de bois marquant le premier sommet

 

                              102 0269[1]

 

Ce passage signera également le point culminant de la randonnée pour une partie du groupe qui, pour diverses raisons, décide de ne pas monter à la Pointe de l'Observatoire. 

                                   A l'approche de la Croix d'Aussois 

 

 

Elle se dessine au bout de la moraine qui prend naissance dans le nid d’un petit vallon. Si pour en débuter l’ascension la voie est large, rapidement le sentier disparaît sous le manteau d’un gigantesque éboulis. Chacun doit de faufiler entre un enchevêtrement de gros blocs aux arêtes saillantes qui rendent la progression difficile. La neige qui arrive à la hauteur des rochers ne laisse que peu de place à l’espace où poser les pieds. D’autant que sur la droite une falaise abrupte au vide impressionnant n’engage pas à la côtoyer de trop près. Les bâtons de marche deviennent gênants au point de devoir les ranger dans les sacs à dos, les mains devenant indispensables sur un terrain proche de celui de l’escalade.

 

 

                                           La cime de l'observatoire.3015m

 

                                           À la cîme de l'observatoire 3015 mètres

 

 Une dernière rampe nous hisse enfin à une altitude, qui pour la majorité des membres du groupe marque leur premier 3000.

Une prudente descente nous ramène auprès des collègues qui ont eu l’élégance de nous attendre pour le pique-nique. Les nouveaux promus au rang de baroudeurs ont bien fait les choses, l’entrée du repas est honoré du champagne monté a dos d’homme pour la circonstance.

Le guide, les vieux, les anciens, les habitués de la chose auront sans doute pour conclure une réserve de génépi pour saluer à leur manière l’intronisation des mordus de l’altimètre. Après une dernière gargoulette de leur nectar, ils sonneront le temps de rejoindre le parking de Plan d’Amont pour un retour que chacun, tout au long du parcours, va commenter à sa manière.

 

 

                                                      _________________________

                                                                  

 

                                                                                                                                                   

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 14:50

                              Le sentier de la Reculaz

 

                          

                                        Photos de ma centième 017

 

                                              La cascade de la Reculaz

 

                            Toujours au départ du parking du hameau de l’Ecot, la superbe randonnée qui nous a conduit au pied du glacier des Evettes en montant le long du ruisseau de la Picherse peut également de faire par la cascade de la Reculaz. Je rappelle qu’hier nous n’avons pas pu nous engager sur cet itinéraire à cause de la difficulté d’un passage encore trop enneigé pour une marche sans équipement adapté. 

 

                               numérisation0016-copie-3

 

                                               Le hameau de l'Echo 

 

Dans ce sens, le tout début du trajet est propre à celui qui conduit aux chalets d’alpages de la Duis. Il s’agit d’une piste assez large s’arrêtant aux constructions qui l’été accueillent les paysans pour la période de l’estive, dont celle de la fenaison. Dans cette partie de montagne herbeuse l’espace pastoral reste entretenu par des vaches laitières de race Tarine et Abondance dont le lait sert à la fabrication du fromage d’appellation Beaufort.

Du groupe de ces quelques bâtisses, un sentier mène aux sources de l’Arc, puis au col Girard. A partir de ce sommet le regard plonge sur la plaine du Pô.

 

             

                           Photos de ma centième 014

 

                                           Les chalets de la Duis.

  

Pour ce qui est de notre destination vers la Reculaz, après avoir longé le petit barrage il faut remonter sur la rive droite du ruisseau qui arrive de la cascade. Trente minutes à marcher sur sa berge avant de rencontrer le layon qui prend de l’altitude en serpentant en direction de la montagne qui affiche déjà ses difficultés. Comme partout dans cette région, et jusqu’à 2500 mètres au moins, une végétation multicolore nous accompagne en alternance avec des passages en éboulis qui sont dangereux pour les chevilles.  

Je peux vous parler de ce tracé pour l’avoir parcouru en famille et en groupe à plusieurs reprises les années où nous étions à Lanslebourg au mois d’août. Cette période de l’année est plus propice pour en franchir la partie escarpée qui se trouve partiellement débarrassée du reliquat des neiges de printemps. Il faut dire qu'au niveau du rocher qui surplombe le torrent venant de la fonte du Glacier des Evettes, le parcours devient malaisé. Des pas s’apparentant à la technique de l’escalade en font un endroit exigeant dans la maîtrise de soi.

 

                                   numérisation0005

 

                                               En quête de sensations !

 

Cette année là, un moment d’arrêt avait été nécessaire pour faire le point et s’organiser avant d’entreprendre ce qui était une première pour certains membres du groupe. A première vue, la masse de rochers qui fait front paraît difficilement franchissable, d’autant qu'ils cachent le départ du sentier qui s’y faufile. L’engagement n’est pas évident à négocier, le début demandant des équilibres difficiles à trouver. Plus loin, une main courante faite de câbles en piteux état n’engageait pas à y poser les mains que nous aurions du prévoir gantées. Elle est toutefois appréciée pour la sécurité qu’elle offre

 

                                          Moment de concertation avant...... 

 

                                 numérisation0008

 

                   Ce qui pose problème aux néophytes en escalade reste le positionnement des pieds sur lesquels doivent s’exercer la poussée. La tendance est de croire que l’on peut se hisser au pas supérieur avec la seule puissance des bras, alors que c’est l’appui des membres inférieurs qui apporte l’essentiel de la dynamique. Force est de constater qu'il est difficile dans cette situation de faire confiance aux semelles de ses chaussures sur un terrain pentu et glissant de surcroît. La peur de déraper, de dégringoler panique certains membres de l’équipe.

 

                      A première vue la masse de rochers  qui fait front..... 

 

                            Au pied du passage difficile de la Reculaz

 

Les plus vaillants, les plus habiles ont dû rassurer, aider physiquement celles et ceux qui se sont trouvés en difficulté.

Chacun, plus tard, appréciera l’originalité du moment en fonction des sueurs froides qu'ils garderont comme souvenirs de ce goulet peineux. En règle générale, seuls les enfants appréhendent sans crainte ce modèle de terrain qui devient avantageux pour leur souplesse naturelle et celui d’un rapport poids-puissance qui leur est favorable……à eux.

Ce type d’exercice flatte leur côté narcissique. J’ai, dans plusieurs situations semblables, trouvé particulièrement touchante l’attention de Rémi donnant des conseils à sa Maman qu'elle s’employait à suivre, alors que les miens n’étaient pas entendus de la même oreille……                                                     

Une fois sortie de cette épreuve, toute relative en soi, et quoique l’ambiance reste celle de la haute montagne, le sentier reprend l’allure d’un chemin tout à fait fréquentable jusqu’au pont de pierres. Dans cette option, le passage au refuge des Evettes se fait dans le sens du retour pour redescendre par le ruisseau de la Picherse. 

 

    

 

 

 

                                          Le petit pont de pierres de la Reculaz

                                                                          Le pont de la Reculaz  

 

Pour revenir vers l’Ecot, l’itinéraire par la cascade est à déconseiller à cause de ce passage pentu qui présente des risques aggravés en descente.

 

                                           __________________________________________

 

 

                                  Le lac d’Ambin

                                                                                       

              Si les deux circuits qui conduisent aux Evettes ont chacun un intérêt propre. Si dans les deux options le spectacle qui nous est offert par les glaciers marque les esprits, je coterai Ambin d’un palier supplémentaire pour d’autres éléments, pour des raisons personnelles aussi.

L’itinéraire que j’ai choisi de vous commenter est celui qui emprunte le sentier montant directement au refuge. D’autres partances sont possibles. Certaines permettent d’arriver au lac en première visite.

 

 Vanoise - tarn - divers 094

 

  Au bord du chemin, un parterre de Myosotis

 

Au départ de Lanslebourg, s’avancer de l’endroit où démarrera effectivement la randonnée nécessite un transport en voiture. Une heure de route et de piste sera nécessaire pour arriver au parking dit de l’E.D.F, point matériel du début de notre sortie pour la journée. A l’occasion de notre passage à Bramans et avant d’en arriver où chausser les brodequins de marche, je ne peux pas résister au désir de vous parler d’une histoire qui continue à faire écrire historiens et fantaisistes depuis plus de deux siècles. A ce jour, près de mille ouvrages sont parus sur le sujet.

La vallée dans laquelle nous nous engageons aurait été le théâtre de la plus grande épopée de toute l’histoire Antique. Il s’agit du périple d’Hannibal qui, venant d’Espagne, remontant l’Arc jusqu’à Bramans aurait franchit les Alpes par le col du Clapier, puis celui du petit Montcenis en vue d’aller faire la guerre aux Romains. Il s’agit là d’une hypothèse parmi d’autres et soutenue par plusieurs spécialistes traitant de l’histoire de cette époque.

 

                      Sommaire retour sur l’histoire

                                                                           Photos de ma centième

 

 

Des conflits d’intérêts (déjà), opposaient le roi de Carthage avec la république romaine au sujet de la Sicile et dont Hannibal se voulait souverain. Ce conflit au nom de guerres puniques durera plus d’un siècle.

 

218 avant notre ère, Hannibal, ses 38000 hommes, Africains et Ibères pour la plupart, accompagnés de quelques 8000 chevaux et 37éléphants se seraient retrouvés dans cette vallée avec pour objectif de franchir les Alpes.

 Polybe, militaire et rédacteur de 40 ouvrages sur l’histoire générale de son temps, parle lui de 60000 fantassins et de 11000 cavaliers !!!!.

Hannibal était parti du royaume de Carthage qui se situait alors en Afrique du Nord sur un territoire qui, approximativement regroupe la Tunisie actuelle. Traversant le pays Ibère, il arrive jusqu’aux portes d’Arles où il franchit le Rhône. Son franchissement est par ailleurs noté à Caderousse!

 

 Photos de ma centième 006

 

Franchissement du Rhône... 

 

C’est à partir de là que sa trace se divise pour arriver à de multiples spéculations. Il est intéressant de souligner qu’a l’époque les Romains avaient déjà ouverts plusieurs passages permettant d’entrer en Gaule par les Alpes. Parmi eux il y avait le Montgenèvre, le Petit Saint Bernard, le col de l’Arche, le grand et le petit Montcenis et le col du Clapier.

 

Photos de ma centième 007

 

S’il parait aujourd’hui certain qu’Hannibal ait franchir les Alpes, en revanche le col par lequel ou lesquels il serait passé ne sont pas confirmés. Aucune trace archéologique n’ayant été retrouvée sur les parcours possibles pour l’époque. Ce qui est également fortement mis en doute, c’est la présence dans son convoi des éléphants empruntant les sentiers empierrés des cols dont il est question dans certains écrits. Et pourtant……

  

......En effet, John Hoyte, étudiant à Oxford, passionné par cette épopée a réussi a faire monter une femelle éléphant au col du Clapier, puis à celui du Montcenis.

         En 1959,‘’hanniphile’’ féru de l’histoire hors du commun de ce guerrier, ce jeune homme de 26.ans dirige un groupe de reconnaissance dans les Alpes et trouve plusieurs itinéraires possibles, dont celui du col du Clapier, le plus probable selon lui. Pour confirmer l’hypothèse selon laquelle un éléphant peut marcher dans des conditions difficiles, il en loue un du nom de Jumbo et le fait monter aux cols supposés avoir été pratiqués par le convoi d’Hannibal. Il voyage ainsi avec son éléphant indien sur les traces de son héros et dans les délais que ce dernier, en son temps, avait pris soin de noter. Pour ce qui concerne l'origine des éléphants du convoi de son prédécesseur, ils étaient africains.

 

 Photos de ma centième 025

 

 Photo de Jumbo sur le circuit du col du Clapier en 1959

 

                            Après un retour de quelques 2200 ans sur un passé où se croisent légendes et faits historiques, je reviens à notre journée rando et plus précisément à cette petite route qui, sur notre circuit pour aller rejoindre le parking, conduit au hameau du Planey. Un peu avant d’arriver au niveau de sa chapelle et comme pour étayer l’hypothèse de John Hoyte, sur le versant opposé du ruisseau d’Ambin, un énorme éboulis a laissé sur le lieu supposé du passage des troupes d’Hannibal les traces d’un grand glissement de terrain pouvant être imputé à cet événement. Le phénomène n’étant pas daté avec précision apporte de l’eau au moulin des convaincus de l’histoire de la caravane du guerrier resté célèbre dans la région et qui, dans les années 200 avant notre ère, aurait remonté, au départ de Bramans, la vallée parallèle à celle d’Ambin.

 

         Les Chaussures de marche sont à présent lacées et si l’histoire d’Hannibal a soulevé quelques commentaires durant notre voyage en voiture, il n’est plus question d’éléphants, mais seulement de nos propres moyens pour conclure sur le terrain ce qui a été préparé à partir de nos cartes.

 

VANOISE 2007 - DIAPO ANNIE 018

 

         Un panneau annonce les temps de référence. Une heure pour arriver au refuge d’Ambin, et deux heures et demie pour atteindre le lac. Contrairement aux indications que l’on trouvent généralement dans les Pyrénées, ici en Vanoise, les délais sont calculés à partir d’une cadence qui laisse place à des arrêts photos.

       A ce sujet, j’ai en 2009, signalé auprès d’un employé du syndicat d’initiative de Saint Larry Soulan des délais de circuits calculés sur des bases ignorant le pas du marcheur. Dans le cadre d’un échange théâtral avec mon interlocuteur et après avoir dit que j’étais un adepte de la randonnée en Vanoise, fier comme un coq, il me fut rétorqué par ce fonctionnaire, qu’ici nous n’étions pas sur de la montagne à vaches et que les Pyrénées se méritaient !!!

        Je voulais faire remarquer que les indications données sont importantes et peuvent, en cas de sous-estimations du délai, mettre en difficulté un groupe. J’en ai fait cette année là l’expérience, où pris par le mauvais temps, nous crûmes plus sage de prendre un raccourci balisé, je le précise, et dont le temps estimé pour atteindre le but indiqué fut supérieur d’un tiers à celui noté.

 

          Ce matin, les conditions climatiques ne sont pas des meilleures. Un crachin nous fait sortir les capes du sac. Accompagné sur notre droite par le torrent d’Ambin, le sentier monte entrecoupé par des escaliers naturels qui exigent notre attention à cause des rochers glissants. Peu après notre départ, un petit barrage dirige l’essentiel du débit du cours d’eau qui s’engouffre bruyamment dans un tunnel en direction de la centrale hydraulique de Modane.

 

VANOISE 2007 - DIAPO ANNIE 033

 

           C'est Régis le comique du groupe....     

 

         La file des randonneurs s’étire, le temps d’échauffement de la musculature de chacun se faisant à des rythmes différents. Nous sommes à présent en amont de la retenue d’eau. Par endroit le sentier borde le lit de la rivière dont les cascades emportées nous aspergent de leurs embruns. Le bruit émis par la turbulence du courant nous impose un concert de grondements bizarres. 

 

 numérisation0002-copie-3                                   Dans les rhododendrons

 

Vanoise - tarn - divers 096 

 

          Malgré le temps maussade, la beauté du spectacle ne nous échappe pas. Comme dans la randonnée d’hier, les fleurs sont au rendez vous pour nous faire oublier ce départ quelque peu contrarié par la pluie. 

        Parfaitement intégré au milieu ambiant, discret, de loin, mais seulement pour des yeux avertis, le refuge d’Ambin s’aperçoit. Une cuvette qui fut dans un passé lointain l’un des lacs de la vallée, annonce le premier verrou glacière que nous aurons à franchir. 

         Immense amas de concrétions minérales poussées par le glacier durant des siècles et sur lesquelles vit une végétation spécifique à ce type de sol. Très pentu et dans ce qui fut sans doute des chutes d’eau d’une centaine de mètres de hauteur, un tout petit sentier monte en louvoyant pour en atténuer la raideur. Dès la sortie de cet obstacle naturel, le refuge est là pour accueillir les batteurs de semelles essoufflés, les invités au plaisir de la rencontre d’un environnement resté exceptionnel.

 

          A la toute proximité du refuge, un monument en forme de cairn vient rendre hommage à Geneviève, gardienne en son temps de ce lieu, et qui perdit la vie ainsi que six enfants le 4 décembre 1995 dans le Drac alors qu’elle accompagnait une classe dans le cadre d’un séjour pédagogique. Mon sujet n’étant pas, ici, de faire un commentaire sur cette tragédie, je vous renvois, si vous le souhaitez, à cette astérisque que vous retrouverez en fin de récit*.

 

Photos de ma centième 019

 

           Après une boisson chaude prise dans un cadre réconfortant, une partie du groupe choisit de stopper là sa progression. La décision ne pose pas de problème, le retour du lac vers le parking reprenant celui de l’aller.

 

 

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           La météo du matin ayant annoncé la levée d’un temps meilleur aux alentours de midi et connaissant parfaitement les lieux, c’est sans crainte que j’engage le reste du groupe à poursuivre le chemin. Ce lac est à mes yeux l’une des plus belles sorties à faire dans le coin, alors pas question de renoncer dans la mesure où les prévisions devenaient favorables.

          Le sentier se déroule sur un terrain d’herbes rases. Une cabane de berger et les signes visibles d’un pacage attestent du repli saisonnier d’un troupeau de brebis. Nous laissons à main droite la passerelle en bois permettant de rallier le col de l’Agnel ( à ne pas confondre avec le col Agnel qui lui se trouve au fond de la vallée du Queyras. 

 

                 A la conquête des cimes  en 1986......

 

         Au loin, tel un guetteur, un grand blog rocheux est planté sur le bord du sentier. Immobile depuis des siècles sans doute, il indique le cap à tenir pour ne pas manquer le passage que nous devrons emprunter. Il donne l'occasion à Rémi de montrer ses talents d'escaladeur. Il marque également l’entrée d’un nouveau verrou glacière qui se présente à nous d’une manière peu engageante. De l’eau en dégouline de toute part. Il s’agit, pour ce début d’été, d’un signe annonçant un important névé que nous aurons à passer dès la barrière franchie. Sans surprise, une langue de glace et de poudreuse comble l’étroite vallée qui descend du lac. Les marques du chemin sont visibles sur les rochers d’en face, de l’autre coté du lit du torrent que la neige recouvre en presque totalité. Là commence la délicate recherche qui consiste à trouver un solide pont de neige pour y faire passer le groupe en vue de rejoindre l’autre rive et l’itinéraire qui sera le notre. Par espace, des trous laissent entrevoir l’eau qui coule rageusement sous les restes du manteau hivernal. Butant violemment sur les blocs de pierres, elle en a rongé l’épaisseur de glace dans des formes circulaires laissant penser à des moulins à rotation horizontale. Personnellement ce type de manifestation m’impressionne d’autant que le bruit qu’émettent ces siphons semblent être là pour avaler toute chose qui s'y laisse choir. 

 

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           A présent nous avançons au pied d’une falaise où restent marquées la trace des pas de marcheurs nous ayant précédés. Au sein du groupe et tout en étant aguerris à l’effort, des voix se font entendre pour savoir où est ce lac que l’on n’aperçoit toujours pas.

         Au-delà de la fatigue, l’ambiance que donne un ciel bas, un environnement qui peut sembler hostile aux non pratiquants de la montagne enneigée, ont fait naître chez certains un sentiment proche de celui de l’angoisse. Josyane et moi pouvons les rassurer, nous savons qu’à partir de la ligne de crête que nous apercevons au loin, le lac va apparaître aux yeux des inquiets.

 

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 Il restera encore, avant d’arriver sur sa berge, à descendre au milieu d’un champ de Linaigrettes dont la fleur laisse croire, en miniature, à celle à du coton.

          Le lac, à ne pas en douter, sera là  comme  chaque année en cette saison. Mes camarades de randonnées le découvriront logé au sein de son écrin de rochers et de la glace en recouvrira une partie de sa surface.

           Si le plaisir d’en toucher le but s’est fait attendre, le spectacle reste à la hauteur de l’effort. Il se lit sur les visages et s’entend au timbre des exclamations. 

 

Lac d'Ambin glacé: fin juin 1986

 1986. Le lac d'Ambin                                                                                           

          Le doute qui a pu effleuré quelques esprits laisse à présent place à la fierté d’avoir surmonté l’angoisse que génère l’incertitude. Celle de craindre de ne pas être capable d’aller au bout, celle d’un environnement qui vous écrase de sa hauteur, celle qui peut vous amener à douter du chemin de retour. 

 

VANOISE 2007 - DIAPO ANNIE 035

 

                  Les doyens du groupe : Quand le bonheur est au bout de l'effort.

 

 

         Voilà raconté pour vous la randonnée du lac d’Ambin. J’ai voulu transcrire, au-delà de la narration, l’ébauche des manifestations  qui peuvent naturellement apparaître au fil des heures de marche chez les personnes en terrain de découverte. Le doute, la fatigue, sont des éléments que l’accompagnateur doit prendre en compte. Il doit être attentif à tous leurs signes afin de les traiter dans la compréhension et la nature de ce mal-être que chaque randonneur a connu un jour. 

                

          Une de plus tirée du rangement aux souvenirs. Souvenirs qu'il me plaît de revisiter pour le plaisir de les revivre. Pour celui également de vous les faire partager.

 

* A rechercher dans Google. Tragédie du Drac. Commentaire de Geneviève Jonot sous le titre ‘’effets pervers’’. Article référencé R.V 61- Accident Drac

 

    Je vous invite à m'écrire votre commentaire en espérant vous avoir donné l'envie de randonner.

 

 

 

 

 

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 13:58

 

 

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 Course au départ de Lanslebourg

 

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         Pour paraphraser Véronique Jeannot dans sa publicité pour une margarine anti cholestérol dont elle dit à ce sujet lui être fidèle depuis 25 ans, moi c’est au fromage de Beaufort et à la Vanoise qu’en la circonstance va ma loyauté et depuis plus longtemps encore !  

 

 

                                 Devant le centre international de séjours

 

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C’est en 1985, à l’occasion d’une classe de neige organisée par l’un des C.E.2 d’une école de Morières dans laquelle mon fils était élève que j’ai découvert le Parc du même nom. Je participais en qualité d’accompagnateur à l’encadrement d’un groupe d’enfants. Nous logions au centre international de séjour de Lanslebourg dont le directeur, monsieur Bernard Jorcin, était également le maire du village.

 Grand personnage qu’il m’a été permis de côtoyer à la fois dans le cadre de ses fonctions, mais également dans sa connaissance de la marche sur glacier sur lesquels il m’a plusieurs fois guidé. Grand humaniste par sa générosité à accueillir des jeunes en panne d’avenir, des jeunes en difficulté d’insertion. Intégrés au sein des équipes de cette grande maison, encadrés par un personnel solide et porteur du projet de leur patron, qui à la cuisine, et pour d’autres à l’entretien, la plupart d’entre eux retrouveront dans ce cadre l’estime d’eux-mêmes et la reconnaissance de ceux qui leur ont fait confiance. Depuis ce temps, certains sont devenus des employés titulaires de l’établissement alors que d’autres travaillent sur la station de ski de Val-Cenis-Lanslevillard exerçant à des postes divers. Au fil des années, je revois ces jeunes dont certains ont fondé ici leur foyer et que j’ai vu arriver un peu comme des pèlerins en quête d’un lieu où faire le point à propos de leurs interrogations. Je dirais plutôt de leur errance pour ce qui les concernaient. Ils venaient de loin pour la plupart, alors que d'autres semblaient arriver de nulle part, tellement ils étaient perdus dans leur vie.

 

L’année suivante, après la classe de neige et pour mon grand plaisir, je fus sollicité pour celle dite de découverte. Le projet des enseignants se déroulant au printemps, c’est dans une nouvelle aventure et dans une configuration de terrain en prise avec la faune et la flore de la région que la Vanoise se présente alors à moi par ses chemins de randonnées. Autres situations, autres rencontres. C’est à ce titre que vingt cinq années durant j’ai accompagné des écoliers sur les pistes de ski, les randonnées en montagne et à l’occasion d’un voyage hors de nos frontières.

 

 

                             Du c.i.s.de Lanslebourg La Dent Parachée

 

  Vu du C.I.S : Le glacier de la Dent Parrachée au lever du jour. 

 

Pour ce qui est de la montagne, je l’ai découverte en 1959. Je parle là de la grande, de celle des neiges qui se veulent éternelles que j’ai foulée lors d’une année passée comme infirmier militaire dans un établissement hospitalier situé en bas de la Grande Gargouille à Briançon.

Avant cela, mon expérience de ce milieu se limitait aux souvenirs liés à mon passé de garçon vacher sur les plateaux ardéchois. Souvenirs de jeunesse où durant les grandes vacances d’été, à la fin de la seconde guerre mondiale, je partais en estive pour y vivre au grand air et bénéficier d’une nourriture généreuse. Si les environs du Tanargue, de La Croix de Bauzon du Lac d’Issarles n’avaient pas de secret pour moi, je ne connaissais rien de ce que représente le monde de l’altitude, des torrents, de la faune et de la flore qui font la spécificité de ces hauts lieux.

 

                              Le Parc de la Vanoise ( Sommaire )

 

                Crée en 1963. Il s’agit d’un parc national. Il se situe entre la haute vallée de l’Isère, celle de la Tarentaise au nord, celle de l’Arc et enfin la vallée de la Maurienne au sud. En résumé, il couvre une partie de la région savoyarde. Il jouxte celui du Grand Paradis sur une longueur de notre frontière avec l’Italie. Les deux parcs sont jumelés depuis 1972. Leurs superficies réunies présentent la plus grande étendue protégée d’Europe occidentale. 

 

                                Bouquetins mâles

 

                              Troupeaux de bouquetins mâles

 

A l’origine de ces deux parcs se trouve le roi d’Italie Victor-Emmanuel II qui avait pris conscience du risque de voir s’éteindre les Bouquetins des Alpes. Traqués à outrance pour leur chair, mais surtout pour des croyances à propos de propriétés dites guérisseuses de certains de leurs organes, le bouquetin, animal qui ne craint pas l’homme, s’est vu décimé dès l’arrivée des armes à feu utilisées pour la chasse. Un cartilage en forme de croix se trouvant dans sa région thoracique était alors particulièrement prisé !!!. 

Le massif de la Vanoise compte 107 sommets à plus de 3000 mètres d’altitude dont le point culminant est la pointe de la Grande Casse à 3855 mètres.

      Informations retenues de la transmission orale et de ma recherche sur le Net

 

Au fil des récits que je compte vous proposer, je vous relaterai quelques unes de mes randonnées et de mes poses de crampons afin de vous parler des nombreux glaciers qui sont le fleuron de ce site prestigieux et dont, pour certains, j’en ai foulé la surface.

Le Parc est riche d’une flore et d’une faune qui sont exceptionnelles.

 

                                                 Renoncule des glaciers.                                         

                                                                                                                                                                                        Renoncule des Glaciers.

 

                                           __________________________

 

 

                           Notre premier séjour en famille

 

 

                Lanslebourg  fin juin 1986. Notre fils avait dix ans, sa sœur, plus âgée, avait décidé pour elle d’une autre destination.

Le village reconstruit à la fin de la seconde guerre a rangé ses maisons le long de la route qui monte de Modane en longeant le cours de l’Arc jusqu’à Bonneval. Cette dernière continue pour s’échapper ensuite par le col de l’Iseran et descendre sur Val D’Isère.

Il reste, en montant sur sa gauche, retirées à flan de montagne, quelques demeures anciennes que les armées allemandes et italiennes n’ont pas réussies à brûler avant de se retirer suite à leur retraite forcée. Assise au pied du col du Montcenis, la commune a, coté italien, pour grande sœur la ville de Suse.

 

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Le centre de vacances est au pied des remontées mécaniques du Pont des Chèvres, équipements permettant de rallier en hiver la station de Val-Cenis. Il s’agit d’un lieu familial important. Sa capacité d’accueil avoisine les trois cents lits, mais l’organisation de la maison est ainsi établie que l’ambiance qui y règne n’a rien à voir avec le chahut des grandes structures que l’on peut parfois rencontrer ailleurs. Sa situation géographique le place idéalement pour de superbes randonnées dont, pour certaines, le départ peut s’atteindre en quelques pas.

Les équipes du complexe comprennent en leur sein des accompagnateurs de moyenne montagne qui encadrent des randonnées sur la journée. Il s’agit là d’un forfait à la semaine que l’on est libre de prendre ou pas. Les groupes et le choix des circuits sont établis et retenus en fonction des désirs exprimés et de la capacité physique de chacun à pouvoir en assumer la difficulté. Chaque accompagnateur part avec une dizaine de clients maximum.

Cette première année c’est le choix que nous fîmes. A la fois par facilité et pour plus de confort, un véhicule nous amenant au départ, puis venant nous reprendre quand le circuit ne se faisait pas en boucle. L’autre raison se résume à la capacité qu’on les enfants à se faire des camarades. Dés notre arrivée, notre fils se trouva un copain parmi les vacanciers et dont les parents, néophytes en montagne, n’envisageaient pas de partir non accompagnés.

Les deux garçons s’entendaient comme larrons en foire et nous, parents, allions dans le sens de leur choix qu’ils faisaient de la randonnée pour le lendemain. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés dans différents groupes et avec, parfois, un accompagnateur que nous découvrions.

 

C’était la toute première fois en quelque sorte où nous partions à l’aventure. Aventure au sens où nous n’allions pas rejoindre des membres de la famille ou un groupe d’amis pour un séjour à la mer comme c’était généralement le cas auparavant. La nouveauté pour nous a été de voir notre fils évoluer dans un milieu qu’il découvrait. Quel bonheur que de sentir son enfant émerveillé, curieux de tout ce qu’il remarque. De le voir, avec sa naïveté juvénile courir après les marmottes qui se jouaient de lui. Sur le sentier du refuge des Evettes, la vue du glacier dont la base paraissait pouvoir se toucher du doigt le stoppa d’admiration. 

 

                                          Marmotte !

 

                              VANOISE 2007 - DIAPO ANNIE 117

 

                  Pour la petite histoire, que peut être je vous raconterai, c’est au départ du même refuge, deux ou trois ans plus tard, toujours avec le même copain et accompagné par Bernard Jorcin, que les jeunes ont fait leur premier glacier . Pour l’anecdote encore, plus de vingt ans après et n’ayant plus depuis des années eu d’échange, ils se sont à nouveau rencontrés par hasard dans ce même lieu où ils s’étaient connus enfants.

  

Chaque jour nous entrainait vers de nouveaux horizons, vers de nouvelles rencontres avec une nature propre à la haute montagne. Je vous invite pour cette première visite du parc, et pour l’avoir déjà évoquée, de partir avec nous en randonnée vers les Evettes, son refuge, son cirque glacière.  

  

                                  Le refuge des Evettes : 2590 mètres 

 

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Pour toutes les randonnées que nous avons faites cette semaine là, un véhicule du centre nous à conduit sur le lieu de départ puis est venu nous reprendre au terme de notre excursion. Aujourd’hui, c’est sur le parking de l’Ecot que nous sommes déposés

 

                         . L'Echo

 

Il y a là un hameau qui attend chaque été ses habitants qui l’ont abandonné à un hiver trop rude. La chapelle et les quelques maisons qui en constituent l’ensemble s’accrochent de façon obstinée aux pentes de l’Iseran. Elles luttent courageusement depuis des siècles contre les vents violents et font face aux déluges d’eau et de neige qui sont le lot commun de l’endroit lors de la mauvaise saison. Situé au dessus de Bonneval sur Arc, il est le dernier lieu d’humanité avant d’entrer dans le domaine des marmottes, des bouquetins, du lagopède ou perdrix blanche, du lièvre variable..... et autres fleurs et animaux divers.... .

 

 

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Montée au refuge par des militaires. Au fond: le hameau de l'Ecot 

 

Pour cette première et en raison d’un reliquat de neige trop important au dessus de la cascade de la Reculaz, l’itinéraire emprunté sera celui qui s’en va sur la droite après avoir sauté le ruisseau de la Picherse.

 

De toutes parts de la montagne de l’eau dégringole en cascades plus où moins bruyantes en fonction de leur débit. La rosée du matin fait briller de mille couleurs un parterre de fleurs plus belles les unes que les autres. Les trolles, ces boutons d’or à la corolle globulaire, tapissent d’un jaune citron de grands espaces herbeux.

 

 

                                  Trolles. VANOISE

 

                                  Les trolles

 

Il est encore de bonne heure, le besoin d’en découdre avec la dénivelée s’impose au risque de se laisser engourdir par le froid et pourtant nous sommes en plein mois de juillet. Au dessus de 2000 mètres, l’air frisquet réveille les esprits et les cœurs que l’altitude fait battre plus fort. Les yeux n’ont de cesse de vouloir s’arrêter sur mille choses à regarder. A présent le sol est recouvert de rhododendrons, de campanules et de violettes aux teintes variées selon leur espèce et leur exposition au soleil. Sur les espaces plus découverts, les gentianes printanières, discrètes, ont trouvé refuge à l’abri des rochers. Celles de koch à la fleur plus importante, semblable un peu à celle du gloxinia, complètent une palette de bleus à faire palir les peintres d'envie d'en pouvoir en restituer fidélement la couleur. 

 

 

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                                Gentiane de koch

 

La montagne résonne du sifflement des marmottes, du bruit de l’eau et du chant de toutes sortes d’oiseaux dont la plupart me sont inconnus. Du fond des petits ruisseaux que la lumière du matin arrose de sa fine lumière, de petits cailloux renvoient des brillances allant de l’argenté à des verts émeraudes qui font la joie des enfants au point d’en remplir leurs poches. François, notre guide est assailli de leurs questions à propos d’une multitude d’interrogations. Il prend le temps de leur répondre avec le ton du pédagogue rodé à l’exercice de leur impatience.                             

Cinquante minutes d’un pas raisonnable nous conduisent à un replat à partir duquel il nous est proposé le choix entre deux sentiers. Une pause nous permet une petite restauration et le temps de la réflexion pour se déterminer quant au chemin à prendre. Ce sera celui qui monte vers le Plan des Roches, plus long, mais moins raide que l’autre. Nous partons pour une grande boucle afin de contourner un aplomb, avec le sentiment d’être à contre sens de l’objectif visé. Nous rencontrons de gros névés à partir de 2400 mètres. Cette neige au sol présente en plein été surprend notre fils qui n’osait croire à cette rencontre pourtant annoncée. C’est avec un bonheur qu’il exprime sans retenue qu’il va et vient dans la file pour nous montrer son adresse à négocier le terrain. 

Après ce qui se présentait comme une traversée en oblique, à présent le sentier, pentu, monte droit vers ce que l’on devine déjà comme étant le cirque glacière.                                                         

Le soleil qui brille de tous ses rayons nous permet de marcher en tenue estivale. C’est le contraste du climat de haute montagne où il faut avoir avec soi de quoi passer d’une saison à l’autre en quelques minutes parfois.

 

                                        Le pont de pierres de la Reculaz

 

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Le passage au refuge des Evettes est court. Le pique-nique est prévu au pied du petit pont de pierres sous lequel passe l’eau de dégel du glacier qui alimente la cascade de la Recula.  

Le spectacle est grandiose, le regard s’ouvre à présent sur un immense monde minéral, d’eau, de neige et de glace. Moment exceptionnel où sous l’effet du chaud soleil d’altitude, il est possible d’entendre d’où nous nous trouvons, les craquements du glacier qui bouge. 

Après le repas, tout en restant prudent, une partie du groupe n’a pas pu résister à l’appel d’une visite rapprochée du premier sérac. Il nous paraissait être à portée de main et pourtant il nous fallut une bonne heure de marche pour apprécier la hauteur de la falaise de glace qui se dresse là comme un défi. Tout un nuancier de vert et de bleu en teinte par endroit la transparence d’une manière surréaliste. Cette masse compacte qui représente en fait la queue du glacier, arrive là au terme d’une glissade qui a pu durer des décennies, des siècles peut être pour être réduite puis fondue par la chaleur de l’été. La neige, encore abondante l’hiver dans cette partie de la Vanoise alimentera à nouveau l’épaisseur du manteau d’un phénomène qui se perpétue depuis la nuit des temps. Ainsi va la vie des glaciers sauf si, comme cela est prédit par les météorologues, le changement climatique en décide autrement.

 

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A ce stade de grandeur, d’éclats, notre fils découvrait à l’occasion de nos randonnées la magie, la divination qui habitent la montagne. Il en reste à ce jour un passionné et ne rate pas l’occasion de retourner sur les lieux de ses premiers pas, où plus jeune nous avons ensemble arpenté les plus beaux circuits qui soient donnés de faire à la ronde de Lanslebourg et de sa région.

La montagne vous gagne comme le dit un slogan publicitaire en vogue aujourd’hui. Pour ma part, j’ai conscience d’avoir beaucoup appris en la pratiquant.

Je sais qu'il est banal de redire combien la montagne est belle, mais je crois bon de le rappeler pour que nous gardions en conscience l’importance qu’elle représente pour l’homme. Je crois en effet bon de souligner, entre autres réserves, sa capacité a pouvoir stocker dans ses glaciers les milliards de mètres cubes d’eau douce dont la planète est dépendante.

  

           Près du sérac. A remarquer l'effondrement de l'un de ses flancs

 

 

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La montagne nous offre un terrain de jeux aux activités multiples. Elle est diverse et variée tant au plan de sa faune que de sa flore. Elle est source d’évasion. Elle est cette immense propriété, ce grand jardin où il fait bon s’ébattre. Elle est une terre de prédilection pour y cultiver les fruits de la découverte, de la volonté, de la connaissance et de la modestie. Accueillante mais pouvant être hostile, elle est cet ensemble dont il faut savoir tenir compte pour que notre cohabitation avec elle reste une rencontre heureuse.                                                                                           

  

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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 21:40

 

 

                                                           Au départ de Lagnes

 

Les Esclops....  à la rencontre du mur de la Peste.

 

                                                      Photos classées divers 025 

 

             Ce dimanche 8 Mai 2011, le sort m’a désigné pour conduire ce groupe qui ne vous est pas inconnu... si vous avez pris connaissance du récit de nos dernières sorties.

       Marcher pour le plaisir de la découverte, marcher pour entretenir cette fonction mécanique qu’aucun robot à ce jour n’est encore capable d’en reproduire l’activité dans ses équilibres et sa précision. Même si pour ce groupe il ne s’agit pas d’aller vers une découverte, reprendre les traces de nos pas anciens nous amènent à nous réunir. À faire de nouvelles rencontres.

 

        Lagnes se trouve à une vingtaine de kilomètres d’Avignon. L'approche du site se fait en voiture. Le départ effectif de la randonnée est alors placé idéalement pour préparer l’échauffement musculaire servant à mouvoir nos vieilles carcasses, avant de s’attaquer à la dénivelée et de passer aux choses sérieuses!

      Lagnes est une commune de 1700 habitants située sur la pointe sud-ouest des Monts de Vaucluse. De son passé médiéval, elle conserve les vestiges d’un château dont l’origine remonte au XIIIe siècle. Une balade au cœur du village vous permettra de découvrir de magnifiques demeures d’un antan riche d’histoire.

                                                                                                                                                                                                            Photos classées divers 008

  

                                                   Fontaine '' Papale'' de Lagnes

 

 

       Le thème choisie pour cette sortie me donne l’occasion de vous parler de ce mur que les hommes ont construit en 1721 en vertu du principe de précaution !

      En préambule, je veux souligner le côté cocasse de cette histoire : À savoir que le cheminement et l’origine de la propagation des maladies étaient encore inconnus. Ce n’est qu'en 1881 que Pasteur met à jour l’existence des microbes.

      Ce mur sera gardé en armes dans un premier temps par les soldats de la Papauté, puis par ceux du Royaume à partir du moment où, en Août, la peste touche Avignon. Ce mur édifié pour protéger le Comtat Venaissin, sera alors pris en charge par la France qui à son tour isolera le territoire Papal infecté. Le blocus sera levé en Janvier 1723.

       A priori, ce fronton, rempart ridicule au regard de nos connaissances actuelles sur la science et sur la médecine, était censé faire barrage à l’épidémie de peste qui sévissait à Marseille.

       La Provence a connue trois grandes épidémies de peste répertoriées dans son histoire : 1347/1353. 1580 et 1720, celle qui est à l’origine du mur en question dans ce récit.

       Le coupable de cette catastrophe sanitaire est le Grand Saint Antoine, bateau en provenance de Syrie, dont la cargaison était essentiellement constituée de tissus de soie, prévus pour fournir la très importante foire de Beaucaire qui se déroulait en Juillet, et de toile de drap pour une fabrique de voiles destinées à la marine marchande. Arrivé en rade de Marseille le 25 Mai 1720, il est mis en quarantaine au large de l’île de Jarre, car durant la traversée, des marins ont été victimes de morts suspectes.

       En vérité, l’explication de la pandémie est à imputer à la corruption. Si, dans les faits, le bateau n’a pas accosté dans le port à son arrivée, sous la pression du propriétaire de la cargaison, un certain Jean-Baptiste Estelle, les tissus ont été ramenés à terre. Entreposés dans la cale, ils se sont trouvés contaminés pas les déjections des rats qui, avec les puces, semblaient être les vecteurs connus de la contagion. La manipulation, puis la dispersion de la marchandise, ont rapidement propagé le bacille de Yercin. L’identification formelle de ce dernier ne sera confirmée qu'en 1898 par le chercheur du même nom.

      Marseille, dans les années 1700, comptait une centaine de milliers d’habitants. Elle en perdit 50.000. Un Marseillais sur deux fut emporté par l’épidémie. La Provence, totalisa, quant à elle, 120.000 morts

 

                                                            Photos classées divers 020

 

                                                        Borne balisant le sentier de la peste

 

 

       Des bornes montrant l’entrée du chemin conduisant sur les lieux du site, montrent l’accoutrement des médecins de l’époque. Il présente un espèce de masque prolongé d’un grand bec qui semble être fabriqué en bois. L’intérieur contenait des épices forts qui se voulaient à la fois, protecteur de l’agent infectant et efficaces contre les odeurs pestilentielles des cadavres qui empuantissaient l’atmosphère des hôpitaux et des rues de la ville. Aucun traitement efficace n’était en mesure de venir à bout de cette infection. Seul l’isolement des populations malades était capable d’en éteindre la progression.

       Le mur de la peste, appelé également mur de la ligne, dont ces dernières années le sommet qu'il traverse au dessus du village de Murs fut baptisé Col de la Ligne, parcourrait notre région sur 27 kilomètres. Ailleurs, pour se protéger, la méthode consistait à creuser des fossés de plusieurs mètres de profondeur sur autant de largeur!

       La hauteur du mur,  de cette giroflée ( belgicisme ) a été fixée à six pieds, soit 1m,95 et à deux pieds de largeur, soit 65centimètres par le Carpentrassien Antoine D’Allemand, ingénieur et cartographe de son état. Le mur, dans un premier temps, fut élevé par les locaux, les habitants des villages près desquels devait passer la muraille. Ils étaient réquisitionnés, sans solde et ils devaient, en outre, fournir leurs outils de travail. L’épidémie se propageant plus rapidement que l’avancée de la construction, des salariés furent mis sur le chantier avec un contrat au mètre construit, ce qui bousta l’énergie des travailleurs !  

 

 

                                         Photos classées divers 023                                                                                                                                                         

                                     Abri servant à la protection du soldat montant la garde.

  

       Érigé en pierre sèche le mur était équipé, en intervalle régulier, par une quarantaine de guérites destinées à abriter un soldat en arme. Sur sa longueur, plusieurs petits bâtiments servaient de logements de repos pour les hommes ayant terminés leur tour de garde. Une écurie et un local à fourrage complétaient l’édifice. Les consignes étaient des plus strictes. Personne ne devait franchir le mur pour pénétrer sur les terres du Comtat. Les animaux, les rats étaient particulièrement visés et chassés.  

      Depuis 1983, une association composée de bénévoles, se charge du relevé précis de l’emplacement originel de cette construction. Elle organise des chantiers de restauration des différents édifices le longeant. Se trouvant, encore aujourd’hui, et pour l’essentiel de son tracé en zone non carrossable, les pierres n’ont pas pu être récupérées à d’autres fins. Elles gisent à même le sol, au pied des ruines que les intempéries, le gros gibier, tels que les sangliers nombreux dans cette contrée, ont réussis à mettre à terre.     

                                                                                                                                                   

                                                 ________________________ 

                                                                                           

       La randonnée. Près de l’école communale, une place située dans le bas du village de Lagnes permet de garer les véhicules en sécurité. Face à l’école, prendre un chemin goudronné sur quelques longueurs qui indique Cabrières-Les Esperelles. Le panneau précise une altitude de 116 mètres.                       

      Rapidement, la garrigues devient notre environnement. Chênes verts, Genêts de Provence, chèvrefeuille, Romarin, thym et fleurs diverses nous accompagnent le long de ce qui devient, tantôt un sentier, puis plus loin, une voie empierrée. Un petit étang est à contourner par la droite, des traces jaunes sont à suivre jusqu'à la traversée de la route de Cabrières.

 

 

                                  Photos classées divers 056

                       

       Pour un rappel de mémoire : Dés la route traversée, un monument et une plaque commémorative indiquent un lieu de résistance à la gloire de Jean Garcin, allias colonel Bayard. Comme résistant, Jean Garcin a, à son actif, de nombreux faits d’armes. Entre autre action, il a organisé et sécurisé le parachutage de Jean Moulin sur les Alpilles qui eut lieu le 2 Janvier 1942 à 3h 30 du matin.

 

                                   Photos classées divers 019

      Au plan spécifiquement politique, Jean Garcin, né à Fontaine de Vaucluse (1917-2006) occupa diverses fonctions communales et départementales. Il fut maire de Fontaine de Vaucluse et conseiller municipal du Thor, président du conseil général du Vaucluse et vice-président du conseil régional de Provence-Alpes et Côte-d’Azur.

       Après une halte sur ce lieu chargé du passé glorieux d’un homme, qui à travers le sien, honore celui de nombreux autres patriotes, l’histoire du mur reprend son cours.

 

       De cette aire, un regard sur votre gauche vous laissera voir le panneau indiquant la direction à prendre. Outre la signalétique classique, une borne ornée d’un dessin à la caractéristique surprenante vient vous confirmer le sens de la visite. Au milieu d’une végétation aux essences diverses, et après quelques centaines de mètres, des travaux relativement récents montrent le début de ce mur qui, en son temps, occupa des centaines d’hommes pour sa construction et un millier de soldats chargés de le garder durant près de trois ans.

       Sur deux bonnes heures de marche, un sentier caillouteux longe ce rempart qui se voulait être le garant de la santé des Comtadins, en ce temps où l’on pouvait aller jusqu’à croire qu'il pouvait servir de filtre au mystère qui entourait les maladies. 

      Une citerne destinée à recueillir les eaux de ruissellement marque l’intersection qui permet de rejoindre directement, soit Lagnes ou Fontaine de Vaucluse. Notre parcours, quant à lui est prévu pour continuer sur les traces de la muraille, par la piste de La Pouraque. Ce qui fut un mur, n’est à présent que ruines qui petit à petit s’écarte de la piste en direction du Col de la Ligne. Au point où il part sur la droite, l'emplacement d'un corps de garnison reste visible. Il devait s’agir d’un bâtiment capable d’accueillir bon nombre d’hommes, de  chevaux et de provisions pour ses locataires.

 

                                     Photos classées divers 005     

       

      Même si le paysage est agréable, et la vue sur le grand Luberon riche de ses reliefs, le chemin tracé droit devant nous devient lassant.  Sur la gauche, un abri pour les chasseurs de sangliers, espèce de tourelle en bois, annonce la proximité de l’intersection à prendre pour descendre sur le village de Fontaine de Vaucluse.

       Trois heures de marche d’un pas raisonnable, midi et demie sonnant, sont les bonnes raisons qui marquent ce lieu comme étant l’endroit rêvé pour le pique-nique.                                                                                                                                                                      Je ne vais pas refaire le descriptif de l’étiquette des bouteilles qui sont sorties des sacs, puis des gâteaux et autre sucrerie qui honorent le parterre de nos arrêts champêtres. Sachez une bonne fois pour toutes que ces agapes sont inscrites à notre régime de randonneurs. Certes, si nous usons de tout cela avec modération, comment résister aux produits régionaux, dont le vin, qui en plus de dessoiffer, renouvelle à cette occasion l'idée du partage.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

              Arrivé à ce terme de la balade, le plus gros de l’effort est signé. Il reste, pour rentrer, à descendre le vallon de la fontaine de l’Oule. Le sentier est exigent au niveau de l’attention. Beaucoup de cailloux non stabilisés mettent l’équilibre du marcheur en difficulté. A mi-chemin de la désescalade, se présente la particularité de l’endroit. Elle se manifeste par une cavité naturelle dans laquelle, de son plafond, de l’eau goutte pour former un espace humide amménagé.

 

                                     Photos classées divers 036

 

       Nouvelle croisée de chemins. Pour nous c’est à gauche. Lagnes est indiqué. Le sentier surplombe la route goudronnée. Un raidillon nous ramène sur le plateau. A noter qu'à cet endroit, la lecture du tracé n’est pas évidente. Le retour au village se fait à présent au milieu d’une campagne dans laquelle fleurissent des maisons restaurées au regard d’un cahier des charges strictes. Il faut dire, je le souligne, nous sommes pas n'importe où, mais dans le parc naturel régional du Luberon!

      Sans se presser, mais sans prétendre pouvoir faire une longue sieste, six heures sont nécessaires pour boucler ce circuit de 20 kilomètres. Calcul obtenu grâce au podomètre de notre président. Hormis cette longue ligne droite avant le repas, la randonnée reste intéressante tant au plan culturel, qu'à celui de la découverte de paysages marquant les caractéristiques de la région des monts de Vaucluse.

       Ils sont faits d’un monde minéral et d’une végétation typique de la garrigue. Chênes verts, buis, cistes, de fleurs de lin, aphyllante de Montpellier et ses plantes aromatiques en recouvrent un sol aride et rocailleux.

 

                                       Photos classées divers 026

 

                               Aphyllante de Montpellier, à distinguer de la fleur de lin.

 

      A part quelques grimpettes courtes mais  raides, les six cent vingt mètres de son point culminant s’atteignent, pour sa majorité, par une pente douce. A préciser toutefois que le sentier présentant de bonnes montées-descentes, le cumul de la dénivelée est largement supérieur à la soustraction de base qui ne prendrait en compte que l’altitude du départ à celle de son passage le plus haut!

 

      Avant les grandes chaleurs de l’été, il reste encore quelques semaines pour prévoir une prochaine rando. Si je suis de la partie,  je vous promets de vous rendre compte du comportement  de  mes camarades  ! 

                                                                                         

                                                                                                                                                      

                              @ plus, comme écrivent les jeunes !

 

Note : Google a été l’un de mes canaux d’information pour l’historique du mur de la peste.

 

  Vous éprouvez le besoin d'avoir de plus d'informations sur le site du Mur de la Peste en particulier? Et plus largement sur le Luberon?

 Ci joint le lien permettant  d'accéder à toute une série de compléments sur le Luberon, ses monuments, ses particularités.....

 

         http://luberon.fr/tourisme/les-sites-touristiques/monuments/annu+mur-de-la-peste+1706.html

                                                                                     

 

                                                                                Fleurs de lin.

 

 

                                              Photos classées divers 031 

                                                                                          

 

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 07:42

 

Photos-classees-divers-066.jpg                              Au départ de BLAUZAC (Gard)

 

                                                 Photos classées divers 014                                      Capitelle possédant un étage

     

       Ce dimanche 20 mars 2011, le groupe des Esclots, avec pour accompagnateurs René et Pierre, est parti en direction de la frontière des Cévennes pour une rencontre avec les vestiges d’un passé. La mission de nos guides était de nous conduire dans la garrigue à la recherche de ces cabanes de paysans que l’on appelle ici des Capitelles

      Capitelles, en référence à chapiteau dans le département du Gard ou Bories, dans celui du Vaucluse. Deux appellations différentes pour des monuments aux techniques de constructions semblables, à peu de choses près.

      Si, pour les Capitelles, l’étymologie est arrêtée à celle de chapiteau, celle des Bories veut se distinguer par des origines aux racines multiples, dont deux parmi d’autres peuvent être retenues.                         Photos classées divers 059

      L’une est notée dans le dictionnaire de Paul Cayla. Elle fait référence à une unité de surface des terrains agricoles. Terrains qui comprenaient sur leurs sols une ou plusieurs  constructions en pierres sèches dont le nom était inspiré du latin Borium que l’auteur rapproche à celui de Buron. Il s’agit, là, également, de cahutes montées avec des techniques approchantes de celles des Capitelles et des Bories que l’on retrouvent sur les plateaux Lozériens, du Gévaudan et Photos classées divers 013plus largement en Auvergne.

 

        Le sommet de la toiture est fermé par cette lourde pierre.

 

      L’autre hypothèse parle d’étables à bœufs, Bovaria, Bovis en latin, puis Borie. Deux désignations différentes pour des monuments similaires. Il s’agit, généralement, pour ces deux modèles, de petits édifices réalisés en pierres sèches extraites à même les sols environnants, choisies, mais posées en l'état, sans taille particulière les unes sur les autres et sans aucun lien. Leurs constructions d’un poids considérable relèvent d’un savoir faire qui a fait ses preuves en matière de solidité. La conclusion du toit en forme de voûte fait appel à un équilibre d’ensemble fort ingénieux quant à la disposition de ses éléments qui en ferment son sommet.                                               

      Si l’architecture des édifices se trouve avoir des points communs pour ce qui concerne ces deux départements voisins, l’origine du nom de Borie faisant référence aux bovidés pose toutefois questions. En effet les terrains arides des alentours de Gordes, des monts de Vaucluse sur lesquels se trouvent moultes Bories ne revêtent pas les qualités de terres à pâturages aptes à pouvoir nourrir des animaux aussi consommateurs de verdure !. Il reste à penser que les bœufs qui servaient aux labours, étaient montés de la plaine avec le fourrage servant à leur nourriture le temps de la saison des cultures !!                                                        

      Mais revenons aux Capitelles. Nous sommes pour la journée sur de magnifiques sentiers  Gardois longés par de  larges murailles épaisses comme des fortifications à la Vauban. Elles sont, pour la plupart d’entre elles, restaurées avec soins par des associations de bénévoles ou par les propriétaires, pour ce qui concerne les domaines privés.  P1010988[1]

 

      Le circuit est fléché. Il tournicote au milieu des champs de vignes et de bosquets de chênes verts. Contrairement aux Bories, implantées sur des espaces caillouteux, secs et en plein soleil, les Capitelles se trouvent sous une végétation arborée. Elles se cachent au milieu d’une nature accueillante.Toutes sont entourées d’un mur d’enceinte délimitant un territoire qui peut, pour certains, s’évaluer à un hectare et plus.                                                                                               Photos classées divers 049

        L’époque de leurs constructions, quant à elle, reste sujette à des annonces mentionnées comme étant fantaisistes par les historiens qui se veulent réfléchis. En effet, certains ‘’érudits’’, sans preuves archéologiques, sans archives crédibles les ont datées, qui du néolithique ou remontant aux Ligures et pour d’autres aux Vaudois. Ces thèses parlant d’une ancienneté aussi lointaine ne semblent pas fiables. Les bâtiments étant élevés à même la terre et sans aucune fondation n’auraient pas pu résister aux turbulences du temps et n’auraient, par conséquent, pas pu laisser les vestiges que l’on peut rencontrer sur cette partie de notre territoire..

      Plus sérieusement, un testament de 1630 ( sous le règne de Louis XIII ) de Guillaume Amalric, laboureur de son état et résident à Moussac, mentionne pour la première fois le nom de Capitelles comme étant un bien répertorié sur le domaine lui appartenant. Il semblerait qu'à partir de cet écrit officiel rien ne prouve, à quelques dizaines d’années près, une existence antérieure à ce temps pour ce qui concerne ces constructions sur notre sol.           

                                                          Terme en pierre délimitant une propriété

 

                     Photos classées divers 057

      Les Capitelles, comme les Bories, avaient pour usage principal une fonction d’abri pour l’outillage et pour le bétail. Cependant, certains de ces édifices comprenant plusieurs pièces, dont certaines à l’étage, ont sans doute servi de logement soit à l’année, soit pour la saison agricole ou d’estive pour les bergers. Il n’est pas exclu également que des charbonniers, nombreux dans ces forêts propices à la fabrication du charbon de bois jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, aient utilisés les capitelles comme habitation.  Des citernes creusées dans la roche et destinées à collecter les eaux pluviales sont encore visibles à proximité de certaines de ces constructions. Elles semblent témoigner d’une vie sédentaire de personnes ayant vécues sur les lieux.

      Dans le Vaucluse, près du hameau de Travignon et sur la piste des Lays en particulier, grand nombres de ces réservoirs, appelés localement des ayguiers, taillés dans le calcaire et recouverts d’un petit bâtiment du style Bories ou Capitelles, attestent de cette probabilité.

      A noter que nous ne sommes pas les seuls à avoir des vestiges construits de la sorte. En effet, ils s’en rencontrent en Espagne, en Italie, en Suisse, en Grèce, au Pays de Galles, en Irlande et même en Palestine.

 

      Superbe la ballade. Riche grâce aux associations et à leurs bénévoles, qui pierre après pierre, remontent, restaurent ce que le temps a abîmé ou avait détruit.Photos classées divers 043

 

 Cependant, faute de main d'oeuvre spécialisée, les pierres des édifices effondrés sont quelquefois utilisées pour la construction de mazets provençaux de type classique.

                                                                

 

       Ballade riche de l’histoire de ces paysans qui ont, voici plusieurs siècles déjà, construit ces centaines de Capitelles autour de Nîmes et Uzès, pour ne parler que de cette région Gardoise.    Photos classées divers 034

       Merci à tous ceux, qui par respect d’une mémoire à entretenir, font renaître ce que les anciens nous ont laissé comme marque de leur passé.                            

 

             ''L’histoire avance, mais demain est sans avenir s’il ne prend pas le passé pour fondation'' .                    

 

Note de l’auteur : Certains éléments de ce récit sont inspirés d’informations recueillies sur Internet.

 

                                                                                                                                                                                                                                        numérisation0007-copie-1

                        Capitelle et Borie. Acrylique sur toile.  

 

                                                       Marcel Tauleigne  DSC 8473 A

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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 21:52

                                                                     

       Le village de Saumane est situé dans les Monts de Vaucluse. Il était antérieurement appelé Somanna ou Saumanna et aurait pour étymologie, sommet (som) ou ânesse (sauma). Le site comprend de nombreuses grottes qui étaient habitées bien avant l'ère Chrétienne. 

            Photos rando Saumanes.27.02.11                                                                                                                    

      Pour l’histoire d’une émancipation qui lui valu mille tourments, un certain Marquis de Sade résida à Saumane dans un château appartenant à l’un de ses oncles, où, selon les ragots de l’époque, il s’y faisait quelque expérience dans le domaine du libertinage et de la débauche coquine, si vous voyez ce que je veux dire !!!

      Donatien Alphonse François, marquis de Sade est né en 1740. Il est le fils d’une grande famille, dont le père Jean Baptiste, comte de Sade était : Seigneur de Saumane et de Lacoste, et coseigneur de Mazan. De nombreuses propriétés et châteaux, sis en Provence, sont accolés au nom des Sade, dont le musée Calvet en Avignon.

      Sur les 74 ans que dura sa vie, celui à qui l’on attribue l’origine du mot sadisme, passa 27 ans privé de liberté, soit en prison et à la Bastille pour une part, soit à Charenton dans la célèbre maison pour fous. Il doit une partie de cette sanction à un certain Bonaparte et aux Papes avignonnais, moralistes pour raisons politiques !

      Le marquis de Sade qui s’éteignit en 1814 reste, toutefois, un philosophe reconnu à la pensée sans tabou et un écrivain dont le style dérangeait l’hypocrisie d’une bourgeoisie voulant nier tout talent à un homme qui livre son intimité !

 

                                A prèsent, c'est parti, nous marchons...

 

       Michel, le Parisien dont je parle dans mon récit ‘’D’un moulin à l’autre’’, était, pour ce 27 février 2011, le guide suprême du groupe des Galéjaîres de Barbentane. Pour la traduction, les Galéjaîres sont des conteurs, des amuseurs, des taquins également. Le choix de ce départ ne lui fut pas discuté, peut être pour les histoires croustillantes qu’il laissait augurer !

       La curiosité, peu après le départ, fut de voir un oratoire planté à la croisée des chemins. Une Madone logée dans son habitacle, l’air compatissant, accueille la colonne des pèlerins qu’elle croit sans doute avoir reconnu comme étant les disciples repentis de l’ancien locataire des lieux !.    

                               Photos PING. 23.02.11 052

      Pour la photo, par politesse, par dévotion pour certains, une halte est faite au pied du monument. Sur des plaques de marbre, en langue provençale, un discours nous est écrit sur l’origine de cette Piété. Il se veut rassurant, ce qui nous engage à partir pour notre croisade a travers les pins, les chênes verts, le thym et autres senteurs dont parle Gilbert Bécaud dans les marchés de Provence.   

Photos PING. 23.02.11 064

      Habillés de tout ce qui peut tenir chaud, nous voila partis sur un chemin de pays qui conduit en direction d’un sommet pierreux. Il sera le point culminant de notre randonnée. Un vent violent et froid perturbe notre marche sur un sentier dont la pente est sévère. Il s’agit d’un phénomène climatique appelé ici, le Mistral noir. Les nuages chargés de résidus neigeux qu’il pousse en provenance des Alpes, assombrissent le ciel au point de le boucher. Sur les tronçons découverts, Eole nous bouscule. Le paroxysme est atteint à l’approche de la vigie où des bourrasques avoisinant sans doute cent à l’heure, mettent à l’épreuve un équilibre que l’on a du mal à maîtriser.               Photos rando Saumane

       La situation m’amène à préciser que dans ces conditions, les hommes, pour leurs arrêts pipi ont intérêt à prendre en compte la direction du vent. Je conseille en effet, par expérience et pour limiter une prise de risque, un positionnement vent favorable qui de plus, donne l’impression aux septuagénaires du groupe de pouvoir encore pisser loin !!! 

      Sauvés, la descente sur Valescure s’opère sur un versant presque au sud. L’abri qui en découle est le bienvenu, alors que la traversée d’éboulis met Pierrette en difficulté. Elle, qui sans encombre nous arrive d’un périple aux Indes, la voilà scotcher devant un monticule de gravillons et de sable ! Et pendant ce temps, le Michel en question, chevalier servant de la Dame, il faut que vous le sachiez, caracolait en tête. Normal dirent certains, puisqu’il est le meneur, mais tout de même !! Heureusement que Daniel, pressentant le risque d'une chute possible restait dans ses pas au cas où..... Etait-ce une entente avec le Parisien ?. Mais...., cela ne nous regarde pas !                Photos rando Saumane.27.02.2011 Photos PING. 23.02.11 076

       Valescure est une propriété de 240 hectares nichée dans un vallon. Elle a été rachetée par la commune de Saumane qu’elle sauve petit à petit de la friche et de la ruine pour ce qui est des bâtiments. L’endroit est superbe, un coin en dehors du couloir venteux est choisi pour le pique-nique. Je surprends notre guide qui lève le verre de la satisfaction, devant son Indienne retrouvée. Le coup de fourchette des marcheurs est vaillant. Le cœur est à la fête devant cette nature qui s’offre en spectacle. Le soleil revenu et le vin, au delà d'apaiser la soif, remettent en route le réchauffement des corps que le froid avait engourdi.    

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Photos randoPhotos PING. 23.02.11 069                                                                                                                                                        

       J’aime entendre le vent lorsque j'en suis à l'abri. J'aime, après un repas aussi frugal fut-il, m'allonger sur un lit de feuilles avec mon sac à dos pour têtière. J'aime, à l'écart du groupe, partir vers mes ailleurs où vivent mes souvenirs, où naissent mes projets.                                                                                  Photos PING. 23.02.11 055        

 

       Le retour se fait sur des chemins que l’homme a empierré voici des siècles. Des murets de pierres sèches en bordent la limite. La campagne, encore endormie semble vouloir profiter d’un supplément de repos avant d’être assaillie par les grosses chaleurs

de l’été et le vacarme des touristes.  

  Photos PING. 23.02.11 083

 

      Encore une journée mise à profit pour partager un plaisir qui ne coûte que l’envie de vouloir. De vouloir être heureux avec pour seule richesse une paire de chaussures, quelques vêtements chauds, un sac à dos, une petite dose de courage pour affronter la froidure. Encore une journée à saisir l’occasion d’être ensemble. Encore, encore, et surtout la chance d’une conscience convertie à la valeur des bonheurs simples.

      Dans le haut du village que nous gagnons dans un dernier élan, les grilles du château du Marquis de Sade sont fermées. Quant aux murs de sa grande carcasse, ils sont restés gardiens de leurs secrets, malgré les sollicitations de ceux, qui encore aujourd’hui, cherchent à les faire parler !                                                                                        

  Photos rando Saumanes. 27.02.11

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