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10 juillet 2017 1 10 /07 /juillet /2017 21:36

Histoire sommaire de l'Irlande. Elle commence avec les premières traces d’habitations humaines, il y a plus de 10 000 Av-JC, quand des chasseurs-cueilleurs venant de la Britannia, Grande Bretagne actuelle et d’Europe continentale, s’installent sur l’île. Quelques traces archéologiques de cette période sont encore visibles.

       *Les Celtes arrivent au début du IIe millénaire avant notre ère et celtisent les autochtones. 

    *À la même époque, les Romains qui occupent pourtant la majeure partie de la Britannia, ne mettront jamais les pieds sur cette île qu'ils nomment Hibernia. Pour eux, sa population est trop difficilement assimilable et trop loin du cœur de l'Empire ! 

     *Suite à l’arrivée de Saint Patrick en 432, puis à celle d'autres missionnaires, le christianisme supplanta les pratiques celtiques. La christianisation de l'Irlande marque ainsi la fin de la civilisation celtique, du moins en ce qui concerne sa mythologie. En effet, la structure de la société, quant à elle, sera maintenue, avec, pour particularité, une classe sacerdotale prédominante.

 

 

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Saint Patrick, patron de La République d'Irlande. Photo empruntée à l'album du Net.

 

     L'histoire raconte que la conversion du pays s'est faite sans violence. Phénomène particulièrement rare pour qu'il soit souligné.

Irlande Juin 2017 116

Dolmen de Poulnabrone

 

          *À partir de l'an 800, après une succession d’invasions Vikings, la culture monastique et les différentes dynasties régionales de l’île s'en trouveront profondément modifiées. Cependant, ses institutions antérieures se révèlent assez fortes pour survivre et assimiler les envahisseurs.

           *L’arrivée de mercenaires normands en 1169, marque le début de plus de 700 ans d’implication directe de ces envahisseurs. Par la suite, les Anglais occuperont partiellement l'île. Le royaume d'Angleterre ne cherche pas, alors, à  en obtenir le contrôle complet. Il ne mettra en oeuvre son projet qu'à partir de la Réformation Anglaise et suite à des campagnes militaires datées de 1534 à 1691. Cette période sera marquée par une politique de colonisation de l'Irlande par l’Angleterre qui conduisit à l’arrivée de milliers d’Anglais et d'Écossais protestants sur le sol de l'île. Alors que la défaite militaire et politique de l’Irlande gaélique devenait plus claire au début du XVIIe siècle, l’appartenance religieuse devient progressivement un facteur identitaire qui divise la population, tandis que le facteur linguistique s’estompe à mesure que le gaélique est dominé par l'anglais. À partir de cette période, les conflits liés à la religion, devinrent un thème majeur de l’histoire de l’Irlande.

        *En 1613, le renversement de la majorité catholique dans le Parlement d'Irlande se réalisa principalement à travers la modification du territoire. Par calcul électoraliste, de nouvelles municipalités à celles existantes furent ajoutées. L' objectif d'alors visait à en élargir le nombre à partir de régions à population majoritairement protestante !

       *À partir de la fin du XVIe siècle, les catholiques, qui représentaient pourtant 85 % des habitants d'Irlande, furent bannis du Parlement. Le pouvoir politique est alors monopolisé par les protestants, tandis que la population catholique souffre de privations économiques et politiques.

           * En 1801, le Parlement irlandais est supprimé, l’Irlande est intégrée dans le Royaume-Uni de Grande-Bretagne par l’acte d'Union. Les catholiques sont encore interdits de siéger au nouveau Parlement, jusque à l’émancipation atteinte en 1829, sous condition que les plus pauvres, les plus radicaux et les indépendantistes soient interdits de vote !

          *Le XIXe siècle est marqué par une émigration massive des Irlandais. Plusieurs millions partent en direction de l'Amérique. Émigration accrue par les conséquences de la terrible famine qui sévit en Irlande entre 1845 et 1852. Cette famine fait d'ailleurs l'objet de controverses. Les nationalistes irlandais considérant que c'est, délibérément, que la couronne britannique a laissé les Irlandais mourir de faim. Une nouvelle famine sévit en 1879

 

           Contexte historique de la Grande Famine.

 

                                       Tout d’abord, il faut savoir que le manque de nourriture était récurrent en Irlande. Cependant la Grande Famine a marqué un tournant très important, car la pomme de terre était, et reste l’aliment le plus consommé dans ce pays. Pour comprendre les éléments qui ont déclenché cette grande crise, il nous faut remonter en 1649, lorsque Oliver Cromwell a institué son Property Act. Pour faire simple, au lieu de transmettre les terres d’un propriétaire irlandais au fils aîné de la famille, elles devaient être partagées entre les différents héritiers. La multiplication des exploitations agricoles, leurs morcellements ont abouti, de fait, à une perte considérable de sa surface originaire. Les haies, les murs de séparation multipliés par milliers, ont amputé des centaines d'hectares du territoire agraire.

         *1845. La population de l'Irlande est de 8.000 000 d'habitants. Le Mildiou commence à infester l'île causant une forte diminution de la production de la pomme de terre. De plus, l'Irlande est, à l'époque, oppressée par le Royaume-Uni qui l'oblige à maintenir ses exportations vers l'Angleterre alors que les familles sur place meurent de faim.

       Des aides financières extérieures furent bien apportées, notamment par le sultan Ottoman Abdümecit et par Sir Robert Peel, qui fit importer du maïs en grande quantité dans le but de le remplacer comme aliment au service des hommes. L'Irlande ne possédant pas de moulin adapté à sa mouture, la population tomba malade en le consommant cru ! 

     De ses famines successives, l'Irlande perdit plus de 4.000 000 d'habitants. Dont 2.000 000 suite aux décès. Une forte migration vers les États Unis complétera l'érosion de sa population. 

 

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Monuments rappelant la Grande famine. Photos  empruntées à l'album du Net.

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       *En 1922, après la guerre d’indépendance irlandaise, les 26 comtés du sud de l’Irlande se détachent du Royaume-Uni suite au Traité de Londres, pour devenir l’État Libre d’Irlande sous la forme d'un Dominion. Libre, mais restant au sein de l'Empire Britannique !

        Le traité fut contesté par les Unionistes, majoritairement protestants, ce qui entraîna une guerre civile sanglante contre les Nationalistes, catholiques de religion, qui se terminera en 1925.

          Durant ces premières années, le nouvel État est gouverné par les vainqueurs de la guerre civile. En 1932, Fianna Fail, le parti des opposants au traité, dirigé par Eamon de Valéra, remporte les élections. Il restera au pouvoir jusqu'en 1948. En 1933, fait important, De Valera, devenu président du conseil, fait abolir le serment au souverain du Royaume-Uni.

     En 1937, il fait adopter une nouvelle constitution qui renomme l'État en Éire ou en anglais Ireland... et en français Irlande. Un traité conclu en 1938 avec le Royaume-Uni, lui laisse ses bases navales en Irlande. Ce traité entérine l'indépendance de l'Irlande du Sud. 

         Durant la seconde guerre, l'Irlande, libre de toute souveraineté étrangère, restera neutre. Interdisant même officiellement au Royaume-Uni, l'usage militaire de ses ports et aéroports.

       *Dernier fait en date, en février 1948, le parti Fine Gael remporte les élections. Le gouvernement de coalition qu'il constitue avec le parti travailliste proclame officiellement l'Irlande du sud; République d'Irlande. Le 18 avril 1949, le pays quitte le Commonwealth.

        ***Les six comtés restants au nord-est, connus sous le nom d'Irlande du Nord, restent rattachés au Royaume Uni. Touchée par des conflits sporadiques entre nationalistes (catholiques) et unionistes (protestants), des attentats et des scènes de guérillas vont faire de nombreuses victimes dans les deux camps. Ce conflit éclata au cours de troubles à la fin des années 1960, pour aboutir sur une paix difficile en 1990, soit trente ans plus tard. Des traces restent en place à Belfast en particulier, où un mur sépare encore les deux communautés!

Récit du voyage....prochainement.

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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 12:42

                                             Luminessences.       

                           

           Le palais et le Rocher des Domsvus de la Barthelasse.

 

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               Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-5

                                                                Le spectacle est saisissant. Il s’agit d’une scénographie originale et grandiose qui transporte le spectateur hors du temps et de l’espace. Le Palais des Papes, le plus grand palais gothique au monde, accueillait une animation projetée sur les 4 façades intérieures alliant son, lumière, voix et nouvelles technologies. Les pierres du Palais révèlent au spectateur l’histoire des Papes, de la ville et la quintessence du lieu. La Cour d’Honneur s’habille de lumière, plaçant le spectateur au cœur d’images monumentales en haute résolution. Ce dispositif multi vision est appuyé par une bande sonore saisissante diffusée en multipoints. Cette scénographie est réalisée par le créateur des grands succès parisiens comme “La Nuit aux Invalides” et “Au parvis de l’inconnu” mettant en valeur Notre Dame de Paris. Un voyage onirique immerge le public à travers les siècles et les éléments, dans un tourbillon d'images et de sons suscitant tour à tour, surprises et émerveillements.    

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Le palais des Papes : Son origine, son histoire : Sommaire.

 

                           Au XIIIe siècle, avant l'arrivée des papes à Avignon, le rocher sur lequel allait être construit le palais tel que nous le connaissons aujourd'hui, était en partie réservé aux moulins à vent. Il était également construit d'habitations dominées par le palais du Podestat *, non loin duquel se trouvait celui de l'évêque ainsi que l'église Notre Dame des Doms, seuls bâtiments rescapés des constructions antérieures à l'arrivée des pontifes.

          Le palais des papes actuel. À la fois forteresse et palais, il est la plus grande des constructions gothiques du Moyen Âge aujourd’hui debout dans le monde. Au XIV siècle, il symbolise le rayonnement incontestable de l’église sur l’Occident Chrétien. Edifié à partir de 1335, en moins de vingt années, il est l’œuvre principalement de deux papes bâtisseurs, Benoît XII et son successeur Clément VI. Le monument déploie mille cinq cents mètres carrés de plancher, soit en surface, puis en volume, quatre cathédrales gothiques.

 

                Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-44

                 Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-42

         Au début du XIV siècle, en 1309, à l’arrivée de Clément V, premier des Papes s’installant à Avignon, la ville comptait un peu moins de cinq mille habitants, ce qui en faisait pour le Moyen Âge, déjà une citée importante. Au fil des années la population décupla pour monter au chiffre de quarante mille Âmes aux alentours de 1376. Il s’agissait pour l’époque de l’une des villes d’Europe les plus peuplées et la plus cosmopolite du continent.

Sommaire sur le contexte historique de la venue des Papes à Avignon.  

                          Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-9

                          Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-7

                          Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-8

                                   Clément V était un Français né à Villandraut en Gascogne. Couronné Pape à Lyon en 1305, il résida d’abord à Bordeaux, à Poitiers puis à Toulouse avant de venir à Avignon en 1309.

                           Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-6

                           Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-32

          Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-35

          Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-33

           La papauté d’Avignon désigne la résidence du Pape en Avignon. Cette résidence qui déroge à la résidence historique de Rome depuis Saint Pierre, se divise en deux grandes périodes consécutives :

           La première, de 1,309 à 1378, celle de la papauté d’Avignon proprement dite, correspond à une époque où le Pape, toujours reconnu unique chef de l’Eglise Catholique Romaine avec sa cour, se trouvent installés dans la ville d’Avignon au lieu de Rome. La seconde, de 1378 à 1418, coïncide avec le Grand Schisme d'Occident où deux papes rivaux, et trois par la suite, prétendent régner sur la chrétienté. L’un estinstallé à Rome, et l’autre en Avignon.

 

          Pourquoi les papes sont-ils venus en Avignon ?

 

       Depuis 1273, les papes fuyaient la ville de Rome pour plusieurs raisons :

 

            _L’Italie était déchirée entre les Guelfes, partisans du Pape et les Gibelins, partisans de l’Empereur.

           _L’affrontement des grandes familles romaines pour le siège de Pierre.

          _L’installation des papes en Avignon (1305-1376), ville située à la limite du Comtat Venaissin et qui fut une possession pontificale de 1229 et jusqu’en 1791, garantissait au Pape la sécurité, la liberté et l’indépendance qu’il n’avait plus à Rome.

 

                         L’événement fondateur du schisme

 

           Les cardinaux, menacés de mort s’ils n’élisaient pas un italien, élirent à Rome un pape, l’archevêque de Bari : Urbain VI (1378-1389). L’élection fut invalidée par les cardinaux français à cause de l’absence de liberté de choix. Mais le pape élu refuse de démissionner et le conclave, réuni à Fondi, dans la région de Rome élit alors un nouveau pape, CLEMENT VII (Robert de Genève-1378-1394). C’est ainsi que commence le Grand Schisme d’Occident qui divisera la chrétienté durant presque quarante ans (1378-1417). A partir de là, une moitié de l’Europe reste fidèle à Rome et l’autre moitié fidèle au pape d’Avignon.

                                L’incroyable imbroglio…

 

                  Le concile de Pise se réunit en 1409 mais ne parvient pas à régler cette crise, au contraire, il l’aggrave en élisant un troisième antipape supplémentaire: Alexandre V (1409-1410) qui aura lui-même un successeur: JEAN XXIII, anti-pape à Assise. Durant la période du schisme, le pape Clément VII s’est installé en Avignon en 1379 où il restera 15 ans, jusqu’à ce qu’il meure foudroyé par une attaque le 16 septembre 1394. Il sera inhumé en Avignon dans l’église des Célestins. Pour lui succéder, les cardinaux d’Avignon élisent alors le cardinal espagnol Pedro de Luna qui prendra le nom de Benoit XIII (1394-1423). Mais le Royaume de France refuse sa légitimité et le pape s’enferme pendant 5 ans dans le Palais assiégé pour finalement s’y s’échapper en 1403 et se réfugier à l’Abbaye Saint Victor de Marseille. Il négocie avec les papes de Rome (Boniface IX, Innocent VII et Grégoire XII) mais ne voulut jamais abdiquer. Il fut cependant déposé par le Concile de Constance en 1415 mais se considéra toujours comme pape légitime. Il mourra le 29 novem

bre 1423.

                      Comment prît fin le Grand Schisme d’Occident ?

 

           Il fallait bien en finir ! Les évêques réunis en concile à Constance se considérèrent "au-dessus" du pape pour prendre les décisions suivantes :

                Jean XXIII, antipape, est déposé

                Le pape romain Grégoire XII abdique par esprit de paix et pour faciliter le règlement du conflit. Martin V est élu pape le 11 novembre 1417 par un conclave ayant l’appui du concile de Constance. Il s’installe à Rome en 1418, mettant ainsi fin au grand schisme d’Occident qui divisait l’Eglise depuis quarante ans.

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                              Six conclaves se sont tenus dans le palais d'Avignon qui aboutirent à l'élection de Benoît XII, en 1335, de Clément VI, en 1342, d'Innocent VI en 1352, d'Urbain V, en 1362, de Grégoire XI, en 1370, et de Benoît XIII en 1394.

 

                Le Palais des Papes Photo deJM Rosier.

 

 

            Le palais des Papes actuel est composé de l'imbrication de deux bâtiments, le palais vieux de Benoît XII, véritable forteresse assise sur l’imprenable rocher des Doms, et le palais neuf de Clément VI. Il est non seulement le plus grand édifice gothique mais aussi celui où s'est exprimé dans toute sa plénitude le style du gothique international.

           Il est le fruit, pour sa construction et pour son ornementation, du travail conjoint des meilleurs architectes français, Pierre Peysson et Jean du Louvres, dit de Loubières, et des plus grands fresquistes de l'école siennoise, Simone Martini et Matteo Giovanetti. De plus la bibliothèque pontificale d'Avignon, la plus grande d'Europe à l'époque avec 2 000 volumes, cristallisa autour d'elle un groupe de clercs passionnés de belles-lettres dont allait être issu Pétrarque, le fondateur de l'humanisme. Tandis que la chapelle clémentine, dite Grande Chapelle, attira à elle compositeurs, chantres et musiciens . Ce fut là que Clément VI apprécia la Messe de Notre-Dame de Guillaume de Machault que Philippe de Vitry à son invite, put donner la pleine mesure de son Ars Nova et que vint étudier Johannes Ciconia.

          Avignon présente un paysage urbain grandiose. Dominant la Cité et le Rhône, le Rocher des Doms offre un ensemble monumental exceptionnel constitué du Pont saint Bénezet, des Remparts, du Petit Palais, de la Cathédrale des Doms et des murailles impressionnantes flanquées des quatre tours gigantesques du Palais des Papes. Cet ensemble architectural unique est classé par l’UNESCO : Patrimoine mondial de l’humanité.

               Aujourd’hui, le monument offre aussi au visiteur une animation culturelle régulière tout au long de l’année. Expositions thématiques et pédagogiques, visites à thèmes, concerts y sont organisés. Durant la saison estivale, une grande exposition d’art occupe la Grande Chapelle, alors que les représentations du Festival d’Avignon, créé par Jean Vilar en 1947, se déroulent au mois de juillet dans la Cour d’Honneur du Palais.   

              Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-20

              Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-11

              Les luminissences. Avignon. Le palais des Papes. 2-copie-40

              Le Palais des Papes accueille 600 000 visiteurs par an. Il fait partie des dix monuments les plus visités en France.

                * Le Podestat : Il s’agissait d’un personnage étranger de la citée élu par une assemblée communale locale pour un mandat allant de six mois à un an. Il avait pour mission essentielle de faire appliquer les lois en cours sur la contrée. Etranger, il en était ainsi supposé être le garant  de tout risque de corruption !!

                            Le texte est écrit à partir d'informations recueillies sur le Net.

 

 

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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 06:27

Un petit tour en Ultra-léger-motorisé ( U.L.M )

 

 

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''Notre Nynja''  Photo de Brice .

 

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                                                           Brice, mon pilote.

 

              Cette sortie en U.L.M avec Brice fut décidée pour la première semaine d’août. Cet été, n’offrant pas tous les jours une fenêtre météo favorable pour cet envol au dessus des Monts de Vaucluse, méritait que je sois ponctuel à mon rendez-vous. Un filet de brume seulement, laisse deviner au photographe que je veux être, quelques soucis quant à la netteté des clichés à venir. 

         Brice, que j’ai connu en qualité de compagnon de chorale dans le pupitre des ténors a, outre son registre vocal, cette corde à son arc qui est de voler. Où plus exactement de pouvoir faire voler ces engins des temps modernes que sont les ultras-légers-motorisés.

       Carpentras et son aérodrome Edgard Soumille ont été nos points de ralliement et pour moi la rencontre avec ce petit avion Nynja……, bien que pour les puristes, avion se rapportant à ce type d’appareil reste impropre.

 

                HPIM4779-copie-1.JPG

                                                                 Photo de Brice.

                                                            

.            Si j’ai volé plusieurs fois sur des avions de ligne, sur un tout petit appareil comme le Cessna 172 au départ de Carpentras que pilotait un surprenant garçon de moins de 17 ans, si j’ai fait quelques sorties en hélicoptère dans le cadre de missions sanitaires alors que j’étais infirmier militaire en Algérie, je n’avais jamais été mis en situation de pouvoir monter dans un U.L.M. L’invitation de Brice n’étant pas tombé dans l’oreille d’un sourd, me voila installé dans l’habitacle de ce qui m’a été dit et répété ne pas être un avion, bien que pour moi, je ne sache pas en décrire ce qui en fait la différence.

          Auparavant, c’est avec une certaine curiosité que j'ai regardé Brice faire la visite pré-vol du Nynja. Tous les organes extérieurs de l’appareil sont passés au crible fin. A la fois par le canal de la vue et celui du toucher. Je suis incapable d’en décrire leur fonction et leur nombre, mais la méthode m’a impressionné. Vint ensuite la visite des appareils de contrôle se trouvant dans le cockpit, la réserve de carburant …….etc......

 

                                      2014. Papy Mougeot aviateur!!!

                                            

                                            Brice .............l'hélice............elle est bien attachée ?

 

                  2014. Papy Mougeot aviateur!!!

 

Brice vérifie que les ''pendules'' du tableau de bord soient bien à l'heure !

 

                   2014. Papy Mougeot aviateur!!!

 

                                    Visite des ailes.....Brice. Important....les ailes.!

 

       Sans avoir pu en rester à la taille de guêpe de mes vingt ans, et que bien m'en soit gardé d'avoir pu limiter mon excès pondéral à la norme du raisonnable, le siège baquet dudit aéronef a eu quelques difficultés à pouvoir accepter ce qui me sert à m’asseoir. Il faut également avoir conservé un peu de souplesse pour arriver à prendre place dans l'habitacle, positionner ses jambes entre ce qui m’a semblé être un double du manche de pilotage, et auquel il m’est demandé de ne surtout pas en gêner les manoeuvres.

 

                                  2014. Papy Mougeot aviateur!!!

 

 

        Le système de communication sur les oreilles, sans lequel il n’est pas possible d’échanger avec le pilote, me voila équipé pour assister dans de bonnes conditions à ce qui va devenir mon premier décollage à partir de ce drôle d’engin volant.

 

                    2014.---Notre-Nynja---.jpg

 

 

                   Ca va mieux !!!

 

                                                                     Photos de Brice

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                        Historique sommaire de l’aérodrome Edgard Soumille de Carpentras

                                                   duquel nous sommes partis

 

                  pic47

 

                                                              Photo empruntée au net.

 

                  1911 : Première fête aérienne sur l'hippodrome St Ponchon organisée par la société "Avia Française". À cette occasion Emile Obre et Alfred Ligier réalisent, entre deux averses, des vols de démonstration devant des milliers de spectateurs.

                 1912 :: Création du premier "Aéro-club Carpentrassien" dont le but sera d’encourager le développement de l’aéronautique et d’organiser une ou deux fois par an des journées d’aviation……./…./

                1947 : C’est un aérodrome de 35 hectares sur 1500 mètres de long qui ouvre ses portes. Pendant quelques temps le fret en fut l’activité principale avec un Junker qui livrait les fraises de Carpentras vers l’Angleterre en 4 heures ! Sous l’impulsion de Messieurs Recordier, Lange, du Président Pébre et du chef pilote Edgar Soumille, le premier avion est acheté. C'est un Luciole qui, le soir venu, fermait ses ailes pour se mettre à l’abri de temps incertains. Il ne reste pas longtemps seul, un Stinson et un Piper-Cub viennent à ses cotés dans le hangar tout neuf bientôt rejoint par un Tiger Moth.

           Le nom de l’association va évoluer au fil du temps. En 1949 le site devient l'Aéro-club Carpentras-Pernes. Fêtes aériennes, parachutisme, vol moteur, vol à voile, l’activité bat son plein.  

                                                     _____________________

 

                                         L’aérodrome aujourd’hui : Sommaire.  

                                                                      

                 Plus de vols commerciaux. Les fraises de Monteux et de Carpentras sont acheminées à Rungis dans le courant de la nuit en camions frigorifiques. Pour l’Angleterre et pour ailleurs, l’aéroport d’Avignon s’en charge.

 

          L’aérodrome de Carpentras héberge l'Aéro-club du Comtat Venaissin, association loi 1901.

 

           Cet aéro-club est agréé auprès de la FFA ( Fédération Française Aéronautique ) et peut, à ce titre, délivrer des licences FFA. De plus, grâce à cet agrément, il peut proposer des Bourses Fédérales pour aider les jeunes pilotes.

         Chaque année, de nombreuses heures de vols sont effectuées par ses membres sur les avions qui composent la flotte du club. Plus de 2200 heures de vol ont été réalisées en 2010, et 2288 heures en 2011, ce qui montre l'activité grandissante de l’Aéro-club.

         Installé sur l'aérodrome Edgar SOUMILLE à Carpentras, dans le Vaucluse (84), l'ACDCV ( aéro-club du Comtat Venaissin ) bénéficie d'un cadre agréable et favorable à la pratique de multiples activités, comme en témoigne la présence de nombreuses autres associations telles que :

     L’association vélivole de Carpentras

     L’association des constructeurs amateurs de Vaucluse.

    L’association U.L.M de Carpentras.

    Sur le terrain, au delà de son activité aéronautique, le club est un endroit convivial où les pilotes se retrouvent………même quand ils ne volent pas.

 

                                           Le rêve que l’homme caresse depuis……..

 

                             L’homme tente depuis des millénaires à imiter le vol des oiseaux en cherchant un système reproduisant le mouvement de leurs ailes sans avoir encore réussi à y parvenir. En revanche depuis des décennies, il obtient de nombreux résultats dans le domaine d’engins volants ultralégers dont certains ressemblent effectivement à de grands oiseaux.

 

                 top129.jpg

 

                                         U.L.M de type pendulaire. Photo empruntée au net.

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                                                   Sommaire rappel du mythe d’Icare

 

                                             Le songe d'Icare par Sergueï Solomko.

 

                                Le songe d'Icare par Sergueï Solomko. Photo empruntée au net.

 

                                      1789. Dédale et Icare par Charles-Paul London.

 

                              Dédale et Icare par Charles-Paul London. Photo empruntée au net.

       

                   Icare est le fils d'une esclave et d'un artisan nommé Dédale. Le père d'Icare a construit un labyrinthe pour Minos le roi de Crète, qui emprisonnait un minotaure à l'intérieur. Thésée, un héros de la Grèce Antique dont Ariane, la fille du roi Minos était amoureuse, a tué le minotaure et a réussi à s'échapper du labyrinthe avec l'aide d'Ariane et de Dédale. Furieux en apprenant la nouvelle, le roi décida d'enfermer Dédale et son fils Icare dans le labyrinthe.

              Incapable de sortir de celui-ci, Dédale décida alors de s'évader avec son fils par la voie des airs en se construisant des ailes pour pouvoir voler au dessus de la mer. Les ailes étaient fixées à leur corps avec de la cire. Avant qu'Icare prenne son envol, son père recommanda de ne pas voler trop haut pour que la chaleur du soleil ne fasse pas fondre ses ailes et de ne pas voler trop bas pour que ses ailes ne s'alourdissent pas à cause des embruns émanant de la mer. Dédale embrassa son fils avant de s'envoler en premier et Icare qui devait suivre son père dévia sa trajectoire et s'envola de plus en plus haut. Icare, désobéissant aux conseils que son père lui avait donné, vola trop proche du soleil ce qui fit fondre ses ailes. Le jeune homme tomba dans la mer en criant le nom de son père et perdit la vie dans cette mer qui porte désormais son nom.

 

                  Le vol d'Icare.

 

 La chute d'Icare par Carlo Saraceni. Photo empruntée au net  

 

                   La chute d'Icare d'après Rubens

 

                                      La chute d'Icare par Rubens. Photo empruntée au net.

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                                                   L’homme et son premier vol libre.

 

                                     Monsieur et Madame Sogallo.

 

                                  Monsieur et madame Rogallon. Photo empruntée au net.

 

                                           Première aile flexible de Rogallo.

 

                                Première aile flexible de Rogallon. Photo empruntée au net. 

 

                                           Aile Rogallo

 

                             1936:  L'aile de Rogallo: Evolution. Photo empruntée au net. 

 

            La première étape du vol libre est franchie en 1936 par l’américain Francis Rogallo qui fabrique la première aile de type delta. Le deltaplane tel que l’on peut le voir sous sa forme actuelle sera construit en 1972. En résumé, l’U.L.M est un produit originaire du deltaplane.

       L’U.L.M est donc un produit issu du vol libre. Le Nynja quant à lui s’est construit sur les bases du Skyranger dont il a gardé la fiabilité mais en a amélioré le confort et l’esthétique.

          Depuis les années 1980, l’U.L.M ne cesse d’évoluer en performance, en sécurité et en maniabilité. En France, ses pratiquants se compteraient aux environs de 15000 adeptes .

                                             _______________________________

 

                              Très rapidement, l'idée de s'affranchir du relief pour décoller par leurs propres moyens, poussa une poignée de pilotes de vol libre à adjoindre un moteur de tronçonneuse sur de simples ailes delta. Des pionniers comme les frères Pérès et leur bimoteur ou comme Roland Magallon et son Mosquito 210 ou encore comme Jean-Marc Geiser avec son Motodelta, mariage entre une aile Danis et un tricycle motorisé dont le premier vol eu lieu en 1974 et présenté au Salon du Bourget en 1975, ont ouvert la voie à d'autres machines construites sur le même principe. Les premiers ULM étaient des pendulaires. Le monde de l'ULM s'est énormément développé au cours des années 1980, conquérant chaque année de nouveaux adeptes.

 

 

                  1979.U.L.M Mosquito, aile Starga de Roland Magallon.

 

1979. Le Mosquito de Roland Magallon. Photo empruntée au net.

 

                             La Fédération française de planeur ultra-léger motorisé ( U.L.M ) a été créée en 1989, soit une dizaine d'années après l'apparition des U.L.M dans l'espace aérien français. Association française de loi 1901, la FFPLUM gère le mouvement U.L.M en France et regroupe la majorité des adeptes de cette discipline. Elle est agréée par le Ministère des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la vie associative. Elle bénéficie d'une délégation de l'état pour la gestion des activités U.L.M dans la pratique sportive. Elle est également inscrite au Code de l'Aviation Civile.

              La Fédération représente le mouvement U.L.M auprès des pouvoirs publics. Elle est représentée au sein de la Fédération aéronautique internationale (FAI) et participe aux travaux de la CIMA (Commission Internationale de Micro-Aviation), organisme qui regroupe les différentes fédérations internationales d'ULM et gère les compétitions au niveau international ( championnats d'Europe et du Monde )

                    Un U.L.M multiaxe, comme le Nynja, est un aéronef sustenté par une voilure fixe. Il répond aux conditions techniques suivantes :

            La puissance maximale est inférieure ou égale à 60 kW pour un monoplace et à 75 kW pour un biplace.

             La masse maximale est inférieure ou égale à 300  kg pour les monoplaces et 450 k .pour les biplaces, ces masses peuvent être augmentées de 5 % dans le cas où l'U.L.M est équipé d'un parachute pyrotechnique de secours, ou de 10 % dans le cas d'un U.L.M à flotteurs. Le parachute et son installation répondent à des conditions techniques fixée par le ministre chargé de l'aviation civile. La vitesse constante minimale de vol en configuration d'atterrissage ne dépasse pas 65 km/h en vitesse conventionnelle.

              Concernant mon vol découverte sur le Nynja, le système de sécurité est assuré par un parachute pyrotéchnique fixé à l'habitacle et pouvant être commandé en manuel en cas d'avarie pour en freiner la chute.

               La pratique de l'U.L.M nécessite l'obtention du Brevet de Pilote U.L.M. Aucune visite médicale "Aéronautique" n'est exigée, il suffit d’un certificat médical de non contre-indication délivré par votre médecin. Il est exigé lors de la première inscription auprès de la Fédération U.L.M pour la délivrance de la licence/assurance FFPLUM. Le pilotage est autorisé dès l'âge de 15 ans, avec un accord parental pour les -18 ans. Après la réussite d’une épreuve théorique consistant en un QCM composé de 40 questions, le Brevet U.L.M est délivré à l’appréciation de l’Instructeur, généralement 25 heures de pratique. Il n'y a pas de minimum réglementaire pour les heures de vol ‘’solo supervisées’’ pendant la formation environ 5 h suffisent. Une bonne maitrise de la radio et une formation à la qualification de radiotéléphonie sera indispensable pour l’obtention du Brevet U.L.M. **Ensuite une dizaine d'heures de mûrissement, constitué de vols solo et de quelques navigations accompagnées de votre instructeur seront nécessaires avant d'obtenir à l’issue d’un test l’autorisation d'emport passager et ainsi devenir totalement autonome et d’avoir la satisfaction de pouvoir voyager et d’enfin emmener en vol votre famille et vos amis.

                Pour les Pilotes brevetés avion ou hélicoptère, une simple photocopie du certificat médical Classe 2 et d’une licence valide FFA seront nécessaires. Les détenteurs de licences TT/PPLA/TTH/PPLH sont dispensés du théorique U.L.M. Le Brevet ULM (+ emport pax + radiotéléphonie) est généralement obtenu en quelques heures d’instruction, le temps de vous familiariser à une nouvelle machine et de démontrer vos capacités d’adaptation aux spécificités de l’U.L.M.

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          Le Nynja avance au ralenti jusqu‘au point d'essai moteur.  A la vue d'un trafic convergeant au sol, j'entends dans mes écouteurs Brice signaler qu'il restait en attente afin de laisser la priorité à l'appareil rejoignant le parking.

            En direction du seuil de piste le Nynja est placé dans l’axe du ruban d’asphalte pour un alignement. Le décollage, relativement court,  s'opére alors en souplesse.

          Le temps est idéal. Le vent est presque nul. La chaleur de ce mois d’août reste supportable compte tenu de l’étroitesse de la cabine et de son périmètre en matière composite qui en augmente les effets du soleil.

          388 pieds*, altitude sol du terrain de Carpentras. 

        Carpentras étant situé entre les zones militaires de Salon de Provence et Orange,  implique au pilote d'avoir à tenir compte des altitudes à respecter. Le Nynja fait un long virage sur la gauche pour voler à présent en direction de la Fontaine de Vaucluse. Brice qui a fait un plan de vol en vue de satisfaire ma curiosité, tire sur le manche pour faire s’élever l'engin à 1600 pieds, de façon à rester en altitude de sécurité, sans toutefois monter trop haut pour ne rien perdre des détails de la géographie survolée.

        Vu d’en haut, les routes et les chemins matérialisent dans leur fonction des lignes de vie entre les habitants. Leurs tracés, dont à première vue la géométrie parait anarchique, relient parfaitement les villes et villages entre eux, puis les fermes et les maisons que l’on distinguent éparpillées dans la campagne. Telle une grande toile d’araignée, dont la fileuse aurait perdu la maitrise de sa construction habituellement symétrique, une multitude de traits plus ou moins épais parcourent le sol.

           Chacune, enveloppée dans un écrin de verdure, sagement rangée, des piscines au nombre impressionnant font au sol des tâches d’un bleu lumineux. Le paysage défile à une allure oscillant entre 140 / 150 à l’heure. Sur la droite, les Monts de Vaucluse dessinent des reliefs au pied desquels s’élèvent des localités semblables à des décors de crèches, dont certaines copies sont exposées dans les foyers provençaux durant la période de Noël . C’est ainsi que le Beaucet, Oppédes le Vieux, Gordes, Joucas et bien d’autre localités se retrouvent construites en miniature par les santonniers, où les maisons servent alors d’abris aux personnages bibliques, ainsi qu’à ceux de la vie civile.

         La large représentation qu’offre la vue en situation de survol, conduit mon regard à faire un pied de nez au col de Murs tant de fois monté à vélo et qu’à l’instant je domine sans effort. Au loin, tel un phare naturel pour les pilotes, le Mont Ventoux se profile. Sans rechigner, le Nynja obéit aux gestes de Brice qui à son approche en élève petit à petit son altitude.

          Bien que des efforts soient faits pour en limiter les dégâts, aux environs de Blauvac, la carrière de laquelle sont extraits les éléments pour faire du plâtre, met à jour une blessure géante faite à l’environnement.

 

           2014. Papy Mougeot aviateur!!!

 

           2014. Papy Mougeot aviateur!!!

 

              Auparavant, immense, un champ de panneaux voltaïques sur lesquels le soleil joue de sa brillance, fait office d’intrus au milieu d’une forêt de chênes verts.

             Je reste surpris à la vue de tous les chemins qui escaladent sur le dos des moindres reliefs. La Gabelle en est une démonstration. Chemins de randonneurs, de Vététistes, sentes faites par les animaux, dont les sangliers, dessinent au milieu de la végétation tout un ornement en forme d’arabesques.

 

           2014. Papy Mougeot aviateur!!!

 

       Pour aborder le flanc sud du Mont Ventoux et bien qu’il ne soit pas prévu d’en survoler la cime, l’altitude de notre taxi vient d’atteindre les 5000 pieds. Flassan, Crillon le Brave défilent sous les ailes de ce drôle d’oiseau. Au loin, les Dentelles de Montmirail se caractérisent par leurs falaises devenues depuis l'apparition de la varape, le terrain de jeu des escaladeurs. Ils sont autant de sites qu’il me fait me fait découvrir autrement qu’en voiture, à vélo ou  en chaussures de marche aux pieds. La visite de ces derniers s’ouvre là à 360 degrés, s’étalent pratiquement absents de tout horizon. Ce type de vol fait du passager, mais également du pilote, bien qu’il ait à surveiller nombre de paramètres à partir de son tableau de bord et son espace aérien environnant, des spectateurs privilégiés.

       L’avion, pardon, l’U.L.M aborde à présent sa descente à partir de Saint Pierre de Vassols que nous survolons sous les 3000 pieds. A 2000 pieds, l’objectif à présent visé est celui de ‘’Carpentras Novembre Echo ‘’ pour intégration du circuit d'atterrissage main gauche, piste 31.  Prato-plage se survole à 1400 pieds.

      1200 pieds entre Saint-Didier et l'aérodrome, puis descente en ''finale herbe'' pour rejoindre le plancher des vaches. 

       Loin d’ambitionner le rêve d’Icare…et connaissant à présent les risques que peut entrainer le soleil à trop vouloir s’en approcher, en U.L.M ou à bord d’un petit avion, je retournerai sur cet aérodrome Edgard Soumille de Carpentras pour y faire quelques vols, histoire de regouter au plaisir de voir le monde d'en haut !

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       Ce dimanche 7 septembre 2014 à Carpentras, sur l’invitation de Brice, il me fut permis de faire la visite d’une exposition R.S.A (Réseau du Sports de l'Air ) présentant de nombreux engins volants, dont certains U.L.M fabriqués dans les hangards de l'aérodrome par des pilotes constructeurs amateurs.

  

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             2014. Paul et Jojo Plus divers. 048

  

Un modéle en cours de construction

 

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                                                Présentation d'un modéle terminé.

 

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 J’ai pu assister à la pesée de certains d’entre eux en vue d'un contôle de leur homologation et du respect de leur certificat de vol. C’est ainsi que j’ai appris que pour un U.L.M monoplace, son poids ne peut excéder 315 kg parachute compris et pour un biplace 472.kg 500…parachute…… .

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                                    Souvenir, souvenirs…..L'atterrissage d’un Piper venant d'Avignon m’a ramené quelques instants en 1959 sur l’aérodrome de Biskra en Algérie où il était utilisé, entre autres missions, pour repérer le lieux idéal où implanter un hôpital de campagne en vue d’opérations militaires à venir ou pour celui d’un dispensaire destiné à soigner les populations civiles.

 

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                                                Le Piper : Souvenirs. Photo de Brice.

 

      Pour conclure je veux appuyer sur la disponibilité des dirigeants et des personnes bénévoles de l'association U.L.M de Carpentras,  de tous les amoureux du vol amateur dont l’accueil mérite d’être cité comme un exemple de civilité qu’il me plait ici à souligner .

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U.L.M............. Léger au point d'être manoeuvré au sol par un seul homme.

 

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                            U.L.M G.1 de construction Morièroise. Photo de Brice

                                                            

                            2014. Paul et Jojo Plus divers. 057

 

            2014.-Paul-et-Jojo-Plus-divers.-059.jpg

 

 De la famille des U.L.M : Un autogire             

 

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          Notes:  Les textes colorisés en bleu sont écrits à partir d'informations prises sur le net.

                    Les photos ne m'appartenant pas sont annotées en orange 

 

Note: * Un pied = 0,mètre 3048.

 

 

 

 

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2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 13:39

 

 

      Quels sont les facteurs pouvant conduire vers les toxicomanies où

                                                    vers les addictions.

 

                                                          Généralités.

 

                                                        Deuxième volet

 

                                      De la curiosité à la perte de contrôle. 

                                   Accident ou démarche jusqu'au boutiste?

                                                       

 

              Sauf cas exceptionnel, un sujet ne devient pas tabagique, alcoolique, toxicomane ou addict’ aux jeux suite à sa première fumette, cuite, ou prise de drogue ou encore séance de grattage de tickets promettant de faire fortune. Une dépendance ou, une addiction, n’arrivent donc pas par accident.

       C’est le docteur Claude Olievenstein, psychiatre français, qui en 1971 à crée à l’hôpital Marmottant à Paris, le premier centre d’écoute et de soins pour les toxicomanes. Il en a décrit les raisons et le cheminement.

          *J’en cite là un court extrait :

       _ La toxicomanie, c’est la rencontre d’un Être Humain, d’un produit, d’un contexte, d’une situation et d’un moment psychologique donné. Il semble donc qu’il faille ces associations ou partie d’entre elles pour qu’une dépendance à un ou plusieurs produits s’installe à un stade pathologique. La dépendance intervient suite à la répétition de l'un ou de ces produits. 

       Cependant nombre de cas différents peuvent s'inscrirent dans ce tableau. Il peut effectivement y avoir celui partant de la curiosité, laquelle répétée plusieurs fois à intervalles rapprochés, ont conduit le sujet à une perte de contrôle. D'autres se lancent délibérément et à corps perdu dans une conduite comportementale démissionnaire d'une existence dont ils se sentent exclus, étrangers. Il s'agit là d'un comportement se repprochant du suicide passif.

 

 

       Il est logique qu’il n’est pas fait dans cette description référence aux addictions et dépendances aux jeux vidéos,  au téléphone portable et autres supports médiatiques. Leur diffusion dans ces années là ne couvrait qu’une infime partie de la population. Les risques y étant potentiellement attenants n’avaient pas encore été relevés.

 

                                                           Petit historique :

 

         A l’époque, le docteur Olievinstein s’est mis à dos une grande partie du corps médical et plus largement la société civile pour avoir tenté de convaincre ses homologues médecins d’accueillir les toxicomanes sans jugement préalable et avec une attention semblable à tout autre malade. Le toxicomane deviendra, grâce au docteur Olievinstein, un malade, un être en souffrance.

 

           Les toxicomanes, simples consommateurs, dealers et pour certains délinquants, considérés auparavant comme des dépravés par la société, des voyous pour la justice et des incompris par une partie du corps médical, étaient le plus souvent jetés en prison sans discernement. Sans soin particulier apporté à leur santé et à l’état de manque qui découlait d’un sevrage brutal non médicalisé, ont généré chez des sujets incarcérés, des situations dramatiques.

 

         Bien que montrés du doigt, à noter qu’il n’était pas porté le même regard, le même à priori discriminatoire et le même traitement punitif de la part de cette même société à l’encontre des malades alcooliques.

 

           Le traitement carcéral, sans aucune précaution sanitaire entrainait chez les toxicodépendants des agitations et des violences interprétées comme étant des manifestations rebelles. Elles motivaient de la part des gardiens, démunis de la connaissance du problème, des sanctions dont le prisonnier n’en comprenait pas les raisons. Certaines se sont terminées par décès suite à un stade d’épuisement irréversible du sujet mis en cellule sans attention particulière à son état. Des suicides de jeunes adultes sont venus émouvoir un personnel à qui les pouvoirs publics demandaient à faire appliquer une punition qui n'était pas de leur compétence, qui sortait du cadre typologique habituel de leurs missions.

         Ces constats, face à l’inaptitude, à l’impuissante des personnels pénitentiaires dont une formation spécifique en la matière leur faisait cruellement défaut, face aux interrogations de certaines associations concernant la prise en charge des toxicomanes en général et en milieu carcéral en particulier, ont fait dans les années 1970 le sujet de nombreux débats.

          A partir de ces mouvements d’alertes, d’informations, de constats, il a été convenu qu’il n’y avait pas lieu de mettre dans ‘’ le même sac ‘’ le consommateur occasionnel ou accidentel de haschich, et celle ou celui qui prend de l’héroïne tous les jours et dont l’emprisonnement venait sanctionner des actes tombant sous le coup des lois liées au code pénal.

        _Chaque cas devait donc être à différencier et en tout état de cause, un médecin n’a pas pour vocation de se substituer à la justice !

 

                     Définition sommaire des conditions qui peuvent conduire un

                             sujet vers la toxicomanie ou tout autre addiction.

 

        Rappel : La toxicomanie, une Addiction: C’est la rencontre d’un Etre Humain, d’un  produit, d’un contexte, d’une situation et d’un moment  psychologiquement précis.

 

          A l’exception de ce qu’il est convenu d’appeler les alcoolisations mondaines et autres prises de stupéfiants dans certains milieux se voulant ‘’ branchés ‘’, et dont les pratiquants se proclament affranchis et exempts de tout problème, les raisons de la toxicomanie et des addictions restent liées à des facteurs psychologiques, de personnalité, des facteurs sociaux et environnementaux.

                     *** Bien que se voulant étrangers au monde des toxicomanes, les consommateurs de cette frange de la population dite mondaine, tombent tôt ou tard sous le coup d’une dépendance. Cette dernière les conduira à terme vers un établissement, sans doute privé, pour un traitement de sevrage médicalisé.

        C’est à ce prix, comme tout autre personne, qu’ils pourront retrouver leur liberté.

           En effet, le phénomène d’accoutumance va les conduire à une consommation d’alcool devenant de plus en plus importante. Le processus sera identique pour ce qui concerne leur prise de drogue, dont ils devront en augmenter à la fois la fréquence et le dosage pour obtenir un indice de satisfaction équivalant à un désir qui deviendra de plus en plus exigeant au fil du temps. C’est ainsi qu’ils seront devenus alcooliques et plus largement toxicomanes. Leur consommation étant devenue un besoin hors de tout contrôle.

          IL en sera de même pour ces mêmes personnes s'orientant vers le jeux. Fragiles à un moment donné, jouant par désoeuvrement ou dans le cadre d'une démarche à vouloir appartenir au groupe. Le risque avéré, est de les voir sombrer dans des comportements les conduisant à la perte de leur patrimoine.

         Parmi les personnes appartenant à ce monde, André Citroên, bien que reconnu comme étant un homme intelligent et apparament équilibré, sa passion démeusurée pour le jeu a contribué à la ruine de son entrepise automobile!

           C’est bien une somme de signes, de symptômes apparents ou non, concordants, qui paraissent entrainer le sujet vers le renouvellement des prises qui vont le conduire à devenir dépendant à un produit ou et addict’ aux jeux.

            Peut importe les conditions, l’état d’esprit et le milieu dans lesquels se pratiquent les excès.

            Peu importe les populations, les raisons, y comprises celles qui se veulent ou voudraient se voir différencier du commun des mortels. A partir d’un certain seuil d’intoxication, la dépendance à un produit comme les addictions à tout autre excès, entrainent de fait des dérèglements d’ordre physiologiques, psychologiques et comportementaux, dont personne ne peut s’en prétendre protégés.

 

                                           Les addicts’ aux jeux en tout genre :

 

         Si le jeu est le propre de l’homme depuis la nuit des temps et ce dans le cadre de toutes sortes d’affrontements, un comportement, un attachement irrationnel aux jeux, quels qu’ils soient, devient alors une pathologie comportementale.

        Sont à prendre en compte également dans les addictions en dehors de celles liées aux jeux d’argent, le téléphone et autres jeux vidéos, celles mettant en action le corps physique de la personne, tels que le sport à outrance, la démarche vers la prise inconsidérée du risque corporel, les addictions au sexe .....etc.

 

         Je rappelle qu’à l’époque où le Dr Olievenstein a défini la toxicomanie, les addictions aux jeux touchant en particulier les adolescents et les jeunes adultes ne posaient pas encore de problème. Les produits tels que les jeux vidéos, Internet et le téléphone portable n’en n’étaient qu’aux stades des bureaux d’études ou que très peu popularisés.

 

* Seuls les jeux d’argent… ( se rapporter à l’astérisque en fin de commentaire )………

 

        Au fil de leurs apparitions cliniques, la définition appliquée aux toxicomanes par le docteur Olievinstein, comme celle conduisant vers les addictions ou dépendances sans produit convergent vers des quêtes et des signes pour certains concordants. Les facteurs guidant une personne à jouer de manière pathologique, comme ceux conduisant vers des intoxications, se recoupent pour la plupart d’entre eux. Autrement dit, c’est également une série de faisceaux convergents qui amènent les joueurs excessifs vers une pathologie addictive.

                                  ______________________

                                 

              Quels signes typiques se rencontrent en particulier chez l’addict’

                                                      aux jeux d’argent.

 

      _Une signification de l'argent particulière au joueur.

    _Une considération des performances fortement orientée sur la concurrence.

     _L'anxiété du joueur. Recherche d’adrénaline

     _Un besoin souvent excessif de reconnaissance sociale.

 

                                   Comment se développe l'addiction au jeu ?

                                              La problématique de base

 

          L'apparition de l'addiction au jeu est un processus complexe et qui implique de nombreux facteurs. Les plus importants de ces facteurs sont :

         _Un trouble de l'amour-propre. Troubles narcissiques de la personnalité, sentiment d’infériorité. Il est à noter que l’on retrouve très souvent une problématique semblable chez le malade alcoolique 

           _Une forme d'abandon de ''soi au hasard''.  

         Un gain rapide, en particulier chez un jeune joueur, peut le conduire à des rêves sur une richesse fantasmée et se trouver ainsi rapidement pris dans une spirale dont il ne pourra pas sortir sans une aide appropriée.

            _Un trouble relationnel.

        Le type relationnel "défiant-évitant. Il se caractérise par le doute permanent de la disponibilité de l'Autre dont il attend la relation. Sentiments négatifs quant à ses demandes dont il pense qu’elles lui seront systématiquement refusées. Frustration de l'affectif.

         En compensation, le jeu ne lui objectera pas d’opposition verbale ni physique. Le résultat, quel qu’il soit ne sera pas reçu comme une agression ou une réponse négative. La perte ne sera pas vécue comme une réponse rejetée. Peut être comme une erreur de méthode ou tout au plus par la faute à ‘’ pas de chance ’’. En aucun cas il se sentira repoussé. Le perdant ne se sentira pas responsable, seulement victime de ce qu'il nommera '' avoir mal tourné pour lui. ''

    *** Le jeu lui devient un refuge. Il y trouve une relation de substitution dans laquelle il devient un acteur, un sujet pris en compte.

         On retrouve souvent ce type de raisonnement chez les enfants qui ont été repoussés et chez lesquels l’image paternelle est altérée.

       _ Manque de régulation de son excitation. L'incapacité à réguler son excitation et sa tension intérieure conduit le sujet à vouloir passer le temps et à tuer son ennui dans une activité d’abandon. Le jeu, dont il est devenu accros’ lui apporte ‘’ la nourriture ’’ qui vient combler un ou les vides qui l’angoissent, ou lutter contre la foule de sentiments négatifs qui l’envahissent et auxquels il ne peut apporter de réponse satisfaisante pour l’Autre, le parent, le professeur.

 

                                                   Comment s’en sortir !

 

         Pour les parents, la première étape à franchir quand il s’agit d’un adolescent ou d’un jeune adulte est de pouvoir échanger sur l’addiction et plus largement sur tout comportement excessif découvert. Evaluer quel en est son degré d’emprise, les dommages qui  peuvent lui être mis en évidence.

       Comme je le rappelle dans le premier volet, si un jour vous avez à affronter une telle situation, assurez vous de ne pas être en manque de preuve. C'est seulement après avoir eu l’intime conviction ou la preuve qu’il s’agit bien d’un problème inhérent à une addiction ou à celui d’une dépendance que vous devez agir. De la qualité du dialogue que vous allez engager dépendra, pour partie, l’adhésion à une prise de conscience du sujet et de la suite pour d’éventuels soins à entreprendre le concernant.

       Pour cela il ne vous faut pas perdre de vue que vous aurez face à vous quelqu’un qui souffre de l’un de ces maux qui font que grandir, n’est pas facile pour l’ados’ ou le jeune adulte qu’il est devenu. Pour nombre d’entre eux, ce sont les doutes sur un avenir restant flou, des angoisses face à leurs futures responsabilités d’adultes qui les ont les conduits à explorer en direction d’une drogue ou d’un dérivatif. Perdu et angoissé, dans une situation de mal-être et pour laquelle il ne rencontre pas de réponse rassurante qui vont le conduire à franchir ce qu'il sait pourtant être la barrière de l'interdit.

            Il n'y a pas de toxicomane à son insu. Pas plus qu'il n'y a d'addict' aux jeux ignorant des risques des pertes d'argent auxquelles il s'expose.

       Il faudra ensuite se rapprocher d’un médecin et, ou d’un service spécialisé dans l’écoute et la prise en charge médicale du problème concerné. On ne sort pas d’une dépendance à un produit ou d’une addiction sans une aide spécialisée, voire médicalisée. Si la décision du patient, sa décision, sa détermination à vouloir en sortir est primordiale pour se donner la possibilité d’y parvenir, sa seule volonté n’y suffira pas. Sinon et auquel cas, il n’en serait pas arrivé à la perte de tout contrôle sur ce qui malgré lui, est devenu l’addiction ou la dépendance dont il souffre.

 

 

                                             La prise en charge : Les soins

 

           La prise en charge se fait généralement en dispensaire, en hôpital de jour ou en cabinet privé par un psychiatre, un psychologue ou, et une équipe soignante. Il s’agit généralement de consultations découpées en entretiens qui sont conduits avec méthode et chronologie.

         Contrairement à la dépendance aux toxiques où des soins particuliers, comme le sevrage qui nécessitent souvent une hospitalisation à plein temps et pour une durée pouvant atteindre plusieurs semaines, la prise en charge pour une addiction sans produit se fait le plus souvent en soins dits ambulatoires. 

           Il est capital que le sujet se sente en confiance avec son ( ses ) thérapeutes, dont la mission consistera à le guider vers les confins de son passé, de son intimité. C’est ce travail conjoint qui amènera le sujet à l’origine de son addiction et aux raisons de sa conduite.

 

      *** Il est important que cette compréhension découle de sa propre prise de conscience. Cette dernière doit émaner de sa réflexion et non de l’explication d’un tiers dont il aura pu en acquiescer le contenu, sans réellement en avoir fait une analyse le ramenant à son problème.

 

     *** Seule la personne en souffrance détient la clé de son problème. Le rôle du ( des ) thérapeutes consistera à amener le patient à actionner la serrure, à pousser la porte derrière laquelle est cachée, parfois enfouie, la problématique responsable de son comportement pathologique.

       Plusieurs orientations thérapeutiques peuvent être employées pour ouvrir le patient à s'exprimer sur les fondements de son problème. Les entretiens individuels, les groupes de parole, les séances de relaxation, les ateliers d’écriture en sont quelques exemples.

       Un traitement médicamenteux est parfois nécessaire pour abaisser les seuils de tension ou pour apaiser un état anxieux.

          A partir des données qui semblent aujourd’hui établies et selon lesquelles une dépendance, ou une addiction s’installe sur un terrain fragilisé, il parait évident que sa prise en charge doit s’appuyer sur plusieurs axes d’investigations pour pouvoir mettre en place les thérapies les mieux adaptées au cas de chacun.

          Pour son efficacité, ces dernières doivent être personnalisées. En particulier pour ce qui concerne l’histoire du patient et le cheminement de sa pathologie.

 

                                                               En résumé :  

 

        a) Le thérapeute aura pour mission de guider la réflexion du sujet vers ce qui contribuera à faire émerger le ou les origines du problème :

           * _Pourquoi le produit ou les jeux ?

        * _Les produits, les jeux, que sont ils venus compenser chez moi ? Que sont-ils venus remplacer que je n’ai pas reçu ou mal perçu ?

        * _Pourquoi suis allé vers tant d’excès ?

        * Pourquoi cela m’est il tombé dessus ? )

       b ) Une fois isolé le ou les problèmes générateurs du comportement ayant entrainé une dépendance ou une addiction, le thérapeute doit amener le patient à prendre conscience de la nécessité d’un accompagnement dans le protocole de prise en charge que l’équipe soignante aura établi pour lui.

         * _A présent que je sais pourquoi j’ai été amené malgré moi à cette situation, je veux en régler le problème. Je me dois d'adhérer avec détermination aux solutions d’aides et aux soins qui me sont proposés.  

                                                   ____________________________

     

                                             Le sport en annexe. Le sport en soutien.

 

       *** Le sport pratiqué en terrain neutre, hors de l’unité de soins si possible, est par excellence l’activité idéale parmi les premiers accompagnements à proposer au patient. Pratiqué dans un état d’esprit ludique, il captera facilement l’adhésion de l’adolescent ou du jeune adulte. Il sera une base importante, une étape dans le domaine de sa reconstruction. Le travail du corps par des activités physiques, de fond en particulier, contribueront à lui occuper des espaces de temps riches en découvertes sur sa propre personne.

         La relation paritaire avec le ou les soignants s’il s’agit d’une prise en charge assurée par les membres de l’équipe de soins, sera de nature à lui créer une ambiance valorisante. Les observations, le regard porté par le, les soignants apporteront des réponses, et, ou poseront des interrogations quant aux réactions du patient face aux difficultés qu’il pourra rencontrer et dans sa façon qu’il aura de les gérer, de les exprimer.

        *_Occuper l’esprit, le fixer dans une démarche déviante de celle de l’obsession ou du produit trublion.

         *_Conduire son corps à devenir un partenaire de la démarche curative amorcée. Le corps comme un acteur, comme un opposant visant à déloger de son esprit l’objet de ces préoccupations négatives.

        *_Le sports grâce à ses vertus valorisantes aidera le sujet à une première conquête ou reconquête narcissique grâce au renvoi flatteur de l’image ‘’du soi’’.

        Compte tenu de la jeunesse du patient, les résultats rapidement obtenus constitueront une entame concrète et positive à la discussion d’ouverture des séances hebdomadaires ou bi mensuelles.

       *_Le sport pour une réconciliation entre un état déviant, d’égarement parfois, et une prise de conscience dans un face à face sans concession.

                         ______________________________

 

              Dans ce domaine, la pratique de l’escalade et plus largement les sports à relation duelle, apportent certains outils de comparaison. Ils conduisent à des apprentissages de nature à soutenir des équivalences dans ce que sont les quêtes recherchées ou subies par le joueur et plus largement par le toxicomane.

       *** L’escalade : Cette discipline est reconnue pour mettre son pratiquant en situation permanente d’attention, de réflexion et de responsabilité. De son choix de progression, de son cheminement sur la falaise ou sur le rocher, vont dépendre sa sécurité, la réussite de son ascension et la satisfaction qui en découlera.

          L’aspect éducatif, mais également thérapeutique de l’escalade réside dans sa forme vécue comme étant '' d'une morale non verbale évidente''. En effet, la sanction suite à '' la faute '' n’est pas différée comme peut l’être la conséquence de la perte d’argent au jeu, ou les suites d’une ivresse au volant, ou encore dans les réactions d’une drogue-partie au cours desquelles s’ensuivent parfois des actes sexuels non protégés, des actes de violences et autres prises de risques inconsidérés. En escalade, la faute appelle à la sanction immédiate, ce qui évite une ''altération de la mémoire '' sur la causalité de la faute. La nature de cette évidence, de ce vécu, se vit '' en direct '' particulièrement dans le cadre d’une progression en tête*.

 

                               Dans Baou dé 4 Ouros ?

 

                                                              Patick Edlinger

 

       * Dans ce cas de figure précis, il peut s’imaginer un jeu-défit dans un engagement entre le grimpeur et la paroi. Etat générateur d’un stress positif, stimulateur d’adrénaline conduisant à une contentement, un plaisir reconnu comme pouvant être compensatoire à l’excitation, aux stimulus semblables à ceux générés dans la recherche que procure plus particulièrement le jeu. L'une des particularités de la pratique de l'escalade est liée au plaisir de la dualité qui se joue entre la paroi et celui qui peut être son provocateur ou son partenaire selon l'état d'esprit dans lequel s'engage le grimpeur.

      En escalade, le fruit du plaisir n'est pas à acheter ou vendu. Il est offert, mais au prix d'un engagement réflèchi. Chaque pas amorcé vers la quête espérée, chaque mouvement conduisant vers le plaisir excite l'éveil sur la propre fragilité de son Etre. Son engagement le confronte objectivement et directement au risque qu'il prend, ce qui n'est pas le cas dans la prise d'un produit, où les riques-dégats seront différés. Le grimpeur vit en direct l'angoisse projetée des conséquences de '' la faute ''.  

     En escalade la raison évidente des risques que l'on encourt à ne pas anticiper le danger se passe de tout commentaire et s'intégre dans le non dit. Il est dans le visuel.

       Cette pratique, ce type de prise en charge doivent privilégier les sites de plein air pour des raisons évidentes de changement d’ambiance et de confinement dans lesquels évoluent généralement les joueurs et les toxicomanes.

         En accompagnement d'autres prises en charges, l’escalade, comme activité déviante au jeu et aux dépendances à la drogue, donne de bons résultats.

       Les sensations éprouvées et exprimées dans le cadre d’activités physiques et sportives ainsi ciblées, seront commentées lors des entretiens faisant partie du suivi du patient.

.       *** Il s’agira de l’aider à faire le parallèle, à reconnaître qu’il y a des moyens de vivre ailleurs que dans les addictions et dans la drogue, des plaisirs hauts en adrénaline et en émotions.

        *** Qu'il peut se trouver ailleurs que dans des excès, des moyens de vivre de fortes sensations sans compromettre sa santé.

        _ Sans mettre en péril son avenir. 

        _Sans se mettre en marge de la socièté.

                             

                   L'escalade comme activité complémentaire aux soins traditionnels:

 

                       _Grâce à sa ''logique d'évidence'', à la réflexion qu'elle suscite au prélable à tout engagement.

                     _Par le contenu de ses valeurs structurantes et éducatives.

                  _ Par son côté  aventure. Par sa démarche de provocation duelle face à la paroi induisant le sentiment de vivre un test en vue de le rendre plus fort qui plait aux jeunes gens.

                  _Par l'originalité de la relation qu'elle génére de fait entre lui et son thérapeute de terrain.

                      _ Par la particularité du groupe  de ses pratiquants.   

         

                 Sans qu’il puisse se définir précisément le profil de la personne dont l’utilité de vivre des sensations fortes correspond à un besoin, il est un fait que de constater, pour des raisons encore mal définies, que nombre de personnes en sont dans l’exigence.

                                                          __________________________

 

                                                                           Notes

 

        * En France, les joueurs dépendants ont la possibilité de demander une interdiction de casinos afin de ne pas succomber aux sirènes du jeu. Il faut noter que seule la personne qui souhaite être interdite de casino peut en faire la demande.

Pour cela, le joueur doit faire une demande par écrit à la Direction des Libertés Publiques et de la Réglementation. Ce courrier, qui doit démontrer les motivations de l’interdiction et les problèmes de jeux rencontrés par l’individu. La demande est ensuite transmise au service local des Renseignements Généraux. C’est ce service qui convoquera le joueur afin de vérifier sa détermination. Si cet entretien est positif, le joueur se voit inscrit sur la prochaine liste d'interdiction, dont la mise à jour se fait tous les deux mois environ.

Dans les 6 mois suivant sa première lettre de demande, le joueur peut encore se rétracter. Passé ce délai, l’interdiction de casino est prise pour une durée incompressible de 5 ans. Après cette période, le joueur peut demander sa réintégration.

A noter que le joueur reste interdit de casino tant qu’il n’a pas expressément fait la demande d’être retiré de la liste.

Note prise sur Internet

                                            _______________________________________ 

                                                                             

                 * Grimper en tête en escalade correspond à monter la corde jusqu’au relais.

 

                                                  Avec Patrick Berhault

 

                                 Patick Berhault à l'assurance et Patick Edlinger.

 

        Le grimpeur de tête, bien qu’encordé et assuré par un partenaire, risque la chute entre chaque point d’encrage préfixé sur la paroi. Ces derniers peuvent être espacés d’une distance variant entre 5 et parfois 10 mètres. Dans le cas extrême et à partir de ces indications, le ‘’vol’’ potentiel du grimpeur de tête, pour une glissage au moment du mousquetonnage à son point supérieur, représente une chute d’un multiple de deux de l’espacement des deux points d’encrage. 

 

                               Dans Tapis volant. Verdon

 

                                                              Patrick Edlinger.

 

         C’est ce risque, bien que relatif, puisque le grimpeur est assuré par un partenaire évitant ainsi un retour au sol, qui charge le grimpeur de sensations à la fois génératrices de stress positif et de décharges d’adrénaline, d’endorphines et autres agents dopants naturels. Le résultat, la réussite d’une voie bien négociée s’obtient grâce à une mise en place psychologique auquel le sujet doit se préparer, à l’apprentissage d’une gestuelle qui met en œuvre à la fois la puissance et la souplesse du grimpeur.

          Pour une perception précise de son équilibre corporel, le grimpeur doit rester dans une concentration de tous les instants. Cet état de veille permanent sur son corps doit s’intégrer, faire inséparablement équipe avec le mental pour en renforcer une détermination positive vers le succès. Ces deux éléments réunis sont les pièces majeures, des atouts indispensables pour sa réussite. Cette dernière se résume à cette lutte duelle entre la paroi et le grimpeur ( entre lui et son problème avec la drogue ou les jeux. La détermination, la volonté raisonnée du grimpeur à vouloir aller au bout de son engagement, seront les outils d'un apprentissage qui le conduiront à mieux maitriser ses difficultés. A mieux conduire sa réflexion vers l'objectif drogue ou jeux contre lesquels, par ce moyen, il se bat. 

                                            __________________________________________________

 

           Retranscriptions personnelles à partir de mon expérience de soignant au sein d'une unité spécialisée dans la prise en charge de personnes dépendantes.

         Bibliographie:

                              _Il n'y a pas de drogués heureux. C. Olievinstein.Librairie générale de France. 1978.

                              _ Ecrits sur les toxicomanies. C. Olieveinstein. Gallimard. 1978 

                     

 

                                                __________________________

 

 

                             Associations venant en aide aux personnes addicts aux jeux :

 

                                                    **Adictel  : 08.05.02.00.000.

                                                 **S.O.S joueurs :09.69.39.55.12.

 

Précision: Les photos montrant Patrick Edlinger et Patick Berhault sont là pour illustrer l'escalade. Ces deux illustres personnes n'ont rien à voir avec le sujet traité dans ce commentaire. 

 

 

 

 

 

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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 18:20

     Sommaire sur le phénomène des dépendances et des addictions se rapportant plus particulièrement aux adolescents et aux jeunes adultes.    

 

                                                       Premier volet

 

                                                                                                                                                                     Addiction au jeu. Image Internet

 

                                           _____________________________

  

               Préambule : Il n’est pas dans mes habitudes de traiter d’un sujet sérieux dans mon blog qui se veut plutôt blagueur.

          Cette entorse à ma façon de commenter mon quotidien : Celui de mes sorties à vélo, de mes randonnées pédestres et autres sujets fantaisistes fait suite à des constats, à des confidences, des actes que chemin faisant ma route croise et auxquels je ne peux rester indifférent.

         Mes propos voulant traiter des problèmes liés à une frange de notre jeunesse s’inscrivent dans le cadre de la connaissance et du partage que j’ai de ce phénomène dont, de mon avis, la gravité et les conséquences sont très largement sous évaluées par les pouvoirs publics et notre système de veille sanitaire.

       Mes observations sont volontairement rédigées sous la forme d’un commentaire, dont l’objectif est de vouloir faire part de mes réflexions. Le caractère de ces dernières se veut libre d’interprétation. Je les livre là sans finalité particulière et sans chronologie. Il ne s’agit pas d’un exposé, ni d’un cours, mais d’une narration-témoignage-parcellaire sur un problème de société.

                                                ___________________________

 

        Je suis depuis des années libre de toute activité professionnelle. Auparavant j’étais infirmier. Je travaillais dans un centre de soins qui prenait en charge des personnes en difficultés. Dont des jeunes gens victimes de graves problèmes en relation avec les dépendances et les addictions.

      Aujourd’hui, bien que vivant pleinement ma vie de retraité, j’ai gardé ce regard en direction des personnes dont je sens qu’elles ne vont pas bien. La marque de certains comportements spécifiques à leurs problèmes, attire mon attention et me les font reconnaître.

      Voila pourquoi je me suis mis en droit d’évoquer succinctement le sujet qui fera, peut être, s’allumer une lampe d’éveil à propos d’un proche chez qui vous reconnaitrez l’un des symptômes évoqués, et sur lequel vous n’aviez pas de mot à poser. Ou, sur lesquels vous n’osiez pas poser de mots par crainte de commettre une erreur. Par peur, également,de votre maladresse face à une découverte qui vous laisse démuni des outils nécessaires pour aborder une situation dont vous en pensiez le caractère étranger à l’un des vôtres. Sans doute aussi par appréhension de ne pouvoir gérer les réactions d’un face à face inhabituel pour vous.

                        Si un jour vous avez à affronter une telle situation, mais seulement après avoir eu l’intime conviction, ou la preuve qu’il s’agit bien d’un problème inhérent à une addiction ou à celui d’une dépendance, de la qualité du dialogue que vous allez engager, dépendra pour partie, l’adhésion à une prise de conscience du sujet et de la suite pour d’éventuels soins à entreprendre le concernant.

        Pour cela, il ne vous faut pas perdre de vue que vous aurez face à vous quelqu’un qui souffre de l’un de ces maux, qui font que grandir n’est pas facile pour l’ados’ qu’il est devenu. Pour nombre d’entre eux, ce sont les doutes sur un avenir restant flou, des angoisses face à leurs futures responsabilités d’adultes qui les ont amené à explorer l’un de ces produits, dont ils pensent qu’il sera la solution à leur mal-être.

        Ce type de conduite peut être considéré, également, comme étant le révélateur d’un problème sous-jacent tel que:

       _Un état dépressif ou une attitude venant en réponse à un contexte nouveau pour lui ou encore, suite à une mutation de son environnement que le sujet subit et auquel il n’est plus en capacité de faire face.

        _La fuite, la difficulté d’Être et pour d’autres, le refus d’Être, sont les failles dans lesquelles peuvent prendre place des conduites pathologiques de la famille des dépendances et des addictions.

       Cette jeunesse en souffrance est repérable et repérée par les spécialistes vendeurs d’illusions qui, sans état d’Âme vont faire d’eux, dans un premier temps, des consommateurs occasionnels et pour d’autres, très rapidement, des accros à ces produits qui vont les rendre prisonniers d’un besoin dont ils seront piégés.

         En souffrance face à des difficultés relationnelles, en carence affective, à une instabilité familiale, à une éducation méfiante vis à vis du monde exterieur, à un manque de confiance en lui va, ou peut conduire un adolescent ou un jeune adulte à rechercher un moyen d'exister à travers des produits l'amenant à croire à la solution à ses problèmes. Dans le jeux et les relations virtuelles, il va tenter de trouver des moments de partage. Dans une confrontation aux jeux d'argent et autres jeux divers, des moments où il aura le sentiment d'exister, le sentiment d'être prise en compte .

       Le registre des jeux : Bien qu'inscrit en marge des dépendances, ils n'en sont pas moins pénalisants et dangereux. Les plus pratiqués, tels que les jeux vidéos, l’utilisation d’internet sur des programmes violents ou dans des registres d’informations aux caractères plus que discutables, dans celui de l’utilisation du téléphone portable ou de L’I-Phone, de L’I-Pad et autre Smartphone, les jeunes perdent les notions essentielles de la vie en famille, de la vie de groupe et des formes de socialisation qui y sont attenantes. Ces réseaux virtuels de communication, de loisirs, les éloignent de toute réalité au point de leur en faire perdre toute argumentation sur la rationalité, la logique, le raisonnement .

 

                                               ___________________________

 

                                                          La dépendance :

 

        Définition. Elle s’exprime en premier lieu par l’assujettissement d’une personne à la prise d’une drogue dont l’interruption brutale entraîne des malaises d’ordre physique et psychologique par effet de manque. Les manifestations les plus couramment observées lors d’un sevrage non médicalisé ( par le manque d’approvisionnement du produit par exemple sont ):

      Les tremblements, les comportements dépressifs ou d’excitation. Agitations accompagnées d'une forte sudation. Les comportements velléitaires ou violents, la démission face à ses obligations.

 

                                                             L’addiction,

 

                Ce terme s’emploie plus spécifiquement pour parler des problèmes pathologiques sans prise de produit. Cette dénomination est mise plus particulièrement en relation avec les jeux en tout genre. Internet, la recherche et la prise de risque inconsidérée dans des sports extrêmes pour ce qui concerne les jeunes populations. Il peut exister chez les ados, en corrélation avec des visites compulsives sur des sites pornographiques, un phénomène d’addition au sexe notamment par des masturbations à outrances. Les pathologies liées à l’affectif font également parties des problèmes que rencontrent certains adolescents pour ne parler là que des plus courantes.

       A noter que dépendance et addiction sont utilisées par certains toxicologues et addictologues sans différenciation des types.

        La dépendance me parait devoir s’appliquer plus spécifiquement au besoin irrépressible, incontrôlable, amenant à la prise d’un produit dont l’appétence physique et psychologique ne peut être refoulée.

       l’addiction:  Elle a pour moteur essentiel, le besoin de jouer un rôle d’acteur ou de prise de risque matérielle dans le cas des jeux d’argent, sans pour autant que n’intervienne un besoin que le corps ‘’physique’’ réclame. Elle ne parait répondre qu’à la seule exigence d’un besoin psychique, cérébral, bien qu’elle semble venir en réponse, comme pour la dépendance, à une stimulation de dopamine orchestrée par le cerveau à la seule pensée du jeu,  comme à celle d'un produit pour le toxicomane..

       La dopamine est un élément clé dans le repérage des ‘’récompenses’’. Elle est ''actionnaire '' et joue un rôle, malgré elle dans le phénomène des dépendances. La dopamine est produite au niveau du cerveau par certains neurones. Dans un terme se rattachant aux toxicomanies, elle est appelée communément ‘’ l’hormone de l’insoutenable attente du plaisir ’’.

        Suite au dérèglement de certains codes induits par les drogues, le mode naturel de la sécrétion de dopamine est perturbé. La situation de manque ( ‘’ de plaisir ‘’ ) que subit alors le toxicomane en stimule un appel parasite qui va entrainer la demande expresse d’une nouvelle dose afin d’en satisfaire le désir.

        A noter qu’après un sevrage médical pour les toxcicodépendants, le rétablissement des codes ramène l’ex-toxicomane à un comportement absent de ses besoins physiques antérieurs.

        * Le danger de la rechute chez le dépendant, comme chez l'addict, reste cependant présent tant qu'il n'aura pas réglé les problèmes psychologiques qui l'on conduit à son comportement pathologique.

       La production spécifique de ces neurones particuliers entre en jeu dans ce qui déclenche en nous la notion du désir et les manifestations du plaisir. Chez les personnes dépendantes, mais également, semble t’il, chez les addicts’, un excès de sa sécrétion entraîne le sujet à toute perte de contrôle sur sa volonté à refreiner sa démarche vers la consommation d’un produit pour le toxicomane et à pouvoir s'interdire de jouer chez l’addict’.

    Etre addict’ ou dépendant touche à la liberté. Plus exactement à la perte de sa propre liberté, de son libre arbitre, conduisant à terme tout sujet devenu addict’ ou dépendant, à ne plus pouvoir renoncer à une action ou à un produit.

    Cela ramène, dans un premier temps, à distinguer les phénomènes qui conduisent un sujet à ne plus pouvoir se passer d’un produit.

 

     a) : La dépendance : Elle est, plus spécifiquement,  le résultat qui conduit une personne à l’assuétude à un ou plusieurs produits qui induit de fait chez le sujet devenu dépendant un besoin sous forme d’appétence physique et psychologique à un produit, ou à des produits qu’il sera amené à consommer en dehors de toute mesure et sous des formes diverses comme :

        La cigarette à base d’herbes appartenant à la famille du haschisch, du kif, des cigarettes à base de résine de cannabis, à l’ingestion de végétaux hallucinogènes, tels que certains champignons, les injections, l’inhalation sous forme de poudre etc…

        L'absence d'apport du produit va entraîner chez le sujet dépendant des manifestations pouvant être violentes Elles seront d'ordre physique et psychologique, telles que de l'agitation, de fortes sudations, de la température, des délires... etc... )

                                                                                                                                                                      Image Internet.

 

     b) : L’addiction sans produit conduit également une personne à perdre toute notion de raisonnement face à une situation dont il n’est plus maître. Les adeptes de jeux vidéos pouvant jouer des jours durant. Pour les jeux d’argent en ligne ou à gratter, y perdre des sommes dépassant toute proportion raisonnable et bien qu’ils soient interdits aux mineurs !

           Dans le cas des addictions sans produit, la situation de manque relève de manifestations plus discrêtes au plan physique, mais n'en restent pas moins douloureuses au plan psychologique pour le sujet; pensées obsessionnelles et récurrentes aux jeux par exemple,  angoisses, insomnies. )                    

    De nos jours, chez les adolescents et les jeunes adultes, la plus fréquente est celle liée au cannabis, au haschisch associé à l’alcool. Sont utilisés des alcools forts tel que la téquila, le rhum et la bière pour ce qui sont les boissons courantes qui circulent dans les rassemblements privés.

 

     Tout en devant mettre des mots sur la découverte d’un produit suspect, ou sur les restes d’un mégot à la configuration reconnaissable trouvé dans la poche d’un ados’, il n’y a évidemment pas lieu de le traiter de toxicomane. Dans certaines conditions ou rassemblements, il a pu se voir plus ou moins contraint à devoir accepter la ‘’taf’’ de la cigarette qui circule dans le cadre ritualisé de ‘’ l’appartenance au groupe’’. Cet incident n’aura pour la plupart aucune suite.

 

    La consommation flash pour une recherche de la fulgurance, trouve également des adeptes à cette ivresse à la fois brutale et massive. A nôter que les dépendances à un ou plusieurs produits sont, de manière générale, rapidement identifiées par l’entourage du consommateur. Des signes à la fois physiques et comportementaux en marquant visiblement les troubles. La répétition de tels comportements doit être prise au sérieux. Il n’est là plus question d’un accident de parcours.

 

      L'incident de parcours est a associer au ‘’piège ‘’ dont chacun peut en être la victime lors d’une fête où l’ambiance a pu entraîner un ados’ à un excès de consommation qui restera l’exception. Il est à différencier d’une démarche vers une ivresse volontaire et recherchée.

 

                                            Les addictions dites sans produit.

 

                                                                                                                                                                     Addiction au jeu.Image d'Internet.

 

       Elles sont en voie progression massive chez les jeunes gens. Contrairement à l’alcoolisme et au tabagisme, dont la prise en charge des patients remontent à près d’un siècle pour l’alcool, celles concernant les jeux pratiqués par les jeunes gens par exemple n’ont qu’une décennie de recul. C’est en toute logique qu’il n’existe pratiquement rien dans le domaine de son étude socioculturelle.

       Les services médicaux n’avaient jusqu’à ces dernières années que peu de demandes de soins concernant les pathologies se rapportant aux jeux vidéos, à internet et à l’utilisation instinctuelle du téléphone portable. L’attachement à leurs pratiques n’était pas considéré à la hauteur des dangers, qui aujourd’hui apparaissent dans leurs dimensions pathogènes.

      Ces nouvelles addictions et contrairement à celles touchant aux produits catalogués ‘’drogues’’ ou à celles liées à l’alcool, ne sont pas suffisamment prises au sérieux et en particulier par les proches. Il faut dire également qu’elle sont souvent plus longues à découvrir. Les ados’ jouant dans leur chambre de laquelle les parents sont écartés au nom de leur sacro-sainte intimité, fait que leur addiction peut rester cachée longtemps. Une fatigue excessive par le manque de sommeil de ces impénitents joueurs et le décrochage scolaire en sont au fil du temps, les signes devenant apparents.

 

                                                      Quelques réflexions :

 

       Les interdictions, les punitions qui en premiers lieux viennent à l’esprit des parents, ne sont sans doute pas les meilleurs outils pour régler ce type de problème survenant à des adolescents ou à de jeunes adultes. Cependant et sans pour autant dramatiser si l’on peut rester dans la classification de l’incident de parcours, une addiction ou une dépendance avérée restent une alerte à prendre très au sérieux.

       Il faut, c’est essentiel, prendre le temps de la discussion. Elle doit reposer sur une écoute attentive et sans condamnation préalable.

      Amener le sujet à la compréhension de son comportement comme étant dangereux pour sa santé, pour la bonne conduite de ses études peut demander du temps. Le retour à une vie absente de tout produit ou de toute addiction dépendra de sa décision à vouloir, à pouvoir intégrer la notion des risques qu’il encourt.

        Si l’intervention d’un service spécialisé lui est nécessaire, il ne doit pas lui être présenté comme une menace, mais comme une aide dont il a besoin et que seuls des professionnels peuvent lui apporter.

        Votre soutien ferme et chaleureux lui sera indispensable pour lui affirmer à la fois des recommendations dont il devra tenir compte, tout en l’assurant fortement de vos liens d’affection, d’amour.

 

                                               Dépendances Addictions :

 

                         Leurs conséquences chez l’adolescent et le jeune adulte :

 

                                                          Sommaire

 

         Le décrochage scolaire à partir des classes du primaire pour ce qui sont les conséquences des jeunes addicts’ aux jeux vidéos. Manque de sommeil à cause du temps pris à jouer jusqu’à des heures indues de la nuit. Irritabilité. Phénomène de désocialisation à cause d’un repli sur soi. Perte de repaires avec la réalité, le virtuel les déconnectant du concret. Dégradation de son état de santé et de son équilibre mental. Abandon de toute activité sportive et culturelle qui sont pourtant des atouts indispensables à la bonne construction de tout ados’. Pour ce qui concerne les addicts' aux jeux d'argent, les conséquences sont de l'ordre de la perte de la crédibilité, de la confiance, de la méfiance de la part des membres de leur famille. Certaines jeunes personnes sont amenées à devenir les voleurs de leurs parents, à utiliser frauduleusement leur cartes de paiement pour satisfaire leur besoin irréprécible de jouer.

    Pour les jeunes adultes : Les études abandonnées ou ratées à cause des dépendances coutent des carrières professionnelles à des milliers de nos étudiants.

    Des comportements violents, de la délinquance, vols à l’arrachée pour s’acheter de la drogue, entrainent des jeunes adultes à avoir à faire à la justice.

     Troubles du comportement, troubles alimentaires, troubles du sommeil pour ne citer que les moins dramatiques. Mon propos ne voulant pas laisser croire qu’il n’y a pas de solution curative aux problèmes des dépendances comme à celui des addictions.

                                         _____________________________

   

                                          Au sujet d’un questionnement :

 

        Les addictions sont elles liées à la distension des libertés, à la désinformation, à la démesure de la tolérance ?

    Peut on imaginer une programmation aux addictions d’une partie de la population qui serait organisée par le cartel des créateurs et fabricants de jeux en tout genre ?

Pourquoi cette insuffisance de volonté politique face à ces addictions et dépendances, dont les conséquences se chiffrent en millions d’euros de soins et à l’altération de la pensée d'une frange de notre jeunesse ?.

 

                                          ______________________________                         

 

        Que penser de l’office mondial de la santé ( O.M.S ), de l’académie française de médecine et de notre académie des sciences, qui disent impropre le mot d’addiction s’appliquant aux jeux vidéos, à internet, à l’utilisation démesurée du téléphone portable et autre I phone, alors que des milliers d’enfants déjà, des adolescents et de jeunes adultes en sont devenus pathologiquement accros.

       A ce jour, seule est reconnue pathologique et cataloguée comme étant une addiction, celle se rapportant aux jeux d’argent. Ces jeux en ligne, casinos et autres lieux légaux ou clandestins ne sont, selon la loi qu’accessibles aux personnes majeures. Or il est de notoriété publique que nombre de mineurs en usent. À nôter qu'à ce jour, les mineurs accros aux jeux d'argent, ne peuvent pas légalement, être pris en charge en milieux de soins, hôpital de jour ou dispensaire….car pour ce type d'addiction et sa prise en charge.......il faut être majeur !.

      Pourquoi les pouvoirs publics restent ils sourds aux inquiétudes des parents et aux différents constats des enseignants qui dénoncent une baisse d’attention des élèves au profit de leurs échanges par mails et autres supports de communications, alors qu'ils sont en cours, utilisant pour rester au contact de leurs correspondants (tes ) d'un avertisseur par vibration  !.

      Pourquoi continuer à négliger les effets d’un absentéisme récurrent à cause d’une nuit passée à jouer, et dont le lever s’avère alors impossible !

     Que donner comme explication sans se voiler la face, quant aux raisons qui expliquent que des élèves s’endorment dans les salles de cours !.

       Face à la gravité du problème et aux conséquences désastreuses qui se font jour, l’information est bien trop timide pour alerter à sa juste ampleur les familles des dangers que courent leurs enfants en s’adonnant de manière pathologiques à de tels abus. Les dépendances et les addictions gangrènent la vie de familles entières et ruinent le potentiel d’une jeunesse que l’on ne sais plus protéger..

 

                                                        ____________________

    

                           Adresses d’établissements de soins sur  84000 Avignon :

 

                  **Centre Guillaume Broutet, 1 Bd Anatole France tel : 04.90.03.89.35.

         Hôpital de jour de service public. Consultations pour les dépendances et les addictions.

                                                        ______________________

 

                                           **Avapt, 22 rue Mantel tel : 04.32.70.27.00.

                                            Centre de consultation de service public

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 10:07

 Flambeau 

 

 flambeau medium

 

 Photo empruntée au site de Lanslebourg.

 

 

              Il s’agit de l’histoire d’un chien vaguemestre dont la vie qui en est racontée là, remonte de 1930 à 1940 et dont l’existence a laissé des traces dans le cœur des hommes au point de lui avoir consacré un monument dans la rue principale de Lanslebourg, village de Haute Maurienne.

_________________________________

 

                Les forts de la Redoute.

 

Série de forts entre Modane et Lanslebourg ( Forts de la Redoute. ( Internet )

 

Retour 

 

          Flambeau est un chien militaire. Il a des missions à accomplir, dont celle de vaguemestre dans laquelle il va s’illustrer. Auparavant, et après avoir servi dans plusieurs unités de chasseurs alpins comme chien d’avalanches, dans l’acheminement de munitions vers des bases avancées, il est muté au Camp Napoléon à Lanslebourg.                                  

         En hiver, il sera pratiquement le seul lien entre la vallée et le fortin de Sollières, petit casernement perché à 2870 mètres d’altitude et que la neige isole plusieurs mois de l’année. Là, vit une vingtaine de soldats chargés de garantir la sécurité de nos frontières contre les Italiens avec lesquels s’entretiennent des conflits de territoire.

        Flambeau va servir en qualité de vaguemestre, mais également dans des missions de secours en haute montagne, à la recherche d’hommes égarés ou ensevelis sous la neige.

       Pour ceux qui l’on côtoyé, il fut bien plus qu’un chien. Il reste encore aujourd’hui le symbole du courage, du dévouement au service des hommes. Il se disait de lui qu’il était habité du sentiment d’humanité.

                                                                       

 _______________________________

 

 Propos de l’écrivain-guide chamoniard Frison-Roche :

 

                      _En service, Flambeau ne connaissait personne. Un jour, le lieutenant commandant la section d’éclaireurs du poste attendait une permission qui avait été remise une demie heure avant au chien vaguemestre. Cet officier devait prendre l’électro-bus le soir même et le temps pressait. Sachant que Flambeau suivait invariablement le même itinéraire, il chaussa ses skis et fut rapidement au Replat des Canons, au sommet de la belle forêt d’Arc. Flambeau l’y croisa et lui fit fête. Contrairement à ce qu’il attendait du chien, il ne réussit pas à retirer le pli le concernant de la sacoche de Flambeau.

        Par des feintes habiles, Flambeau s’esquivait à chacune des tentatives de l’officier. C’est ainsi qu’il continua sa route malgré les ordres absolus que lui dictait le lieutenant. Ce dernier n’eut comme ressource que celle de remonter au poste et d’attendre la distribution selon les formes habituelles….ce qui lui fit manquer son moyen de transport.

      A Sollières, Flambeau n’était pas uniquement attaché au courrier. Il prenait part, été comme hiver, à toutes les sorties de la section. Combien de fois, dans le brouillard, ramena t’il avec certitude la petite troupe qui peinait, cherchant sa route dans les solitudes glacées de la montagne. La tourmente ne le rebutait point. Jamais, pendant ses dix années de service il n’interrompit son travail.

        Cependant et à plusieurs reprises, Flambeau faillit y rester. Un jour, remontant au poste, il dut frayer son chemin dans la neige profonde. Le vent qui soufflait en rafales contrariait son ascension. Le devoir à accomplir l’obligeait à continuer. Luttant contre la fatigue et le poids de sa sacoche, auquel venait s’ajouter celui de la neige qui lui collait aux poils, il avançait. Parvenu près du col, la tempête redoubla d’intensité et le vent sa fureur. Flambeau ne progressait que par bonds successifs.

        Epuisé, roulé comme un fœtus, il s’arrêta aboyant plaintivement avec par instinct, l’espoir que l’on viendrait à sa rencontre. La nuit tomba sur la montagne. Alors, dans un ultime sursaut, Flambeau repartit à l’assaut des congères qui lui barraient le chemin. Enfin, il aperçut les cheminées du poste qui crachaient les étincelles du bois qu’elles brûlaient. Sauvé se pensa t’il.

           Trompé par la tourmente, il ne vit pas une corniche de neige soufflée qui céda sous son passage. Emporté par les débris d’une petite avalanche, il roula dans un ravin profond. Il était alors trop fatigué pour s’en sortir.

        Couché dans la neige, Flambeau resta inerte. Un blanc tapis lentement le recouvrait du linceul de la mort.

       Au poste, on s’inquiéta. Malgré la tourmente qui faisait rage, des hommes sortirent. Ils battirent les alentours du poste, mais le vent avait effacé toutes les traces qui auraient été de précieuses indications pour les chercheurs. Patrouillant dans toutes les directions possibles, les alpins désespérés à l’idée de ne pas pouvoir retrouver leur chien s’armaient à tour de rôle du courage et de l’’ardeur de ceux qui n’abandonnent pas.

       Deux jours et demi d’exploration de tous les recoins et Flambeau fut repéré. A demi-mort de froid et de fatigue, il trouva malgré tout la force d’émettre des signes de reconnaissance. Il fallut de rudes efforts aux soldats pour le tirer de sa fâcheuse position. Jamais chien ne fut plus soigné et dorloté. L'infirmier du poste le traita comme il le faisait pour ses camarades soldats. Jour après jour, la petite garnison suivait les progrès de son rétablissement.

        Dans une mission de recherche, Flambeau devait, peu de temps après sa guérison, montrer une ardeur particulière, au-delà de ses habitudes, à vouloir retrouver les victimes qu’une avalanche venait d’ensevelir.

__________________________

                              

Commentaire de l’écrivain Stéphane Faugier :

 

             _ Depuis une semaine il neigeait sur la Maurienne. En rafales, en tourbillons, en tempête. Les papillons blancs et glacés bondissaient , s’affolaient et dansaient dans les remous de l’air. Ils semblaient s’arracher du sol au point que l’on ne parvenait plus à distinguer si c’était les nuages qui tombaient du ciel sur la terre ou la terre qui crachait à la face du ciel jaune toute la hargne de froidure accumulée sur elle par quatre mois de plein hiver. Parfois, dans le tumulte des éléments déchainés, une accalmie se faisait, impressionnante, au point que chacun s’arrêtait de parler.

         Dans cet hôtel de Lanslebourg, où la tourmente nous retenait, nous étions quelques skieurs rassemblés autour du bar, trompant la longue journée par d’interminables parties de poker d’as ou de billard. L’un de nous s’était levé, était allé à la fenêtre dont il avait frotté les vitres gelées. Revenu vers nous, il avait haussé les épaules :

_Ca continue, sale temps…..A ne pas mettre un chien dehors.

_Désolé cher monsieur, il y a justement un chien dehors : Flambeau, qui a du quitter le Fort de Sollières pour remplir ses fonctions de vaguemestre, parce que précisément, aucun homme ne peut passer d’où il vient.

        A la table voisine de la notre, un lieutenant de chasseurs venait de se lever. Il contrôla sa montre bracelet :

_ Si vous voulez en avoir la preuve, c’est justement l’heure où Flambeau doit arriver.

        L’invitation était trop tentante pour que je ne l’acceptasse point. Le temps de rabattre sur mes oreilles une casquette norvégienne, de me ganter de solides moufles et de chausser mes skis, j’étais dehors en compagnie du lieutenant. Il faisait un froid noir. Nous avancions péniblement dans la neige épaisse. A l’autre bout du village, des aboiements furieux s’entendaient.

 

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 Chasseurs alpins dans les années 1930. Photo empruntée au Net

 

                        _ Flambeau nous a devancés, me dit mon compagnon. Vous entendez là des aboiements de provocation que lui lancent des congénères à son passage. Comme vous pouvez le constater, aucun hurlement de bataille. Lorsqu’il est en mission, Flambeau ne s’arrête pas.

         Quelques instants après, dans le bureau du vaguemestre du 99 e R.I.A  (Régiment d’Infanterie Alpine ), je devais voir Flambeau qui délesté de ses sacs de dépêches et de lettres, lapait avec tous les signes extérieurs de vive satisfaction une grande écuelle de soupe chaude. La neige achevait de fondre en longues rigoles de sa fourrure épaisse. A l’arrivée du lieutenant, il interrompit son repas, se dressa contre l’officier qui caressa son museau gris.

-Eh bien, vieux chien, qu’est ce qu’il y a de nouveau la haut ?

_ Rien, mon lieutenant, répondit le sergent vaguemestre. Tout le monde va bien. Il parait qu’il fait encore plus mauvais qu’ici, les camarades s’ennuient un peu. Ils voudraient une lampe basse fréquence pour le poste et ils réclament les derniers journaux.

       Flambeau était retourné à son écuelle. Il en lécha consciencieusement les bords, puis vint vers nous, nous regarda de ses beaux yeux intelligents :

_ Ca va Flambeau, tu as quartier libre jusqu'à demain……..

        En trois bonds le chien fut à la porte. Il se dressa sur ses pattes de derrière, fit jouer le bec de canne, et disparut. Le vaguemestre alluma sa pipe à un tison :

_ Prêtez un peu l’oreille, monsieur !

       Trois minutes ne s’étaient pas écoulées que d’effroyables hurlements retentirent, puis d’autres, puis d’autres plus loin.

_ Comme je vous l’expliquais tout à l’heure, me dit le lieutenant, Flambeau, quelque insulte qu’il reçoive de ses pareils, ne s’arrête jamais lorsqu’il est en mission. Ce n’est qu’après qu’il règle ses comptes…….

………..On gratta à la porte, avec une bouffée de neige Flambeau rentra digne et modeste comme il sied au vainqueur. Pas une touffe ne manquait à son poil. Il nous jeta un regard complice, étira voluptueusement ses pattes devant le feu et se mit à ronfler avec la conscience du devoir accompli…..

 __________________________

 

De monsieur Ernest Gravier, Conseiller général :

 

            _On peut dire que Flambeau était, dans la petite cité ‘’Lanslebourgeoise,’’ quelqu’un  considéré par la population comme un soldat : tels ses compagnons du 99 e R.I.A et du 13e B.C.A.

         N’avait il pas comme eux, des missions dangereuses ?.

         Ne possédait il pas son matricule et son livret militaire comme tout fier soldat, qu’il soit en kaki, en bleu horizon ou bleu jonquille ?

        N’avait il pas une citation et la Croix de guerre ?

……………Pendant dix années, tous les jours, à la même heure, environ midi, le maire de la commune, monsieur Cosne-gravier, mon père, a vu passer Flambeau. Porteur de ses sacoches, allant en direction du quartier Napoléon. Il longeait le trottoir, toujours celui de droite évitant autant que possible tous les chiens civils,.....mais marquant un temps d’arrêt instinctif devant le domicile du maire. Il faut dire que Flambeau était présent à toutes les aubades données par les fanfares du 99 e R.I.A et du 13 e B.C.A à l’adresse du maire. Flambeau y siégeait comme un officiel.

         La lettre ensachée au Fortin de Sollières à dix heures, portée à Lanslebourg par Flambeau arrivait aux alentours de midi pour repartir en direction de Chambéry, Lyon, Paris…….

        Flambeau reprenait sa charge au début de l’après midi pour son lieu préféré : le Fortin de Sollières-Mont-Froid où il retrouvait ses frères d’armes, Fauvette sa compagne, flic et Floc ses fils.

        Si j’ai rappelé le souvenir de mon Père en parlant de Flambeau, c’est parce qu’il l’aimait beaucoup et l’admirait pour la pénibilité de ses missions et pour toutes les qualités que possédait ce chien d’exception.

         Les maires de Lanslebourg, successeurs de mon père, le maire de Sollières-Sardières de l’époque, qui également a bien connu et aimé Flambeau, ont la même pensée et s’associent pleinement avec la population du village à l’érection du ‘’monument Flambeau’’

          En m’excusant de présenter si simplement, par la plume la maquette du monument , je voudrais qu’il concrétise sur le roc, au-delà des années, l’exemple et la flamme de Flambeau.

 

 Lanslebourg. Monument à la mémoire de Flambeau

 

 Le monument édifié dans la rue principale de Lanslebourg. Photo de juin 2013

 _______________________

 

 De Madame et monsieur Bertmans :

 

                          _Depuis un an déjà ce serviteur fidèle a été mis à la retraite. Il vit à Lanslebourg au 13 e B.C.A.

        Un autre chien est mis vaguemestre à sa place. Mais point un quelconque autre chien, car Soso qui assume désormais cette charge n’est autre que l’un des fils de Flambeau.

        Soso est né en janvier 1937. A l’âge où les enfants des hommes accomplissent leurs premiers pas, Soso, fils de chien entrait dans le monde des grands. Depuis, régulièrement, quotidiennement, il porte le courrier au poste. Il est rapide, battant même les records de son père. Il n’est que sa conduite qui laisse un peu à désirer : Soso se laisse trop facilement approcher par les personnes étrangères au service, mais à cela on s’occupe à lui apporter remède.

       Flambeau contribua à l’éducation de son fils et sans doute dut il quelquefois, le voyant arriver dans la cour du quartier où il coulait maintenant des jours paisibles, regretter le temps heureux de son alerte jeunesse, alors qu’il allait, lui aussi, par les sentiers et les pistes embaumés de printemps. Une année passa ainsi, puis ce fut le retour de l’hiver mélancolique.

      Le 13 octobre 1938, Flambeau, par cet extraordinaire instinct que seules les bêtes possèdent, comprenant que sa fin était proche déserta le lieu habituel de son repos. Sans qu’on s’en aperçût, il sortit du quartier, passa le pont qui enjambe l’Arc et bientôt disparut dans le bois dont les mélèzes portaient, eux aussi, marque de leur mort temporaire et prochaine.    

 

 Fort de Ronce et le lac du Montcenis.

 

 Le fort de Ronce, En bas: Le lac du Montcenis. Photo empruntée au Net. 

 

        Sur les feuilles et les épines roussies qui déjà, par-ci par-là, jonchaient le sol, Flambeau, les membres las, engourdis par la poids des ans et celui de son grand labeur, montait vers la redoute…….Il lui sembla ne plus reconnaître les lieux, tant le chemin mille fois parcouru lui paraissait long.

        Se pouvait il que la forêt fût si loin !

      Se pouvait il que ses pattes, vraiment, fussent si vieilles !.....

        Il arriva au Fort de Sollières à la chute du jour. L’alpin de garde qui le vit, aussitôt le reconnu. Constatant sa faiblesse, après avoir appelé les hommes du fort, s’étonna :

_ Eh bien Flambeau qu’as-tu ?

 

 Empruntons la suite au récit de Frison Roche ;

 

                Flambeau s’était couché devant la porte. Sensible aux caresses que lui prodiguaient les soldats, il regardait avec douceur le paysage. Sous la fraîcheur de la brise, il releva une dernière fois la tête, puis, devant la section rassemblée, rendit le dernier soupir.

         Les hommes, furtivement, séchèrent de leurs doigts rugueux les larmes qui perlaient au coin de leurs paupières. Ainsi mourut Flambeau.

        Il fut inhumé avec les honneurs militaires, suprême hommage des soldats à un des leurs.

 

_________________________

 

De monsieur Denis Guillot, ancien du 99 e R.I.A :

 

                      _ Hommes, saluez la vie, non d’un des vôtres, mais d’un chien-loup dont le nom, Flambeau , symbolisait déjà une lumière de bonté et de dévouement.

             Mon cher Flambeau, en réunissant dans cette plaquette les souvenirs de ceux qui t’on connu, j’ai l’impression, par delà les années, de te caresser encore une fois.

 

 Eloge au chien Flambeau

 

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           Après la mort de Flambeau, derrière le bâtiment A, les alpins du 99 e R.I.A avait élevé une pierre sur sa tombe. Quelques années plus tard, la seconde guerre mondiale devait ravager le Fort de Sollières, la pierre tombale et réduire Lanslebourg en cendres. En 1953, seulement la petite ville commença à montrer son nouveau et fier visage.

         L’idée de perpétuer, par l’érection d’un monument, son exemple et son dévouement, naquit dans l’esprit des habitants de Lanslebourg et en particulier de l’ancien maire, Monsieur Gravier Père. A eux s’étaient joints madame et monsieur Bertmans : Présidents de la société protectrice des animaux. Une souscription fut ouverte que monsieur le Président Herriot honora l’un des premiers de son obole.

         Le 7 septembre 1953, la mémoire de Flambeau était évoquée par monsieur Denis Guillot à l’occasion d’un reportage de la radiodiffusion au Montcenis. Le 11 septembre qui suivit, à l’exposition canine de Chambéry, un stand fut dressé par la S.P.A à la mémoire de Flambeau. Mille fois visité, on y vit d’anciens chasseurs alpins les larmes aux yeux.

 _____________________

 

                 La connaissance des dangers de la montagne permirent à Flambeau de diriger des reconnaissances, d’empêcher l’aventure dans des endroits dangereux à ses camarades et sa modestie ne le portait même pas à faire allusion aux quelques dix civils et militaires qu’il avait arrachés à leur linceul de neige.

     Un jour le colonel le cita à l’ordre du Régiment. Cela ne le rendit pas orgueilleux. Au contraire, il continua sa longue et lourde tâche qui devait durer dix ans. Mais toute existence a une fin. Alors qu’à bout de force il se trouvait à l’infirmerie de la vallée, il ne voulut pas mourir trop loin du ciel. Dans un suprême effort il gravit une dernière fois son calvaire, revit ses camarades et expira dans le poste, face çà un horizon à la mesure de celui de sa vie.

 

 Le chien vaguemestre.

 

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         Cette suite de propos sur Flambeau a été recueillie par Denis Guillot, ancien du 99 e R.I.A.

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                Pour ma part, je n’ai fait, pour la beauté de l’histoire et pour votre plaisir à la lire, je l'espère, que retranscrire les témoignages des personnes citées. J’en ai écourté certains passages dont la trace était hors sujet pour l’objectif que je voulais cibler, celui traitant de la vie de ce chien d’exception.

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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 19:03

                           Flambeau : Un chien de légende. 

 

                   Lanslebourg. Monument à la mémoire de Flambeau

 

                Eloge au chien Flambeau

 

 

 

    La vie de ce chien aux missions militaires est authentique. Elle a été écrite sous la forme d’un recueil fait du témoignage des personnes qui l’on connu.

    En ce temps là, la France et l’Italie gardaient farouchement leurs frontières respectives. De nombreux forts servaient de refuges aux militaires du corps des chasseurs alpins chargés de la défense de nos lignes.

 

                                           Notification

 

                    J’ai découvert l’histoire de Flambeau cette semaine du 4 au 11 janvier 1985 lors d’un séjour neige à Lanslebourg. Séjour que j’effectuais avec les enfants des écoles primaires de Morières les Avignon, en qualité d’accompagnateur.

       Ce récit appartient aux personnes qui en ont relaté l’histoire et qui seront citées tout au long de sa retranscription.

     Elle appartient aux militaires, qui par reconnaissance ont fait de ce chien un symbole du dévouement consacré au service des hommes.

      Elle appartient aux habitants de la montagne, à ceux de Lanslebourg et pour la fin de sa vie, aux soldats du fortin de Sollières.

.                            ______________________

 

                                        Communiqué

 

                         En cette année 1985, il ne se trouvait pas un seul exemplaire de cette histoire dans le domaine public, et le besoin des enfants de la classe resta grand à vouloir s’en procurer suite à ce qui leur fut raconté par un guide de haute montagne. C’est alors que la responsable de la Maison de Lanslebourg, syndicat d'initiative de l’époque, me confia l’unique copie qui lui restait pour en faire des réplications.

                       Je veux, ici, apporter des indications qui me paraissent s’imposer pour qu’il n’y ait pas de confusion sur ma démarche d’alors. Je précise donc que les exemplaires reproduits ont été tirés dans l’imprimerie de l’atelier d’ergothérapie de l’hôpital de Montfavet, dans le cadre d’une mission thérapeutique pour et par un groupe de patients.

       Par la suite, tous les exemplaires ont été répartis gratuitement. En premier lieux aux jeunes écoliers et à leurs enseignants, ainsi qu’à messieurs Albert, Bruno, Roger et Yoyo nos sympathiques et dévoués moniteurs de ski. D’autres ont été reversés à la bibliothèque de Lanslebourg et à celle du centre international de séjour dans lequel nous séjournions.

 

                                                    Dessin représentant Flambeau.

 

                                               Exemplaire du facicule dupliqué.

 

                                                     Un exemplaire de la duplication                     

                                  ___________________ 

             

                                             Flambeau

 

 

                          L’histoire commence au tout début des années 1930. Il était une fois, un vaguemestre qui assurait la liaison entre le fortin de Sollières, perché au flanc sud du Mont-Froid à 2780 mètres d’altitude, et la coquette cité de Lanslebourg blottie dans la vallée de l’Arc sous ses toits de lauzes

       Tous les jours, même par la tempête, ce militaire quittait ses frères d’armes, franchissait les pentes nourries d’avalanches, se dégageait des trous de neige pour accomplir sa mission. C’est ainsi, au prix d’efforts inhumains et au péril de sa vie que le courrier chargé au quartier Napoléon remontait au poste.

     En route, il ne connaissait personne. Pas même ses frères d’armes car il savait que le courrier ne se distribuait qu’au poste. Son arrivée était saluée par des hourras nourris attestant la performance accomplie et la satisfaction pour tous d’être reliés au monde civilisé malgré le désert blanc. Il n’attendait aucune récompense. L’argent le laissait indifférent. Quant aux permissions de détente, il les méprisait. Seuls comptaient les sourires et la joie qui accueillaient son retour.

 

 

                Lansleboug dans les années 1930. Photo internet

 

                                       Vue de Lanslebourg vers 1930.

 

 

                                          Lanslebourg vers 1920. Photos empruntées au Net.

 

 

                  Ruines du fort de Sollières. Photo internet.

 

 

                                  Les ruines du fort de Sollières. Photo empruntée au net.

 

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                             Récit du Général d’Armée Buisson.

 

     De 1931 à 1933, j’ai eu l’honneur de commander le 3e bataillon du 99e R.I.A, et comme tous mes officiers, sous officiers et alpins j’y ai connu Flambeau, le chien vaguemestre. Solide et fidèle, inlassablement et par tous les temps, été comme hiver, il parcourrait les sentiers de montagne pour apporter aux plus hauts postes d’hiver les lettres tant attendues par tous.

        Brave Flambeau ! Tu étais de la lignée de ces soldats alpins qui servent jusqu’à leur dernier souffle. Beaucoup sont tombés avant toi, mais ceux qui restent ne t’on pas oublié et c’est une grande caresse  qu’ils t’adressent, mon beau chien.

      Flambeau, comme tant d’autres chiens alpins, n’étaient pas né sur un sommet des Alpes ; il est venu au monde à Lyon. Tout enfant chiot, il fut offert au lieutenant Maygret, officier des transmissions du 99e R.I.A ( Fort Lamothe )

     Au départ du lieutenant Maygret pour Amiens, où je devais le retrouver plus tard, Flambeau fut envoyé aux postes d’hiver du 99e R.I.A  en Maurienne.

 C’est ainsi qu’il servit au Fort du Télégraphe près de Valloire, au pied du Galibier. Il fut ensuite muté au poste du Fréjus et enfin au poste de Sollières dont il devint inséparable et unanimement estimé suite à ses comportements exemplaires en tout point.

 

 

             Fort du Télégraphe aujourd'hui.

 

                                 Fort du Télégraphe aujourd'hui. Photo empruntée au Net.

 

 

       C’est dans ces hauts postes qu’il gagna plusieurs médailles de sauvetage car Flambeau à lui seul valait une équipe de sauveteurs. Je me souviens de lui en avoir remis une au Fort du Télégraphe devant le bataillon sous les armes. Flambeau savait très bien que tout ce dispositif et tout ce déploiement de force était pour lui. Au garde à vous sur ses pattes arrières, les yeux brillants de joie, il attendait avec fierté que fut accrochée sa médaille et à mon accolade, il répondit par un grand coup de langue et un aboiement joyeux

 

             Poste de la Turra. Photo internet.

  Poste militaire de haute montagne dans les années 1930 en Maurienne. Photo du Net.

 

                                               Sa chatte ;

 

             Sa chatte et lui étaient inséparables. Quand la section d’éclaireurs-skieurs des lieutenants Faïn ou Charvet se rassemblait pour une randonnée en montagne , on allait chercher Flambeau en vue de son entrainement. Si la chatte était là tout était parfait. Si elle était absente, Flambeau se mettait à sa recherche avec des aboiements bien particuliers qui faisaient accourir la chatte du plus loin d’où elle pouvait se trouver. Aussitôt la chatte sautait sur le dos de Flambeau, s’accrochait dans les longs poils du chien et la section pouvait démarrer. Sans sa chatte, le chien ne partait pas, la discipline militaire dut elle en souffrir !

      Quelques heures plus tard, la colonne rentrait dans le même équipage. Chien et chat reprenaient alors leurs rôles respectifs au poste.

 

                                     Flambeau à l’écoute

 

      A 50 mètres du poste passait la frontière séparant la France de l’Italie. Un poste d’écoute avait été installé où veillait un alpin. Je donnais l’ordre de dresser Flambeau à remplir ce rôle. Ce ne fut pas long pour qu’il intègre la mission qui allait être la sienne. Un mois plus tard, oreilles droites, yeux attentifs mais gueule cousue, on me présentait Flambeau sentinelle avancée et sentinelle strictement silencieuse.

      Si un bruit venant du coté italien attirait son attention, Flambeau venait au poste où dormaient un caporal et quelques soldats. Il réveillait la petite troupe qui n’était pas longue à découvrir la patrouille italienne qui suivait le tracé de notre frontière. La France pouvait dormir tranquille, elle était bien gardée.

      En 1939-1940, nommé au commandement de l’infanterie de la 3e division (id/3), j’y ai retrouvé le capitaine Maygret. Nous t’avons souvent mêlé à nos conversations. Nous disions et redisions combien tu nous fus précieux Flambeau. Quand nous parlions de toi, une larme brillait au coin de nos paupières, sans que ni lui, ni moi ayons jamais voulu en écraser l’arrivée.

                                _____________________

 

                     Evocation du Lieutenant Dathis mars 1935.

 

                Lâché sur la piste, il part pour sa nouvelle mission. S’il rencontre un chien, il n’attaque pas ; au contraire, il fait un crochet pour éviter le conflit. Sinon il suit toujours le même parcours. Selon l’enneigement, il met entre une heure et demie et deux heures pour monter du Camp Napoléon au poste. Or il faut à des personnes bien entrainées à la montagne et au ski quatre heures en moyenne pour relayer la distance.

         Arrivé au poste, Flambeau n’a pas terminé sa mission : il faut lui enlever sa sacoche remplie de courriers de tous ordres. Cela fait, mais cela fait seulement, il se sait libre et peut manifester sa joie sans réserve.

        Depuis que son premier possesseur est parti, il a reconnu pour maître tous les occupants du poste. Les membres du groupe, sans distinction de grade, peuvent le caresser et le nourrir, ce qui n’était pas le cas auparavant. Pour lui, Sollières est à présent devenu sa maison, les officiers et les soldats des associés dont les rôles sont propres à chacun, mais dont les objectifs sont communs.

        Depuis peu, pour l’attacher à son foyer et à ses fonctions, on a donné à Flambeau une famille de son rang. Fauvette est devenue sa compagne, Flic et Floc ses fils.

                       _____________________________

 

                          Propos écrits par le Capitaine Mollard.

 

          Flambeau, au poste avait un lit. Inutile de préciser qu’il était bien soigné. A l’arrivée de ses missions, notre ami se présentait souvent blanc de neige et de gel. Nous lui réservions les meilleurs morceaux de viande et le brossions comme il pouvait se faire pour un chien de salon.

         L’été, il lui arrivait de prendre la fantaisie d’aller se baigner dans les lacs de l’Erellaz ce qui avait pour conséquence de rendre le courrier illisible !

        L’équipe Flambeau, Fauvette Flic et Floc fut à deux reprises championne de France de transport de munitions (1936-1937 ) Pour Flic, que j’avais à moi, il était plus particulièrement dressé pour la garde et pour la recherche des skis qui souvent après une belle ‘’bûche’’ dévalaient seuls les pentes. Alors la brave bête allait chercher la planche et la ramenait à son maître.

         Personnellement, je dois la vie à Flic lors des avalanches de 1935-1936 où, hélas ! sept des nôtres restèrent dans la neige de la Turra et celle du replat des canons.

 

            Ruines du fort de la Turra

 

                                      Ruines du fort de la Turra. Photo empruntée au Net.

 

                                    ------------------------

 

 

Cette suite de propos sur Flambeau a été recueillie par Denis Guillot, ancien du 99e R.I.A.

                             ______________

 

                Je n’ai fait, pour la beauté de l’histoire et pour votre plaisir, j’espère, que retranscrire les témoignages des personnes citées. J’en ai écourté certains passages dont la trace était hors sujet pour l’objectif que je voulais cibler, qui est celui de ce chien d’exception.

 

 

 

                         A suivre : L’histoire de Flambeau racontée par :

 

                                      L’écrivain guide chamoniard: Frison-Roche

                                      L’écrivain: Stéphane Faugier

                                     Monsieur Ernest Gravier, Conseiller général

                                     Madame et monsieur Bertmans

   

 

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 21:22

                           À ma randonneuse

 

                                                    Article en cours de réinstallation

 

                         Depuis Thonon-Trieste en 1985, après quelques randonnées cyclo-montagnardes effectuées dans les Pyrénées et dans les Alpes en fin de cette même décennie, ma randonneuse 650 était au clou. 

 

 

                                Dans le Giau.( Thonon-Trieste 1985.)

  

                                            1985: Dans le Giau en Italie

           

 

                              Pendue au râtelier par sa roue avant, elle vivait dans un silence pieux la frustration d’une ingratitude dont je viens de prendre conscience. Si je lui avais gardé sa place auprès de ses voisins vélos, je marque là la différence entre mes montures dites de course et ma randonneuse, depuis quelques années je lui préférais ces rivaux plus racés.

        Dans notre région, l’évolution du cyclisme a rangé aux musées le matériel du cyclotouriste et mis au rancard l’esprit qu'il véhicule. Le "Tout Carbone" a remplacé le tube Reynolds. Le poids du  vélo est devenu le sujet majeur quand arrive un nouveau dans le groupe.  Question à laquelle succède celle de la moyenne horaire qu'il est capable de tenir. Les parcours se font à une allure qui ne laisse plus de place aux arrêts photos. Les pelotons s’effilochent au fil des kilomètres. S'étirant jusqu'à la cassure, sans état d'Âme particulier pour les hommes de tête, le groupe perd ainsi une partie de ses éléments en cours de route victimes du jeu de l'écrémage. Il en résulte des "laissés" pour compte. Les "pas en forme du jour"  et les "ceusss" qui se sont trompés de groupe ont intérêt à connaître le chemin du retour!!!!.

      Adhérent, faute de mieux à cette mode pour ne pas avoir à rouler seul, c’est ainsi qu'au fil des années j’en ai perdu mon âme de randonneur. J’ai mis à la retraite ma Valèro sans avoir eu le courage de lui en expliquer la raison. Je m’en suis allé ensuite vers une pratique pour laquelle je n’ai à la fois plus d’attrait, mais également plus les moyens physiques pour en assurer la continuité.

       Depuis, ma randonneuse, impassible, courageuse, attendait de ma part un retour vers de meilleurs sentiments. Elle attendait une relation rétablie où comme par le passé elle était le sujet incontournable de tous mes projets de départ.

 

                            numérisation0005-copie-2

 

                                            Dans Thonon-Trieste en 1985

 

      Saura t’elle me pardonner mon éloignement? La rancune, je l'espère serait donc un défaut propre aux seuls hommes. Cependant l'idée qu'elle puisse vouloir se venger me turlupine au point de penser à une panne qu'elle pourrait vouloir s'infliger afin de me laisser en carafe en pleine nature ? Je ne veux pas y croire. Elle saura être indulgente. Trop de souvenirs et de complicité nous unissent pour imaginer un tel comportement de sa part. Je saurai trouver les mots pour lui expliquer cette mise à l’écart. Pour cela je sais devoir mettre en œuvre mon côté brodeur qui va, au contraire d’un vécu de délaissement, la convaincre de ma délicatesse pour avoir su la protéger des lazzis de cette nouvelle génération de vélos que j’ai côtoyés l’espace de mon égarement. Je saurai lui rappeler combien ils sont orgueilleux et peuvent être moqueurs, alors qu'aucun d’entre eux ne possède de palmarès à la hauteur de son pédalier.

  

 

 

                                 La Pas de Morgins

 

                                      Passage à la frontière Franco-Suisse.

 

        Je le revendique comme excuse, il ne s’agissait pas d’un oubli de ma part, mais de la conséquence d’un choix pris par défaut et qui m’a conduit à aborder le cyclisme sous ses couleurs modernes, dont l’âge et la raison m’amènent aujourd’hui à en reconsidérer les valeurs.

                                                   __________________________________

 

                                                   Ma randonneuse.

 

 

                                            Mon-650-Valero--1985--.jpg

 

 

                               Des dizaines et des dizaines de milliers de kilomètres parcourus sur le territoire national, mais également sur nombre de pays étrangers.   

                      

        L’Italie, l’Angleterre, la Suisse, quelques bouts d’Autriche ont fait de nous, dans les temps passés, un couple assemblant à la fois audace et énergie au service d’une volonté que nous faisions commune.

         Je disais de ma Valèro qu’elle était ma Rolls. Construite sur mesure, elle offrait pour l’époque, mais encore aujourd’hui, un confort sans nul autre pareil pour ce qui est de celui espéré trouver sur un vélo. Equipée d’une armada de sacoches, elle m’assurait une autonomie dans le cadre de mes déplacements de ’’cyclo-campeur’’. Munie d’un éclairage conforme à son utilisation de nuit, les cols gravis au clair de lune m’ont amené à faire des rencontres singulières. Biches, sangliers, lièvres et autres blaireaux se trouvaient parfois surpris par le silence avec laquelle pouvait progresser ma noble monture. Les paysages qui se pénètrent alors dans un esprit distinctif de ceux rencontrés dans un cadre classique sont sans réplique pour qui n’a pas voyagé sur un vélo dans les conditions que propose le climat particulier de la vie nocturne en montagne.

 

 

                           Rando Flassan avec Hubert.

 

 

          2012: Redécouverte de la piste avec ma Valèro soulagée de quelques sacoches!      

              

 

       Depuis, grâce à ma Valèro retrouvée, équipée pour la circonstance de pneus de 32 de section, j’ai renoué avec les chevauchées où peuvent s’alterner routes et chemins. Sans toutefois être un fanatique du roulage sur piste, cette pratique m’amène à redécouvrir l’ambiance cyclo et des sites sous des angles neufs auxquels il est possible d’accéder sans crainte de se faire bousculer par les voitures. Cependant, et pour cela, j’ai du répéter quelques gammes d’acrobaties pour glisser ma randonneuse entre cailloux et ornières.

 

                          Rando Flassan avec Hubert

 

      C’est ainsi que j’ai pu, dans un premier temps répondre à l’invitation d’Hubert pour une rando’ au départ de Ville sur Auzon via Flassan et la Gabelle. Ce fut pour moi une première que de pouvoir ainsi rejoindre, par un sentier, le sommet des gorges de la Nesque après avoir traversé le bas du hameau des Abeilles.            Sault par les gorges de Méthamis ont permis de boucler le circuit et recoller à mes souvenirs de cyclo…TOURISTE. 

                                                                    

                               _____________________________

 

      Enfin, et pour tirer un trait sur mes " confessions de cyclo repenti" je n'ose pas imaginer à quoi pense sa condisciple. Sœur de conception, mais pas jumelle, car montée en 700, la voila revenue depuis peu au bercail.

      Une opportunité vient en effet de me permettre sa récupération après l’avoir……..vendue il y a quelques années !

       Heureusement pour moi, l’occasion et le remord ont permis au pécheur honteux que j’étais devenu, de réparer mon erreur et ma faute.

        Oui, l’on a beau être homme et se prendre d’affection pour ces choses que le non pratiquant pense être sans âme !

 

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 20:31

 

                 

                                             Briançon: Ma grange à souvenirs!

                                                                                                                                                                                         

                                    Briançon et alentours.2012 057

                                                                

                                                                                                                         

       En Mars, et ce depuis des années grâce à nos amis jackie et léo, nous avons mon épouse et moi le privilège de pouvoir, avec eux, côtoyer quelques sommets, descendre à ski les pistes du Montgenèvre ou celles de la station de Serre-Chevalier. De faire quelques unes des sublimes balades que propose Briançon, ville autour de laquelle partent de nombreuses randonnées.

 

                                                  Parenthèse                            

 

 

                                          -Cathedrale de Briancon

 

                                               La collégiale de Briançon

                                                  Photo internet 

 

       J’ai découvert Briançon et la grande montagne en Décembre 1958, suite, ou grâce, à mon affectation en qualité d’infirmier militaire à l’unité hospitalière qui se trouvait alors en bas de la Grande Gargouille. Établissement devenu depuis la mairie de la ville. Une année qui compta pour la suite de ma vie professionnelle et au cours de laquelle, au fil des mois, s’affirma ma passion pour la montagne .

 

                                   Briançon et alentours.2012 002

 

                               Sur l'un des sentiers conduisant à Aile-Froide         

 

Je dois ma venue dans les Alpes à un usage, à une règle éteinte depuis, où tout garçon dit normalement constitué devait à la République un temps que la loi déterminait. Ce dernier a fluctué selon les besoins de la Nation. Pour ce qui est de ma classe, la 58/2/A, la durée fut de vingt huit mois.

Le plus heureux, et à certains égards, le plus riche, reste ce temps que j’ai passé dans cette citée de Vauban. Une année où il me fut permis d’apprendre, entre autres perceptions et connaissances, comment pratiquer la montagne pour qu’elle reste une alliée, une partenaire, une passion qui depuis ne m’a plus quitté.

 

Pour la durée restante que je devais accomplir au service de mon pays, je fus invité à découvrir d’autres reliefs. Ceux des Aurès en particulier. Si la montagne que j’ai arpenté là-bas est également très belle, les souvenirs que j’en ai ramené, sans pour autant qu’elle en soit responsable, sont liés à une histoire que l’histoire n’a toujours pas fini d’en écrire tous les chapitres.  

 

                                           Le pont d'Aspheld à Briançon          

                                                                                 

                                                   Pont-d-Aspheld-a-Briancon.jpg                                                     

Les moments les plus heureux restent donc liés à cette période où récemment libéré de ma formation de soignant effectuée en Meurthe et Moselle, le train m’amenait à Briançon. Je débutais là une activité dont je sus dès les premiers moments de ma prise de fonction qu’elle allait être celle qui, une fois rendu à la vie civile, deviendrait l’objectif de ma reconversion professionnelle.

Début décembre 1958, je rendais donc à l’armurerie de Toul mon M.A.S 36, ce fusil de guerre dont la crosse taillée uniquement pour les droitiers me démolit à plusieurs reprises l’épaule. Vous l’aurez compris, je suis gaucher et ce n’est pas l’arrondi qui m’aidait à caler l’arme sous la jointure du bras, mais un angle tranchant. La violence du recul que générait chaque tir d’exercice me traumatisait l’articulation, m’entamait les chairs.

 

Troquer ma tenue kaki pour une blouse blanche fit de moi un militaire particulier au point d’en oublier à plusieurs reprises les contraintes d’une discipline dont j’en omettais la rigueur. Infirmier, je restais malgré tout un soldat aux yeux de ma hiérarchie, ce qui me valut quelques désagréments suite à des absences de salut, ou à des saluts jugés cavaliers. Il m’arrivait en effet, par négligence, par distraction, alors que mes supérieurs attribuaient mon comportement à de l’insolence, de commettre la balourdise de leur adresser un bonjour verbal au lieu de me planter devant eux comme un santon. Comme le voulait le règlement…..

 

Nombreux sont les endroits de la ville qui me rappellent certains événements. Le plus riche en quantité reste bien entendu ce grand bâtiment qui accueillait en son temps les militaires atteints par la tuberculose pulmonaire. Ceux touchés par la forme osseuse étaient soignés dans une annexe qui portait le nom de ’’Château’’. Il s’agit d’un fort Vauban, l’un de ceux mis aujourd’hui à la disposition du public pour diverses manifestations culturelles.

 

                         Briançon et alentours.2012 102

 

A l’entrée de mon bâtiment d’attache, sur la droite, il y avait une conciergerie et un central téléphonique. Il nous appartenait d’en assurer la permanence les dimanches et les jours fériés. Le reste du temps, du personnel civil en avait la responsabilité. C’est à l’occasion de l’une de mes gardes, qu’une rencontre pour le moins étrange, rocambolesque, prit naissance et dont je raconte les contours dans l’un de mes livres*.

 

 

Tout autre chose pour ce qui est de l’anecdote qui suit. Remontant une petite rue qui contourne l’édifice, la fenêtre du dortoir dans lequel nous couchions me ramène à cette fin d’après midi ou l’un de nos camarades de chambrée se jeta dans le vide suite à la lecture d’un courrier qui lui annonçait la fin de non recevoir de sa petite amie. Je peux le raconter car sa chute n’eut pas de conséquence. C’était encore l’hiver et l’infortuné se retrouva à demi enfoui dans une bonne épaisseur de neige, le visage quelque peu brûlé par la surface croûtée du matelas de circonstance.

 

                                     Briancon-et-alentours.2012-103.jpg

 

                                             La fameuse fenêtre!               

 

Il était drôle ce copain, un brin fanfaron, un brin exhibitionniste. Il parlait sans aucune retenue de sa fiancée, qui dans les lettres qu'il recevait d’elle, contenaient……… des éléments de son service pileux. Ce jour là nous ne sûmes pas si le courrier de rupture renfermait le supplément habituel, car tout en courant vers l’ouverture, il mit en miette l’enveloppe et son contenu.

Échange pour le moins surprenant lié à des subtilités coquines. Ils avaient, nous avions tous vingt ans, c’était il y a……

Dans un tout autre registre au plan des souvenirs, il me fut offert par l’aumônier de l’hôpital, curé de la ville, l’opportunité d’animer ponctuellement un groupe d’adolescents. Mon dossier militaire mentionnant que j’étais titulaire d’un diplôme de moniteur de colonies de vacances, ancêtre du B.A.F.A, il fit en sorte de m’obtenir des permissions pour accompagner les jeunes du patronage paroissial dans le cadre de sorties de plein air. 

 

                                     N.D-des-Neiges.jpg

 

                                              N.D des Neiges. Photo internet.

 

La chapelle de N.D des Neiges en fut l’une des toutes premières. Je n’étais guère plus âgé que ces garçons et à tout vous dire, bien moins expérimenté que certains d’entre eux pour ce qui était du terrain à battre. Nous étions à la sortie de l’hiver et de la neige occupait encore les combes. Sous la chapelle, la pente est raide et c’est là qu’un des gamins partit en glissade sur le cul au point de se brûler sérieusement la peau des fesses.

Comme prévu nous avons passé la nuit dans la chapelle. Tous ont dormi. Tous les autres sauf nous deux. Lui a cause du mal que lui avait occasionné sa dégringolade et moi suite à la peur rétrospective et aux conséquences qu’auraient pu avoir cet incident.

Je garde d’excellents souvenirs de cet épisode où il me fut permis d’apprendre de ces enfants du pays sans doute plus que je leur ai apporté. Ils étaient vaillants et volontaires. Je l’étais tout autant, surtout pour ce type d’exercice. Ils aimaient leurs montagnes. Ils m’ont donné l’occasion de la découvrir. Leur enthousiasme était communicatif au point de m'entraîner dans des courses qui dépassaient les limites de la mission qui m’était confiée. Ils en connaissaient la flore et la faune bien mieux que moi. Le nom des villages et des hameaux qui voisinent avec Briançon m’ont été appris par eux.

Au fil des mois, notre complicité fit de ce groupe une équipe rompue à des randonnées qui nous ont entraîné à sortir des sentiers battus. Le petit ardéchois que j’étais, qui n’avait à son palmarès que l’ascension du Mont-Gerbier-de-Jonc, put y ajouter quelques cimes aux noms qui sonnent encore à mes oreilles.

 

                                          Briançon et alentours.2012 104

 

                             Sur la route de  Briançon: L Ancêtre du montagnard!

 

Et puis ce fut le départ vers l’un de ces horizons noircis par les effets collatéraux d’une guerre dont le nom était tu. J’eus la tâche, là également, de m’occuper d’enfants. Plus rien à voir avec les bobos occasionnés par quelques glissades malencontreuses comme celle survenue aux abords de la chapelle de N.D des Neiges ou en montant au lac Blanc ou encore sur les pentes du Galibier. Les blessures que j’y ai rencontré étaient d’un ordre différent. Ajoutées à celles qui font mal au corps, il fallait soigner le mal sourd que peut générer la barbarie des 

                                                                                                        

 

                      Briançon et Vauban: Un peu d'histoire         

 

 

                                   Briançon et alentours.2012 115                                                                                                                             

    La visite de la ville me conduit encore à remonter, loin dans l’histoire, le temps qui explique les caractéristiques de sa construction.

A L’époque romaine, sur la route Milan-Arles, Brigantio, ancien site Ligure, est un point de passage essentiel pour rejoindre, via la vallée de la Durance, le grand delta du Rhône dans lequel Jules César et ses prédécesseurs y ont largement prit place.

-Suite aux invasions Barbares, la ville se replie sur le piton fortifié devenu aujourd’hui les hauts de Briançon.

-1624 et 1662 voient deux incendies détruire successivement la ville. Elle sera reconstruite autour d’une enceinte qu’a imaginé Vauban tout en conservant la partie médiévale .

En 1713, après que fut signé le traité d’Utrecht qui établit la frontière au Montgenèvre, Briançon devient une place militaire importante. De nombreux forts sont prévus sur les hauteurs dominants la ville. Ils seront construits sur une ligne visant à se protéger de l’Italie, alors rivale de la France. Conçus par des architectes militaires après la mort de Vauban, leurs réalisations s’inspirent du Maître en matière de fortifications qui se voulaient à la fois défensives et offensives.                                                                                                                                                            

Le Janus, le dernier a être bâti, le fut entre 1897 et 1906 au dessus du Chaberton à une altitude de 2530 mètres. Il s’agit d’un mastodonte de pierres et de ferrailles. Armé de huit canons de 95 et de près de 200 soldats, il permit de défendre la ville lors d’une série d’attaques italienne survenues en juin 1940

D’autres part, décimés dans la montagne, de nombreux petits édifices venaient renforcer les positions stratégiques et compléter l’arsenal de tir.

L’inscription de ces forts au patrimoine mondial de l’UNESCO voit la restauration de certains d’entre eux, alors que d’autres tombent en ruines.

 

                                    ____________________________                                        

                                                                                  

                                 Le Pape prisonnier à Briançon

 

30 Floréal (avril ) 1799, lors d’un périple qu’il effectuait entre les Alpes italiennes et françaises, le pape Pie VI en visite à Briançon fut retenu prisonnier par des révolutionnaires anticléricaux. Il fut logé dans bâtiment appartenant à l’ancien hôpital des Cordeliers. Trente personnes représentaient sa suite parmi lesquels figuraient des cardinaux et de nombreux religieux qui refusèrent d’être libérés par fidélité au Saint-Père. 

 

 

                                 Briancon.-Entree-de-ce-qui-fut-la-maison-du-Pape.jpg

 

                                       L'entrée de '' la maison du Pape ''

 

 

Âge de 82 ans, le vieil homme était malade et à moitié paralysé. Ses geôliers le voyant à l’article de la mort, mais également par crainte de le voir ramener en Italie, lui firent quitter Briançon fin mai pour un transfert sur Valence. Le transport se fit dans des conditions à ne pas ‘’mettre un chien dehors‘’ ce qui entraîna une aggravation sévère de son état. Il décédera le 24 août 1799, peu après son arrivée dans la citée drômoise.

 

         La haute ville conserve de nombreux vestiges et monuments d’un passé dont l’histoire est riche comme le montre les remparts et les portes qui en gardaient l’entrée.

         Un puits creusé à une centaine de mètres rappelle combien l’eau reste un bien indispensable. En ce temps là, les habitants, les soldats étaient alimentés en eau potable par divers cours d’eau descendants de la montagne. La vulnérabilité de ce ravitaillement faillit se révéler fatal lors d’un siège. Les assiégeants ayant, en amont de la ville, détourné les ruisseaux de leur vocation.

 

                                   

       La particularité de ce puits est de descendre au niveau du lit de la Durance qui se trouve en contrebas de la cité, afin que ses eaux d’infiltration en alimentent  sans risque la ville.

 

                                                   Briancon-et-son-puits.jpg

 

                                                                                Le puits

                          

                                                  La-Grande-Gargouille.jpg

 

                                                                        La Grande Gargouille

 

      Briançon et son Champ de Mars, sa Grande Gargouille, sa cathédrale, ses forts, Sainte Catherine et le parc de la Schappe sont autant de lieux qui ne laissent pas le visiteur indifférent. 

 

        Dans un prochain résumé, j’évoquerai quelques randonnées que j’ai pu faire autour de Briançon courant Mars.

 

                                                                   Briançon et alentours.2012 006

 

                             *  Je parle de cette rencontre dans '' J'ai rêvé mon Père".

 

                                                    P1010113.jpeg

                                                                  

 

 

                                                            

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 14:33

                            De simples vœux

                       

 

                                 Dans le Queyras.

 

                                              Dans le Queyras

  

Refusant l’aventure d’un discours phraseur comme il s’en entend sur les ondes et à travers les écrans de nos téléviseurs en cette période plus que jamais ouverte à la démagogie , je viens au seuil de cette nouvelle année vous proposer en toute simplicité quelques photos qui veulent symboliser la représentation de ce qui fut pour moi une bonne année.

                                                                                          

                         Voir fleurir un arbre,  un amandier.... par exemple, 

 

                          Amandiers en vaucluse

 

Je vous souhaite de trouver parmi elles les raisons de croire à ce que j’appelle mes bonheurs simples et qui, je l’espère, vous seront accessibles selon votre bon-gré dans les jours ou les temps qui viennent.

 

                           Mon ascension fétiche.... Le Mont-Ventoux... , 

 

                         numérisation0003

 

-Voir un lever de soleil après avoir gravi la montagne qui le tenait caché. Le voir s’extirper de l’ombre puis se libérer par soubresauts pour aller enflammer l’horizon. Simplement voir se lever un jour nouveau, assister en famille, entre amis à ce miracle que la nature offre journellement aux gens du monde : Et c’était cela le bonheur !

 

                    Lever de soleil sur la  Dent parrachée. Vanoise

 

                      Du c.i.s.de Lanslebourg La Dent Parachée

 

L’avenir, son bonheur, il ne s’agit pas de les prévoir, mais de les rendre possibles. Voila pourquoi je ne vais pas vous proposer des photos de plages aux cocotiers, ni des voies d’escalades se trouvant au bout du monde. Pourquoi aller si loin alors qu'il y a foisons de sites tout près de chez moi et qui m’apportent pleine satisfaction. 

 

                             Dans la via ferrata du Pont du Diable. Vanoise

 

                             Dans la voie de la Vièrge

 

Idem pour le ski où il existe dans nos Alpes de petites stations où la neige est aussi blanche que dans celles qui sont aujourd’hui fréquentées par des dames qui pratiquent la glisse en manteaux de visons.

 

Amis blogueurs, je vous souhaite pour cette année 2012 toute une foule de petites surprises. De celles qui se découvrent parfois sur le pas de votre porte et qui vous apportent en retour, des bienfaits au delà de toute attente.

           

Je vous souhaite plein de rencontres entre amis. Plein de moments de partage, où sans avoir besoin de savoir qui a fourni le fromage ou le dessert, chacun y trouve une part sur un banc de bois ou un rocher aménagé pour la circonstance en table de fortune.    

 

                                   Sans avoir besoin de savoir.....

                        En direction de la Croix d'Aussois

   

      Je vous souhaite les bonheurs de la complicité qui se jouent entre les générations, sans arrière pensée, sans complexe, sans tabou. Le cœur pour seul conseiller et l'affection pour guide.

                                                                                        

                                                                                                                                                                               2009 photos diverses 185

 

           La Dame à la casquette:  Centenaire depuis le 1er mai 2015.....

  

                                                                                                                                                                                Vanoise 2007. René et Paulette

 

           Le couple président des randonneurs: Les Galaijaïres de Barbentane

 

 

                      Noir et Blanc Jules et Moi

 

 

      Votre serviteur et l'un de ses petits fils, vous souhaitent......

 

                           

 

 

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