Sommaire sur le phénomène des dépendances et des addictions se rapportant plus particulièrement aux adolescents et aux jeunes adultes.
Premier volet
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Préambule : Il n’est pas dans mes habitudes de traiter d’un sujet sérieux dans mon blog qui se veut plutôt blagueur.
Cette entorse à ma façon de commenter mon quotidien : Celui de mes sorties à vélo, de mes randonnées pédestres et autres sujets fantaisistes fait suite à des constats, à des confidences, des actes que chemin faisant ma route croise et auxquels je ne peux rester indifférent.
Mes propos voulant traiter des problèmes liés à une frange de notre jeunesse s’inscrivent dans le cadre de la connaissance et du partage que j’ai de ce phénomène dont, de mon avis, la gravité et les conséquences sont très largement sous évaluées par les pouvoirs publics et notre système de veille sanitaire.
Mes observations sont volontairement rédigées sous la forme d’un commentaire, dont l’objectif est de vouloir faire part de mes réflexions. Le caractère de ces dernières se veut libre d’interprétation. Je les livre là sans finalité particulière et sans chronologie. Il ne s’agit pas d’un exposé, ni d’un cours, mais d’une narration-témoignage-parcellaire sur un problème de société.
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Je suis depuis des années libre de toute activité professionnelle. Auparavant j’étais infirmier. Je travaillais dans un centre de soins qui prenait en charge des personnes en difficultés. Dont des jeunes gens victimes de graves problèmes en relation avec les dépendances et les addictions.
Aujourd’hui, bien que vivant pleinement ma vie de retraité, j’ai gardé ce regard en direction des personnes dont je sens qu’elles ne vont pas bien. La marque de certains comportements spécifiques à leurs problèmes, attire mon attention et me les font reconnaître.
Voila pourquoi je me suis mis en droit d’évoquer succinctement le sujet qui fera, peut être, s’allumer une lampe d’éveil à propos d’un proche chez qui vous reconnaitrez l’un des symptômes évoqués, et sur lequel vous n’aviez pas de mot à poser. Ou, sur lesquels vous n’osiez pas poser de mots par crainte de commettre une erreur. Par peur, également,de votre maladresse face à une découverte qui vous laisse démuni des outils nécessaires pour aborder une situation dont vous en pensiez le caractère étranger à l’un des vôtres. Sans doute aussi par appréhension de ne pouvoir gérer les réactions d’un face à face inhabituel pour vous.
Si un jour vous avez à affronter une telle situation, mais seulement après avoir eu l’intime conviction, ou la preuve qu’il s’agit bien d’un problème inhérent à une addiction ou à celui d’une dépendance, de la qualité du dialogue que vous allez engager, dépendra pour partie, l’adhésion à une prise de conscience du sujet et de la suite pour d’éventuels soins à entreprendre le concernant.
Pour cela, il ne vous faut pas perdre de vue que vous aurez face à vous quelqu’un qui souffre de l’un de ces maux, qui font que grandir n’est pas facile pour l’ados’ qu’il est devenu. Pour nombre d’entre eux, ce sont les doutes sur un avenir restant flou, des angoisses face à leurs futures responsabilités d’adultes qui les ont amené à explorer l’un de ces produits, dont ils pensent qu’il sera la solution à leur mal-être.
Ce type de conduite peut être considéré, également, comme étant le révélateur d’un problème sous-jacent tel que:
_Un état dépressif ou une attitude venant en réponse à un contexte nouveau pour lui ou encore, suite à une mutation de son environnement que le sujet subit et auquel il n’est plus en capacité de faire face.
_La fuite, la difficulté d’Être et pour d’autres, le refus d’Être, sont les failles dans lesquelles peuvent prendre place des conduites pathologiques de la famille des dépendances et des addictions.
Cette jeunesse en souffrance est repérable et repérée par les spécialistes vendeurs d’illusions qui, sans état d’Âme vont faire d’eux, dans un premier temps, des consommateurs occasionnels et pour d’autres, très rapidement, des accros à ces produits qui vont les rendre prisonniers d’un besoin dont ils seront piégés.
En souffrance face à des difficultés relationnelles, en carence affective, à une instabilité familiale, à une éducation méfiante vis à vis du monde exterieur, à un manque de confiance en lui va, ou peut conduire un adolescent ou un jeune adulte à rechercher un moyen d'exister à travers des produits l'amenant à croire à la solution à ses problèmes. Dans le jeux et les relations virtuelles, il va tenter de trouver des moments de partage. Dans une confrontation aux jeux d'argent et autres jeux divers, des moments où il aura le sentiment d'exister, le sentiment d'être prise en compte .
Le registre des jeux : Bien qu'inscrit en marge des dépendances, ils n'en sont pas moins pénalisants et dangereux. Les plus pratiqués, tels que les jeux vidéos, l’utilisation d’internet sur des programmes violents ou dans des registres d’informations aux caractères plus que discutables, dans celui de l’utilisation du téléphone portable ou de L’I-Phone, de L’I-Pad et autre Smartphone, les jeunes perdent les notions essentielles de la vie en famille, de la vie de groupe et des formes de socialisation qui y sont attenantes. Ces réseaux virtuels de communication, de loisirs, les éloignent de toute réalité au point de leur en faire perdre toute argumentation sur la rationalité, la logique, le raisonnement .
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La dépendance :
Définition. Elle s’exprime en premier lieu par l’assujettissement d’une personne à la prise d’une drogue dont l’interruption brutale entraîne des malaises d’ordre physique et psychologique par effet de manque. Les manifestations les plus couramment observées lors d’un sevrage non médicalisé ( par le manque d’approvisionnement du produit par exemple sont ):
Les tremblements, les comportements dépressifs ou d’excitation. Agitations accompagnées d'une forte sudation. Les comportements velléitaires ou violents, la démission face à ses obligations.
L’addiction,
Ce terme s’emploie plus spécifiquement pour parler des problèmes pathologiques sans prise de produit. Cette dénomination est mise plus particulièrement en relation avec les jeux en tout genre. Internet, la recherche et la prise de risque inconsidérée dans des sports extrêmes pour ce qui concerne les jeunes populations. Il peut exister chez les ados, en corrélation avec des visites compulsives sur des sites pornographiques, un phénomène d’addition au sexe notamment par des masturbations à outrances. Les pathologies liées à l’affectif font également parties des problèmes que rencontrent certains adolescents pour ne parler là que des plus courantes.
A noter que dépendance et addiction sont utilisées par certains toxicologues et addictologues sans différenciation des types.
La dépendance me parait devoir s’appliquer plus spécifiquement au besoin irrépressible, incontrôlable, amenant à la prise d’un produit dont l’appétence physique et psychologique ne peut être refoulée.
l’addiction: Elle a pour moteur essentiel, le besoin de jouer un rôle d’acteur ou de prise de risque matérielle dans le cas des jeux d’argent, sans pour autant que n’intervienne un besoin que le corps ‘’physique’’ réclame. Elle ne parait répondre qu’à la seule exigence d’un besoin psychique, cérébral, bien qu’elle semble venir en réponse, comme pour la dépendance, à une stimulation de dopamine orchestrée par le cerveau à la seule pensée du jeu, comme à celle d'un produit pour le toxicomane..
La dopamine est un élément clé dans le repérage des ‘’récompenses’’. Elle est ''actionnaire '' et joue un rôle, malgré elle dans le phénomène des dépendances. La dopamine est produite au niveau du cerveau par certains neurones. Dans un terme se rattachant aux toxicomanies, elle est appelée communément ‘’ l’hormone de l’insoutenable attente du plaisir ’’.
Suite au dérèglement de certains codes induits par les drogues, le mode naturel de la sécrétion de dopamine est perturbé. La situation de manque ( ‘’ de plaisir ‘’ ) que subit alors le toxicomane en stimule un appel parasite qui va entrainer la demande expresse d’une nouvelle dose afin d’en satisfaire le désir.
A noter qu’après un sevrage médical pour les toxcicodépendants, le rétablissement des codes ramène l’ex-toxicomane à un comportement absent de ses besoins physiques antérieurs.
* Le danger de la rechute chez le dépendant, comme chez l'addict, reste cependant présent tant qu'il n'aura pas réglé les problèmes psychologiques qui l'on conduit à son comportement pathologique.
La production spécifique de ces neurones particuliers entre en jeu dans ce qui déclenche en nous la notion du désir et les manifestations du plaisir. Chez les personnes dépendantes, mais également, semble t’il, chez les addicts’, un excès de sa sécrétion entraîne le sujet à toute perte de contrôle sur sa volonté à refreiner sa démarche vers la consommation d’un produit pour le toxicomane et à pouvoir s'interdire de jouer chez l’addict’.
Etre addict’ ou dépendant touche à la liberté. Plus exactement à la perte de sa propre liberté, de son libre arbitre, conduisant à terme tout sujet devenu addict’ ou dépendant, à ne plus pouvoir renoncer à une action ou à un produit.
Cela ramène, dans un premier temps, à distinguer les phénomènes qui conduisent un sujet à ne plus pouvoir se passer d’un produit.
a) : La dépendance : Elle est, plus spécifiquement, le résultat qui conduit une personne à l’assuétude à un ou plusieurs produits qui induit de fait chez le sujet devenu dépendant un besoin sous forme d’appétence physique et psychologique à un produit, ou à des produits qu’il sera amené à consommer en dehors de toute mesure et sous des formes diverses comme :
La cigarette à base d’herbes appartenant à la famille du haschisch, du kif, des cigarettes à base de résine de cannabis, à l’ingestion de végétaux hallucinogènes, tels que certains champignons, les injections, l’inhalation sous forme de poudre etc…
L'absence d'apport du produit va entraîner chez le sujet dépendant des manifestations pouvant être violentes Elles seront d'ordre physique et psychologique, telles que de l'agitation, de fortes sudations, de la température, des délires... etc... )
b) : L’addiction sans produit conduit également une personne à perdre toute notion de raisonnement face à une situation dont il n’est plus maître. Les adeptes de jeux vidéos pouvant jouer des jours durant. Pour les jeux d’argent en ligne ou à gratter, y perdre des sommes dépassant toute proportion raisonnable et bien qu’ils soient interdits aux mineurs !
Dans le cas des addictions sans produit, la situation de manque relève de manifestations plus discrêtes au plan physique, mais n'en restent pas moins douloureuses au plan psychologique pour le sujet; pensées obsessionnelles et récurrentes aux jeux par exemple, angoisses, insomnies. )
De nos jours, chez les adolescents et les jeunes adultes, la plus fréquente est celle liée au cannabis, au haschisch associé à l’alcool. Sont utilisés des alcools forts tel que la téquila, le rhum et la bière pour ce qui sont les boissons courantes qui circulent dans les rassemblements privés.
Tout en devant mettre des mots sur la découverte d’un produit suspect, ou sur les restes d’un mégot à la configuration reconnaissable trouvé dans la poche d’un ados’, il n’y a évidemment pas lieu de le traiter de toxicomane. Dans certaines conditions ou rassemblements, il a pu se voir plus ou moins contraint à devoir accepter la ‘’taf’’ de la cigarette qui circule dans le cadre ritualisé de ‘’ l’appartenance au groupe’’. Cet incident n’aura pour la plupart aucune suite.
La consommation flash pour une recherche de la fulgurance, trouve également des adeptes à cette ivresse à la fois brutale et massive. A nôter que les dépendances à un ou plusieurs produits sont, de manière générale, rapidement identifiées par l’entourage du consommateur. Des signes à la fois physiques et comportementaux en marquant visiblement les troubles. La répétition de tels comportements doit être prise au sérieux. Il n’est là plus question d’un accident de parcours.
L'incident de parcours est a associer au ‘’piège ‘’ dont chacun peut en être la victime lors d’une fête où l’ambiance a pu entraîner un ados’ à un excès de consommation qui restera l’exception. Il est à différencier d’une démarche vers une ivresse volontaire et recherchée.
Les addictions dites sans produit.
Elles sont en voie progression massive chez les jeunes gens. Contrairement à l’alcoolisme et au tabagisme, dont la prise en charge des patients remontent à près d’un siècle pour l’alcool, celles concernant les jeux pratiqués par les jeunes gens par exemple n’ont qu’une décennie de recul. C’est en toute logique qu’il n’existe pratiquement rien dans le domaine de son étude socioculturelle.
Les services médicaux n’avaient jusqu’à ces dernières années que peu de demandes de soins concernant les pathologies se rapportant aux jeux vidéos, à internet et à l’utilisation instinctuelle du téléphone portable. L’attachement à leurs pratiques n’était pas considéré à la hauteur des dangers, qui aujourd’hui apparaissent dans leurs dimensions pathogènes.
Ces nouvelles addictions et contrairement à celles touchant aux produits catalogués ‘’drogues’’ ou à celles liées à l’alcool, ne sont pas suffisamment prises au sérieux et en particulier par les proches. Il faut dire également qu’elle sont souvent plus longues à découvrir. Les ados’ jouant dans leur chambre de laquelle les parents sont écartés au nom de leur sacro-sainte intimité, fait que leur addiction peut rester cachée longtemps. Une fatigue excessive par le manque de sommeil de ces impénitents joueurs et le décrochage scolaire en sont au fil du temps, les signes devenant apparents.
Quelques réflexions :
Les interdictions, les punitions qui en premiers lieux viennent à l’esprit des parents, ne sont sans doute pas les meilleurs outils pour régler ce type de problème survenant à des adolescents ou à de jeunes adultes. Cependant et sans pour autant dramatiser si l’on peut rester dans la classification de l’incident de parcours, une addiction ou une dépendance avérée restent une alerte à prendre très au sérieux.
Il faut, c’est essentiel, prendre le temps de la discussion. Elle doit reposer sur une écoute attentive et sans condamnation préalable.
Amener le sujet à la compréhension de son comportement comme étant dangereux pour sa santé, pour la bonne conduite de ses études peut demander du temps. Le retour à une vie absente de tout produit ou de toute addiction dépendra de sa décision à vouloir, à pouvoir intégrer la notion des risques qu’il encourt.
Si l’intervention d’un service spécialisé lui est nécessaire, il ne doit pas lui être présenté comme une menace, mais comme une aide dont il a besoin et que seuls des professionnels peuvent lui apporter.
Votre soutien ferme et chaleureux lui sera indispensable pour lui affirmer à la fois des recommendations dont il devra tenir compte, tout en l’assurant fortement de vos liens d’affection, d’amour.
Dépendances Addictions :
Leurs conséquences chez l’adolescent et le jeune adulte :
Sommaire
Le décrochage scolaire à partir des classes du primaire pour ce qui sont les conséquences des jeunes addicts’ aux jeux vidéos. Manque de sommeil à cause du temps pris à jouer jusqu’à des heures indues de la nuit. Irritabilité. Phénomène de désocialisation à cause d’un repli sur soi. Perte de repaires avec la réalité, le virtuel les déconnectant du concret. Dégradation de son état de santé et de son équilibre mental. Abandon de toute activité sportive et culturelle qui sont pourtant des atouts indispensables à la bonne construction de tout ados’. Pour ce qui concerne les addicts' aux jeux d'argent, les conséquences sont de l'ordre de la perte de la crédibilité, de la confiance, de la méfiance de la part des membres de leur famille. Certaines jeunes personnes sont amenées à devenir les voleurs de leurs parents, à utiliser frauduleusement leur cartes de paiement pour satisfaire leur besoin irréprécible de jouer.
Pour les jeunes adultes : Les études abandonnées ou ratées à cause des dépendances coutent des carrières professionnelles à des milliers de nos étudiants.
Des comportements violents, de la délinquance, vols à l’arrachée pour s’acheter de la drogue, entrainent des jeunes adultes à avoir à faire à la justice.
Troubles du comportement, troubles alimentaires, troubles du sommeil pour ne citer que les moins dramatiques. Mon propos ne voulant pas laisser croire qu’il n’y a pas de solution curative aux problèmes des dépendances comme à celui des addictions.
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Au sujet d’un questionnement :
Les addictions sont elles liées à la distension des libertés, à la désinformation, à la démesure de la tolérance ?
Peut on imaginer une programmation aux addictions d’une partie de la population qui serait organisée par le cartel des créateurs et fabricants de jeux en tout genre ?
Pourquoi cette insuffisance de volonté politique face à ces addictions et dépendances, dont les conséquences se chiffrent en millions d’euros de soins et à l’altération de la pensée d'une frange de notre jeunesse ?.
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Que penser de l’office mondial de la santé ( O.M.S ), de l’académie française de médecine et de notre académie des sciences, qui disent impropre le mot d’addiction s’appliquant aux jeux vidéos, à internet, à l’utilisation démesurée du téléphone portable et autre I phone, alors que des milliers d’enfants déjà, des adolescents et de jeunes adultes en sont devenus pathologiquement accros.
A ce jour, seule est reconnue pathologique et cataloguée comme étant une addiction, celle se rapportant aux jeux d’argent. Ces jeux en ligne, casinos et autres lieux légaux ou clandestins ne sont, selon la loi qu’accessibles aux personnes majeures. Or il est de notoriété publique que nombre de mineurs en usent. À nôter qu'à ce jour, les mineurs accros aux jeux d'argent, ne peuvent pas légalement, être pris en charge en milieux de soins, hôpital de jour ou dispensaire….car pour ce type d'addiction et sa prise en charge.......il faut être majeur !.
Pourquoi les pouvoirs publics restent ils sourds aux inquiétudes des parents et aux différents constats des enseignants qui dénoncent une baisse d’attention des élèves au profit de leurs échanges par mails et autres supports de communications, alors qu'ils sont en cours, utilisant pour rester au contact de leurs correspondants (tes ) d'un avertisseur par vibration !.
Pourquoi continuer à négliger les effets d’un absentéisme récurrent à cause d’une nuit passée à jouer, et dont le lever s’avère alors impossible !
Que donner comme explication sans se voiler la face, quant aux raisons qui expliquent que des élèves s’endorment dans les salles de cours !.
Face à la gravité du problème et aux conséquences désastreuses qui se font jour, l’information est bien trop timide pour alerter à sa juste ampleur les familles des dangers que courent leurs enfants en s’adonnant de manière pathologiques à de tels abus. Les dépendances et les addictions gangrènent la vie de familles entières et ruinent le potentiel d’une jeunesse que l’on ne sais plus protéger..
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Adresses d’établissements de soins sur 84000 Avignon :
**Centre Guillaume Broutet, 1 Bd Anatole France tel : 04.90.03.89.35.
Hôpital de jour de service public. Consultations pour les dépendances et les addictions.
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**Avapt, 22 rue Mantel tel : 04.32.70.27.00.
Centre de consultation de service public