Il s'agit d'un blog dont l'objectif principal sera de présenter mes occupations de loisir. Mon travail d'écriture, ma peinture, ainsi que ma passion pour le sport,dont je m'apprète à commenter certains souvenirs.
Randonnées en Cerdagne
La campanule géante
Pour cette dernière semaine de juin 2014, avec les Galéjaïres de Barbentane, ma Jojo et moi sommes allés découvrir la Cerdagne. Nous voila devenus randonneurs dans les Pyrénées Orientales où la marche y trouve quelques sentiers vertigineux, au point de devoir parfois s’accrocher ‘’aux branches’’ pour aller de l’avant..........
............Non pas l’Âme sereine pour qui appréhende le vide, les ponts de singe et autres passerelles suspendues dans le vide…., mais en toute sécurité pour qui en respecte les consignes de la conduite en terrain accidenté....... et à la condition toutefois de ne pas se laisser ''embarquer'' sur des variantes douteuses quant à leur fiabilité.
Pour se rendre à Egat, localité jouxtant Font-Romeu, la carte de route établie par Marielle, organisatrice du séjour, fit nous retrouver ce dimanche 22 juin sous les remparts de Mont-Louis. Ce lieu de pique nique tombait à point. A la fois pour se restaurer, mais également pour un brin de culture locale. Il est important pour les couleurs que nous aurons à défendre durant notre séjour de nous imprégner, entre autres sujets, des histoires du terroir. Le centre dans lequel nous sommes attendus excelle, parait il, dans l’organisation des apéros ‘’savants’’ !!!.
Plan incliné en direction de l'entrée de Mont-Louis.
L'entrée avec ses doubles portes.
Ma Jojo en grande discussion.
Comme à pareille habitude dans le cadre de ce type de halte, il a pu se remarquer celles et ceux présentant des dispositions particulières pour les déjeuners sur l’herbe. De la serviette fleurie aux couverts à faire pâlir de honte mon Opinel, il sera dit une fois de plus que certains de nos Galéjaïres ne font décidemment pas dans l’ordinaire !!!.
Iréne, l'une des Elégantes du groupe.
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Mont-Louis : Un peu d’histoire.
Portion de rampart et ses tours d'angles.
Choisi comme étape, Mont-Louis se situe à 1600 mètres d'altitude aux portes de la Cerdagne en pays Catalan, Cette petite localité de 216 habitants est la ville fortifiée la plus haute de France. Le centre national d'entrainement commando qui occupe la partie supérieure de la citadelle rappelle que Mont-Louis a toujours été une place-forte militaire. C’est à l'époque du Roi soleil que Vauban y a planté de solides fondations en vue de protéger la vallée des nombreuses invasions venant d’Espagne.
L'histoire ne s'est pas arrêtée au XVIIe siècle puisque la région la plus ensoleillée de France (…hic…).a choisi de faire naître au sein de la citadelle le premier four solaire expérimental au monde. Il s'agit de l'oeuvre du professeur Félix Trombe. Sa construction remonte à 1949. Celui édifié à Odeillo-Font Romeu, de capacité semi-industrielle le fut entre 1962/68.
Le four expérimental de Mont-Louis.
Le four d'Odeillo-Font Romeu. Photos empruntées au Net.
Pour les amoureux de la découverte, Mont-Louis vous invite à visiter son église du XVIIIe siècle riche de splendides retables. La ville possède également l’un des rares puits actionnés par une roue d'écureuil ou à écureuil* toujours en place et en état de fonctionner malgré ses 320 ans.
Roue se trouvant dans ''la cité interdite '' . Photo du net.
Les remparts et les bâtiments militaires ont gardé leur aspect et leurs moyens de défense étudiés à l’époque de leurs constructions. A signaler que la forteresse implantée dans la ville haute ne se visite pas **. Elle est le siège d’une unité militaire où la garde y est montée afin d’en interdire l’entrée à toute personne étrangère à ce centre d’entrainement au caractère particulier.
Le pique nique terminé, pour éviter de reprendre la route sur la digestion et tout en s’instruisant de son passé, une balade dans les rues de Mont Louis permit à certains d’entre nous d’acquérir quelques objets à l’occasion d’une brocante locale. Personnellement j’ai ajouté deux statuettes en bois à ma collection de cette Dame dont la représentation m’amène à la voir porter la bannière de la bienveillance et celle d’une humanité à laquelle il me plait à croire.
Calvaire pour quelques cyclistes en manque de jambes.....sans doute !
La route des cols en direction de la Principauté d’Andorre que nous empruntions depuis la fin de la matinée nous amena sans encombre au terme de notre voyage aller. L’accueil à l’Azuréva de Egat fut des plus sympathiques et l’installation dans nos chambres respectives se fit dans la bonne humeur.
Le centre de vacances de Egat. Photos de Thérése.
Une vue prise des environs d'Azuréva.
Un peu avant le pot marquant l'arrivée des nouveaux, la réunion du staff des guides, Paulette, Marielle et Thierry décident que notre première sortie prendrait la direction du chemin des Ingénieurs au départ du parking des lacs, à proximité du pied du Puymorens.
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Vers le barrage et l’Etang de Lanoux
Garés dans un premier temps sur une aire trop basse, l’altimètre de Thierry, que tout bon responsable en montagne se doit d’avoir à portée de main, au même titre que la carte au 25 millièmes du coin et la boussole, nous rappela à nos voitures….. pour la recherche du bon départ.
Le sentier qui s’offre à nous est en forêt. Une pente au pourcentage raisonnable nous permet de monter sans trop s’étaler. Cette randonnée se veut être le tour de chauffe pour celles programmées dans les jours à venir.
L’ouverture de la semaine se fait avec la totalité des Galéjaïres, sachant que pour d’autres sorties il serait fait deux groupes. Le choix d’appartenir à l’un où à l’autre sera laissé à l’initiative et au discernement de chacun en fonction de la connaissance de la difficulté des parcours proposés.
Les nombreuses fleurs, dont l’anémone soufrée et autres curiosités remarquées le long du parcours sont autant de raisons pour des arrêts photos
L'anémone souffrée.
L'Asphodèle blanc.
Le rocher '' Mille feuilles ''
De grandes fourmilières dans lesquelles grouillent des milliers d’insectes d’un rouge brun font offices de cairns. Le fait de gratter à partir d’un bâton la surface de l’un de ces monticules fait apparaître une armée de bestioles qui inondent d’acide l’agresseur et dont les particules qui s’en dégagent, si l’on y prête le nez, vous amènent à larmoyer. Saviez vous que la virulence de l’acide formique décolore en quelques minutes tout chiffon de couleur jeté en pâture à ces fourmis de la montagne !!!
Le bonzaï : Scorpion ou Coq ?
Ce sentier baptisé chemin des Ingénieurs fait sans doute référence aux techniciens qui empruntaient l’itinéraire pour ce rendre sur le chantier du barrage vers lequel nous nous dirigeons.
Des constructions qui restent en bon état, aujourd’hui affectées semble t’il à d’autres fonctions ont sans doute servi dans le passé à héberger les cadres et les ouvriers chargés de construire l'édifice.
Devinez qui est le curieux du groupe ?.....moi je le sais !
La maison ''dite'' des Ingénieurs.
Au niveau de la plus haute de ces bâtisses, des encas sont tirés des sacs pour un ravitaillement d’appoint. Il semble, bien que l’édifice soit encore fermé, qu’il s’agit là d’une réhabilitation en refuge. Dans un cadre qui se prête à la halte, des bancs, des tables et une fontaine sont là pour accueillir les randonneurs de passage. Quant au festin champêtre, il est prévu aux abords de la retenue d’eau. Son emplacement a été localisé sur la carte par Marielle et Thierry nos guides maison du jour.
Photo du net.
L'étang de Lanoux. Photo de Jacky Brouard.
A 2213 mètres, L'Etang de Lanoux sera le sommet de notre journée. Il s’agit de la plus grande retenue d'eau des Pyrénées Française. Avant la construction du barrage qui en augmenta sa capacité, l'étang d'origine glacière avait dèjà l'apparence d'une mer intérieure. Les travaux débutérent en 1955 pour se terminer en 1962 date de sa mise en eau maximale. Plus de 2000 ouvriers furent employés hiver comme été pour venir à bout de l'édifice et de ses annexes.
UN LAC MYSTERIEUX
Ce lac serait habité par de très belles fées qui auraient l'habitude d'apparaître et de disparaître dans les brumes qui le recouvrent.
On les appelait "les fades del lànos".
Grâce à leurs pouvoirs magiques, elles attiraient les hommes auxquels elles promettaient richesse s'ils arrivaient à relever les défis qu'elles leurs présentaient. Par la même occasion, elles leurs faisaient promettre de ne pas leur rappeler qu'elles n'étaient que des êtres immatériels faits de brumes.
Un jour, un jeune et courageux Cerdan réussit à passer 3 épreuves difficiles. Il se maria avec l'une d'entre elles et elle lui donna la fortune rêvée des Cerdans: Des troupeaux de vaches, chèvres, chevaux et brebis.
Hélas, ce jeune homme ne su tenir le secret de la nature de son épouse. Il perdit une grande partie de sa fortune et sa femme se dématérialisa par la suite. Le jeune Cerdan se trouva plongé dans un grand désespoir.
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UNE STELE POUR UN ENFANT DU PAYS.
(André PEIX 1924-1954) tué dans une avalanche.
Sur la berge du lac, une stèle est dressée à la mémoire d'André PEIX . Le 6 mars 1954, la région du Puymorens est endeuillée par une terrible avalanche de 900m de long, 50 à 100m de large et mesurant par endroit jusqu'à 15m de hauteur. La neige, froide et sèche, tombée en abondance à favorisé le glissement de la poudreuse sur la couche ancienne.
André PEIX, âgé alors de 30 ans, quitte la mine de Porté afin de rejoindre le village en compagnie du jeune Tito CONESTA, âgé de 11ans, qui lui regagnait l'école après les vacances de Carnaval. Que s'est-il passé? nul ne le sait ! peut-être que les 2 skieurs sont passés trop près d'une corniche... Malgré toutes les recherches mises en place suite à cette catastrophe, celles-ci resteront vaines.
Le pique nique au bord de l'Etang de Lanoux. Photo de Thérése.
Après nous être restauré, après la traditionnelle sieste quand le temps le permet et ce fut le cas ce lundi 23 juin, il fallut prendre le chemin du retour. Au bas du barrage, une passerelle à franchir et un bout du G.R 7 s’offrent à nous pour terminer notre itinéraire par une boucle. De nouveaux regards permettent ainsi au groupe de s’enrichir d’images inédites et de sites pour le moins curieux.
De nombreuses entrées de galeries apparaissent le long de ce chemin de montagne. Il s’agit de couloirs horizontaux et non de puits. Selon mes informations, il s’y extrayait du minerai de fer pour certaines, pour d’autres du talc, du plomb, de l’argent…..et de l’or pour d’autres encore. Nous avons également rencontré ce type d’ouverture sur le sentier des gorges de la Carença. Des socles de béton ayant du servir d’encrage à des poteaux laissent supposer le transport du minerai via la vallée par des bennes suspendues à des câbles.
A l'entré d'une galerie: Le socle d'un wagonnet.
A la sortie d'une galerie: Minerai sans doute considéré impur pour un bon rendement !.
Dessiné en balcon, ce sentier offre de très beaux panoramas. Près de deux heures durant le groupe, chacun à son rythme, chemine, photographie jusqu’à l’arrivée de ce que je vais appeler une variante.
La tulipe des montagnes.
Curiosité géologique.
La carte reste en effet confuse sur cet itinéraire. Il est vrai que la direction que prend le G.R.7 à cet endroit parait nous entrainer plus bas que le parking sur lequel nous sommes garés. Après consultations, hésitations et doutes, un schuss entre rochers, arbustes et pierriers, qui n’ont pas plu à Pierrette, s'engage enfin.
Nous n’en étions qu’à l’entrée. Bien plus fourni en difficultés, le plat de résistance se présentera en fin de parcours. Le final ressemble en effet à un terrain de profondes désescalades où les mains, paradoxalement…., sont devenues nos membres prioritaires ….pour marcher.
Bien que persuadé d'être dans la bonne direction quant à l’orientation prise, ce semblant de sentier a longtemps nourri des inquiètudes en moi tellement il me parait improbable ( le doute persistant encore aujourd'hui !!!). ……..Tout en étant balisé par des cairns, ce qui à priori devait le rendre crédible, il reste un itinéraire fantaisiste, fort dangereux et sans aucun doute impraticable en cas d’orage. Les quelques gouttes, prémices de celui que nous prîmes arrivés aux voitures nous en amenérent un apercu.
Au risque de passer pour un râleur, trait de caractère que j’assume, m’amène à constater une fois de plus que dans les Pyrénées, les itinéraires balisés, en temps comme en difficultés, sont sous estimés pour le commun des randonneurs.
Bien que cette fin de journée fut animée par quelques jérémiades, égratignures et genoux douloureux, il en est ressorti qu'à....... vaincre ces périls, certaines et certains de nos Galéjaïres s'en sont trouvés grandis. Bravo.
........... Pyrénées je vous aime.....mais......
.... pour le balisage de certains de vos itinéraires... j'émets des réserves !!!!
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* Roue d’écureuil ou roue à écureuil : Elle se trouve dans la citadelle de Mont Louis et servait à monter l’eau du fond du puits des forçats.
** Sur rendez vous demandé auprès du personnel du syndicat d’initiative de Mont Louis, sa visite peut donner exceptionnellement accès à la citadelle.
*** Il existe, outre celle de Mont Louis, deux roues du même type conservées, dont l’une au Mont St Michel et l’autre à Besançon.
La roue à écureuil de Besançon. Photo du net.
À venir : Récit sur la vallée de L’Eyne, sur les gorges de la Carança et ..........
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