Quels sont les facteurs pouvant conduire vers les toxicomanies où
vers les addictions.
Généralités.
Deuxième volet
De la curiosité à la perte de contrôle.
Accident ou démarche jusqu'au boutiste?
Sauf cas exceptionnel, un sujet ne devient pas tabagique, alcoolique, toxicomane ou addict’ aux jeux suite à sa première fumette, cuite, ou prise de drogue ou encore séance de grattage de tickets promettant de faire fortune. Une dépendance ou, une addiction, n’arrivent donc pas par accident.
C’est le docteur Claude Olievenstein, psychiatre français, qui en 1971 à crée à l’hôpital Marmottant à Paris, le premier centre d’écoute et de soins pour les toxicomanes. Il en a décrit les raisons et le cheminement.
*J’en cite là un court extrait :
_ La toxicomanie, c’est la rencontre d’un Être Humain, d’un produit, d’un contexte, d’une situation et d’un moment psychologique donné. Il semble donc qu’il faille ces associations ou partie d’entre elles pour qu’une dépendance à un ou plusieurs produits s’installe à un stade pathologique. La dépendance intervient suite à la répétition de l'un ou de ces produits.
Cependant nombre de cas différents peuvent s'inscrirent dans ce tableau. Il peut effectivement y avoir celui partant de la curiosité, laquelle répétée plusieurs fois à intervalles rapprochés, ont conduit le sujet à une perte de contrôle. D'autres se lancent délibérément et à corps perdu dans une conduite comportementale démissionnaire d'une existence dont ils se sentent exclus, étrangers. Il s'agit là d'un comportement se repprochant du suicide passif.
Il est logique qu’il n’est pas fait dans cette description référence aux addictions et dépendances aux jeux vidéos, au téléphone portable et autres supports médiatiques. Leur diffusion dans ces années là ne couvrait qu’une infime partie de la population. Les risques y étant potentiellement attenants n’avaient pas encore été relevés.
Petit historique :
A l’époque, le docteur Olievinstein s’est mis à dos une grande partie du corps médical et plus largement la société civile pour avoir tenté de convaincre ses homologues médecins d’accueillir les toxicomanes sans jugement préalable et avec une attention semblable à tout autre malade. Le toxicomane deviendra, grâce au docteur Olievinstein, un malade, un être en souffrance.
Les toxicomanes, simples consommateurs, dealers et pour certains délinquants, considérés auparavant comme des dépravés par la société, des voyous pour la justice et des incompris par une partie du corps médical, étaient le plus souvent jetés en prison sans discernement. Sans soin particulier apporté à leur santé et à l’état de manque qui découlait d’un sevrage brutal non médicalisé, ont généré chez des sujets incarcérés, des situations dramatiques.
Bien que montrés du doigt, à noter qu’il n’était pas porté le même regard, le même à priori discriminatoire et le même traitement punitif de la part de cette même société à l’encontre des malades alcooliques.
Le traitement carcéral, sans aucune précaution sanitaire entrainait chez les toxicodépendants des agitations et des violences interprétées comme étant des manifestations rebelles. Elles motivaient de la part des gardiens, démunis de la connaissance du problème, des sanctions dont le prisonnier n’en comprenait pas les raisons. Certaines se sont terminées par décès suite à un stade d’épuisement irréversible du sujet mis en cellule sans attention particulière à son état. Des suicides de jeunes adultes sont venus émouvoir un personnel à qui les pouvoirs publics demandaient à faire appliquer une punition qui n'était pas de leur compétence, qui sortait du cadre typologique habituel de leurs missions.
Ces constats, face à l’inaptitude, à l’impuissante des personnels pénitentiaires dont une formation spécifique en la matière leur faisait cruellement défaut, face aux interrogations de certaines associations concernant la prise en charge des toxicomanes en général et en milieu carcéral en particulier, ont fait dans les années 1970 le sujet de nombreux débats.
A partir de ces mouvements d’alertes, d’informations, de constats, il a été convenu qu’il n’y avait pas lieu de mettre dans ‘’ le même sac ‘’ le consommateur occasionnel ou accidentel de haschich, et celle ou celui qui prend de l’héroïne tous les jours et dont l’emprisonnement venait sanctionner des actes tombant sous le coup des lois liées au code pénal.
_Chaque cas devait donc être à différencier et en tout état de cause, un médecin n’a pas pour vocation de se substituer à la justice !
Définition sommaire des conditions qui peuvent conduire un
sujet vers la toxicomanie ou tout autre addiction.
Rappel : La toxicomanie, une Addiction: C’est la rencontre d’un Etre Humain, d’un produit, d’un contexte, d’une situation et d’un moment psychologiquement précis.
A l’exception de ce qu’il est convenu d’appeler les alcoolisations mondaines et autres prises de stupéfiants dans certains milieux se voulant ‘’ branchés ‘’, et dont les pratiquants se proclament affranchis et exempts de tout problème, les raisons de la toxicomanie et des addictions restent liées à des facteurs psychologiques, de personnalité, des facteurs sociaux et environnementaux.
*** Bien que se voulant étrangers au monde des toxicomanes, les consommateurs de cette frange de la population dite mondaine, tombent tôt ou tard sous le coup d’une dépendance. Cette dernière les conduira à terme vers un établissement, sans doute privé, pour un traitement de sevrage médicalisé.
C’est à ce prix, comme tout autre personne, qu’ils pourront retrouver leur liberté.
En effet, le phénomène d’accoutumance va les conduire à une consommation d’alcool devenant de plus en plus importante. Le processus sera identique pour ce qui concerne leur prise de drogue, dont ils devront en augmenter à la fois la fréquence et le dosage pour obtenir un indice de satisfaction équivalant à un désir qui deviendra de plus en plus exigeant au fil du temps. C’est ainsi qu’ils seront devenus alcooliques et plus largement toxicomanes. Leur consommation étant devenue un besoin hors de tout contrôle.
IL en sera de même pour ces mêmes personnes s'orientant vers le jeux. Fragiles à un moment donné, jouant par désoeuvrement ou dans le cadre d'une démarche à vouloir appartenir au groupe. Le risque avéré, est de les voir sombrer dans des comportements les conduisant à la perte de leur patrimoine.
Parmi les personnes appartenant à ce monde, André Citroên, bien que reconnu comme étant un homme intelligent et apparament équilibré, sa passion démeusurée pour le jeu a contribué à la ruine de son entrepise automobile!
C’est bien une somme de signes, de symptômes apparents ou non, concordants, qui paraissent entrainer le sujet vers le renouvellement des prises qui vont le conduire à devenir dépendant à un produit ou et addict’ aux jeux.
Peut importe les conditions, l’état d’esprit et le milieu dans lesquels se pratiquent les excès.
Peu importe les populations, les raisons, y comprises celles qui se veulent ou voudraient se voir différencier du commun des mortels. A partir d’un certain seuil d’intoxication, la dépendance à un produit comme les addictions à tout autre excès, entrainent de fait des dérèglements d’ordre physiologiques, psychologiques et comportementaux, dont personne ne peut s’en prétendre protégés.
Les addicts’ aux jeux en tout genre :
Si le jeu est le propre de l’homme depuis la nuit des temps et ce dans le cadre de toutes sortes d’affrontements, un comportement, un attachement irrationnel aux jeux, quels qu’ils soient, devient alors une pathologie comportementale.
Sont à prendre en compte également dans les addictions en dehors de celles liées aux jeux d’argent, le téléphone et autres jeux vidéos, celles mettant en action le corps physique de la personne, tels que le sport à outrance, la démarche vers la prise inconsidérée du risque corporel, les addictions au sexe .....etc.
Je rappelle qu’à l’époque où le Dr Olievenstein a défini la toxicomanie, les addictions aux jeux touchant en particulier les adolescents et les jeunes adultes ne posaient pas encore de problème. Les produits tels que les jeux vidéos, Internet et le téléphone portable n’en n’étaient qu’aux stades des bureaux d’études ou que très peu popularisés.
* Seuls les jeux d’argent… ( se rapporter à l’astérisque en fin de commentaire )………
Au fil de leurs apparitions cliniques, la définition appliquée aux toxicomanes par le docteur Olievinstein, comme celle conduisant vers les addictions ou dépendances sans produit convergent vers des quêtes et des signes pour certains concordants. Les facteurs guidant une personne à jouer de manière pathologique, comme ceux conduisant vers des intoxications, se recoupent pour la plupart d’entre eux. Autrement dit, c’est également une série de faisceaux convergents qui amènent les joueurs excessifs vers une pathologie addictive.
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Quels signes typiques se rencontrent en particulier chez l’addict’
aux jeux d’argent.
_Une signification de l'argent particulière au joueur.
_Une considération des performances fortement orientée sur la concurrence.
_L'anxiété du joueur. Recherche d’adrénaline
_Un besoin souvent excessif de reconnaissance sociale.
Comment se développe l'addiction au jeu ?
La problématique de base
L'apparition de l'addiction au jeu est un processus complexe et qui implique de nombreux facteurs. Les plus importants de ces facteurs sont :
_Un trouble de l'amour-propre. Troubles narcissiques de la personnalité, sentiment d’infériorité. Il est à noter que l’on retrouve très souvent une problématique semblable chez le malade alcoolique
_Une forme d'abandon de ''soi au hasard''.
Un gain rapide, en particulier chez un jeune joueur, peut le conduire à des rêves sur une richesse fantasmée et se trouver ainsi rapidement pris dans une spirale dont il ne pourra pas sortir sans une aide appropriée.
_Un trouble relationnel.
Le type relationnel "défiant-évitant. Il se caractérise par le doute permanent de la disponibilité de l'Autre dont il attend la relation. Sentiments négatifs quant à ses demandes dont il pense qu’elles lui seront systématiquement refusées. Frustration de l'affectif.
En compensation, le jeu ne lui objectera pas d’opposition verbale ni physique. Le résultat, quel qu’il soit ne sera pas reçu comme une agression ou une réponse négative. La perte ne sera pas vécue comme une réponse rejetée. Peut être comme une erreur de méthode ou tout au plus par la faute à ‘’ pas de chance ’’. En aucun cas il se sentira repoussé. Le perdant ne se sentira pas responsable, seulement victime de ce qu'il nommera '' avoir mal tourné pour lui. ''
*** Le jeu lui devient un refuge. Il y trouve une relation de substitution dans laquelle il devient un acteur, un sujet pris en compte.
On retrouve souvent ce type de raisonnement chez les enfants qui ont été repoussés et chez lesquels l’image paternelle est altérée.
_ Manque de régulation de son excitation. L'incapacité à réguler son excitation et sa tension intérieure conduit le sujet à vouloir passer le temps et à tuer son ennui dans une activité d’abandon. Le jeu, dont il est devenu accros’ lui apporte ‘’ la nourriture ’’ qui vient combler un ou les vides qui l’angoissent, ou lutter contre la foule de sentiments négatifs qui l’envahissent et auxquels il ne peut apporter de réponse satisfaisante pour l’Autre, le parent, le professeur.
Comment s’en sortir !
Pour les parents, la première étape à franchir quand il s’agit d’un adolescent ou d’un jeune adulte est de pouvoir échanger sur l’addiction et plus largement sur tout comportement excessif découvert. Evaluer quel en est son degré d’emprise, les dommages qui peuvent lui être mis en évidence.
Comme je le rappelle dans le premier volet, si un jour vous avez à affronter une telle situation, assurez vous de ne pas être en manque de preuve. C'est seulement après avoir eu l’intime conviction ou la preuve qu’il s’agit bien d’un problème inhérent à une addiction ou à celui d’une dépendance que vous devez agir. De la qualité du dialogue que vous allez engager dépendra, pour partie, l’adhésion à une prise de conscience du sujet et de la suite pour d’éventuels soins à entreprendre le concernant.
Pour cela il ne vous faut pas perdre de vue que vous aurez face à vous quelqu’un qui souffre de l’un de ces maux qui font que grandir, n’est pas facile pour l’ados’ ou le jeune adulte qu’il est devenu. Pour nombre d’entre eux, ce sont les doutes sur un avenir restant flou, des angoisses face à leurs futures responsabilités d’adultes qui les ont les conduits à explorer en direction d’une drogue ou d’un dérivatif. Perdu et angoissé, dans une situation de mal-être et pour laquelle il ne rencontre pas de réponse rassurante qui vont le conduire à franchir ce qu'il sait pourtant être la barrière de l'interdit.
Il n'y a pas de toxicomane à son insu. Pas plus qu'il n'y a d'addict' aux jeux ignorant des risques des pertes d'argent auxquelles il s'expose.
Il faudra ensuite se rapprocher d’un médecin et, ou d’un service spécialisé dans l’écoute et la prise en charge médicale du problème concerné. On ne sort pas d’une dépendance à un produit ou d’une addiction sans une aide spécialisée, voire médicalisée. Si la décision du patient, sa décision, sa détermination à vouloir en sortir est primordiale pour se donner la possibilité d’y parvenir, sa seule volonté n’y suffira pas. Sinon et auquel cas, il n’en serait pas arrivé à la perte de tout contrôle sur ce qui malgré lui, est devenu l’addiction ou la dépendance dont il souffre.
La prise en charge : Les soins
La prise en charge se fait généralement en dispensaire, en hôpital de jour ou en cabinet privé par un psychiatre, un psychologue ou, et une équipe soignante. Il s’agit généralement de consultations découpées en entretiens qui sont conduits avec méthode et chronologie.
Contrairement à la dépendance aux toxiques où des soins particuliers, comme le sevrage qui nécessitent souvent une hospitalisation à plein temps et pour une durée pouvant atteindre plusieurs semaines, la prise en charge pour une addiction sans produit se fait le plus souvent en soins dits ambulatoires.
Il est capital que le sujet se sente en confiance avec son ( ses ) thérapeutes, dont la mission consistera à le guider vers les confins de son passé, de son intimité. C’est ce travail conjoint qui amènera le sujet à l’origine de son addiction et aux raisons de sa conduite.
*** Il est important que cette compréhension découle de sa propre prise de conscience. Cette dernière doit émaner de sa réflexion et non de l’explication d’un tiers dont il aura pu en acquiescer le contenu, sans réellement en avoir fait une analyse le ramenant à son problème.
*** Seule la personne en souffrance détient la clé de son problème. Le rôle du ( des ) thérapeutes consistera à amener le patient à actionner la serrure, à pousser la porte derrière laquelle est cachée, parfois enfouie, la problématique responsable de son comportement pathologique.
Plusieurs orientations thérapeutiques peuvent être employées pour ouvrir le patient à s'exprimer sur les fondements de son problème. Les entretiens individuels, les groupes de parole, les séances de relaxation, les ateliers d’écriture en sont quelques exemples.
Un traitement médicamenteux est parfois nécessaire pour abaisser les seuils de tension ou pour apaiser un état anxieux.
A partir des données qui semblent aujourd’hui établies et selon lesquelles une dépendance, ou une addiction s’installe sur un terrain fragilisé, il parait évident que sa prise en charge doit s’appuyer sur plusieurs axes d’investigations pour pouvoir mettre en place les thérapies les mieux adaptées au cas de chacun.
Pour son efficacité, ces dernières doivent être personnalisées. En particulier pour ce qui concerne l’histoire du patient et le cheminement de sa pathologie.
En résumé :
a) Le thérapeute aura pour mission de guider la réflexion du sujet vers ce qui contribuera à faire émerger le ou les origines du problème :
* _Pourquoi le produit ou les jeux ?
* _Les produits, les jeux, que sont ils venus compenser chez moi ? Que sont-ils venus remplacer que je n’ai pas reçu ou mal perçu ?
* _Pourquoi suis allé vers tant d’excès ?
* Pourquoi cela m’est il tombé dessus ? )
b ) Une fois isolé le ou les problèmes générateurs du comportement ayant entrainé une dépendance ou une addiction, le thérapeute doit amener le patient à prendre conscience de la nécessité d’un accompagnement dans le protocole de prise en charge que l’équipe soignante aura établi pour lui.
* _A présent que je sais pourquoi j’ai été amené malgré moi à cette situation, je veux en régler le problème. Je me dois d'adhérer avec détermination aux solutions d’aides et aux soins qui me sont proposés.
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Le sport en annexe. Le sport en soutien.
*** Le sport pratiqué en terrain neutre, hors de l’unité de soins si possible, est par excellence l’activité idéale parmi les premiers accompagnements à proposer au patient. Pratiqué dans un état d’esprit ludique, il captera facilement l’adhésion de l’adolescent ou du jeune adulte. Il sera une base importante, une étape dans le domaine de sa reconstruction. Le travail du corps par des activités physiques, de fond en particulier, contribueront à lui occuper des espaces de temps riches en découvertes sur sa propre personne.
La relation paritaire avec le ou les soignants s’il s’agit d’une prise en charge assurée par les membres de l’équipe de soins, sera de nature à lui créer une ambiance valorisante. Les observations, le regard porté par le, les soignants apporteront des réponses, et, ou poseront des interrogations quant aux réactions du patient face aux difficultés qu’il pourra rencontrer et dans sa façon qu’il aura de les gérer, de les exprimer.
*_Occuper l’esprit, le fixer dans une démarche déviante de celle de l’obsession ou du produit trublion.
*_Conduire son corps à devenir un partenaire de la démarche curative amorcée. Le corps comme un acteur, comme un opposant visant à déloger de son esprit l’objet de ces préoccupations négatives.
*_Le sports grâce à ses vertus valorisantes aidera le sujet à une première conquête ou reconquête narcissique grâce au renvoi flatteur de l’image ‘’du soi’’.
Compte tenu de la jeunesse du patient, les résultats rapidement obtenus constitueront une entame concrète et positive à la discussion d’ouverture des séances hebdomadaires ou bi mensuelles.
*_Le sport pour une réconciliation entre un état déviant, d’égarement parfois, et une prise de conscience dans un face à face sans concession.
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Dans ce domaine, la pratique de l’escalade et plus largement les sports à relation duelle, apportent certains outils de comparaison. Ils conduisent à des apprentissages de nature à soutenir des équivalences dans ce que sont les quêtes recherchées ou subies par le joueur et plus largement par le toxicomane.
*** L’escalade : Cette discipline est reconnue pour mettre son pratiquant en situation permanente d’attention, de réflexion et de responsabilité. De son choix de progression, de son cheminement sur la falaise ou sur le rocher, vont dépendre sa sécurité, la réussite de son ascension et la satisfaction qui en découlera.
L’aspect éducatif, mais également thérapeutique de l’escalade réside dans sa forme vécue comme étant '' d'une morale non verbale évidente''. En effet, la sanction suite à '' la faute '' n’est pas différée comme peut l’être la conséquence de la perte d’argent au jeu, ou les suites d’une ivresse au volant, ou encore dans les réactions d’une drogue-partie au cours desquelles s’ensuivent parfois des actes sexuels non protégés, des actes de violences et autres prises de risques inconsidérés. En escalade, la faute appelle à la sanction immédiate, ce qui évite une ''altération de la mémoire '' sur la causalité de la faute. La nature de cette évidence, de ce vécu, se vit '' en direct '' particulièrement dans le cadre d’une progression en tête*.
Patick Edlinger
* Dans ce cas de figure précis, il peut s’imaginer un jeu-défit dans un engagement entre le grimpeur et la paroi. Etat générateur d’un stress positif, stimulateur d’adrénaline conduisant à une contentement, un plaisir reconnu comme pouvant être compensatoire à l’excitation, aux stimulus semblables à ceux générés dans la recherche que procure plus particulièrement le jeu. L'une des particularités de la pratique de l'escalade est liée au plaisir de la dualité qui se joue entre la paroi et celui qui peut être son provocateur ou son partenaire selon l'état d'esprit dans lequel s'engage le grimpeur.
En escalade, le fruit du plaisir n'est pas à acheter ou vendu. Il est offert, mais au prix d'un engagement réflèchi. Chaque pas amorcé vers la quête espérée, chaque mouvement conduisant vers le plaisir excite l'éveil sur la propre fragilité de son Etre. Son engagement le confronte objectivement et directement au risque qu'il prend, ce qui n'est pas le cas dans la prise d'un produit, où les riques-dégats seront différés. Le grimpeur vit en direct l'angoisse projetée des conséquences de '' la faute ''.
En escalade la raison évidente des risques que l'on encourt à ne pas anticiper le danger se passe de tout commentaire et s'intégre dans le non dit. Il est dans le visuel.
Cette pratique, ce type de prise en charge doivent privilégier les sites de plein air pour des raisons évidentes de changement d’ambiance et de confinement dans lesquels évoluent généralement les joueurs et les toxicomanes.
En accompagnement d'autres prises en charges, l’escalade, comme activité déviante au jeu et aux dépendances à la drogue, donne de bons résultats.
Les sensations éprouvées et exprimées dans le cadre d’activités physiques et sportives ainsi ciblées, seront commentées lors des entretiens faisant partie du suivi du patient.
. *** Il s’agira de l’aider à faire le parallèle, à reconnaître qu’il y a des moyens de vivre ailleurs que dans les addictions et dans la drogue, des plaisirs hauts en adrénaline et en émotions.
*** Qu'il peut se trouver ailleurs que dans des excès, des moyens de vivre de fortes sensations sans compromettre sa santé.
_ Sans mettre en péril son avenir.
_Sans se mettre en marge de la socièté.
L'escalade comme activité complémentaire aux soins traditionnels:
_Grâce à sa ''logique d'évidence'', à la réflexion qu'elle suscite au prélable à tout engagement.
_Par le contenu de ses valeurs structurantes et éducatives.
_ Par son côté aventure. Par sa démarche de provocation duelle face à la paroi induisant le sentiment de vivre un test en vue de le rendre plus fort qui plait aux jeunes gens.
_Par l'originalité de la relation qu'elle génére de fait entre lui et son thérapeute de terrain.
_ Par la particularité du groupe de ses pratiquants.
Sans qu’il puisse se définir précisément le profil de la personne dont l’utilité de vivre des sensations fortes correspond à un besoin, il est un fait que de constater, pour des raisons encore mal définies, que nombre de personnes en sont dans l’exigence.
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Notes
* En France, les joueurs dépendants ont la possibilité de demander une interdiction de casinos afin de ne pas succomber aux sirènes du jeu. Il faut noter que seule la personne qui souhaite être interdite de casino peut en faire la demande.
Pour cela, le joueur doit faire une demande par écrit à la Direction des Libertés Publiques et de la Réglementation. Ce courrier, qui doit démontrer les motivations de l’interdiction et les problèmes de jeux rencontrés par l’individu. La demande est ensuite transmise au service local des Renseignements Généraux. C’est ce service qui convoquera le joueur afin de vérifier sa détermination. Si cet entretien est positif, le joueur se voit inscrit sur la prochaine liste d'interdiction, dont la mise à jour se fait tous les deux mois environ.
Dans les 6 mois suivant sa première lettre de demande, le joueur peut encore se rétracter. Passé ce délai, l’interdiction de casino est prise pour une durée incompressible de 5 ans. Après cette période, le joueur peut demander sa réintégration.
A noter que le joueur reste interdit de casino tant qu’il n’a pas expressément fait la demande d’être retiré de la liste.
Note prise sur Internet
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* Grimper en tête en escalade correspond à monter la corde jusqu’au relais.
Patick Berhault à l'assurance et Patick Edlinger.
Le grimpeur de tête, bien qu’encordé et assuré par un partenaire, risque la chute entre chaque point d’encrage préfixé sur la paroi. Ces derniers peuvent être espacés d’une distance variant entre 5 et parfois 10 mètres. Dans le cas extrême et à partir de ces indications, le ‘’vol’’ potentiel du grimpeur de tête, pour une glissage au moment du mousquetonnage à son point supérieur, représente une chute d’un multiple de deux de l’espacement des deux points d’encrage.
Patrick Edlinger.
C’est ce risque, bien que relatif, puisque le grimpeur est assuré par un partenaire évitant ainsi un retour au sol, qui charge le grimpeur de sensations à la fois génératrices de stress positif et de décharges d’adrénaline, d’endorphines et autres agents dopants naturels. Le résultat, la réussite d’une voie bien négociée s’obtient grâce à une mise en place psychologique auquel le sujet doit se préparer, à l’apprentissage d’une gestuelle qui met en œuvre à la fois la puissance et la souplesse du grimpeur.
Pour une perception précise de son équilibre corporel, le grimpeur doit rester dans une concentration de tous les instants. Cet état de veille permanent sur son corps doit s’intégrer, faire inséparablement équipe avec le mental pour en renforcer une détermination positive vers le succès. Ces deux éléments réunis sont les pièces majeures, des atouts indispensables pour sa réussite. Cette dernière se résume à cette lutte duelle entre la paroi et le grimpeur ( entre lui et son problème avec la drogue ou les jeux. La détermination, la volonté raisonnée du grimpeur à vouloir aller au bout de son engagement, seront les outils d'un apprentissage qui le conduiront à mieux maitriser ses difficultés. A mieux conduire sa réflexion vers l'objectif drogue ou jeux contre lesquels, par ce moyen, il se bat.
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Retranscriptions personnelles à partir de mon expérience de soignant au sein d'une unité spécialisée dans la prise en charge de personnes dépendantes.
Bibliographie:
_Il n'y a pas de drogués heureux. C. Olievinstein.Librairie générale de France. 1978.
_ Ecrits sur les toxicomanies. C. Olieveinstein. Gallimard. 1978
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Associations venant en aide aux personnes addicts aux jeux :
**Adictel : 08.05.02.00.000.
**S.O.S joueurs :09.69.39.55.12.
Précision: Les photos montrant Patrick Edlinger et Patick Berhault sont là pour illustrer l'escalade. Ces deux illustres personnes n'ont rien à voir avec le sujet traité dans ce commentaire.