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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 09:23

                            Quand les choses sérieuses.........

 

        L’étape d’hier a marqué le début de notre amicale confrontation avec Bernard. Pour ce qui me concerne, le Dieu de la montagne en accord avec ‘’Simplon’’ m’ont gratifié de l’un de mes souhaits qui était de porter le maillot à pois au moins un jour. Et ce soir, même s’il est fictif et provisoire, il est symboliquement sur mon dos. Des cols, il en reste encore un paquet et j’espère bien avoir l’occasion d’aller titiller les uns et les autres pour le fun, pour ce plaisir que les non-pratiquants ont du mal à pouvoir comprendre. Pour cela, il me faudra avoir les jambes et n’avoir que Bernard à contrôler.

       Je sais, pour l’avoir entendu, que chacun de mes compagnons de route voudrons faire leur baroud d’honneur. Mais où s’arrêtera leurs ambitions ? Cela demeure une inconnue. Quant à moi, et sans véritable surprise pour mes camarades, c’est dit : j’ambitionne le rôle du challenger...et qui sait..... peut être plus !!!!.

      Cela ne se veut en rien dévalorisant à son égard, mais nous avions tous les moyens de rivaliser avec Bernard. Bien que Georges et Gérard paraissent ne pas vouloir prendre part à notre ''guéguérre", il reste Pierrot et Hubert dont les intentions restent à décoder.

      Si vous avez lu mon article intitulé ‘’Du cyclisme au cyclotourisme’’ vous l’aurez compris, je l’évoque succinctement, la montagne était, en ces temps là, un domaine sur lequel je me sentais à l’aise. Sans pouvoir en donner d’explication rationnelle si ce n’est celle d’une morphotype sans doute adapté, l'effort particulier a fournir dans ce milieu me convenait.

      Les raisons, en dehors de celle évoquée sont à trouver dans les tiroirs de la personnalité du grimpeur. Dans la valeur subjective qu’il place entre la relation qu’il instaure avec les éléments et ce qu’il cherche à trouver comme satisfactions personnelles.

       Vous pensez peut être solennel le fait que je dise me sentir en communion, en échange avec cette nature que je perçois comme étant particulière. Oui, en sa compagnie je vis différemment qu’ailleurs. Je suis dans un monde qui me convient. J’éprouve l’agréable sentiment d’être un invité à qui l’on permet un moment d’évasion, de liberté, de balade à la fois pour l’esprit et pour la chair qui exulte dans l’effort.

      Je connais le niveau d’exigence de la montagne. J’ai appris à son contact à reconnaître et à gérer les moindres signaux d’alerte invitant à lever le pied en cas de sur-régime. Une lien impalpable mais néanmoins réel s’instaure alors entre la dépense à consentir et sa propre réserve d’énergie pour mener l’objectif visé à son terme. Le propos peut paraître délirant mais je vivais les choses ainsi. La montagne me transcendait à la limite d’une approche mystique. Elle m’amenait dans le plaisir de cette souffrance positive que seuls les sportifs peuvent comprendre. J’étais, le temps de mon engagement avec elle, une personne différente de celle voyant défiler sous les roues de son vélo l’interminable ruban d’une route plate. La montagne offre à son hôte de passage un environnement qui le dynamise.

       Lors de notre périple et tout au long des cols, des champs de rhododendrons nous accompagnaient. A notre passage devant les cascades, de l’eau en fines gouttelettes formant des voiles comparables à de la soie nous entouraient, nous effleuraient de leurs caresses humides. La montagne, vous l’aurez compris je l’aime et elle me l’a bien rendu. Elle m’a permis d’inscrire au rang de mes souvenirs, certains de ses cols parmi les plus beaux d’Europe.

 

                                                    La journée ‘’galère’’

                                                                                                                                                                                                     Journée de Galère.

 

                                        16 Juillet. Le départ de Zernasco est pris sous un tapis de nuages menaçants. Aujourd’hui encore, mais nous le savons et ce jusqu’à Udines au moins, la route va monter pour redescendre et nous diriger vers de nouvelles ascension.                                                                                                        

      Nous abordons Le Piano di Sale sous un déluge d’eau et de feu. Le ciel nous tombe sur la tête. Pas facile de pédaler sous un poncho ou l’air n’y circulant pas, nos vêtements à défaut d’être trempés par la pluie le sont par une transpiration fort désagréable. Un vent violent de face vient encore augmenter la difficulté. Heureusement que nous avons été prévoyants sur notre équipement en braquets, car dans ces conditions, du statut de cyclos nous serions passés à celui de randonneurs pédestres avec en prime un vélo à pousser !    

                                      

 

      Je pense à cet instant aux propos tenus par un camarade, également cycliste, et qui ayant vu mon vélo monté avec à l’arrière une couronne grande comme un cul d’assiette, m’avait demandé ironiquement si sur le parcours que nous allions emprunter il y avait des arbres à grimper ! Il se demandait à quoi pouvait servir ces pignons à grandes dentures. Ils aident effectivement à pouvoir affronter l’impondérable et le cumul des difficultés. La pente, le poids des bagages, la répétition journalière de l’effort et des conditions climatiques telles que celles rencontrées ce jour là, justifient largement ce qui peut laisser croire à une débauche de précautions pour le non initié à ce type de raid.

      A présent un brouillard dense vient aggraver la situation. La visibilité est à moins de 10 mètres, la descente du Piano di Sale devient dangereuse. Merci encore à ma randonneuse 650 pour sa fiabilité et son freinage à la fois souple et efficace. Merci au concepteur de mes porte-sacoches avant et arrière qui répartissent parfaitement la charge, condition indispensable afin de pouvoir négocier correctement les virages tout en gardant une bonne vitesse.

       Avant d’arriver à Ponté, un éboulement obstrue la chaussée. Nous devons prendre les vélos en poids, de la terre gorgée d’eau s’accumule entre les garde-boue et la jante ce qui bloque les roues. ‘’Journée galère’’ porte bien son qualificatif. 

 

                                                                Le vélo de Gérard.                                                                                                                                                                                                                                                   Le vélo de Gérard

 

 

      Enfin des maisons, un café-restaurant-épicerie et des personnes pour nous héberger, nous permettre de nous réchauffer un peu.

       Il pleut de plus belle et le temps de repos convenu de s’octroyer est terminé. Dur de sortir de cette chaude ambiance que nous ont aménagé les clients du lieu, des ouvriers d’un chantier voisin sans doute. Mais notre point de chute est prévu plus loin. Nous devons nous faire violence pour reprendre la route afin de rester dans les prévisions de notre avancée vers Trieste.

      Un, deux kilomètres dans un rythme de ‘’moulinette’’, de pédalées rapides pour celles et ceux qui découvrent ce terme, et c’est reparti. Il pleut encore et le bruit du tonnerre résonne de façon infernale dans cette vallée étroite qui nous conduit vers le Lac Majeur.

       L’environnement devient luxueux. De magnifiques villas se devinent dans les parcs qui longent l’avenue. Les véhicules utilitaires des paysans, des Vespas à trois roues rencontrés dans les montagnes des alentours font place aux limousines. Quel contraste !

      Sans doute absorbés par les mauvaises conditions que nous fait subir l’orage, la lecture d’un panneau routier nous échappe et nous voila sur une chaussée interdite aux cyclistes. Les gens qui circulent dans leurs belles autos nous dévisagent comme si nous étions des extra-terrestres. En fait nous sommes à Ascone, mais........perdus.

      Ascône, ville implantée sur les rives du Lac Majeur ouvre le lot des petits incidents qui vont émailler le parcours. Pierrot lève le bras comme un professionnel pour signaler une crevaison, sauf que nous n’avons pas de dépanneur à notre service. Il est en effet temps de vous dire que nous faisons notre Thonon-Trieste sans aucune assistance, c’est à dire sans voiture suiveuse, sans téléphone portable....et pour cause.

       Les arcades d’une grande bijouterie nous servent d’abri pour le remplacement de la chambre à air percée. L’opération est exécutée sans souci alors que des regards curieux nous sont jetés par des passants étonnés de voir des bougres de notre espèce dans leur espace mondain.

      Il est midi. En temps normal il serait l’heure de manger. Mais la pluie ayant cessée de tomber nous en profitons pour rouler jusqu’à Bellizona où nous savons y trouver un restaurant. A journée exceptionnelle, une entorse peut être faite.  Manger sur l'herbe ne serait pas raisonnable d’autant plus qu’il recommence à pleuvoir. Bien installés, nous apprenons qu’Hinault, malgré quelques blessures sur chute est toujours maillot jaune et que Vichot vient de gagner l’étape. Les Italiens nous ont repérés. Ils nous adressent des sourires flatteurs.

      Encore une trentaine de kilomètres pour boucler une distance équivalente aux valeurs prévues de faire quotidiennement, mais pour cela, le Saint Bernardino est à franchir.  

 

 

                                                                   Le San Bernardino.

 

 

                                                    numérisation0026-copie-1                                                                                                                 

 

  

      Bis, tri répétita, à nouveau un déluge s’abat sur nous et cette fois de gros grêlons sont mélangés à une eau glacée. Pour mémoire, nous sommes au mois de Juillet, mais en haute montagne la canicule peut alterner avec des températures hivernales en quelques minutes. Le ciel nous le rappelle.

       Le terme de l’étape n’est toujours pas fixé. Par sécurité et à cause du mauvais temps Hubert s’improvisant capitaine de route nous demande de rester ‘’groupir’’.

      En cours d’ascension, à la vue d’un coin de ciel bleu, Bernard que le froid excite se met à accélérer alors que la pente devient sévère. Petit à petit un écart se creuse mais nous le gardons à vue. Etrange sensation, je sens les pois de mon maillot de grimpeur se détacher les uns après les autres pour sauter, tels des puces sur celui du fugitif. Plus fort que le respect sensé devoir à mon capitaine, l’acte de désobéissance m’entraine alors à vouloir rattraper le coquin. Tout en écrivant, je pense à la chanson de Piaf ‘’ Encore un jour, laissez le moi encore un jour. Ma quête n’était pas la sienne. La mienne se limitait à mon maillot seulement !!

       Mézolo met un terme à cette journée de galère. La fin d’étape est animée par Gérard et Georges qui arrivent les premiers et trouvent un hôtel. Ce soir pas de camping, nous avons du linge à faire sécher et besoin d’un vrai lit.

       La journée rendue difficile à cause de cette série d’orages servit de tests quant à  notre état de forme et celui du choix de notre équipement individuel. Il fut probant sur l’ensemble des éléments à l’exception toutefois de nos appareils photos que nous aurions dû choisir...... étanches ! Ceci explique la pauvreté des images illustrant le récit de ce troisième épisode de notre Thonon-Trieste. Cependant, les caprices du temps n’ont en rien entamé notre détermination à vouloir repartir demain......qui sera un autre jour à vous raconter..........

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 22:02

                                     Le Simplon.......Pass

  

                                                     L'Aigle Napoléonnien au sommet du col du Simplon

                                                 

 

       Cette deuxième étape, entre Thonon et Visp, malgré 130 kilomètres parcourus, mais seulement 700 mètres de dénivelées, n’a posé aucun problème majeur.

      La mise en place des bagages, leurs positionnements dans les différentes sacoches avaient faits l’objets d’études sérieuses pendant les séances d’entraînements. Le dernier test, à la fois du matériel et des bonshommes, s’était effectué dans le Mont-Ventoux quelques jours avant le départ officiel. Dans la même journée, il fut grimpé jusqu’au sommet par Malaucéne, puis par Bedoin afin d’arriver à un équivalent de difficulté prévu de rencontrer dans les Dolomites.

      Pour s’assurer d’avoir une marge de sécurité, il fut décidé qu’en redescendant sur le chalet Reynard, nous plongerions sur Sault pour refaire la montée jusqu’au chalet. Test réussi, mais il n’en aurait pas fallu beaucoup plus !

       Le camping municipal de Visp fut rapidement trouvé, la ville n’est pas grande. Un ciel menaçant nous oblige à monter nos tentes dans l’urgence. Pas habitué à ce type de fonctionnement en France, ici prendre sa douche devient compliqué. Elles fonctionnent avec des jetons, sésames que nous n’avons pas. Autre particularité de ce camping, il n’est pas gardé. Le paiement pour la nuit doit être déposé dans une urne dont le contenu est relevé le matin, en même temps que sont vendus les jetons !.

       Pour la douche, de généreux campeurs nous ont cédé la pièce magique qui ouvrait une cabine métallique. Curieux fonctionnement que cette installation dont l’habitacle est pour le moins étréci. Claustrophobes s’abstenir !. Une minuterie bruyante à la syncope cadencée est là pour nous inviter à faire vite si l’on ne veut pas se retrouver sous de l’eau glacée !. En Suisse, le seul fait de se laver devient une épreuve sportive !

       La journée de ce 15 juillet n’augure rien de bon. Il pleut. Pierrot, courageux et pas du tout perturbé par le mauvais temps, fait chauffer l’eau pour le café. Les toiles de tente sont pliées humides. Le planning établi en fonction des 12 jours octroyés pour boucler le parcours ne nous permet pas de pouvoir faire relâche. Il nous faut donc y aller.

      Aujourd’hui, l’itinéraire doit nous amener à franchir notre premier col à 2000 : le Simplonpass. La route est large, le revêtement est bon. Chacun monte à son allure. Le début est raide. Hubert commence à perdre pied dés les premières rampes. Un indice avait laissé présager de l’événement, en passant à Brig il s’était arrêté dans une pharmacie pour acheter de la pommade. Il souffre d’un genou et les cyclistes le savent bien, pluie, froid et genou douloureux ne font pas bon ménage. Puis, c’est au tour de Georges de se trouver en difficulté et moi de me laisser glisser pour rouler avec lui. La consigne, qui sera identique pour tous les sommets, est celle d’attendre que les deux derniers soient arrivés pour descendre. L’autre point de notre accord étant de ne pas laisser seul celui qui roule en queue du groupe.

 

 

  .                                  numerisation0014.jpg

 

      De magnifiques ouvrages d’art permettent à la route de sauter torrents et vallons, dont le plus somptueux est le Ganterbrücke, long de 678  mètres et de 174  mètres de hauteur.

       Le temps s’est levé, Hubert a rejoint la tête, la pommade a réalisé un miracle ou son histoire de douleur, .....c’était du pipeau !

       Une énorme statue de pierre représentant un aigle, symbole Napoléonien, nous accueille au sommet.

      Les Romains connaissaient déjà cette voie de passage qu’ils empruntaient pour passer de la Padanie, aujourd’hui la plaine du Pô, à la plaine du Rhône. Quant à Napoléon-Bonaparte, il lança en 1801 de gigantesques travaux pour ouvrir une route passant par le col, en vue de relier le lac Léman au lac Majeur, dont le tracé reprend en partie celui que nous avons emprunté.

      Le Simplon..pass,.....est passé , nous nous regroupons pour la photo souvenir, ce qui me donne l’opportunité de vous présenter les membres du groupe.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         

        Pierrot              50 ans,                                                     

      Marcel               47 ans                                                                       

      Georges              44 ans                          

      Gérard                37 ans                  

      Hubert                33 ans

      Bernard              29 ans

                                                                                      

       Georges, Hubert et Bernard sont des relations de travail. Hubert et Gérard sont amis dans la vie. Pierrot et moi, camarades de travail, également complices et amis. Hubert et moi sommes voisins.

      Une longue descente nous conduit au pied du col de Druogno.

       A ce moment du récit, je vous dois quelques explications pour une meilleure compréhension de nos comportements à l’égard du plus jeune du groupe. Je précise récit et non compte-rendu, trop exigeant au plan de l’écriture et dans la chronologie précise du déroulement des faits. Je mentionne le détail pour Hubert, l’un des scientifiques du groupe qui m’a mis en garde de ne pas broder sur les événements au risque de me trouver dans la situation d’un devoir hors sujet !.

       Au diable la rigueur, il est dans mon esprit de vous faire part des quelques notes de folie qui ont jalonné le parcours. En effet il y avait eu entre autre préméditation, et cela fut évoqué lors de nos réunions préparatoires, de mettre, en toute amitié, les talents de grimpeur de Bernard à l’épreuve. Challenge qu’il avait par ailleurs sportivement relevé.

       Tels des professionnels de la stratégie dans ce domaine, sans entente particulière, à la forme et à l’envie du jour, Bernard devait se sentir attaqué par l’un de nous. Je reprends pour la description que je veux faire de ce premier épisode, le carnet rouge d’Hubert, sur lequel je lis et je cite :

 

                _ L’amorce du col Druogno se fait au complet. Le pourcentage est sévère, certains sont à la moulinette. Pierrot, qui nous le savons, se réserve pour une prochaine passe-d’armes est sur le tour de roue : soit 25 x 25 !. Il fait une chaleur lourde et orageuse. Bernard n’aime pas ça du tout. Les premiers kilomètres sont le théâtre d’observations diverses sur l’attitude de celui désigné de fait, comme étant la victime possible d’une attaque malicieuse. Des signes révélateurs apparaissent enfin. Bernard s’arrose nerveusement le visage et le cou à l’aide de

 

 

                                       numerisation0013.jpg

 

la ''giclette'' de son bidon d’eau. Un courant thermique de face annonce le basculement prochain de la pente. Marcel à les fourmis dans les jambes et la chaleur est son alliée. C’est parti, il vient de décider de le faire ‘’péter’’. Le bruit de son dérailleur annonce la descente de la denture de sa roue libre. La réaction de Nanard est immédiate. Nous le savons, la charge..... vient de sonner. Bernard s’accroche. Nous suivons, grâce aux découverts des virages supérieurs l’évolution des deux belligérants du jour. Marcel, à présent fait route en solitaire, Bernard a craqué, la chaleur a eu raison de lui. Fin de citation.

 

                           Toujours pour la petite histoire, mais dans la discrétion pour les plus malins, je savais que des plans d’attaques en côte étaient prévus. Les Gérard's, Georges et les autres, chacun avait coché son étape. Il fallait, d'autre part, obliger le prétendant au maillot à pois à s’employer tous les jours pour grappiller les fameux grains de la légumineuse qui feront de lui le vainqueur final.

      Et puis, avouons le, passer en solitaire un sommet d'un col représente pour tout cyclo une fierté légitime. Elle est la récompense d’un effort. Elle solde le résultat qui découle d’une adversité entre la pente qui s’est opposée à lui et la pugnacité à vouloir la dominer. Pour ma part, depuis le début du projet, je claironne à qui veut l’entendre que je ferai en sorte de m’épingler le Stelvio.

       Pour ce qui est des autres ascensions, plus ou moins classées anonymes, elles seront tour à tour à mettre au compteur de celui qui se sentira en forme pour attaquer le prétendant au maillot que vise Bernard. Tous équipiers contre lui, pour le plaisir du sport, pour la gloire du passage en solitaire d’un col après avoir fait rendre les armes à ses compagnons, mais non moins adversaires dans cette lutte. Attaques tournantes également, dans la détermination affichée d’obliger Bernard à nous prouver qu’il est bel et bien le meilleur, le plus vaillant, le plus courageux ou....le plus fou d’entre nous !

      Ne croyez surtout pas que cela se déroulait à couteaux tirés. Non, tout se préparait autour d’attitudes et de provocations théâtrales. Bernard prenait part au film que l’on se jouait les uns les autres, sauf quant l’un de nous prenait quelques longueurs d’avance et qu’il sentait que le défi devenait clair. Alors il savait devoir sauter dans le roue au risque d’être ‘’brancher grave’’, le refus du combat ne lui serait pas pardonné. Courageux, le Nanard répondait à toutes les attaques au point, quelquefois, de nous user les uns après les autres. Mais comme dans cette publicité pour une assurance dont la vidéo passe en boucle à la télévision, à tour de rôle chacun pensait " qu'un jour....je l'aurai!!!"

 

       Il est 17 heures quand nous franchissons l'entrée du camping de Zernasco, arrivée qui met un terme à cette troisième étape. La première passe-d'armes a eu lieu, elle en laisse présager beaucoup d'autres........

 

      Ce type de séance s’est répétée jusqu’aux abords de Trieste, car le maillot passait d’un dos à l’autre. L’incertitude, quant à l’issue du résultat final, sera pour vous, entretenue jusqu’à la dernière étape.  

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              numérisation0017                                                                                                                                                                                                                                               

 

 Pour la suite, à travers cols, lacs et forêts,  je vous conduirai jusqu'à Saint-Moritz,...... peut être plus loin, tout dépendra de la forme du jour.

 

 

                                           numérisation0016

                                                                                                                          

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 22:22

                     Ordonnance pour un 'cyclopathe'

 

                                Plaque de cadre.                           La plaque de cadre, carte d'identité du Cyclopathe....

 

       L’idée de vouloir tenter l’aventure d’une grande randonnée à vélo ne m’est pas venue subitement. Je couvais, j’incubais le virus depuis longtemps au point que ma propre raison n’en dominait plus le sujet.

      Dans ce domaine, rares sont les attaques sournoises et foudroyantes. Non, l’agent pathogène, invasif s’il en est un, s’installe lentement afin de ne pas mettre le patient en difficulté. Il sait avoir à mener un combat à long terme. Plusieurs, peut être, et encore beaucoup de séances d’une thérapie familiale seront nécessaires pour faire admettre à son environnement proche, l’impérative nécessité du temps de convalescence que demande une pareille atteinte.

       Le virus fait le siège de l’esprit de sa victime Il est la semence d’une idée dont le germe croit au fil du temps, en particulier au bénéfice des beaux jours. Il conduit paisiblement son affaire en évitant toute manifestation intempestive, toute brusquerie, afin ne pas compromettre l’évolution favorable de cet état dont chacun en trouve sa propre justification. Il sait pour cela, entretenir une atmosphère paisible autour de lui. Il s’agit, en effet, de créer un climat et des conditions capables de maîtriser la formation d’anticorps, agents redoutables en la circonstance, et qui pourraient se développer chez les signataires potentiels de l’ordonnance. La mission finale du virus va consister à contaminer les proches du malade d’une manifestation passive que j’appelle :

 

               ...............Contamination incitative à l’acceptation.....

 

       La particularité de cette atteinte réside dans le fait que le traitement n’est pas à administrer au malade, mais à ses proches. Pour cela, à lui de trouver une médication abaissant le seuil de leur résistance.

       Je remercie mon petit lutin conseil, mon fidèle complice, qui tout au long de ce temps d’incubation m’a inspiré les bonnes démarches qui ont abouties au résultat escompté se traduisant par cette note d’humour signée par mon épouse et nos deux enfants :

 

         Traitement  .............  8 heures de vélo par jour.

          Posologie                   100 kilomètres au quotidien.

          Durée du traitement.. 12 jours.

 

      Comme par hasard, c’est ce dont j’avais besoin pour réaliser mon Thonon-Trieste ou Léman-Adriatique. Deux appellations pour un grand cru, noblesse oblige !

       Il ne me restait alors plus qu’à confirmer ma participation auprès du groupe déjà composé de Pierrot, Georges, Hubert, Gérard et Bernard. Je venais faire le sixième, amenant le nombre des participants à un chiffre rond.  Lequel disent les "socio- psychologues", faciliterait les relations entre les personnes qui peuvent se recomposer par nombres pairs !!! Cependant rien ne nous a permis de confirmer ou de démentir ce concept, l’entente entre nous quant à elle, n’ayant pas eu à faire appel à ce type de raisonnement.

 

           De G à D: Georges.Bernard.Pierrot.Gérard. En blanc...c'est moi et puis ..Hubert

 

 

                                       L'équipe au complet

L’ordonnance me fut rédigée à la fin d’un repas pris en famille au tout début du printemps de cette année 1985. Sans controverse et dans un esprit faisant preuve d’entendement de la part de ma famille, sollicitude que je me dois de souligner, un bon de sortie à la fois du foyer et du territoire me fut confirmé sans contrepartie.

      Les entraînements spécifiques à une bonne préparation m’ayant mis dans une excellente forme, le rêve a pu se concrétiser. Je suis donc dans les meilleures dispositions possible pour vous raconter ce qui reste l’un de mes plus beaux souvenirs concernant mes sorties à vélo par étapes. Cependant, je ne vais pas faire dans le détail, ce serait bien trop long. Je vais, dans les chapitres qui vont suivre, m’appliquer pour vous en résumer ce que j’en ai retenu d’essentiel.

 

      Si la curiosité vous amène à visionner la distance qui sépare Thonon les Bains à Trieste, en prenant le chemin dit normal comme itinéraire, rien n’est de nature à surprendre le voyageur. Cependant, la logique d’un concepteur de raids pour cyclotouristes est tout autre.

      C’était, sans compter sur la malice du Sieur Rossini, ‘’inventeur’’ du périple, qui n’ayant rien retenu des leçons élémentaires de géométrie nous a concocté un tracé cyclo-montagnard devenu depuis l’un des raids de référence dans ce domaine. La ligne droite, monsieur Rossini ne connaît pas, il est pour les détours. Un camarade me souffle qu’il serait plutôt pour la musique ; quel plaisantin celui la !!!

       Tout ceci pour vous amener à une révélation qui peut surprendre. En effet, si tous les kilomètres sont identiques en longueur, ils ne le sont pas en notion de distance quand la pente en charge le profil. De plus, l’équipement de nos montures n’est pas venu alléger notre tache dans les ascensions. Mais cela, comme le reste d’ailleurs, personnellement je l’ai voulu.

 

      Mais au fait, c’est quoi Thonon-Trieste ? Une balade qui, vous l’aurez compris, part des bords du lac Léman, traverse les Alpes Suisses et Italiennes, longe les Alpes Autrichiennes avec pour objectif d’en franchir tous les grands cols, soit une quarantaine, dont quinze à plus de 2000 mètres.

 

                                              La carte de route. 

 

                              Les principaux lieux de passage.

                               Le graphique des cols.

 

      13 juillet 1985, gare ferroviaire d’Avignon , six hommes sur un quai, banal comme savent l’être les quais de gare. Six cyclos excités comme des gamins à qui l’on auraient promis un grand tour de manège. Six fringants baroudeurs en partance pour Thonon les Bains, puisque le départ officiel démarre de cette belle cité balnéaire.

       Chargés de toute une ribambelle de sacoches, dont celle destinée à équiper l’arrière du vélo pourrait bâter un âne, c’est certain, nous interpellons ! Les regards ne font pas de doute, nos bagages les intriguent. C’est une évidence, ils ne ressemblent pas à ceux des voyageurs, qui comme nous attendent le train. Des sacoches et pas de vélo, voila matière à en faire réfléchir plus d’un. Nous voyant ainsi pourvus de ce surprenant barda, nous passons sans doute pour des meneurs de baudets allant au point de ralliement, afin d’y entamer avec eux le fameux chemin de Stevenson!

       Oui messieurs et mesdames, nous sommes bien des cyclistes, certes sans vélo, mais de ce pas nous allons les rejoindre !

     Thonon gare il est 16 heures. Les vélos sont récupérés sans une égratignure. Il faut dire que nous avions acheté le carton S.N.C.F spécialement conçu pour le voyages des cycles !

       Pour la première étape, seulement une trentaine de kilomètres, histoire de tester la matériel. Après avoir rempli nos bidons prés de la station thermale d’une eau sensée éliminer les calculs rénaux,                                             

 nous remontons la vallée de la Drance pour rejoindre Abondance. La distance à parcourir se boucle en deux petites heures. Sans traîner, nous nous mettons en quête d’un lieu où nous poser pour la nuit. Ce sera d’ailleurs le cas pour tous nos termes d’étapes, notre désir de liberté l’ayant emporté sur la crainte de se retrouver sans place de camping le soir tombé.

 

                                           numérisation0008

 

       Pas triste le déballage de notre matériel sur un terrain en cours d’aménagement. A noter, à la décharge du propriétaire, qu’il nous fit grâce de tout paiement.

       Pensant avoir rangé dans un ordre qui devait me faciliter le travail de recherche de ma tente, il me fallu, pour cette première installation, vider tout mon paquetage pour enfin trouver ce qui allait me servir de toit. Tels des boy-scouts, chacun des membres du groupe se mit à construire ce qui, sans flambeau ni fanfare, représenta tout de même l’inauguration du site!   

 

                                          Le 1er campement

 

       Non pas tirés à quatre épingles, mais douchés et en jeans, nous voila partis à la recherche d’un restaurant. Petite précision que j’apporte à vous amis lecteurs, durant notre le périple, le midi, pique-nique pour tous, et le soir, le restaurant. Je vous fais remarquer que je n’ai pas écrit gargote. Il faut que je rajoute en effet, que parmi mes camarades, il y a des amateurs de bonnes tables.

       Pour activer la digestion d’un repas qui fut apprécié, le groupe décide de faire le tour de la ville. Les rues étaient peuplées, l’esprit était à la fête. Tout à coup des bruits d’explosion nous entourent, des cris, des hourras, des couleurs magnifiques embrasent le ciel. Mais pour quoi, ou pour qui donc tout ce tra la la ? D’accord nous sommes le treize juillet, mais cela nous le savons, et c’est un jour comme les autres. Hé bien non, pas à Abondance, le feu du 14 juillet s’est tiré, cette année là, le 13 au soir. De là à y voir une coïncidence avec....., c’est un pas que je n’ose pas franchir, mais,.....et c’est là que, dans le doute, Hubert a pris soin d’immortaliser l’événement !

      La nuit n’a pas apporté de réponse à l’effet de surprise suscité la veille par cet événement lumineux, qui, sautons la barrière de la paranoïa, nous était peut être, mais peut être seulement,... destiné ! Quant au sommeil que j’espérais réparateur en vue d’affronter la difficulté du jour, il ne fut pas à la hauteur de ce que j’en espérais. Le matelas auto-gonflable, matériel vendu pour être à la pointe du progrès et du confort, me laissa l’impression désagréable de celui qui s’est fait rouler par un vendeur peu scrupuleux. Heureusement dés les premiers hectomètres d’une pédalée souple, les courbatures firent place à un sentiment de plénitude, sensation qui présage d’une bonne journée à passer sur le vélo.

     Fini les interrogations fantaisistes au sujet de la soirée d’hier soir, la route s’annonçant pentue, plus d’énergie à perdre en considérations improductives. 09D’ailleurs elle grimpe dés le départ, pas fort, mais tout de même. Le Pas de Morgin, certains disent le col, fait de nous des étrangers en terre Suisse. La douane et quelques formalités d’usage pour l’époque, nous mettent dans l’ambiance de voyageurs quelques peu originaux à la vue de nos sacoches rebondies. Il faut vous dire que nous sommes en autonomie, à la fois de matériel de couchage pour le séjour et de nourriture.                                                                                                                                              

      Pour l’événement, j’avais anticipé la construction sur mesure d’une randonneuse digne d’un baroudeur. Ce type de matériel est généralement équipée de roues de 650 de diamètre, ce qui rend la machine plus basse que les vélos dits de courses. Les avantages à cela sont multiples. Sa tenue de route est meilleure, et compte tenu du chargement qu’elle est destinée à recevoir, le détail n’est pas à négliger. Il est important, en effet, d’avoir les volumes et le poids de la charge le plus prés du sol possible. D’autant plus que si le cyclotouriste se veut être un grimpeur honorable, il revendique également le fait d’être un bon descendeur. Le 650 a cette qualité, dont le rendement s’améliore encore s’il est monté sur des pneus de bonne section. Il devient dans ces conditions un allié beaucoup plus sur que son homologue coursier.

      Ce premier test du matériel en grandeur nature, affublé de mon poids maximum, c’est à dire 90kilos au total, m’apporta, sans avoir à en modifier les réglages, toutes les satisfactions attendues. Certes, l’efficacité n’est pas celle d’un vélo de course, mais quel confort mon Valéro.                                                                                                     

 

                                         91 kilos roulants..tout de même!!

                                                 90 kilogrammes de masse roulante!

 

       Je reviens sur le poids dont le chiffre est peut être de nature à vous surprendre. Pour plus de clarté, je vais vous en décomposer les fractions : Cinquante neuf kilos pour ma personne, 14 pour le vélo et ses sacoches et 17 de bagages.

       Nous remontons une magnifique vallée qui n’est autre que celle du Rhône. Elle est cultivée d’un vignoble haut sur pied qui produit le Fendant, vin blanc renommé. Même si j’avais appris à ma bonne école primaire de Rognonas que le Rhône nous vient de Suisse, j’ai du mal à le reconnaître, il me fait de la peine tellement je le vois petit !.

       La suite du parcours, la traversée de la ville de Martigny, se font dans cet état d’esprit qui traduit une satisfaction que personne de nous ne veut refouler. Nous sommes heureux de tout, de rien, de nous, d’être ensemble pour vivre ce que nous pensons d’exceptionnel en matière d’expériences, à la fois collectives et personnelles. Ce n’est que le début de notre pari. Certes, nous savons que le parcours sera exigeant. Mais que la vie belle quant elle s’offre à vous, généreuse et ouverte à l’espoir d’y découvrir des régions qui comptent parmi les plus extraordinaires d’Europe.

 

                                                      numérisation0007

 

 

      Visp sera nôtre ville étape pour ce 14 juillet. Ce soir là, la bouteille de Fendant prise au restaurant ajouta à son palmarès, outre le fait d’être un bon vin, le souvenir d’avoir été ruineux pour notre modeste bourse !

       Demain sera un autre jour, le temps de rassembler d’autres souvenirs et je veindrai vous raconter la suite..........

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 20:58

                                     

                                         

                                                   A la rencontre d'un hameau oublié,   

                                                                                  

                                            La vallée de la Borne. Ardèche.

 

                                                             Borne                              

 

       Malgré le léger redoux de l’après midi, les voitures retrouvées nous offrent un abri que chacun apprécie. Il nous reste à descendre le col de Meyrand, quatre kilomètres et, à l’exception de mon épouse et moi, le groupe découvre Loubaresse.

       Le circuit autour de Bauzon, sans être très difficile a tout de même laissé des traces qui pour certains et certaines sont difficiles à cacher. Les signes révélateurs de quelques courbatures ne peuvent être dissimulés à la sortie des véhicules. Ils se manifestent par des démonstrations comiques. En effet, des rictus et une démarche claudicante trahissent une apparence qui se veut fière.

       Le gite est accueillant. Dés la porte franchie, une odeur alléchante laisse déjà présager de ce que sera le repas du soir. La cuisine se fait sous les yeux des clients, seule une cloison basse constituée de lambris, sépare la salle à manger des fourneaux. Il nous est servi des boissons chaudes dans l’attente de plats plus consistants

 

       L’imagination quant aux agapes qui nous attendent, ont failli nous faire oublier le travail d’installation dans les chambres et les dortoirs. Sans être un casse tête chinois, l’attribution des couchages dans le cadre d’un déplacement en groupe reste une petite aventure aux couleurs folkloriques. Les anecdotes à ce propos ne manquent pas. Vous l’aurez remarqué, elles font généralement la conversation du réveil pour aller bien souvent au delà du petit déjeuner. Je pourrais vous en citer quelques unes relevées lors de cette expédition, mais ce n’est pas ici le sujet.    

                                                                                                                                        

Celui qui préoccupe mes camarades est de savoir le degré de difficulté dans lequel je vais les entrainer! Il faut dire que certains m’ont fait auprès des nouveaux, une réputation de fou-dingue de la dénivelée. Toute proportion gardée, et si ce fut le cas un temps, depuis, comme il se dit chez nous, il a plu sur la marchandise. Alors, pour les autres et pour moi, la décision est prise de raccourcir le parcours. Le départ reste Loubaresse, mais le grand tour passant par Chazalette et Le Chambon, nous donnera l’occasion de revenir une prochaine fois.                                                                              

                                                                                                           

       Le circuit s’amorce en descente. Le sentier est comme ceux que j’aime, étroit et tortueux. Il est coupé et recoupé alternativement par la route goudronnée qui dessert une localité que nous traverserons plus loin. Son emprunt est inévitable, au moins sur quelques dizaines de mètres afin de rattraper notre chemin plus bas. Seule une attention vigilante permet de repérer la reprise de la sente qui plonge à nouveau au milieu des genets et autres fougères géantes. Sur la droite nous apercevons le tracé que nous avons pris ce matin pour conduire à Borne les voitures qui, ce soir, nous ramèneront au gite. Pour la petite histoire, à cette occasion, nous avons été amené à rouler au pas un long moment à cause d’un troupeau de génisses qui avait pris possession de la chaussée.

       Sans doute aveuglé par mon chauvinisme, je ne me lasse pas de vanter tout haut la beauté des paysages que nous rencontrons. J’ai déjà arpenté à plusieurs reprises ce circuit, mais j’ai l’impression de le découvrir, à la fois nouveau et attachant.

       Dans le bas d’une combe se niche Le Mas de Truc, hameau de la commune de Borne dont un petit clocher attire notre attention. A première vue il ne s’agit pas d’une chapelle ni d’un campanile. Alors que fait cette cloche perchée au dessus de cette maison qui somme toute est ordinaire ? La réponse nous est donnée par le propriétaire des lieux qui nous explique que ce petit bourdon pourrait être cité à l’ordre du mérite pour avoir sauvé, par le passé, plusieurs vies humaines.

       Il s’agit en fait d’une cloche de brume qui était agitée par mauvais temps en vue d’indiquer aux personnes qui se déplaçaient à pied sur ces voies de communication, aujourd’hui devenues nos G.R, la position d’un accueil possible. Je rappelle que le climat des alentours du Tanargue est rude. La neige, en ces temps anciens, y tombait abondamment. Les orages, eux, y sont encore aujourd’hui souvent d’une grande violence.

        A la sortie de ce petit bourg le sentier nous conduit en direction d’une forêt de fayards et de châtaigniers, pour certains plusieurs fois centenaires. C’est, à n’en pas douter, les vents violents de ces derniers jours qui ont dû mettre à terre une grande croix de bois qui symboliquement nous barre le chemin. Elle avait, cela se voit, sa place sur un petit monticule à quelques mètres de là. Ces marques que l’on rencontre fréquemment en montagne sont généralement le signe d’un événement ancien survenu sur ce lieu.

       Aidé par mes compagnons, chacun animé par des élans de nature différentes, nous redressons ce monument qui se veut l’image d’une histoire qui remonte à la nuit des temps. Je ne sais pas pourquoi, mais la voir droite me rassure. Pour ma part, j’ai éprouvé le besoin de lui redonner une allure digne de ce qu’elle représente pour le monde auquel j’appartiens.

.       La descente est sévère, les pierres roulent sous nos pieds, ce qui nous vaut des glissades sur les fesses dont certaines sont spectaculaires. Rien de grave à noter, le sac à dos ayant rempli l’office d’un airbag. Le changement de versant s’opère en franchisant le pont qui enjambe la Borne. Un arrêt s’impose, tout d’abord pour le coup d’œil, et puis pour souffler un peu.                                                           

 

                                                           Le pont sur la Borne 

 

                                                                                            Le pont sur la Borne.

 

 

       Sans transition, l’environnement devient socialisé. En effet, à l’exception des alentours du Mas de Truc ou des murets précisent les propriétés, nous avons depuis cette étape, traversé de grands espaces revenus aujourd'hui à la nature.

       Ici, il n’y a pas à en douter, mais pour moi ce n’est plus une surprise, l’homme est revenu vivre sur ces terres. De part et d’autre du chemin, des fils de fer tendus sur des piquets en bois de châtaignier font emploi de clôture pour du bétail. Elles s’étirent sur des distances impressionnantes. Des cultures font leur apparition, une serre abrite un potager. Les ruines de petits bâtiments nous indiquent l’entrée de Conches du Bas. Ce site qui était encore habité dans le début des années 1950, n’est desservi par aucune voie de communication autre que le sentier qui nous y a conduit. Des pans de murs d’une hauteur respectable font état de fermes importantes. Des traces d’un ancien moulin à eau donnent les indications d’une agriculture céréalière qui avait dû être florissante.

       A la sortie de ce qui fut jadis une petite localité, une surprise nous y attend. Compte-tenu des aménagements qui l’entourent, une Yourte montée sur pilotis vient attester d’une présence humaine à demeure. Captée dans une source qui sort sous des rochers, de l’eau se déverse dans un tronc de hétre que l’homme à creusé. Plus original encore ce décor surréaliste représenté par un panneau de cellules voltaïques campé sur un support en bois pour mieux l’intégrer au décor naturel qui l’entoure.

       Il ne se veut pas agressif comme éventuellement pourraient le penser les inconditionnels du retour au passé. Non, il est installé pour une cohabitation pacifique, comme le symbole d’une résurrection. Surprenant certes, mais il est clair dans mon esprit qu'il n'est pas là pour faire injure à cet environnement séculaire. L’œil avec lequel je le regarde me le fait voir comme un allié. Il vient, mais sans vouloir provoquer, poser la pierre d'un confort raisonnable au retour à la vie du hameau oublié. L’offense à ces lieux, si toutefois elle mérite d’être relevée à propos de ce signe moderne, est d’une autre nature. Elle réside dans le comportement sociétal d’un monde qui à chassé de ses terres un peuple de paysans qui n’a pas toujours trouvé ailleurs la place qui lui était promise. Mais là je m’écarte du seul propos que je voulais vous tenir.

       Il y a cinq ou six ans déjà, j’ai rencontré pour la première fois les occupants de ce coin que certains qualifieront de perdu. Aujourd’hui, ils cultivent des plantes aromatiques et quelques épices d’origine sauvage. Je crois avoir entendu que le garçon garde un troupeau l'été vers la Croix-de-Bauzon. Nous nous sommes vus à deux reprises l’année dernière, dont une fois à l’occasion de la foire de Loubaresse.

       Autour d’objets de vannerie fabriqués de leurs mains, ils proposaient aux visiteurs le fruit de leur production agricole. Ils s’installent petit à petit, cherchent à obtenir des renseignements sur la vie de leur hameau dont ils ont l’ambition de remonter à l’identique certaines de ses maisons. J’espère bien avoir l’occasion de voir leur projet aboutir, et qui sait, peut être un jour, y voir s’ouvrir un gite.

       Après cette halte et quelques temps de discussion, le chemin nous remonte au niveau de la pancarte indiquant sur la gauche: Saint Laurent les Bains et sur la droite: Borne qui sera la direction que nous prendrons pour le retour. Nous sommes là, précisément à Conches du Haut qui recèle des ruines de constructions encore plus importantes que celles du bas. A la fois grandiose et émouvant, ce spectacle nous amène à imaginer ce bel endroit, vivant des personnes qui le peuplaient où l’eau coule à flot, où des vestiges de Bancels, terrains agricoles disposée en terrasses laissent penser à une population laborieuse. Que dire de ce temps que le progrès à jeté au registre des souvenirs, dont seuls les randonneurs comme nous viennent rendre une visite pour le plaisir, pour le commentaire qu’il me plait de rédiger de ces lieux dont l’histoire se meurt.

 

                                     Le passage des gués: Une question déquilibre.

 

                                                                                             Leçon d'équilibre !!!                                                                                          

 

       Le village de Borne, riche de son passé et de son bastion fortifié nous accueille après quelques péripéties, notamment au niveau des passages de gués. Comme dans la première partie où les galants attentionnés relevaient certaines de ces dames victimes passagères de quelques pertes d’équilibre à cause du sol gelé, les gués furent à leur tour des sujets de sollicitations.

 

       Des promesses sont faites pour revenir en ces lieux, pour en boucler le circuit par Chazalette, Le Chambon, Loubaresse.

       Loubaresse, petite icône sur une carte, mais dont l’évocation de son patronyme continue à me remplir d’émotions.

 

                                                          Le donjon de Borne.

 

                                                                       .                                                                                                              Le chateau de Borne. Ardèche                                                                            

                                                                                              

 

 

 

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 18:07

 

 

                                                          Une rue de Loubaresse                                                                                                                                                                                                                                                    

   Une rue de Loubaresse.

                                      Première partie

 

       Loubaresse : Je trouverai normal que ce nom ne vous dise rien et pourtant, c’est celui du village qui a vu naître et grandir mon Père jusqu’à ses treize ans. Ces informations vous ayant été livrées, vous comprenez pourquoi il me reste important.

        Abrité de La Burle par le col de Meyrand, la petite bourgade culmine à quelques 1230 mètres d’altitude. Elle est entourée de ruisselets et de grands pâturages que le printemps inonde de fleurs multicolores. Il y fait un climat de montagne aux changements toujours capricieux. Le pays vit essentiellement du tourisme de passage. Le 18 Août, depuis des lustres, une importante foire clôture la saison des festivités, multipliant ce jour là par centaines la population autochtone.

      Cette Ardèche, celle des hauteurs, celle des Gavots, je l’aime pour tout ce qu’elle me rappelle, pour tout ce qu’elle m’a appris de la vie. J’éprouve comme un devoir à lui rendre hommage, à la faire découvrir à des personnes sensibles à son environnement particulier. Cette Ardèche où il fait bon respirer les senteurs enivrantes du genet dés les chaleurs revenues.  

                                                                                                                                                      Bon

 

                                                          L'entrée du gîte

 

      Il y fait bon randonner, avec la certitude d’y trouver au terme de l’étape une bonne table comme celle du Pégan, ou celle de la maison d’hôte où nous primes pension ces 15 et 16 Mai 2010. Si le gîte est important, le marcheur, ne le taisons pas, est sensible aux couverts. Il est réputé pour être  une redoutable fourchette !!!                                                                                            

 

      Parti de bon matin des environs de l’ancienne capitale des papes, le groupe des Esclots, ainsi nommé, comme le sont les sabots que personnellement j’ai porté dans ma vie de jeune Ardéchois, le col de Meyrand nous apparaît enfin. Des nuages de brume défilent au ras de nos têtes pour s’engouffrer dans une faille puis disparaître comme par enchantement dés le Pas franchi. L’air est frisquet. Le printemps, une fois encore, semble avoir oublié son rendez-vous avec la nature qui souffre à se relever de l’hiver. C’est, habillés comme des Saint Georges, que nous prenons la résolution de faire cette randonnée. Foulant d’un pas déterminé les sentiers du Tanargue en direction du centre de ski de La-Croix-de-Bauzon, la troupe s’est mise en marche.......

 

       Après avoir passé le chalet péage du ski nordique, le sentier s’élève brusquement sur une bonne demi-heure, puis il se fait plus compatissant pour les jambes qui sont les nôtres, et......qui n’ont plus vingt ans...... Au Début du parcours, la fonte de la neige nous amène à patauger mais, le sol s’élevant à nouveau, la glace y  fait son apparition. Pas commode du tout de pratiquer sur ce type de revêtement avec seulement des chaussures de marche. Fatalement...ça glisse et des signes de renoncement se font discrètement entendre. Miracle à cet instant, plus de sourdes oreilles, y compris parmi les vétérans du groupe. Ces dames en détresse ont éveillé chez leurs galants compagnons le sens du chevaleresque! 

      Valeureux sont ces hommes, qui tels des Zorros courent dans tous les sens espérant un appel, un cri supplicateur. Alors leurs mains devenus lestes prennent à bras le corps la malheureuse dans un élan, qui dans d’autres circonstances auraient prêté à confusion. Quelle générosité dans l’acte charitable au point, m’a t’il semblé, de voir certaines dames user de stratagéme et faire mine de tomber !!! 

      Fini la poésie, il faut remarcher. La station n’est plus loin, mais le temps se gâte. Oui, amis lecteurs, ce 15 Mai, il a neigeoté (écrit, pour la circonstance......en langue Suisse) sur cette montagne dite du tonnerre. Arrivé à la gare des remontées mécaniques, cap à droite sur un large chemin traversé par les pistes de ski.

       Moment d’émotion pour ce qui me concerne. Je devine en contrebas, dans l’alignement du bloc de rochers qui la surplombe, la ferme de Chevalet.  Grande bâtisse qui fin 1940 me vit arriver pour servir, le temps de plusieurs estives comme garçon vacher dans la famille Chambon. Le Dolphou, le Papé Jean et Antonia resteront à jamais des souvenirs que le temps ne peut pas effacer. Ils m’ont appris comment apprivoiser une nature que je découvrais, comment grandir en prenant le temps de savourer le bonheur d’un quotidien ordinaire. Ils

m’ont ouvert le regard sur leur vie en montagne, sur la simplicité qui en fait la richesse.                                              

 

   

             Il neige, et cette fois c’est pour de bon. Les arbres du bois de la Prade nous abritent certes un peu mais l’air est froid. La providence, ou plus justement dit, des responsables de la station ont posé là  pour je ne sais quel usage, un mobile-home qui va nous servir d’abri pour le pique-nique .

 

                            Le tour de La-Croix de Bauzon.2010.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         

       Le Début du chemin de retour se fait par un temps épouvantable où un vent glacé projette sur notre visage des flocons de plus en plus gros. Tout est sorti du sac pour en faire des peaux supplémentaires. Il nous tarde à retrouver un ciel plus hospitalier, qui en fait nous accueille une petite heure plus bas.

      Comme à chacun de mes passages en ces lieux, j’invite le groupe que je conduis, à faire une halte au Rond de la Coucoulude. Dans un rituel qui m’est devenu familier, j’éprouve le besoin d’escalader le rocher jusqu’au signal géodésique qui en coiffe le sommet. La vallée de La Beaume apparaît alors telle une saignée qui pourfend la montagne. Valgorges, puis Chastanet en sont les premiers villages bordant son lit. Plus bas, Joyeuses, Les Vans, seront demain soir sur la route qui nous ramènera dans la périphérie d’Avignon.

       Pour aujourd’hui, la randonnée s’achève, le pas se faisait lourd, mais l’humeur restait bonne.

      Demain matin sera un autre jour, nous partirons pour Borne, via Conches.

                                                                                                      

 

 

                                                 Parenthèse

 

      Quel bonheur, en compagnie d’amis, de remarcher dans les pas de mon Père. Une région, un village, des lieux qu’il me plaît d’offrir à des regards curieux.

      Modestes, sans doute, sont ses montagnes en comparaison de celles des Alpes ou des Pyrénées, mais elles ont un charme que nulle part ailleurs je retrouve. Elles sont la mémoire d’une vie ancestrale et recèlent des trésors et des découvertes qui vous surprendraient.

 

      Au fait, saviez-vous, par exemple, et contrairement à ce qui est dit dans nos manuels scolaires, que ce n’est pas l’agronome Parmentier qui le premier a introduit la pomme de terre en France, mais un Ardéchois vers 1540 du nom de Pierre Sornas, moine Franciscain de son état. Le tubercule s’appelait alors la truffole. Des écrits de l’époque font référence à des échanges commerciaux de cette truffe blanche vendues 22 sols la quarte sur la place du marché de Grenette.

      Les premiers ponts suspendus de France sont à mettre au registre des œuvres de Marc Seguin d’Annonay, ville riche en ingénieurs et ingénieux novateurs, comme les frères, Joseph et Etienne Montgolfier. L’idée du premier pont sur le Rhône n'est elle  pas le fruit délirant de Saint Bénezet, natif de Burzet?

 

       Enfin, et pardonnez moi pour ne pas vouloir y résister, je vais succinctement vous parler de  l'un mes aieuls.                                                                                                                                                                            

      Auguste Jean-Baptiste Tauleigne né en 1870 à Saint-Cirgues en montagne, Prêtre comme l’était au moins l’un des fils des famille nombreuses de ce pays.

      En 1915, il est incorporé dans l’armée comme infirmier hospitalier. C’est là qu’il met au point l’outil précurseur de ce qui sera l’appareil de radiologie, appelé dans ses débuts le radiostéréomètre. Il améliore le télégraphe de Morse en permettant l’enregistrement des messages sur papier, invention reprise par Ducretet sous l’appellation du relais Tauleigne.

      A Paris, au musée des Invalides, l’armée Française reconnaissante a fait ériger une plaque de bronze rappelant ses principales inventions qui lui valurent entre autres distinctions : une médaille d’argent de la fondation Carnegie de Chicago avec un prix de 5000 francs au titre de bienfaiteur de l’humanité. Il communiquera avec Marie Curie qui lui avait personnellement adressée de nombreuses félicitations.

Notes: Les informations concernant les personnages cités dans ce chapitre ont été recueillies dans :

          Le Génie de L’Ardèche, de Jean-Marc Gardes et d’Annie Sorrel : édité sous le patronage de la Fédération des œuvres laïques de L’Ardèche.

 

                                     Fin de la première partie

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 22:47
                                                                                                                                                                       

D'un moulin à l'autre.....

 

                                                                                                                                                         moulin de Barbentane. Photo de Michele. P 

 

Le moulin de Brétoule. Photo de Michéle. P

 

       Moulin à farine, moulin à poivre, moulin à eau, moulin à huile, moulin à musique, moulin de mon coeur. Que de moulins évoqués pour arriver à mon propos qui veut en fait vous relater les aventures du groupe des Galéjaïres de Barbentane. En effet, la décision avait été prise qu'à la sortie des fêtes, notre randonnée de "décrassage" se ferait autour des moulins de la Montagnette .

 

       Ce dimanche 2 janvier 2011, dix huit pèlerins : je trouve que c’est joli comme appellation pèlerins, d'ailleurs la démarche s'y prête, se sont retrouvés au pied du moulin de Barbentane pour faire pénitence de leur surcroît de table. Certains vous diront qu’ils ne sont là que pour le plaisir, et même si plaisir ils prennent, il y a lieu dans douter !! Moi je sais qu’ils ont à se faire pardonner auprès de leur foie entre autre, pour la maltraitance qu’ils lui ont fait subir  !!!

 

       Promenade de santé, le qualificatif s’impose compte tenu de ce que je viens de vous révéler au sujet de ces repentants conscients d’avoir trop festoyés au point que certains confessent avoir la langue épaisse !!. C’est d’un pas manquant d’assurance et pour cause, qu’ils parviennent, essoufflés, aux abords de la montagnette ou face à eux se dresse l’objet de leur première halte, l'un des monuments emblématiques du village ....../.

 

 

 Le moulin de: 13570 Barbentane

 

                                                               Peinture de Jo Ollier

 

 

                                    Le moulin de Bretoule, nom qui cache une histoire vieille de prés de deux cent cinquante ans, fut construit 1774 par un aubergiste : Pierre Deurieu et Louis Berlandier, meunier de son état. Ce dernier ayant des problèmes d’élocution fut surnommé Bretoule, du verbe Provençal brétounéja, qui désigne quelqu’un qui bredouille. Autrement dit, monsieur Berlandier était bègue !                                           

      Pour la deuxième étape, l’objectif visé restait les clochers-tourelles de l’abbaye de Saint Michel de Frigolet. Le chef du groupe, un Parisien, visiblement en mauvaise entente avec sa carte, nous fit prendre des chemins dont il reste à leur trouver un nom, car ils ne figurent sur aucun tracé répertorié sur la Michelin,  au vingt cinq millième, s’il vous plaît.... 

          

                                                            Abbaye Saint-Michel-de-Frigolet

      Tout en sachant que les chemins mènent tous à Rome, le groupe n’était pas rassuré, d’autant que la capitale de la papauté n’est pas au programme de la visite !!. Enfin le son des cloches annonce la proximité du lieu de recueillement où de nombreux autres pèlerins, mais endimanchés, se dirigent vers l’office de la rédemption en vue de se faire absoudre, eux aussi sans doute, pour quelques excès de ripailles.

       Même si la tentation fut forte d’aller s’assoir confortablement dans l’une des chapelles du lieu, ne voulant pas céder à la facilité, le groupe fort de sa détermination repartit sur ses chemins de pénitence.

 

                                                         Le moulin de Bonnet à Boulbon

 

       Marchant en direction du moulin de Bonnet, préalablement repéré comme emplacement prévu pour l’arrêt du pique-nique, un phénomène inhabituel pour cette région plutôt aride, est apparu. En effet, des sources d’une eau claire se sont mises à couler sous nos pieds. Manifestation bizarre que cette eau semblant sortir de nulle part. L’étonnement du groupe laissa rapidement place à l' interpellation, à une prise de conscience. Le doute à présent n’était plus possible

       Il s’agissait bien d’un appel, que dis-je, d’un cri de mise en garde contre les tentations, les pièges que devaient préparer Satan en vue d’entraîner ce monde à se parjurer dés les fesses posées en vue du lieu de pique-nique, dés que la soif allait les titiller.

      Il faut vous dire qu’ils s’étaient promis de faire abstinence et diète de tout ce que la morale réprouve en pareille circonstance. Mais le Diable n’avait pas encore joué toutes ses cartes. Il connaît bien les lascars, il sait comment user de ruses pour entraîner dans la forfaiture cette équipe de joyeux lurons qui a le coude léger et porte dans ses bagages de quoi saouler tout un régiment !!

      Mais voilà, et comme tout le monde le sait, nous avons tous notre petit Ange qui se veut gardien de nos petits débordements. Je pense qu’il est l’auteur de ce signal rédempteur, symbolisant la sobriété comme une invitation à l’acte expiateur. Sa manifestation évidente était là pour rappeler à ses ouailles qu’aujourd’hui, lendemain d’agapes, les flacons sortis du sac à dos, les coups à boire avant le repas seront proscrits par Sainte Dame Modération, son alliée pour la circonstance. .

      Alors pour celles et ceux qui auraient, malgré tout, vu passer Pierre, Paul ou Jacques.......ou Michel, vous proposer quelques productions artisanales sorties d’un alambic, je vous rassure. D’ailleurs je témoigne par cet écrit de votre courage pour avoir su résister à vos penchants habituels. Non, vous n’avez pas pêché. Ce que vous avez cru voir ressemblant à du punch, à l'étiquette marquant en lettres fleuries: "Côtes du Rhône" ou "Côtes du Ventoux", les appels à la tentations lancés par des voix mystérieuses, n’étaient là que  les effets délirants d’une frustration refoulée. Il s’agissait tout simplement, si je puis dire, d’un sournois mirage !!!!

      Surprenante votre bravoure, votre volonté à vous voir lutter contre la gourmandise lors des tournées faites par ces dames, qui sans doute et à leur insu, habitées par un démon tentateur, passaient et repassaient devant vous, proposant chocolats, orangettes et autres sucreries. Vous étiez, tels des héros face au sacrifice, imperturbables, incorruptibles. L'observateur que je fus.... vous dit bravo..

 

       Pour une promenade de santé cela en fut une. Et que dire de ces engagements et promesses au sujet de certaines restrictions quant au régime que l'on a décidé de s'imposer, et dont chacun sait combien il est difficile de les tenir. Que dire de votre stoïcisme, de votre impassibilité devant tant de sollicitations!!! 

       Mais, comme dans certains commentaires de Philippe wandel, où tout est dit et même son contraire,  pour ce qui concerne mes affirmations, amis lecteurs.........., vous n’êtes pas obligés de me croire....

 

      Je peux comprendre qu' en me lisant, vous,  qui étiez les  acteurs dont je parle, combien ma vision du déroulement de cette journée vous parait surprenante.  A tout vous dire, sans doute encore moi même victime de quelques souvenirs de fêtes, ce 2 janvier je vous ai vu d'un oeil bizarre.  C'est là qu’il m’est venu l’idée de commenter ce qui fait la particularité d’un regard que l’imagination se plaît à vouloir travestir.

 

                            À mes amis de ce groupe venus de tous horizons.

 

                             À Paulette et à René, nos Galéjaïres d’honneur.

 

                                     VANOISE-2007---DIAPO-ANNIE-035.jpg                                                                                                                                                                                                                                    

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8 janvier 8 7 08 /01 /janvier /8 19:15

 

                                                                                                                                                                            

        Changement de cap         

 

        

                         numérisation0005-copie-2

                                                            

                       1985: Dans "Thonon-Trieste" en cyclo-camping

                                                                                           

Nous sommes au tout début des années soixante et douze, et l’arrivée d’un nouvel élément dans notre équipe de travail marquera mon changement d’opinion et de pratique en matière de sport cycliste. Le Roger en question représentait l’archétype du cyclotouriste, et sur les couraillons de mon espèce, il pouvait tenir des propos sans complaisance.

 

Nos moments de pose et malgré nos divergences sur le sujet, étaient souvent consacrés à nos activités cyclistes respectives. Je l’écoutais me parler de ses randonnées sur plusieurs jours, de brevets cyclo-montagnards dans lesquels figuraient l’ascension de grands cols, deux, trois, voir plus dans une seule journée. Ses commentaires me fascinaient, me rendaient presque incrédule devant ce type d’exploit, sans pour autant douter de lui.   

                                                                                                          

                En casquette bleu, Roger, mon maître en cyclotourisme  

 

                          Avec Roger

 

Je n’avais jusqu’alors jamais abordé à vélo ce qu’il est convenu d’appeler la haute montagne. Pour avoir suivi les exploits de Jean Robic, de Charly Gaul, de Federico Bahamontés, de Van Impe dans ma jeunesse, je rêvais de pouvoir accompagner ces forçats de la route à travers les rochers et la neige.  J'enviais ces escaladeurs dont les reportages, déjà faits par la télévision, les montraient au milieu  de paysages superbes. Ce sont eux qui m'ont donné cet appétit qui m'anime toujours, ce besoin viscéral qui me pousse encore, mais difficilement aujourd'hui, vers la conquête des cimes. 

 

Je courrais encore un peu dans la catégorie des cyclo-sportifs mais mon esprit, dorénavant, voyageait de plus en plus avec les cyclotouristes et l’image qui m’était donnée de leur discipline.

 

Les premières sorties avec Roger. P se firent dans les monts de Vaucluse, le col de Murs, le col de la Ligne, le col de la Chaîne et bien d’autres. A l’époque je roulais sur un Peugeot et lui sur un Routens 650, fait sur mesure s’il vous plaît. Je découvrais ce qu’était une randonneuse et le tempo du cycliste au long cours. Rapidement, faire soixante kilomètres le nez dans le guidon m’apparu dépassé, voire stupide. Ce raisonnement m’aida à mettre un terme à ce que fut ma carrière effectuée à l'occasion des fêtes de vilages et de leurs vires-vires locaux.

 

Sur les conseils de ce maître, j’ai, dans un premier temps, fait équiper mon coursier d’un tri-plateau. Indispensable aménagement pour avaler en souplesse nos cols des Alpes, des Pyrénées et d’ailleurs. Dans les années qui suivirent une randonneuse 650 vint faire de moi un honorable cyclotouriste, car avant cela, dans les rencontres organisées par les comités fédéraux, j’étais montré comme un intrus par les irréductibles briscards.  

 

Oui Mesdames et Messieurs, compagnons de mes débuts parmi vous, mon vélo sans sacoche, sans ses pneus larges, dépouillé de tout ce qui à vos yeux en aurait fait un vrai baroudeur était lors des arrêts de pointage ou de ravitaillement à ranger loin du parc réservé à vos nobles montures. En effet, certains parmi vous ne ménageaient pas leurs quolibets à mon égard et ne se génaient pas pour viser ma tenue vestimentaire. Mon maillot et mon cuissard, pièces de l'équipement de mon club sportif portant des marques publicitaires étaient pointés du doigt par les puristes en chemisette et en short. Les quelques ségrégationnistes de l'époque, ceux qui à mon tour je vise gentiment dans mes propos, étaient en général des personnes d'âge mur et appartenant à un monde qui se voulait différent de celui duquel je venais. Lié à cet état de fait, il existait une fracture évidente qui séparait les fédérations régissant ces deux pratiques cyclistes, celle des coureurs et celle des cyclotouristes. 

       Malgré le parrainage de mon ami Roger, mon intégration dans le milieu en question se fit dans une approche manquant parfois de fraternité! La chose est dite. Mais là, comme dans les pelotons où je savais me faufiler dans un trou de souris, j'ai, au sein d'un groupe de collègues, trouvé ma place parmi les pratiquants de ce concept nouveau pour moi. Sans rancune, mais......... je me souviens!  

 

Ayant appris à faire abstraction des préjugés, je touchais du doigt au fil de nos sorties, les différences qui caractérisent ces deux pratiques du vélo. Celle que je venais d’adopter est exempte du stress inhérent à la vitesse et aux multiples dangers rencontrés dans une pratique de groupe aux objectifs basés sur la concurrence.

L'itinéraire est celui que l'on se trace. Son allure est choisie. Elle est sportive mais sans contrainte d'horaire ni de jour particulier. A l'exception de certaines manifestations ou tests sur des distances et difficultés, comme l'organisation de certains brevets destinés à former les postulants aux grands raids.                                                                     

                                                                                                                                                                                                                                                                                                             

Le cyclotourisme reste bien entendu une façon permettant de se tester, dans les cols en particulier. Mais ce n’est plus une course contre des adversaires, mais une confrontation entre soi et la pente. Contre et avec cette route de montagne qui grimpe en lacets. Si compétition il y a, et c’est humain, elle revêt un caractère qui reste bon enfant. Dans ces conditions, souvent non préméditées, le premier arrivé au sommet attend les autres, ou, et c’est dans l’esprit cyclo, il redescend à la rencontre de ceux qui ont une allure plus lente pour remonter avec eux, pour les accompagner dans leur ultime effort. 

 

Le cyclotourisme est une manière de voyager peu dispendieuse. Il m’a permis de faire des dizaines et des dizaines de  milliers de kilomètres au sein de petits groupes où les compagnons sont choisis. Il m’a nourri de mille souvenirs glanés sur les routes de France, d’Italie, de Suisse et d’Angleterre et d'ailleurs. 

 

Le col du Parpaillon par Sainte Anne la Condamine et son tunnel mythique. Long trou noir dans la montagne, passage ancestral qui permet de relier la vallée de l’Ubaye à celle de la Durance. Le col de la Lombarde côté Italien avec en son milieu le monastère de Santa Anna et le son de ses cloches qui vous accompagne par vent favorable. La traversée des Dolomites, l’ascension des Tri Cimes et sa pente à plus de quinze pour cent, ça, c’est du souvenir....

Et la, je ne vous parle pas du Mont-Ventoux, ce géant de Provence où tous ses virages me sont devenus familiers, où chacun d'eux me rappellent une histoire, un souvenir 

Le cyclotourisme est pour moi cette autre manière de faire du vélo car différent par la liberté qu’il offre, par l’esprit d’indépendance qu’il véhicule. Je ne renie pas mon temps passé à vouloir faire semblant d’être coureur. Je regrette cependant de ne pas m’être fait convertir plus tôt à ce sport convivial.

 

À plus tard pour quelques récits sur mes randonnées favorites.                              

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5 janvier 7 3 05 /01 /janvier /7 15:53

 

                                                                                                                       

                                                           C'était le temps où..................           

 

                                                       numérisation0021

 

                                                       En 1962 avec "mon Peugeot"

 "

        C’est, je vous l’accorde, vouloir enfoncer une porte ouverte à me risquer d’apporter la démonstration que le cyclotourisme est une façon particulière de faire du vélo et pourtant je vais oser !!!.

 

         Le vélo, je le pratique depuis l’âge de douze ou treize ans. Pas avant, car les conditions économiques de ma famille ne permettaient pas ce luxe aux enfants de la maisonnée. Il s’agissait de ce que l’on appelait alors  un demi-course. Modèle entre le vélo dit  à ""commissions"" et le racé, celui digne des peletons aux maillots multicolores. Il m'avait été acheté d'occasion. Il fut, dans ce domaine, le premier de mes biens précieux. C'était un ""Alcyon"". Il arborait en bonne place sur son cadre les couleurs de l’arc-en-ciel. Cette particularité le distinguait des autres marques de  conctructeurs. Alcyon avait, déjà à cette époque, obtenu plusieurs titres de champions du monde sur route, dont les deux derniers gagnés par le Belge Albéric Schotte en 1948 et 1950.

 

Cela fait dérisoire aujourd’hui de parler de ce qu’il représentait pour moi. Il me donna, en premier lieu,  accès à la liberté de pouvoir aller et venir. Il m’ouvrit et ce n’est pas peu dire à la notion de grandeur. Dans mon raisonnement d’enfant, rouler à vélo faisait moins pauvre que de marcher à pied. J’étais fier de ma monture dont l’entretien m’occupait d’un temps qu’il m’était agréable de lui consacrer.

 

Ma pratique d’alors s’exerçait principalement dans un cadre d’utilité. Mon vélo me servait pour aller à l'école, aller chercher le lait dans une ferme située à quelques kilomètres de chez nous. Afin d'en profiter davantage, à l'occasion, et sans savoir en doser la fréquence je prétextais des devoirs à apporter à un camarade malade pour aller me balader avec celui qui devenait mon faire-valoir, mon complice. Dans un tout autre registre, le rythme inhabituel des visites que je rendais à ma grand-mère fut subitement à ce point rapproché qu'il devint rapidement suspect aux yeux de mon père. Tout  prétexte était mis en avant pour justifier l'utilisation de ce vélo que je couvais comme un trésor. 

 

''Le vélo-loisir'' devait se négocier avec mon Père. Son autorisation était soumise à des conditions. Mes notes scolaires ne devaient pas être inférieures à celui du niveau de la moyenne, mon comportement à la maison ne devait pas faire l’objet de remarque répréhensible. Une liste de menus travaux à accomplir tout au long de la semaine, celui de préparer le bois pour la cuisinière ou arroser le potager, venaient compléter les clauses du contrat !

 

Je résume la, sommairement, une approche de ce que fut l'environnement de ma découverte de la pratique de la bicyclette.

 

Au fil des années et après quelques aménagements concernant en particulier le retrait de certains accessoires comme l’éclairage, les garde-boue et le timbre avertisseur, mon vélo finit par ressembler à un coursier. Je dis bien ressembler, car son allure restait encore loin de celui que possédait mes camarades. C’est alors, et sans complexe, que naquit en moi cet esprit qui pousse à vouloir se prouver que l’on peut rivaliser avec ses semblables, pour le plaisir, pour le jeu, pour la course. Cependant, ne cherchez pas mon nom dans le palmarès des meilleurs, je n’y ai jamais figuré.

 

J’ai aimé ce qui se passait autour de la ligne blanche visée par bon nombre de concurrents comme symbole de l’instant de gloire si longtemps espéré. Pour ma part, je limitais mon ambition à vouloir la franchir honorablement. La prise du dossard, la roublardise dont il fallait savoir user pour se ranger au plus prés du trait de départ me donnait, sur quelques kilomètres l’occasion de frotter avec les meilleurs. Dans le peloton, je savais me faufiler, me mettre à l’abri, trouver ma place dans un trou de souris. J’aimais le bruit du vent dans les rayons, celui des dérailleurs aux changements de braquets.

 

J’aimais l’ambiance qui régnait au milieu de cet essaim grouillant, tantôt silencieux et concentré sur l’ouvrage, tantôt nerveux et gueulard. Moi, je savais ne pas être la pour la gagne, mais cela ne me frustrait pas. D’ailleurs, et sur les circuits sans difficulté, je m’inscrivais dés le départ dans la situation du spectateur, pour le plaisir, pour l’adrénaline !

 

Cependant, et toute proportion gardée, je figurais parmi les bons grimpeurs. J’avais pour cela un gabarit qui m’avantageait et de plus j’aimais l’effort particulier qu’impose la montée. L’allure étant plus lente, moins dangereuse, l’observation des concurrents en devient plus aisée, les objectifs de chacun deviennent plus clairs. Des indices repérés au seul coup d’œil donnent de précieux renseignements sur l’état de forme et sur le moral de celui qui est sur le point de décrocher.

 

J’ai toujours mis plus de fierté à vouloir passer un col en bonne position qu’à risquer la chute pour défendre une place au sprint. Le prestige du grimpeur m’a longtemps habité. Je trouve encore aujourd’hui son statut plus glorieux qu’aucun autre .

 

A propos du sprint, j’ai une anecdote à raconter. Je disputais une course de fête votive à Bédarrides, petit village du Vaucluse. Je devais être dans un bon jour car sans trop m’en rendre compte, je me suis trouvé dans une échappée d’une vingtaine de coureurs, dans la bonne comme il se dit dans pareil cas. Poussé à prendre un relais à quelques centaines de mètres de la ligne d’arrivée par une injonction autoritaire et peu courtoise de l’un des membres du groupe, je fus, contre toute volonté et malgré moi, mêlé dans ce que l’on appelle l’emballage final.

 

Ce qui m’arriva me laisse croire à ce qui est raconté dans les fables pour enfants au sujet de ces oiseaux qui, au cours de leurs longues migrations, s’organiseraient pour soulager la portance de leurs congénères fatigués en volant sous eux. Il est dit dans cette histoire que le courant d’air généré par le battement de leurs ailes améliore la capacité des faibles, leur permettant ainsi de pouvoir rallier leur destination.

 

Personnellement, et dans le cas présent, je n’avais rien demandé. C’est pourtant la sensation que je vécu ce jour la. En effet, et sans trop savoir pourquoi, je me suis senti comme soulevé, porté, happé par un souffle qui me propulsa sur la ligne en quatrième position, place qu’au sprint je n’avais jamais réalisé. 

 

                                 ___________________________________________           

 

 

 

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8 janvier 6 5 08 /01 /janvier /6 20:38
 

 

                            Chapelle sur le sentier du col du Lautaret

Chapelle sur le sentier du Lautaret.

Photo. Josyane Tauleigne.

 

 

Marcher pour le plaisir de la découverte. Marcher pour entretenir cette fonction mécanique qu’aucun robot à ce jour n’est encore capable de reproduire dans sa globalité et précision.

 

   Marcher pour ce que certains appellent la conquête de l’inutile ou marcher pour rien comme disent les réfractaires à l’effort qui ne s’impose pas comme une nécessité.

 

C’est cet ensemble, ce groupe de raisons qui animent chez moi ce besoin de me retrouver avec un sac à dos. Je retire toutefois "le marcher pour rien", car si mon objectif de départ n'est pas toujours précis, je sais pouvoir au long du parcours, y dénicher un intérêt.

 

 Le besoin d’aller côtoyer les grands espaces dans lesquels j’éprouve un sentiment d’exister et de vécu comme ressenti nulle part ailleurs, reste l'un des moteurs de ma quête. Un paysage à trois cent soixante degrés, où le regard peut choisir ses frontières, représente pour moi un idéal, un monde ouvert à des voyages qu'il me plaît d'imaginer.

 

                                                 2009, Dans le Queyras avec ma Jojo 

 

                                                 Dans le Queyras.

 

L'histoire du groupe avec lequel partager mes émotions, le spectacle que Mère nature façonne au fil des saisons, la rencontre avec la faune et la flore, le face à face avec certains caprices du temps, sont les éléments de cette passion qu’il me plaira de vous raconter.   

La Provence, celle des garrigues et de ses plaines. Celle de ses sommets comme celui de la Sainte Victoire. Les Monts de Vaucluse, une partie de la Vanoise, le grand Mercantour, les Pyrénées, les Alpes et enfin l’Ardèche du plateau du Tanargue, du Mont-Gerbier-de Jonc, de La Croix de Bauzon, de La Souche et enfin celle de Burzet, sont mes terrains de souvenirs qu'à l'occasion, je veux bien vous faire partager. 

 

 

 

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25 décembre 5 5 25 /12 /décembre /5 22:28

 

 

 

 Coup d'oeil. Acrylique sur toile

 

     En allant vers....../

 

 

      Mon Cheminement ,

 

 D’abord passionné par la photo au temps de la bonne pellicule argentique, je suis venu à la peinture il y a une vingtaine d’années. Il y avait, à cette époque, dans mon entourage un camarade qui réalisait un travail pour lequel je manifestais un intérêt qui ne lui a pas échappé.

 

Contrairement à beaucoup d’artistes, Bernard M, m’accepta prés de lui. Il est, sans conteste possible, à l’origine de mon départ vers la toile, cet autre support destiné à fixer ce que l’œil s’autorise à voir.                                                                                                                                                                                                                                                                                                

                                                                                                                                                          Le pont d'Avigon. Acrylique sur toile.              

                    Avignon: Vue du pont St Bénézet et du Palais des Papes.

 

Dans la peinture, j’aime le coté artisan. La matière, le matériel, font de nous des manuels, catégories de personnels pour lesquelles j’ai une tendresse particulière. Le peintre est à la fois réalisateur et acteur, avec pour support sa toile et pour texte l’horizon qu’il a choisi de fixer. L’interprétation qu’il peut faire de ce que son œil a sélectionné, lui laisse tout un espace propice à la création.

                                                                                                                                                                                                                                                                   Acrylique sur toile.( N* 18. Disponible. ) 

 

Le choix d’être paysagiste figuratif s'est naturellement imposé à moi. La lavande, les vignes, les tournesols figurent en bonne place dans mes réalisations. La campagne que j’affectionne peut être également celle où pousse l'olivier et où fleurit l’amandier. Dans mes tableaux l’on peut aussi y voir au milieu d’un champ de coquelicots le cabanon traditionnel qui sert d'abri au paysan surpris par l'orage d'été.                                                                                     

Le Mont-Ventoux, ce géant de Provence que le cyclotouriste que je suis connaît bien, je l’ai couché  de nombreuses fois sur le lin, décoré, entouré de mille précautions, comme pour lui confirmer l'attachement que j'ai pour lui.

                                                            Acrylique sur toile.( N* 14. Disponible. )                                                                           

A moins........... qu'il s'agisse de l'une des malices de mon inconscient, qui,  pour les suées qu’il m’a fait prendre, auraient poussé, guidé mes pinceaux à vouloir me l'approprier, à vouloir le rendre plus facilement accessible. A le vouloir à ma guise !

Automne.Acrylique sur toile.( N*12. disponible. )

  

Ma palette, qui me range, pour certains critiques dans la catégorie des coloristes est, effectivement, chargée de références vives. Mes débuts furent à l’huile et c’est en passant à la peinture acrylique que l’évolution vers des tons plus marqués m’apparurent alors comme une évidence. 

                                                                                                                                                             Arlésienne. Acrylique sut toile.      Fleurs diverses. N* 9. Acrylique sur toile.Disponible                                                              

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  • : Le blog de Marcel Tauleigne
  • : Il s'agit d'un blog dont l'objectif principal sera de présenter mes occupations de loisir. Mon travail d'écriture, ma peinture, ainsi que ma passion pour le sport,dont je m'apprète à commenter certains souvenirs.
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