Randos’ en Vanoise... suite
Le barrage de Plan d'Amont.
Les lacs artificiels de Plan d'Aval et de Plan d'Amont.
Vers le refuge de la Dent Parrachée
Qui a dit que nous étions en été !
Depuis que nous sommes arrivés en Vanoise, à part quelques heures dispersées ci et là dans la journée, rien n’est vraiment conforme à une saison d’été. Je rappelle que j’y promène mes chaussures de marche et mes skis depuis…….1984, et pour ce qui est de la saison estivale, je n’y ai jamais rencontré pareille semaine quant aux conditions climatiques.
Aujourd’hui, encore, le temps n’est pas de la partie. Le ciel ne dit rien de bon. Compte-tenu de cet élément, la rando’ prévue doit être revisitée à la baisse, à la fois sur son itinéraire, mais également au niveau de sa difficulté.
Le premier objectif visé était La Croix D’aussois et si possible la Cime de l’Observatoire à 3015 mètres. Au regard des indices que nous apportent certaines informations visuelles, il n’est plus question d’imaginer pouvoir satisfaire cette ambition. En altitude, les couloirs sont trop enneigés pour monter sans un équipement approprié. Plus bas, les passages qui habituellement se font à gué sont inondés. La décision de changer de cap s’impose alors d’elle même.
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Après avoir laissé à main gauche le sentier qui monte au col de la Masse, après être passé sur le pont de bois sautant l’un des ruisseaux qui alimentent le lac amont, nous abandonnons définitivement l’itinéraire initialement prévu. Direction est prise vers le refuge de La Dent Parrachée.
Un vent glacial nous oblige à nous vêtir d’une tenue chaude, dont fort heureusement chacun est équipé. Comme en plein hiver, l’onglée nous paralyse les doigts malgré de bons gants. Bonnets et anoraks ne sont pas superflus pour lutter contre les morsures du froid. Le climat de la haute montagne est là, aujourd’hui, pour nous rappeler aux fondamentaux du randonneur.
Le pas est lent, le regard se doit d’être attentif est précis car le terrain est glissant. Le groupe est muet. Alors que d’autres ont pris les devants, quelques inquiétudes se manifestent parmi les retardataires. Les esprits doutent au point de devoir rassurer les soucieux, les fatigués, les nouveaux.
À présent le brouillard bouche la vision qui réconforte quand la vue porte au loin. Quand on peut entrevoir ou imaginer le point qui mettra un terme à l’effort à consentir.
Bien que le sentier soit balisé correctement, la consigne veut que les premiers attendent à tous les changements de direction. Les regroupements évitent de marginaliser les marcheurs plus lents. Le temps de quelques longueurs…….. ils se sentent à nouveau appartenir à l’équipe.
Les habitués de ce type d’organisation ne me démentiront sans doute pas sur le sujet, tant il est difficile de faire un groupe homogène et ce pour différentes raisons. Outre la condition physique, élément à prendre en compte et qui détermine pour partie l’allure, il y a pour d’autres sujets, la recherche d’une quête qui se veut personnelle, voire spirituelle. Il y a également les photographes. Il y a les botanistes qui s’assurent de leurs connaissances en cherchant la bonne page de leur répertoire floral. Il ya les ‘’coursseurs’’ de marmottes, il y a…., il y a…...
Même si le refuge reste caché par la brume, des signes annoncent sa proximité. Une corde faisant office de main courante assure la montée d’un long névé. Des guirlandes constituées de petits drapeaux de type tibétain sont autant de messages qui précisent………….….enfin notre cible.
L'équipe des féminines au refuge de la Dent Parrachée.
Au refuge de la Dent Parrachée, la présence de cette guirlande particulière aux Andes n’est pas fortuite. Ce gîte d’altitude a la particularité d’accueillir régulièrement un sherpa en formation. Il est, là, mis en situation d’apprentissage de la technique des guides français, mais également pour maitriser la langues en vue de travailler plus tard à l’encadrement d’une clientèle francophone dans son pays.
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Texte pris sur internet à la rubrique : "" Le refuge de la Dent Parrachée.""
maintenant, il revient chaque été travailler au refuge de la Dent
Parrachée à Aussois pour la saison estivale. Kaptan est un habitant de
la terre : il est népalais du langtang, au nord de katmandou a la
frontiére du Tibet.
Cette année il a voulu innover un peu, en participant au 6ème North
Face Tour des glaciers de la Vanoise. Une fois les formalités
d’inscription remplies, Kaptan a commencé l’entraînement 15 jours
avant la course là ou d’autres sportifs s’entraînent depuis des mois. Un
entraînement composé de courses aux alentours du refuge, col de la
Masse, col d’Aussois avec certainement quelque record entre Aussois
et le refuge.
Franck le gardien du refuge de la Parrachée et ami de longue date,
s’est chargé de lui trouver un sponsor pour les vêtements techniques
via le magasin Sport 2000 d’Aussois.
Et Kaptan a rejoint Pralognan pour le départ de la course.
Après plus de 4h de course et seulement à mi-parcours, Kaptan est
arrivé au pont de la Sétériat tout sourire et a lâché une phrase
mythique : « Trop plat pour Kaptan» ! Il a ensuite rallié l’arrivée en 10
heures 06 minutes et une poignée de seconde à la 17ème place sur
489 partants. Et le plus beau dans cette histoire, c’est que Kaptan est
rentré à Pied de Pralognan ce matin pour rejoindre le refuge de la dent
Parrachée, avec le sourire. Spécialistes de la lecture d'une carte, je vous laisse en apprécier la distance!
Une formidable leçon d’humilité et de simplicité pour tous !
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Le retour vers le Fond d’Aussois, pour rejoindre le parking du barrage, se fit en partie sous une averse de neige. Malgré le mauvais temps, l’équipe a su garder le bonnet haut, faisant tête à une adversité….. que d’autres découvraient.... comme un événement.
Dans le Fond d'Aussois
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Souvenirs …souvenirs.
L’accueil dans les chalets de la Vanoise, en tous les cas pour ce qui me concerne, ne m’a jamais déçu. Comme dans beaucoup d’autres, j’ai fait étape et dormi autrefois dans celui de la Dent Parrachée avant d’aller y ‘’faire son sommet glacière ’’.
Nous étions trois à conduire un petit groupe de jeunes personnes prises en charge dans le cadre de soins hospitaliers. Nous les avions préparé à la montagne et malgré un entrainement sérieux, certains se sont rapidement trouvés en difficulté, à cause de l'altitude en particulier. L’objectif, longuement muri, ne pouvait souffrir d’un échec. La course fut rude. Larmes et colères se mêlèrent, traduisant alternativement des actes de démission. Au terme de la réflexion et d’un rappel de l'objectif, pause après pause, ils rebondissaient se promettant les plus folles récompenses dès leur exploit accompli.
Après quelques encouragements, voir un visage défait s’illuminer à nouveau ne se traduit pas. Cela se vit à deux, en retrait du groupe, dans des échanges intimes, dans l’accueil de la souffrance qui vous est exposée sans pudeur, sans retenue de vocabulaire. Le partage d’une gorgée d’eau, d’une barre de céréales, un regard, un geste affectueux, se convertissaient alors en second souffle. Dans le pierrier qui conduit au pied de l’espace glacière, doucement, tout doucement, les muscles endoloris remplissaient à nouveau leur fonction pour aller plus loin, un peu plus loin.
Comme par magie, une fois encordé, rassuré sans doute par la proximité de son accompagnateur, transcendé par la beauté mystérieuse de l’environnement que la levée du jour colorait de mille facettes, valorisé par le sentiment de l’exploit, il est arrivé. Ils sont tous arrivés au sommet de leur Himalaya.
Une cordée d’Italiens était parvenue avant nous au sommet. Dotés comme à la parade d'un matériel dernier cri, ils s’apercurent rapidement que nous n’étions pas une équipée de montagnards classiques. Ils firent un triomphe à nos jeunes, dont les manifestations de joie firent échos au loin.
Il a comme celui là, des moments où pour rien au monde l’on voudrait donner sa place......C'était en fin des années 1980.
La Dent Parrachée
Le sommet de la Dent Parrachée vu du centre international de séjours de Lanslebourg, où nous séjournions.
La suite......prochainement !