Randos'Vanoise….suite et fin
Le refuge des Evettes. Photo prise lors d'un précédent séjour.
C’était au cours de la dernière semaine de juin dernier. J’ai voulu débuter le programme des randonnées par l’incontournable refuge des Evettes et l’approche de sa vallée glacière.
Ne pas fouler le sentier de la Reculaz et plus haut, sauter le petit pont de pierres qui permet d’enjamber le départ de son lit, serait me priver d’un élément essentiel pour ce qui concerne la réussite de mon séjour. En fait plusieurs souvenirs sont liés à ce parcours et font qu’il reste pour moi beau à plein d’égards.
Il est, concernant son refuge, celui où pour la première fois, j’y ai conduit mon fils pour l’étape précédent sa première marche équipée de crampons et d’un piolet.
Le pont de la Reculaz: Photo prise lors d'un séjour précédent
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Texte extrait de lettre à Jules, roman dont j’ai signé le titre aux éditions de l’Ephémère en 2010. Dans ce livre dédié à Jules, l’un de mes petits fils, et alors que sa grand-mère et moi le conduisions vers le refuge, je lui racontais ce souvenir à propos de son oncle.
C’était en 1989, l’année de ses treize ans. Nous avions laissé la voiture à l’Echo, à l’abri des quelques maisons de ce hameau qui est là depuis des siècles accroché aux pentes de L’Iseran. Le soleil, en partance pour un autre monde déclinait déjà sur l’horizon. Sac à dos fixé sur les épaules, deux heures de montée, nous conduisirent pour un moment de repos au refuge avant l’ascension finale. Après un court sommeil perturbé par les va-et-vient qui ont toujours agité les dortoirs de ces maisons de montagne, debout au milieu de la nuit, nous voila occupé à passer en revue le matériel et à refaire l’inventaire de notre équipement.
À la lumière de notre frontale, la pose des crampons, modèle que l’on fixait encore avec des lanières, présentait déjà une difficulté pour un néophyte. Il fallait respecter à la lettre le schéma de leur ‘’ficelage’’ sur les chaussures, au risque de les perdre avec tous les soucis que cela généraient pour les remettre en place dans des conditions rendues parfois périlleuses. Déganté pour les besoins de la procédure, l’altitude rendant la température hivernale, engourdissait les doigts au point de rendre nos gestes imprécis et maladroits.
La neige durcie craquait sous les meurtrissures des lames d’acier. Aperçu du travail et prise en compte des conseils de Bernard , notre guide. Apprentissage de ce pas lent et régulier qui se veut spécifique à la progression du montagnard afin de ne pas emballer son rythme respiratoire. Bien que bon randonneur et pratiquant l’escalade à un niveau respectable, mon fils découvrait ce nouvel exercice qui reste singulier à bien d’égards.
Je le remarquais attentif aux consignes. Une main énergique tenait le piolet. L'autre maintenait la corde tendue ou relâchée, en fonction de la dangerosité du passage à franchir. Le voir évoluer dans ce milieu , entre crainte et émerveillement, être avec lui, faire équipe dans cet exercice qui reste exceptionnel, me le faisait découvrir autrement que dans le train-train de notre vie familiale.
La marche sur glacier demande un apprentissage dont la technique ne se retrouve nulle part en autre pareille. Elle s’accomplit dans la maîtrise d’un effort qui se veut spécifique à son type de progression ,et au regard des risques qui peuvent survenir à tout instant. Cette activité ouvre sur une prise de conscience d’un environnement magique, mais dont l’homme doit se méfier dans l’intérêt de sa propre survie.
Riche fut cette expérience, et grande la satisfaction d’avoir pu fouler avec mon fils ce type d’espace au passé vieux de millions d’années. Où la confiance se raisonne comme étant le lien essentiel, indispensable pour que soit garantie la sérénité du moment.
fin de citation
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Ce 24 juin dernier nous ne vîmes pas le refuge des Evettes, une tempête de neige nous stoppa aux deux tiers de la montée.
Au départ, déjà le temps était ‘’vinaigre’’’. L’envie, le désir peuvent alors devenir aveuglant au point de vous faire faire l’autruche et passer outre ce que le bon sens, pourtant vous dicte. Par prudence, j’avais tout de même opté pour l’itinéraire le plus facile, celui qui monte droit face à l’Echo. Au panneau indiquant le raccourci qui part sur la droite, de lourds flocons laissèrent entrevoir le type de condition que nous allions rencontrer plus haut.
Peu avant le renoncement !
Il y a comme celui là, des indices qui ne se démentent pas. Effectivement, la densité avec laquelle s’est mise à tomber la neige, laissait peu d’espoir à notre caravane d’atteindre son but sans équipement approprié et bien que nous en étions tout proche.
Il ne restait qu’un grand mamelon à contourner pour se retrouver le long du ruisseau qui prend sa source au fond de la vallée glacière. Le sentier qui conduit au refuge se prend alors sur la gauche, juste avant de descendre en direction du lac. Vingt minutes, une demie heure dans les conditions du jour nous auraient permis de conclure… mais…mais.
Une fois redescendu au parking, le groupe de José, qui ce jour là s’était joint à nous, est reparti en direction des chalets de la Druis située dans une vallée que le mauvais temps avait partiellement épargné. Pour ce qui est des ‘’ miens ‘’, nous fîmes la visite de Bonneval sur Arc et de l’un de ses établissements…….. où il se sert du chocolat chaud. Compte tenu de la température extérieure, il s’avéra être une boisson de circonstance et de…….. saison !
Vues de Bonneval sur Arc
Le Village de Bonneval, situé au pied même du départ du col de l’Iseran, est jumelé avec les Baux de Provence. Aucune antenne ni fil électrique ne viennent en polluer le paysage car…….enfouis dans le sol.
Pour ma part, j’ai clôturé la journée en photographiant certaines curiosités des environs dont je vous propose la découverte ou……. la redécouverte…ou la visite sous un angle qui m’est propre. ( Photos auxquelles j’en ajoute certaines empruntées à mes camarades.
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Conclusion
Cette semaine passée en Vanoise me laisse le souvenir d’un excellent cru. Je crois savoir également qu’elle n’a pas laissé indifférent les membres du groupe qui m’a fait confiance quant au choix des randonnées que je leur ai proposé. Certes, à deux reprises, le temps nous à contraint à modifier l’itinéraire prévu. Pour certains (es ), ces circonstances leur ont permis de toucher du doigt que la neige pouvait tomber drue….même en été.
Dans un tout autre domaine, les ‘’bleus’’ ont également pu remarquer, et malgré les efforts fournis tout au long de la journée, l'efficacité du groupe des habitués dans leur capacité à organiser des ‘’après randos’ dont ils ont le secrêt !
En effet, avant le repas du soir, les rassemblements de mise en appétit préparés devant les chalets nous hébergeant, n’ont laissé personne partir à table la gorge sèche !
Je vais également garder le souvenir de ces dames et de la cheftaine du maniement du bâton de marche, utilisé pour l’occasion comme accessoire de pom-pom girls. Alignées sur la terrasse, elles nous offraient en spectacle leurs répétitions du lancer d’ustensiles, dont certains des atterrissages firent fracas au milieu des verres !
Au cours des veillées, il y eut des coinches mémorables où sous les effets désinhibiteurs de la prune d’Eric, Jean se lança dans des enchères improbables quant au résultat de ses annonces.
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J’ai , pour ma part, eu un grand plaisir à conduire ce groupe. J’en connaissais l’essentiel de ses membres et pour ce qui fut des novices, ils se sont faits au moule de mon fonctionnement et à mes rouspéteries récurrentes quand il s’agissait des retardataires à l’horaire fixé pour les rendez-vous….par exemple !
À ce propos et à quelques autres, il s’est même entendu traité d’adjudant, le guide. Il a su faire la sourde oreille face à certaines jérémiades, sans pour autant changer d’un iota sa façon de faire. Car le guide qu’ils.... avaient choisi est ainsi fait. Il est, entre autres exigences, un obsessionnel de l'heure. Pas facile d'obtenir de la part de ses camarades, vacanciers, de monter le réveil!
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Malgré un temps presque hivernal, Lanslebourg et ses environs ont encore une fois ravis les membres coutumiers des lieux. Celles et ceux qui en étaient à leurs découvertes, ils n’ont pas eu à regretter leur choix. Ils ont pu admirer des paysages et des sites remarquables. Il y ont apprécié l’accueil des personnels du C.I.S*, dont les prestations de qualité ne se dénient pas depuis que j’en connais l’existence.
* C.I.S : Centre international de séjour. Maisons dont il en existe plusieurs en France et qui sont gérées selon la loi associative de 1901.
30 juin 2013: En route pour le sommet du col de l'Iseran
Chapelle au sommet du col de l'Iseran
Sur la route de Bonneval. Vieille ferme abritée de son paravalanches
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À suivre prochainement.
L’histoire de Flambeau : Un chien de légende.
J’ai découvert l’histoire de Flambeau cette semaine du 4 au 11 janvier 1989 lors d’un séjour neige à Lanslebourg. Séjour que j’effectuais avec les enfants des écoles primaires de Morières les Avignon en qualité d’accompagnateur ski.
Il s’agit de l’histoire d’un chien vaguemestre qui déservait le fort militaire de Sollières et dont la vie remonte aux années 1930. Son existence a laissé de telles traces dans le cœur des hommes qu'ils lui ont fait ériger un monument dans la rue principale de Lanslebourg.