Alpes de Haute Provence : Rando’ dans les gorges d’Oppédette.
Cette photo est de Frédéric .D ( Empruntée au Net )
Le village, situé à 525 mètres d'altitude étale ses belles maisons en pierre sur un éperon rocheux. En plein coeur de la nature, la commune d'Oppedette est surtout connue pour ses magnifiques gorges (Canyon d'Oppedette) creusées dans le calcaire par la rivière du Calavon. Des ponts naturels, grottes, avens sont présents. Ce canyon, de 100 à 150 m de profondeur, présente une zone où les parois sont espacées d'un mètre l'une de l'autre, Il d'agit là du Défilé des Etroits.
Précision : La randonnée des gorges est à différencier de celle du canyon, laquelle chemine tout en son long à même le cours du Calavon et qui ne peut se faire qu’à distance de toute pluie et à fortiori par risque d’orage. En effet certains passages ne laissent aucun échappatoire possible en cas d’une violente montée des eaux.
*** A cause d'un contretemps m’ayant empêché d’en faire une reconnaissance pré-rando, nous partons aujourd’hui un peu à l’aventure quant au choix des variantes que proposent les topos-guides. Bien qu’antérieurement j’en ai parcouru par de nombreuses fois les différents sentiers, il me manque précisément cette évaluation personnelle qui prévaut sur toute autre indication : A savoir le niveau de la rivière aux passages étroits et à celui des marmites. Pour preuve, le site internet indiquait ce matin les gués du canyon praticables ….. en ayant toutefois oublié de préciser, mais nous le saurons plus tard, que c’était en barque !
Le Calavon ( Fluvio Causalone ) devient le Coulon dans sa fin de course :
Historique sommaire.
Le Calavon ( Fluvio Causalone ) prend sa source sur les contreforts de la montagne de Lure près du village de Banon, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Long de 88 kilomètres, le Calavon, puis le Coulon, est un affluent de la Durance dans laquelle il se jette à Caumont, non loin de Cavaillon, entre les Monts de Vaucluse et le Luberon. Le Calavon arrose sur son passage les villages d'Apt ou encore de Bonnieux. Longeant la Via Domitia, il en franchit le passage sous le fameux Pont JulienPont.
Le Pont St Julien.
L’une des particularités du Calavon, outre celle de sa montée des eaux parfois fulgurante, est de changer de nom en arrivant dans le Comtat Venaissin et plus précisément aux Beaumettes pour s’appeler le Coulon. C'est à cet endroit que se situait dans l’Antiquité la limite entre les territoires des peuples gaulois des Albiques occupant les montagnes d’Apt et celle des Cavares dans la plaine de Cavaillon. Chacun de ces peuples utilisant un vocabulaire aux racines différentes, en explique sans doute ses deux appellations.
Photo de Jean.Marc Rosier.
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À partir d’Apt, l’approche en voiture se fait par la route des Alpes, en direction de Forcalquier. Quelques kilomètres après avoir passé La Bégude, sur la gauche, un panneau indique la direction de Viens puis du site d’Oppédette et de son canyon.
Arrivé à l’entrée du parking du Belvédère, l’une des deux aires de départ allouées aux randonneurs, le rassemblement des voitures marque une absente. Visiblement nous avons largué celle du ‘’Parisien’’. Sa rutilante Mercédès des années 80 a subitement disparue du radar de nos rétroviseurs. Marielle qui manie de main de standardiste son téléphone portable appelle l’heureux propriétaire de l’Allemande qui lui fait part….. d’un changement de filtre sur sa bagnole !
_ Ne t’inquiète pas lui dit-il, il ne s’agit pas d’une panne !
L’explication de l’arrêt trouve écho dans un comportement pour le moins original qui est de faire rouler sa voiture à l’huile de friture de récupération ! Véridique, d’ailleurs pour nos déplacements en groupe, il est gentiment prié de prendre position en fin de convoi à cause des odeurs de baraque à frites que dégage son véhicule. L’inconvénient de cette pratique, qui d’après Michel se veut à la fois écolo et peu dispendieuse, se trouve à devoir changer le filtre à ‘’gasoil’’ tous les cents kilomètres tellement il s’encrasse……. de miettes de pommes de terre !.
Me voyant trépigner d’impatience à entendre des explications se voulant convaincantes sur le bienfondé d’un tel choix, comme si tout le monde roulait à l’huile de friture, pour en rajouter encore une couche et justifier pour partie de son retard, le voilà parti dans un discours de convenance à propos de cyclistes qu’il n’a pas voulu doubler dans la côte pour ne pas les mettre en danger. Il est vrai que la route est particulièrement étroite par endroits....mais pour moi, la raison est ailleurs.
_ Sacré Michel, mon œil ! Je pense plutôt que tu redoutais de te faire houspiller à cause du parfum que ventile ton carrosse et dont les effluves allaient mettre à mal ce qui leur restait de souffle, alors que la côte les époumonait déjà !
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Les Galéjaïres au complet sont enfin prêts à tenter le circuit par le sentier du canyon, ce qui par ailleurs avait été convenu comme préalable. Il s’agissait là d’une volonté affichée de ma part et partagée par l’ensemble du groupe. En partant de notre parking, bien que les topos-guides préconisent l’inverse, à savoir descendre par le sentier du Belvédère ou commencer par celui démarrant au nord du village, nous partons en direction du sud vers le pont du Grand Valat. Je sais qu’en prenant cette option nous n’aurons pas à rebrousser longtemps notre chemin si toutefois l’eau du Calavon est trop haute et de plus nous serons épargnés, au cas où, et contrairement au départ de l’observatoire, de la très rude remontée permettant de récupérer le plateau.
L’itinéraire longe le sommet de la falaise. Le lit profond de la rivière se devine sans pour autant pouvoir en apprécier son débit. Des lapiaz ou lapiès* en empierrent le sol de blocs semblant être tombés du ciel pour venir y dessiner des puzzles géants. La marche sur ce type de terrain demande beaucoup d’attention….les têtes en l’air en savent quelques choses !
Cinquante minutes pour atteindre le niveau du parking du Grand Valat, dont une partie de ce temps à choisir son caillou pour une progression hasardeuse, en sautillant comme le font les enfants jouant à la marelle.
La carte indique, bien que nous ayons eu à en chercher le couloir, la possibilité de descendre dans le lit du Calavon. Le passage sous le pont franchi, ouvre la vue sur la fin du canyon ( pris dans ce sens nous en remontons le défilé. ) À peine enfoncé de quelques centaines de mètres le doute quant à pouvoir continuer s’installe. Rapidement l’impératif de faire demi-tour devient une évidence. Un groupe parti devant nous renforcera notre décision. Il vient de renoncer : Trop d’eau.
Comme envisagé au départ, l’itinéraire bis est pris à la sortie sud du pont. À seulement quelques mètres de là, le sentier des cimes se présente comme la solution de rechange. Le circuit est tracé entre une végétation de chênes verts, de chênes blancs et de genévriers. Le démarrage se faisant au niveau du lit du Calavon, il s’élève par de longs faux-plats, qui plus tard permettront d’atteindre le plateau. Les abords y sont splendides. Le regard, outre celui pouvant suivre les méandres du canyon, porte au loin jusqu’à en deviner la montagne de Lure, puis celle des grandes Alpes. Au sol, les traces de nombreuses charbonnières, dont les dernières remontent au début du siècle dernier, laissent imaginer le territoire grouillant de l’activités de ces hommes souvent venus d’Italie pour y transformer le bois en charbon. Le sommet de la falaise, celle que nous longions deux heures auparavant nous fait à présent face.
Malgré le plaisir pris à en dominer les paysages restés verdoyants pour la saison, j’en étais encore à préférer le circuit du bas pour son climat aventure et par endroits limites à une via ferrata. Je le trouve plus attrayant, certains de ses passages me rappelant à ma passion pour l’escalade. Tout ça pour dire que je n’avais pas définitivement renoncé à vouloir descendre dans le canyon et le passage près de l’échelle vint comme par hasard m’en raviver l’envie. Après la concertation d’usage avec les membres du groupe, l’option de bifurquer vers le bas pour un changement de cap va venir compenser ce qui était jusqu’alors, une partie de ma frustration.
IL y a, à cet endroit précis, deux options possibles pour rejoindre nos voitures. L’une consiste à garder le sentier qui continue en crête vers le nord, traverser le village d’Oppédette, prendre en direction du cimetière pour rejoindre le belvédère.
Le sentier des crêtes se devine dand le fond.
L’autre, celle que nous choisirons, emprunte l’ouvrage métallique pour s’enfoncer dans une grotte débouchant dans un goulet qui conduit au canyon. La descente dans la passe est très rapide. Sa désescalade demande beaucoup d’attention.
Descendre......au fond du trou !
Chacun, à son pas et à l’application de son adresse pour ce type d’exercice, en traverse les endroits difficiles. Nous arrivons à même le lit du Calavon, à quelques dizaines de mètres de l’entrée nord du début de ses gorges. En surface son débit est faible, l’essentiel de son eau disparaissant là par infiltration, nous permet de pouvoir en franchir le gué sans même se mouiller les pieds.
. C’est bon. L’équipe au complet est à présent au fond du trou......, mais contrairement à la représentation de ce que l’on s’en fait habituellement, l’expression se veut ici préciser un moment heureux. Il fait chaud. L’heure habituelle du pique nique est en adéquation avec un lieu qui offre de quoi s’assoir et se protéger du soleil. Bien que j'en entende encore quelques résonances, les quelques obstacles ayant passagèrement posé problème aux uns et aux autres sont à présent passés sous silence. Elles se tairont définitivement dés que le punch de Michel viendra, de ses arômes exotiques, caresser les ailes de leurs renifleurs. Dans cet exercice, le suivre dans sa distribution n’agresse pas les narines. Contrairement aux relents de sa voiture, pour Michel, cet élixir redonne de la brillance à son blason !
Les Michel's trinquent........à l'élexir
Le retour aux voitures se fait par un sentier qui entraîne le souffle à devenir court. Des chuchotis laissent entendre quelques plaintes au sujet de la raideur de la pente. Les mains courantes, les câbles viennent au secours de celles et des ceusss qui craignent le vertige. Soun agalamen precious per l'ajudo que nous adurron dins l'oufri de tira désus in toute segurita*.
Comme un phare qui remettrait dans la bonne direction le randonneur égaré, le promontoire sur lequel est perché le Belvédère s’aperçoit au dessus de nos têtes. Dans la file, devinant l’arrivée toute proche, le benjamin de l’équipe s’est placé de telle sorte à avaler les dernières rampes en position de leader. Eparpillés dans la végétation, en lignes dispersées, les Galéjaïres rendus muets un temps par les efforts, foulent enfin le sol plat du parking.
Cette perception d’aisance d’une allure redevenue fluide restera pour cette journée, le signe mettant un terme à notre virée sportive. Quelques minutes plus tard, délesté de leur sac à dos, chacun des membres du groupe s’engage alors pour une dernière étape dont l’objectif commun sera le................ .
Cette Photo est de Frédéric .D ( Empruntée au Net )
Oppédette, à quelques dizaines de mètres du parking est un petit village de 70 habitants. Il est situé un peu à l'écart de la route des Alpes passant par Simiane la Rotonde, Saint Etienne les Orgues pour plus loin rejoindre Gap. À en voir l’un de ces monuments aux caractères particuliers, il parait avoir abrité, peut être, sans doute….. quelqu’un d’illustre.
En effet, et sans pour autant chercher en faire un répertoire, sur le sentier du retour, une tombe occupant un emplacement d’un vieux cimetière attire mon attention. Le monument, ressemblant par quelques aspects à celui de…… Napoléon, peut laisser croire qu’il y loge là une personne de renom.
Un monument en valant un autre............voici celui à la mémoire de...?
* Ils sont également précieux pour l’aide qu’ils nous apportent dans l’offre de traction sur laquelle nous pouvons tirer en toute sécurité.
** Les passages colorisés sont inspirés d'informations tirées du Net.
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